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La commission de l’UE présente sa stratégie carbone pour 2050

Nous relayons le communiqué :

Ce mercredi 28 novembre, la Commission européenne a adopté une stratégie climatique à l’horizon 2050 qui doit permettre à l’Union européenne (UE) de devenir d’ici à 2050 la première grande économie du monde à présenter un bilan neutre sur le plan climatique”. Intitulé “Une planète propre pour tous“, elle vise à mettre en oeuvre un des objectifs clés de l’Accord de Paris : atteindre, au cours de la seconde moitié du siècle, un équilibre entre les émissions et les puits anthropiques de gaz à effet de serre (GES). La Commission européenne veut pousser l’Union européenne à faire la course en tête au plan climatique. Le commissaire en charge du sujet, Miguel Arias Canete, a présenté mercredi son projet à l’horizon 2050.

Sept axes stratégiques sont identifiés :
• l’efficacité énergétique,
• le déploiement des énergies renouvelables,
• une mobilité propre, sûre et connectée,
• la compétitivité industrielle et l’économie circulaire,
• les infrastructures et les interconnexions,
• la bioéconomie et les puits de carbone naturels,
• le captage et le stockage du CO2 pour éliminer les émissions résiduelles

La feuille de route prévoit une progression efficace sur le plan des coûts pour atteindre l’objectif de 80 % d’ici à 2050.

Pour y parvenir, l’Europe doit réduire ses émissions

  • de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030 (cet objectif a déjà été approuvé dans le cadre fixé à l’horizon 2030);
  • de 60 % d’ici à 2040.

Pour en savoir plus, voir la feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050.

Système d’échange de quotas d’émission de l’UE

Encore une augmentation des gaz à effets de serre : il faut faire vite !

En 2016 si les émissions de CO2 ont stagné, il n’en est pas de même des gaz à effets de serre: selon une étude de l’agence d’évaluation de l’environnement néerlandaise (PBL), nous avons collectivement émis l’an passé 49,3 milliards de tonnes de GES : un chiffre en hausse de 0,5% par rapport à 2015.

SI les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter après 2020, ou même à rester stables, les objectifs de température fixés à Paris – 2°C maximum d’augmentation d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle – seront inaccessibles. C’est un des constats posés par des chercheurs du Consortium Climate action tracker, de l’Institut Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat et de l’université de Yale, dans un article récemment publié par le journal scientifique Nature. Ils s’appuient notamment sur un rapport publié en avril, 2020 : climate turning point (2020 : le point de bascule du climat).

Bien que l’activité humaine ait déjà entraîné une hausse de température globale de 1 °C, que les pôles fondent, que les récifs coralliens meurent de chaud et que des écosystèmes entiers s’effondrent, certains indicateurs sont positifs. Les émissions des États-Unis ont diminué de 3 % l’année dernière, alors que le PIB a progressé de 1,6 %. En Chine, les émissions de CO2 ont diminué de 1 % en 2016, et leur économie a progressé de 6,7 %. Autant de signes encourageants qui montrent qu’il est encore possible d’agir.

Mais il faut faire vite. Les auteurs de l’article avertissent qu’il ne reste à l’humanité que trois ans pour sauvegarder le climat terrestre, et vont même jusqu’à identifier et chiffrer six objectifs à remplir d’ici à 2020.

Le 5ème rapport du Giec est dévoilé

La seconde partie du 5e rapport d’évaluation traite des conséquences des changements climatiques, de l’adaptation et de la vulnérabilité de nos sociétés aux colères du climat, tout au long du XXIe siècle. Il est publié 6 mois après le premier tome, qui présentait l’état de la science climatique. Il sera suivi, le 13 avril, par la publication du résumé du rapport du troisième groupe de travail du Giec, dédié aux politiques et mesures pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre par l’atténuation.

Quels sont les risques avérés à terre ?

Il y a deux façons de lire le rapport du groupe 2 : par risque et par région du monde.
Côté risques, le gros des préoccupations des politiques devra porter sur l’eau. Selon le niveau de réchauffement (Climat), le nombre de terriens susceptibles de subir de fortes inondations variera du simple au triple. Voilà pour les régions tempérées. Dans les zones les plus sèches, c’est la fréquence des périodes de sécheresse qui augmentera. «Chaque degré supplémentaire devrait réduire de 20% les ressources en eau», estiment les auteurs. Pas rassurant si l’on garde à l’esprit que la population mondiale pourrait croître de moitié d’ici la fin du siècle.

En Europe, l’eau aura plutôt une fâcheuse tendance à inonder. La faute à un changement de régime des précipitations, à la montée du niveau de la mer, ainsi qu’à l’urbanisation des zones… inondables. Les effets inverses toucheront les régions méridionales du Vieux monde. Au nord, on multipliera donc les ouvrages de défense contre l’eau. Au sud, on mettra en œuvre des technologies sobres en eau, notamment pour l’irrigation et la production d’énergie. On améliorera aussi la résilience des villes.

Nous sommes encore à la croisée des chemins, soulignent les auteurs du Giec. A supposer que nous allégions très sensiblement notre empreinte carbone, nous pouvons espérer stabiliser le réchauffement sous la barre des 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Et réduire ses conséquences. «La réduction des émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies peut substantiellement diminuer les risques liés aux changements climatiques dans la seconde moitié du siècle», confirment les chercheurs. Ils ne seront toutefois pas nuls. D’où l’importance de commencer à nous y préparer.