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OMS : Journée mondiale contre le cancer

Le nombre de cas de cancers va augmenter de 77 % dans le monde d’ici 2050, selon les nouvelles estimations d’une agence de l’Organisation mondiale de la santé. L’incidence de la maladie va exploser dans les pays pauvres.

Telles sont les sombres estimations de l’agence de lutte contre  le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiés ce jeudi.  Le cancer est l’une des principales causes de décès dans le monde, et sa prévalence continue d’augmenter rapidement. Selon une étude récente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on estime qu’il y a eu environ 20 millions de nouveaux cas de cancer et 9,7 millions de décès causés par la maladie en 2022. Ces chiffres sont alarmants et mettent en évidence la nécessité d’une action immédiate pour faire face à cette épidémie mondiale.

“L’augmentation rapide de la charge mondiale du cancer reflète à la fois le vieillissement et la croissance de la population, ainsi que les changements dans l’exposition de la population à des facteurs de risque”, peut-on lire dans le rapport du CIRC publié quelques jours avant la Journée mondiale contre le cancer, ce dimanche. En cause, notamment, le tabac, l’alcool et l’obésité, mais également la pollution de l’air.

La stratégie décennale de lutte contre les cancers fixe l’objectif de 1 million de dépistages supplémentaires à horizon 2025. L’Institut national du cancer et l’Assurance Maladie font le point sur quelques mesures phares de la feuille de route « Priorité dépistages » mise en place par la direction générale de la santé au service des citoyens. Parce qu’il permet de détecter un cancer à un stade précoce et d’augmenter considérablement les chances de guérison, le dépistage est un véritable enjeu de santé publique.

sans oublier les recommandations suivantes:

  • Cinq facteurs augmentent le risque de cancer : consommation de boissons alcoolisées, de viandes rouges (apports supérieurs à 500g par semaine) et charcuteries (apports supérieurs à 150g/semaine), aliments conservés par le sel, compléments alimentaires à base de bêta-carotène, ainsi que le surpoids et obésité,
  • Cinq facteurs diminuent le risque de cancer : consommation de fruits et légumes, et d’aliments contenant des fibres alimentaires (céréales complètes légumineuses et fruits et légumes), de produits laitiers (deux produits laitiers/jour), l’allaitement et la pratique d’une activité physique régulière.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – l’agence spécialisée dans le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé – vient de publier les chiffres de la maladie pour l’année 2022. Des estimations qui mettent en évidence deux tendances :

  • le fardeau croissant de la maladie (sociétal, financier, hospitalier…) ;
  • l’impact disproportionnée sur les populations peu ou mal desservies par les dépistages et l’accès aux soins. Car sur les 115 pays étudiés, 61 % ne financent pas les services de lutte contre le cancer, ce qui, pour les populations concernées s’expriment sur le terrain par un manque de moyens et d’infrastructures.
  • « Environ une personne sur cinq développe un cancer au cours de sa vie », estiment le CIRC. « Un homme sur neuf et une femme sur douze en meurent. »

https://www.who.int/news/item/01-02-2024-global-cancer-burden-growing–amidst-mounting-need-for-services

 

La colère des agriculteurs doit être entendue

Un millier d’exploitants en colère et un peu plus de 500 engins ont bloqué les principaux axes autour de la capitale, lundi, sans pour autant mettre l’agglomération à l’arrêt. Ces barrages se retrouvent sur de nombreuses autoroutes proches des grandes agglomérations à l’approche des plateformes de distribution. Leur but : maintenir la pression jusqu’au sommet européen prévu à Bruxelles, jeudi 1ᵉʳ février.  Un modèle qui pousse à l’industrialisation des exploitations.

Les subventions de la politique agricole commune (PAC) tardent à être reversées et sont conditionnées à l’hectare exploité. Les agriculteurs ont donc le choix : cesser leur activité faute de moyens ou l’agrandir. On comprend bien alors leurs inquiétudes dans une société aussi imprécise.

Au cœur des revendications des agriculteurs : une simplification des normes imposées par l’État et l’Union européenne, la fin de la concurrence jugée déloyale de produits étrangers avec des accords de libre échange passés avec l’Europe, et des demandes d’aides financières pour faire face à l’inflation… C’est le modèle agricole qui date des années 1960 qui demande à être revu, afin que ceux qui produisent notre alimentation puissent le faire avec des revenus décents.

Depuis des années les contraintes économiques et fléaux accentués par le changement climatique se sont abattus sur les campagnes : hausse des taux d’intérêt, flambée des prix de l’énergie, des intrants et de l’alimentation animale, pression des industriels et de la grande distribution, balayant les lois Egalim censées leur garantir un revenu décent qui ne sont pas appliquées. Ce qui les conduit trop souvent jusqu’au suicide. Soyons conscients de leurs revendications fort pertinentes.

La coalition Secrets Toxiques engage des procédures européennes

La coalition Secrets Toxiques* engage des procédures européennes pour obtenir l’annulation de la ré-approbation du glyphosate.

La Commission Européenne a renouvelé l’approbation du glyphosate comme substance active de pesticide le 28 novembre 2023. Faisant suite à ses annonces du 17 novembre, la coalition Secrets Toxiques dépose plusieurs procédures au niveau européen pour obtenir l’annulation de cette décision au motif de l’absence d’évaluation des effets à long terme de l’exemple de pesticide au glyphosate sensé être pris en compte dans la procédure.

Ces derniers affirment que la « formulation représentative », c’est-à-dire l’exemple d’herbicide au glyphosate qui doit être évalué lors de la procédure d’homologation, n’a pas fait l’objet des expertises suffisantes permettant de s’assurer de son absence d’effets néfastes à court ou à long terme sur l’humain ou l’environnement, comme le prévoit la réglementation.

L’évaluation de cette formulation est sensée protéger les citoyennes et citoyens européens contre les effets cumulés et combinés des différentes molécules présentes dans les pesticides au glyphosate effectivement épandus. Dans ces conditions, les critères d’approbation définis par la réglementation ne sont pas remplis, et la réapprobation est illégale. La coalition Secrets Toxiques va donc engager plusieurs recours pour la faire annuler.

La demande du groupe d’associations Secrets toxiques se fonde sur un aspect précis : lorsqu’une substance active doit être approuvée, une évaluation est censée vérifier qu’une ou plusieurs utilisations représentatives d’au moins un produit contenant cette substance n’ont pas d’effet nocif sur la santé humaine. Or, les ONG de Secrets toxiques affirment que la « formulation représentative » n’a pas fait l’objet des expertises suffisantes permettant de s’en assurer. Par conséquent, ils estiment que la réautorisation est illégale puisque la campagne Secrets Toxiques a montré que l’évaluation de toxicité à long terme n’est réalisée que sur la molécule déclarée comme la substance active du mélange, et pas pour le produit dans son intégralité.

Les études prétendument à la disposition de cette ré-autorisation n’ont pas pris en compte des données primordiales:

  • Le glyphosate affecte le microbiome des humains : alors que de récentes études académiques ont démontré que 50 % des espèces du microbiome humain sont affectées par le glyphosate, nos experts démontrent que ces dernières ont été écartées du processus d’évaluation des risques de la substance.
  • L’EFSA n’a pas divulgué des informations majeures sur la toxicité du glyphosate pour des insectes, des oiseaux et des amphibiens. Pourtant des investigations démontrent que si les études réglementaires ont montré parfois une toxicité inacceptable du glyphosate pour les insectes (mortalité de 100 %, selon les études industrielles), l’agence européenne n’a pas communiqué cette information à la Commission européenne.
  • Aucun essai sur une formulation pesticide complète et représentative n’a été fournie alors que le droit et la jurisprudence de l’UE exigent qu’au moins un produit herbicide à base de glyphosate (une “formulation représentative”) soit testé pour son impact sur la santé humaine et l’environnement.

Il est temps de repenser l’agriculture à l’aune des défis d’aujourd’hui et d’autant que le monde agricole n’en peut plus des règles en cours, prises à l’inverse de la pérennisation de notre agriculture française.

* Secrets Toxiques est une coalition de 78 organisations ayant pour objectif d’obtenir le retrait de produits frauduleux et la condamnation des responsables de la fraude, la réalisation de réelles études de toxicité avant toute mise sur le marché d’un produit pesticide, et la conversion vers l’agroécologie de notre agriculture.

http://secretstoxiques.fr/page-actualites/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16802290/#full-view-affiliation-1

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2018/maladie-de-parkinson-2-fois-plus-de-cas-en-25-ans

https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-maladie-de-parkinson#:~:text=On%20compte%20272%20500%20malades

 

Un rapport pointe comment les plans Ecophyto n’ont pas atteint leurs objectifs

Un rapport qui fait suite à une commission parlementaire nous en dit plus sur les apports des plans Ecophyto en confirmant l’état des lieux alarmant de la dépendance de l’agriculture française aux pesticides. Le dernier round pour le renouvellement du glyphosate en a encore été le témoin.

La France a lancé officiellement sa politique de réduction de l’usage des pesticides en 2008, impulsée par le Grenelle de l’environnement et la directive européenne 2009/128 dite «utilisation durable du pesticides». Le 1er plan Ecophyto est alors né, avec son objectif central de réduction de l’usage des produits phytosanitaires de 50% dès 2028. Depuis, plusieurs plans ont été mis en œuvre… et ont échoué à atteindre ce fameux objectif.

Aucune baisse n’ayant été réellement amorcée en 2015, le plan est converti en plan Ecophyto 2, repoussant l’échéance à 2025. En 2018, c’est au tour du plan Ecophyto 2 + de prendre le relais, fixant cette fois l’horizon d’une baisse de moitié à 2030.

Revenons sur quelques points saillants tirés de ce rapport :

  • La consommation de produits phytosanitaires pour l’agriculture a augmenté de 14% par rapport à la période 2009-2011 (Nature France).
  • Le glyphosate, dont le plan de sortie avait intégré la stratégie Ecophyto en 2018, a été ré-autorisé au niveau européen pour 10 ans, et les quantités vendues ont progressé de 25% entre les périodes 2009-2011 et 2016-2018.
  • Les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides, avec un risque accru de cancer de la prostate, de plusieurs cancers du sang, de la peau et des lèvres, et de tumeurs du système nerveux central.
  • Les riverains des parcelles traitées continuent à être exposés et subir les conséquences de ces pesticides.
  • Parallèlement quelques pesticides sont sortis du marché mais trop peu nombreux cependant.
  • Les solutions de biocontrôle, méthodes alternatives aux pesticides telles que le lâcher de prédateurs des ravageurs des cultures, l’utilisation de médiateurs chimiques (dont les phéromones) et l’épandage de substances naturelles qui se substituent aux pesticides de synthèse, se développent  : + 182% de ventes en 2021 par rapport à 2009.
  • Le réseau des fermes DEPHY, impulsé par le plan Ecophyto, démontre qu’une réduction forte des pesticides de synthèse est possible, mais leur efficience est longue à être opérationnelle

Et les recommandations ont du mal à s’implanter :

  • La réorientation massive des aides publiques, dont les aides de la Politique Agricole Commune, vers l’agriculture biologique et les pratiques agricoles favorables à l’environnement (l’Inspection Générale des Finances estime en 2022 que 6,5 milliards d’euros par an de subventions de la Politique Agricole Commune sont dommageables à la biodiversité), qui rejoint la recommandation n°19 du rapport de la  commission parlementaire.
  • L’accompagnement local des agriculteurs et agricultrices par des acteurs et instances au fait de l’agroécologie et sans intérêts économiques, ce qui rejoint les recommandations n°17 et 18 du rapport de la commission parlementaire.
  • Le soutien à la reconception des systèmes par un mécanisme de couverture des risques, qui rejoint la recommandation n°19 du rapport de la  commission parlementaire.
  • La sortie des pesticides de synthèse dans les zones prioritaires telles que les aires d’alimentation de captages, les sites Natura 2000 et les aires protégées, ce qui rejoint la recommandation n°26 du rapport de la commission parlementaire.
  • Compléter et affermir l’arsenal réglementaire visant à prévenir les pollutions diffuses dans les aires d’alimentation des captages pour l’eau potable, dont la préemption du foncier voire l’expropriation dans la situation où l’ensemble des autres dispositifs disponibles n’auraient pas produit les résultats attendus, comme le propose la recommandation n°26.

L’agroécologie, dont le cahier des charges de l’agriculture biologique est l’exemple le plus abouti, demeure le meilleur éventail de pratiques permettant de se passer largement des intrants de synthèse. 

Rapport Assemblée nationale n° 2000, Commission d’enquête parlementaire, Tome 1. 407 p. Publié le 14/12/2023

https://www.creseb.fr/rapport-echec-plans-ecophyto/

https://www.creseb.fr/voy_content/uploads/2024/01/Rapport_Assemblee_Nationale_Echec_plans_ecophyto_ressource_Creseb_08012024.pdf

 

Une baisse qui se poursuit pour la natalité en France et contribue à une faible croissance de la population

Le bilan démographique 2023 publié par l’Insee le 16 janvier 2024 montre un ralentissement de la croissance de la population française, en effet on note un nombre de naissances qui atteint un nouveau point bas historique.

Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre de naissances a chuté de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 par an. En 2023, 678 000 bébés sont nés en France c’est-à-dire 48.000 de moins que l’année précédente selon l’Insee.

Et pourtant le taux de fécondité de la France reste le plus élevé de l’Union européenne, avec 1,84 enfant par femme en 2021, selon Eurostat, alors que la moyenne de l’UE atteint 1,53. Et pour la première fois, en 2023, l’espérance de vie des hommes atteint 80 ans, souligne l’Insee. Elle s’élève à 85,7 ans pour les femmes. L’espérance de vie à la naissance augmente moins vite pour les femmes que pour les hommes depuis le milieu des années 1990, réduisant ainsi l’écart entre les deux sexes.

En France, comme dans les autres pays de l’Union européenne, le vieillissement de la population s’accélère :

  • 21,5% des habitants ont 65 ans ou plus ;
  • les personnes âgées d’au moins 75 ans représentent une personne sur dix (10,4 %) et leur nombre augmente.

En 2023, le nombre de décès diminue : 631 000, soit 44 000 de moins (-6,5 %) qu’en 2022.

Au 1er janvier 2024, la France compte 68,4 millions d’habitants (66,1 millions dans l’Hexagone et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer), soit une hausse de 0,3% sur l’ année.

Par ailleurs les données transmises par l’Institut national d’études démographiques (INED) dans le bulletin bulletin Population & Société illustrent de manière frappante la baisse de la fécondité enregistrée un peu partout dans le monde depuis l’an 2000. D’après l’INED, 63 % des habitants de la planète vivent dans des régions où la fécondité n’atteint pas le seuil de renouvellement des générations contre 45 % il y a vingt ans.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7750004?sommaire=7746197

https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/graphiques-cartes/population_graphiques/