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Générations futures publie une nouvelle étude sur la contamination pesticides

Générations Futures publie un nouvel état des lieux des résidus de pesticides quantifiés présents dans les fruits et légumes non bio vendus en France. Générations Futures démontre que la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation végétale reste plus que jamais d’actualité. Pour cette nouvelle édition, cette ONG a demandé à une ingénieure d’analyser les données publiques des plans de surveillance de la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) de 2017 à 2021 sur  21 fruits et 31 légumes issus de l’agriculture ayant recours aux pesticides de synthèse ont été retenus.

Synthèse du classement pour les fruits. Sur l’ensemble des échantillons de fruits non bio retenus vendus en France, 73,1 % d’entre eux contiennent au moins un résidu de pesticides quantifiés pour les 5 années 2017-2021.

Pour les fruits : le top 5 des fruits non bio retenus avec au moins un résidu de pesticides quantifié  pour les 5 dernières années (2017-2021)  : Cerises (93.8 % des échantillons avec au moins un résidu de pesticides quantifié), pamplemousses (91.1 %), nectarines/pêches (90.2 %), raisins (88.3 %) et clémentines/mandarines (87.2 %)

Synthèse du classement pour les légumes.Sur l’ensemble des échantillons de légumes non bio retenus vendus en France, 45,8 % d’entre eux contiennent au moins un résidu de pesticides quantifiés pour les 5 années 2017-2021.

Pour les légumes : le top 5 des échantillons de légumes non bio retenus avec au moins un résidu de pesticides quantifié pour les 5 dernières années (2017-2021)  : céleris raves (78.3 % des échantillons avec au moins un résidu de pesticides quantifié ), melons (69 %), endives (67.7 %), herbes fraîches (67.3 %) et panais (61.1 %).

Résidus de pesticides dans des aliments d’origine végétale, pesticides dans l’air…l’exposition à ces substances est multiple ! Il est plus qu’urgent de mener des politiques agricoles volontaristes et contraignantes pour réduire la dépendance de notre agriculture aux pesticides de synthèse qui permettront de réduire cette exposition.

https://www.generations-futures.fr › actualites › residus-pesticides-

Un projet de nouvelle directive pour l’Air : encore bien timide

La pollution de l’air reste la première cause environnementale de décès prématurés dans l’UE, avec environ 300 000 décès prématurés par an et 40 000 à 100 000 personnes en France. La pollution de l’air est la 3ème cause de mortalité en France après le tabac et l’alcool, 97 % des habitants des villes européennes respirent un air nocif pour la santé. (1)

Il existe des différences importantes entre les États membres, avec des taux de décès prématurés d’environ 5 à 6 % dans le nord et  d’environ 12 à 14 % dans le sud et l’est de l’Europe. Il est clair qu’un positionnement engagé de la France pour une législation européenne ambitieuse en matière de qualité de l’air est indispensable. Tant d’un point de vue économique que sanitaire, la qualité de l’air est un enjeu crucial du monde de demain. Un alignement de l’Union européenne avec ces valeurs représenterait un coût 7 fois moins élevé que le coût de réparation des dommages causés !

En France le Sénat estime le coût annuel de la pollution de l’air à 100 milliards d’euros par an en France, c’est 2 fois plus que le coût du tabac. Ce montant comprend les coûts de santé liés aux décès prématurés et aux maladies dues à la pollution atmosphérique. Il prend aussi en compte la perte de productivité, due à la fois aux journées de travail perdues et à la baisse de la productivité au travail, les pertes de rendement des cultures, la détérioration du paysage naturel affectant le secteur du tourisme et les dommages causés aux bâtiments.

En octobre 2022, la Commission a proposé une révision des règles de l’UE en matière de qualité de l’air assortie d’objectifs plus ambitieux à l’horizon 2030 afin d’atteindre l’objectif zéro pollution d’ici 2050, conformément au plan d’action “Vers zéro pollution”.(2)

En parallèle, la France a été condamnée par le Conseil d’Etat et paie depuis 2021 des astreintes semestrielles pour les dépassements des valeurs limites pour le dioxyde d’azote et les particules PM10 et elle risque de l’être à nouveau en 2024.

La révision de la directive porte sur la révision des normes essentiellement : Les nouvelles règles fixent des limites et des valeurs cibles plus strictes à l’horizon 2030, par rapport aux règles actuelles, pour plusieurs polluants, dont les particules fines (PM2,5, PM10), le NO2 (dioxyde d’azote) et le SO2 (dioxyde de soufre). Pour les deux polluants ayant la plus forte incidence documentée sur la santé humaine, les PM2,5 et le NO2, les valeurs limites annuelles doivent être réduites de plus de moitié, passant respectivement de 25 µg/m³ à 10 µg/m³ et de 40 µg/m³ à 20 µg/m³. Il y aura également plus de points de prélèvement de la qualité de l’air dans les villes. Les normes de qualité de l’air seront réexaminées d’ici au 31 décembre 2030 et au moins tous les cinq ans par la suite, et plus souvent si de nouvelles découvertes scientifiques,  suivant alors les lignes directrices révisées de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de qualité de l’air, qui le justifient.
Reprenons les paroles du rapporteur Javi López : “L’accord d’aujourd’hui constitue une étape majeure dans nos efforts en cours pour garantir un avenir plus propre et plus sain à tous les Européens. Le Parlement a joué un rôle crucial dans la révision des normes obsolètes de l’UE en matière de qualité de l’air, dont certaines avaient entre 15 et 20 ans, en mettant l’accent sur l’amélioration de la surveillance de la qualité de l’air à proximité des principales sources de pollution, en protégeant davantage les populations sensibles et vulnérables et en veillant à ce que les autorités locales disposent du soutien dont elles ont besoin pour appliquer efficacement les nouvelles normes.” ( 3)

Mais c’est un accord relativement moins disant entre le Conseil et le Parlement européens, qui a vu le jour en ce mardi 20 février, à Bruxelles. Élaboré dans le cadre de l’ambition « zéro pollution d’ici 2050 de l’Union », issue de la révision et de la fusion de deux textes..sans que les nouvelles normes suivent concrètement  les recommandations de l’organisation internationale.( OMS) ce qui était pourtant attendu et qui semble-t-il ne seront pas opérationnelles avant 2035 .

Outre les plans relatifs à la qualité de l’air, requis pour les pays de l’UE qui dépassent les limites, tous les États membres devront élaborer d’ici le 31 décembre 2028 des feuilles de route sur la qualité de l’air qui définissent des mesures à court et à long terme pour se conformer aux nouvelles valeurs limites pour 2030, selon la proposition du Parlement.Les colégislateurs sont convenus de rendre les indices de qualité de l’air actuellement fragmentés dans l’ensemble de l’UE comparables, clairs et accessibles au public.

L’accord doit encore être adopté par le Parlement et le Conseil, après quoi la nouvelle loi sera publiée au Journal officiel de l’UE et entrera en vigueur 20 jours plus tard. Les pays de l’UE auront alors deux ans pour appliquer les nouvelles règles

1)https://www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2022/air-quality-in-europe-2022

2) https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ALL/?uri=COM%3A2021%3A400%3AFIN

3) https://www.eea.europa.eu/themes/air/health-impacts-of-air-pollution

La surexposition aux écrans interroge de plus en plus

La Suède, après dix années de numérisation accélérée de son système éducatif, annonce revenir aux livres et cahiers, constatant les impacts négatifs sur les résultats scolaires de leurs élèves. En France se succèdent colloques, débats télévisés sur  cette technologie qui a envahit nos vies, et de plus en plus de citoyens n’ont plus le choix de ne pas l’utiliser. Alors que savons nous, que pouvons nous faire ?

Promue par des industries aux moyens quasiment illimités, et portée aux nues par à peu près tous les gouvernements à travers le monde, la technologie numérique est-elle réellement la solution à tous nos problèmes ? Et si, au contraire, parce qu’elle entraîne des impacts écologiques croissants, des dégâts sanitaires et éducatifs, et plus profondément le monopole d’entreprises privées sur l’attention humaine, quel en est scientifiquement le bilan éducatif, écologique, économique et social de cette numérisation ?

 Le cyber-harcèlement en particulier en direction des jeunes fait, à juste titre, l’objet de reportages alarmants et malgré tout, peu de décisions nécessaires ne sont prises.

  •  Une proposition de loi de Janvier 2023 a été votée à l’unanimité,  mais n’a pas fait d’une suite comme attendue :

http://www.assemblee-nationale.fr/16/propositions/pion0757.asp

Collectif Attention

Une étude met en garde sur la cancérogénicité de certains additifs alimentaires

Selon une étude portée par la cohorte Nutrinet publiée dans Plos l’ingestion de certains additifs émulsifiants pourrait être lié à un risque accru de cancers, en particulier du sein et de la prostate.

Cette recherche a été menée par une équipe de chercheuses et chercheurs français: de l’Inserm, de l’Inrae, des universités Sorbonne Paris Nord et Paris Cité ainsi que du Cnam, regroupés au sein du Cress-Eren. Ils se sont  intéressés aux relations entre ces émulsifiants et le risque d’apparition de plusieurs localisations de cancers portant sur les données de santé de 92 000 adultes participant à l’étude de la cohorte française NutriNet-Santé

Après un suivi moyen de sept ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global (une augmentation de 15 % du risque chez les plus forts consommateurs), de cancers du sein (+24 %), et de cancers de la prostate (+46 % du risque). D’autre part, les femmes ayant des apports plus élevés en carraghénanes (E407 et E407a) avaient 32 % de plus de risque de développer des cancers du sein.

Or ces additifs sont très couramment utilisés dans les produits agroalimentaires transformés, ainsi on les retrouve particulièrement dans les  pâtisseries, gâteaux, glaces, barres chocolatées, pains, margarines et plats préparés, afin d’améliorer leur apparence, leur goût, leur texture et leur durée de conservation.

: Results from the French prospective NutriNet-Sante´ cohort.

PLoS Med 21(2): e1004338. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004338

Une consultation prénatale pour des éventualités d’expositions pesticides

Depuis ces dernières années  le contexte des 1000 jours (de la conception au 2 ans de l’enfant) a été largement investigué tant cette période de croissance a une influence importante sur la vie de l’enfant et de la personne devenue adulte.

C’est dans ce cadre et avec des constats avérés comme de nombreuses maladies qui pourraient être causées par une exposition trop importante aux pesticides, et ce, même avant la naissance, que le centre hospitalier universitaire (CHU) Amiens-Picardie vient d’ouvrir une consultation sur le sujet en octobre 2023, afin d’aider des parents en très inquiets. Cette consultation CRPPE est une première en France.

Les découvertes qu’ils y ont faites sont difficiles à accepter : “Quand un bébé naît, des traces de pesticides peuvent être trouvées dans ses premières selles.” Et, si cela peut paraître insignifiant, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) explique qu’il y a une “présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse […] et le risque de certains cancers”.

L’intitulé de cette consultation (Pesticides et pathologies pédiatriques) est clair, parce que ces pesticides sont aujourd’hui des facteurs de risque reconnus. Une consultation réservée aux parents qui ont pu être exposés à des pesticides avant ou pendant la grossesse. D’ailleurs, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) reconnaît cinq pathologies pédiatriques pouvant être causées ainsi, in utero : hypospadias, leucémie, tumeur cérébrale, troubles du neurodéveloppement, fente labiopalatine. Après étude du dossier par un comité d’experts, celui-ci rend un avis. Créé en 2020, le FIVP pour les adultes exposés,  s’adresse dorénavant aussi aux enfants, exposés aux pesticides pendant la période prénatale.

De la parole d’une maman d’enfant concerné, elle confie:”Mais nous n’étions pas au courant que ces produits étaient si dangereux et que ça touche en particulier les agriculteurs.

Les deux médecins qui ont crée cette consultation, du centre régional de pathologies professionnelles et environnementales (CRPPE), impliqués dans la recherche environnementale, ont travaillé sur la périnatalité et la toxicité au sein du laboratoire Péritox, avant de proposer cette consultation.  D’autres lieux  semblables sont en cours de  création.