Tous les articles par Jacqueline Collard

Le territoire du Grand Lac du Bourget promu réserve de biosphère par l’UNESCO

Le plus grand lac naturel de France situé en Savoie, le Lac du Bourget rejoint un réseau mondial de sites modèles où la protection de l’environnement s’articule avec le développement humain. Cette distinction récompense une approche équilibrée entre préservation écologique et activités durables. Il a été désigné, samedi 27 septembre, « réserve de biosphère » par l’Unesco, à Hangzhou, en Chine parmi plus de 750 sites dans le monde conciliant protection de la nature et présence humaine durable.

Le territoire de l’agglomération Grand Lac est officiellement devenu une « réserve de biosphère » , car il  « préserve le cœur écologique du lac, soutient le tourisme à faible impact et l’agriculture traditionnelle, et met en avant le tourisme culturel, les énergies renouvelables et l’éducation environnementale, ce qui en fait un modèle alpin où biodiversité, patrimoine et communauté prospèrent ensemble », a expliqué l’organisation onusienne. Il abrite une riche biodiversité, avec plus de 6 100 espèces animales et végétales recensées, ainsi qu’une population de 180 000 habitants.

« Avec plus de 700 réserves dans plus de 130 pays, couvrant plus de 5 % de la surface terrestre, ces sites servent de modèles pour concilier conservation et développement », a expliqué l’Unesco au sujet de ces territoires qui regroupent 275 millions de personnes.

Marine Alix, responsable du programme Unesco « Homme et Biosphère » au sein de l’agglomération. ajoute « On est désigné réserve de biosphère pour une durée de 10 ans, ça dépasse les mandats politiques. L’idée, c’est qu‘à chaque fois qu’on va mettre en place des projets sur le territoire, on va se demander si c’est en accord avec les valeurs du programme Homme et biosphère. »

Ainsi, l’instauration de cette réserve de biosphère doit servir de boussole aux politiques publiques,  sans véritable contrainte, puisqu’elle qui n’instaure pas de réglementations environnementales supplémentaires à celles qui existent déjà. Un comité de pilotage scientifique doit être mis sur pied dans les prochains mois, avant le développement d’actions de sensibilisation pour les habitants du territoire.

Cette désignation  en fait un modèle alpin où biodiversité, patrimoine et communauté prospèrent ensemble ».

La 7ème limite planétaire vient d’être franchie : celle de l’acidification de l’océan

Alors que se préparent les dernières négociations à New York en amont de la future COP 30 à Belem en Novembre nous venons de franchir la 7ème limite planétaire : l’acidification des océans, qui a augmenté de 30 à 40 % depuis l’ère préindustrielle. Sur 9 en tout, seules 2 limites sont respectées et ne risquent pas d’être franchies dans l’immédiat : la pollution aux aérosols atmosphériques et le maintien de la couche d’ozone…

Ces changements drastiques et irréversibles dans les équilibres climatiques, provoqués par le dépassement d’un certain seuil de température, pourraient remettre en question jusqu’à la viabilité même de nos sociétés. Ce sont les sciences du système Terre, sur la base de données rigoureuses, qui démontrent l’impossibilité pour nos sociétés de perdurer si l’on continue sur notre trajectoire actuelle, sans changement radical. En France, il faudrait passer de 9 à 2 tonnes d’émissions de CO2 par personne. En simplifiant, cela signifie de diviser par cinq notre consommation et notre production, ce qui ne semble pas être à l’ordre du jour pour de nombreux citoyens français.

Et de plus, nous apprenons qu’ à cette occasion  à ce  sommet climat organisé à New York, seuls 47 des 118 pays rassemblés avaient annoncé rehausser leurs objectifs climatiques, (alors que l’Accord de Paris de 2015 prévoit qu’ils soient renouvelés tous les cinq ans)  et la France a même fait obstruction  aux négociations européennes, en posant des conditions sur le nucléaire et l’industrie.

Et l’Europe s’est contentée de présenter une simple « déclaration d’intention » proposant une fourchette comprenant une baisse des émissions entre 66,25 % et 72,5 % d’ici 2035. Devant de telles réalités au sommet de New York  des inquiétudes s’instaurent quant aux résultats de la COP30, qui devrait se concentrer sur l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

La réduction de l’utilisation des smartphones a-t-elle un impact sur l’activité physique ?

C’est à cette question qu’une enquête épidémiologique a été conduite à Brest sur 490 personnes, l’étude portait sur  l’impact de la réduction de l’utilisation des smartphones d’une heure par jour pendant une semaine sur l’activité physique.

 Les participants ont été recrutés au moyen d’une campagne médiatique intitulée « Mettons fin au défi de nos smartphones », qui a été menée au CHU de Brest. Les questionnaires ont fait l’objet d’une large publicité et des candidats de toute la France ont pu y participer. Les données correspondant à l’activité physique ont été recueillies avant et après le défi, à une semaine d’intervalle, au moyen d’un questionnaire en ligne.

Actuellement,  de nombreuses études existent  avec des niveaux élevés de preuves qui mettent en évidence les dangers pour la santé associés à l’inactivité physique et au comportement sédentaire.Globalement, le comportement sédentaire affecte tous les pays. Le temps moyen consacré aux activités sédentaires dans de nombreux pays est estimé entre 8,5 heures et 10,5 heures par jour. Cette période sédentaire est directement liée à une augmentation de la mortalité toutes causes confondues . Ces comportements sont influencés par un certain nombre de facteurs environnementaux et culturels, tels que la dépendance à l’écran.

Les résultats sont les suivants :

Sur les 490 participants, 126 (25,7 %) ont réussi à relever le défi et ont réduit le temps passé sur leurs smartphones de plus de 60 minutes. Parmi ces 126 participants, 112 personnes (89%) ont augmenté leur activité physique. La proportion de patients atteignant une augmentation de 500 et 100 pas journaliers était statistiquement significative dans le groupe, atteignant une réduction de l’utilisation du smartphone de 60 minutes par rapport au reste. Ainsi , 75% des volontaires n’ont pas réussi ce défi, ce qui montre à quel point il est difficile pour beaucoup de décrocher de son smartphone, c’est une vraie addiction. Par contre, pour les 25% qui y sont parvenus, le nombre de pas quotidiens a été augmenté de plus de 800.

L’usage excessif du smartphone attaque les trois piliers de la santé que sont le sommeil, l’alimentation et l’activité physique,_ a affirmé le Dr Yannick Guillodo, médecin du sport, coauteur de cette étude, et cofondateur de l’Université citoyenne de prévention santé au CHU de Brest.

En bref une réduction du temps passé à utiliser des smartphones se traduit par une augmentation du nombre moyen de pas quotidiens. Limiter le temps libre passé sur les écrans est une stratégie potentielle pour traiter l’inactivité physique et un mode de vie sédentaire.

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0311248

Le Steunf A, Page E, Guillodo Y, Saraux A (2024) La réduction de l’utilisation des smartphones a-t-elle un impact sur l’activité physique? PLOS ONE 19(10): e0311248. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0311248

Posons-nous les questions pertinentes à propos de l’I.A (intelligence artificielle générative)

Le numérique est de plus en plus présent dans nos vies personnelles et professionnelles sans que nous prenions conscience des impacts à court, moyen et long terme. Or que l’on soit citoyens actifs ou retraités, étudiants ou élèves nous sommes sollicités par l’engouement frénétique pour les nouvelles technologies numériques dont l’I A est le fer de lance. Mais alors comment ne pas songer aux data centers qui en sont le point crucial. Des chiffres éloquents pour alimenter nos réflexions dont les projections sur l’IA parlent d’ un avenir à 4 800 milliards de dollars.

92 % des données des pays occidentaux sont stockées aux États-Unis , même si dorénavant les grands acteurs du numérique et d’Internet cherchent donc à localiser en Europe les data centers relatifs à leur activité. On a déjà dans notre pays 43% des infrastructures qui sont en Ile-de-France, suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA, et nous nous situons au 8ème rang mondial derrière les géants que sont  les USA (plus de 5000 data centers) et la Chine.

Depuis ces dernières années, les projets de data centers en France sont plus gros, plus nombreux (ils sont déjà plus de 300 sur le sol français) et ils demandent un raccordement direct sur le réseau de transport RTE. Le bilan prévisionnel de RTE publié en 2023 table sur un triplement de la consommation d’électricité des data centers d’ici à 2035, puisque entre les serveurs informatiques et les systèmes de refroidissement, les data centers sollicitent en continu d’énormes demandes électriques. De plus en plus certains soulèvent la question de l’empreinte énergétique des usages de l’intelligence artificielle, qui pourrait atteindre 10% de la production énergétique française. Mais dans ce cadre il ne faut pas oublier l’empreinte carbone du numérique attribuée à  46 % pour notre pays.

Ne pas omettre non plus l’empreinte eaux face à ce nécessaire refroidissement permanent. Elle est restée largement sous estimée alors que la demande mondiale d’IA devrait représenter 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes de prélèvements d’eau en 2027, soit plus que le prélèvement annuel total de 4 à 6 le Danemark ou la moitié du Royaume-Uni.

On assiste aussi à une demande exponentielle de câbles sous-marins, avec la consommation énergétique qui explose au niveau mondial et sans réelle régulation et d’informations transparentes. Notre vigilance s’impose.

Le plan interministériel sur les écrans mis en stand-by

Malgré de nombreuses alertes qui font suite à des enquêtes opinion et des groupes de réflexion émanant des instances gouvernementales pour certains, et face à une inquiétude, doublée d’une urgence sanitaire et une demande sociétale émanant de plus de 70% de la population, ce plan  d’action interministériel est suspendu.

Selon les résultats de l’enquête menée par Radio France auprès de 1000 personnes, l’inquiétude et la demande de mesures d’interdictions pour protéger les enfants des écrans semblent partagées par l’ensemble de la population : jeunes comme seniors, hommes comme femmes, cadres comme ouvriers.

En avril soit un an après la remise du  rapport commandité par l’Elysée pourtant édifiant, une feuille de route avait été définie, avec comme première étape le lancement d’une grande campagne de sensibilisation et de formation à destination des parents, du grand public, et des acteurs du secteur de l’enfance. Le nom de la Haut-commissaire à l’enfance, ancienne ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles, Sarah El Haïry, avait été évoqué pour piloter le plan interministériel, pour s’arrêter brutalement.

Contactée, la coprésidente de la commission d’experts, la neurologue Servane Mouton, évoque une situation de blocage « incompréhensible » : « Après la réunion début avril j’ai pensé que la mise en application de nos préconisations était vraiment à l’ordre du jour. Malheureusement, il n’y a pas eu de suite à la mesure de l’ampleur des enjeux sanitaires et sociétaux, que nous avons pourtant largement documentés ». Même son de cloche du côté du professeur Amine Benyamina : « C’est la rentrée. Il y a une demande forte des familles et c’est vrai qu’il y a de la frustration de voir que nos préconisations ne sont toujours pas mises en œuvre alors que nous savons exactement ce qu’il faut faire ».

Autre contradiction majeure : Alors que, selon de nombreux experts, les écrans constituent un problème de santé publique majeur, l’industrie du numérique bénéficie de subventions publiques importantes et développe des partenariats avec la recherche pour faire rentrer les écrans à l’école.

Restons donc vigilants !

Extrait du rapport d’avril 2025 réalisé par Harris interactive sur “Les Français et l’interdiction des écrans aux enfants”

rapport d’experts sur l’impact sanitaire commandité par l’Elysée : https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/16/06a9854b34d98bb3e4fbf72b2b28ed3b0dd601a1.pdf