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22 avril Jour de la Terre

La Journée mondiale de la Terre est une journée de sensibilisation mondiale célébrée le 22 avril de chaque année depuis 1970. Elle a été créée pour sensibiliser le public à la protection de l’environnement et de la biodiversité, et pour encourager les individus et les gouvernements à agir en faveur de la durabilité environnementale.

La nature souffre et nous envoie des signaux forts que nous ne pouvons plus négliger. Les océans se remplissent de plastique et deviennent de plus en plus acides. Les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt, les inondations et d’autres phénomènes météorologiques ont touché des millions de personnes.

Les changements climatiques et les autres perturbations environnementales provoquées par les activités humaines, notamment celles qui touchent à la biodiversité comme la déforestation, le changement d’affectation des terres, l’agriculture et l’élevage intensifs, ou encore le commerce illégal des espèces sauvages, sont autant de facteurs qui accélèrent la détérioration de notre environnement.

Cette Journée internationale de la Terre nourricière est la troisième célébrée dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystème.

Agissons sans attendre

Selon le dernier rapport du GIEC, nous disposons de plusieurs solutions réalistes et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour nous adapter au changement climatique d’origine humaine – et ces solutions sont aujourd’hui à portée de main.

  • Un écosystème sain contribue à nous protéger de ces maladies. La biodiversité rend par exemple difficile la propagation rapide des agents pathogènes.
  • On estime qu’environ un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction.

Le PIB pourrait être très affecté par le manque d’investissements pour le changement climatique

Le coût de l’inaction climatique s’avère déjà très élevée. Rien que pour les émissions passées, l’impact économique sera d’ici 2050 six fois plus important que le coût de l’action climatique pour limiter le réchauffement à 2°C, révèlent des chercheurs de l’Institut de recherche sur l’impact climatique (PIK) de Potsdam, dans une étude publiée dans la revue Nature .

38 000 milliards de dollars par an, c’est l’impact économique du changement climatique sur les revenus d’ici 2050.

C’est ce que révèle une nouvelle étude inédite publiée mercredi 17 avril .Pour arriver à de telles estimations, les scientifiques du PIK se sont appuyées sur des données issues de 1 600 régions à travers le monde sur les 40 dernières années. Ils n’ont pas seulement pris en compte l’impact de la hausse des températures moyennes annuelles mais aussi celui des précipitations moyennes et des variations extrêmes, ainsi que la persistance de ces impacts dans le temps. La Terre souffre déjà d’une amplification désastreuse des canicules, des sécheresses, des inondations ou des tempêtes tropicales,  avec déjà une hausse moyenne  de température de 1,2°.

L’étude n’entre pas directement dans ce débat mais son chiffrage des immenses pertes économiques plaide pour une action ambitieuse et rapide, selon les auteurs et des observateurs extérieurs.

“Notre analyse montre que le changement climatique entraînera des dommages économiques massifs au cours des 25 prochaines années dans presque tous les pays du monde, y compris dans les pays les plus développés comme l’Allemagne, les États-Unis Unis et la France, avec une réduction prévue du revenu médian de 11% pour les deux premiers, et de 13% pour la France”, note Leonie Wenz, scientifique du PIK, qui a dirigé l’étude. “Les rendements agricoles, la productivité du travail ou les infrastructures” seront par exemple touchés, cite Maximilian Kotz, scientifique du PIK et premier auteur de l’étude.

Mais ce que l’étude montre aussi, c’est qu’il va y avoir une grande inéquité, puisque les pays les moins responsables du changement climatique sont ceux qui en souffriront le plus.

https://www.nature.com/articles/s41586-024-07219-0

https://www.nature.com/articles/s41558-024-01990-8?fromPaywallRec=false

Les données sur la production économique et les données climatiques ERA-5 sont accessibles au public à l’adresse https://doi.org/10.5281/zenodo.4681306 (réf. 62) et https://www.ecmwf.int/en/forecasts/datasets/reanalysis-datasets/era5, respectivement

La tension sur l’eau pourrait s’accroitre : l’anticipation est une nécessité

Il est urgent de prendre des dispositions sur l’enjeu majeur d’adaptation au changement climatique. En effet l’eau devient une question centrale pour des sociétés de plus en plus bousculées par le réchauffement climatique.

C’est ainsi que  France Stratégie, service de Matignon chargé de la prospective, détaille les pressions sur la ressource hydrique, dont le partage sera de plus en plus un enjeu majeur, en publiant un document sur les enjeux des prélèvements et de la consommation de cette ressource si importante et bien sur vitale . L’urgence parait évidente compte tenu du contexte actuel de tensions croissantes sur la disponibilité de la ressource.

 En raison du manque de précipitations  ( – 31 milliards de mètres cubes) et même si l’eau douce renouvelable paraît abondante à l’échelle de la France (210 milliards de mètres cubes), elle est en diminution. Entre les périodes 1990-2001 et 2002-2018, le volume disponible a baissé de 14 % (– 33 milliards de mètres cubes).« Cette raréfaction contribue à l’augmentation des conflits d’usage au niveau local », synthétise Hélène Arambourou, du département développement durable et numérique de France Stratégie, alors que de nombreuses communes ont récemment multiplié les arrêtés de restriction des prélèvements et de consommation, notamment en 2022, lors de plusieurs épisodes de sécheresse.

Quelques données en rappel : Entre 2012 et 2020, les prélèvements en eau douce ont été en moyenne de 31 milliards de mètres cubes. Ils étaient principalement destinés à l’énergie (47 %), aux canaux (18 %), aux usages domestiques (14 %), et à l’agriculture (11 %). Si une grande partie de cette ressource retourne dans le milieu naturel, c’est souvent de manière dégradée.« Les prélèvements d’eau sont parfois considérés, à tort, comme sans effet dès lors que l’eau est restituée au milieu. Or, tout prélèvement, indépendamment de sa part non restituée, aura un effet sur les milieux aquatiques et les usages en aval », met en garde France Stratégie, qui cite le réchauffement de l’eau utilisée dans les circuits de refroidissement des centrales nucléaires, 96 % de la ressource utilisée dans le secteur de l’énergie.

Une première étape d’un travail plus large de prospective sur les usages de l’eau à horizon 2050, réalisé à la demande du Premier ministre et qui sera publié à l’automne 2024.

Lettre de mission de la Première ministre – Prospective de la demande en eau en 2050 (PDF – 82.72 Ko)

https://www.strategie.gouv.fr/publications/prelevements-consommations-deau-enjeux-usages

En Camargue dans les riziéres un pesticide utilisé par dérogation

L’Avanza est un herbicide, utilisé pour tuer les mauvaises herbes dans les cultures de riz, or  il est à base d’ une substance active appelée benzobicyclon. Le principe actif de ce désherbant, le benzobicyclon, n’est en effet pas encore autorisé au niveau européen et ne l’a jusqu’à présent jamais été. Ce serait la quatrième année consécutive qu’une dérogation au titre de l’« urgence phytosanitaire », est accordée à l’Avanza, pour cent vingt jours, comme pour  d’autres pays de l’Europe,

Au-delà de l’impact direct sur tous les animaux aquatiques, l’Avanza pourrait aussi menacer la flore sauvage camarguaise. Or l’Avanza doit être appliqué dans des rizières inondées… dans lesquelles vivent justement des organismes aquatiques, comme les grenouilles. Pire, l’eau des rizières s’écoule ensuite dans le réseau hydraulique de la Camargue  et risque d’atteindre le réseau naturel fragile.

Plusieurs écotoxicologues ont produit des données disponibles sur l’Avanza, et le qualifie  de« très toxique pour les organismes aquatiques » en complétant par  des effets néfastes à long terme. Tous font fait part de leurs inquiétudes, pointant notamment des risques sur les reins et sur le foie. Ils se heurtent également à un manque d’informations pour savoir si l’Avanza est, ou non, un perturbateur endocrinien.

Les vers de terre victimes des pesticides

Les vers de terre représentent entre 50% et 80% de la biomasse animale terrestre: ils pèsent pour plus de la moitié des animaux vivants dans le sol. Il peut y en avoir jusqu’à 3000 kilos par hectare dans une prairie naturelle. L’importance de peur présence dans les sols est fondamentale, ils se nourrissent de matière organique, et permettent donc de décomposer les feuilles mortes et les autres débris végétaux. Leurs déjections, qu’on appelle des turricules, sont un formidable engrais naturel. Et les galeries qu’ils creusent en permanence permettent d’aérer les sols et de mieux faire circuler l’eau. Autant de facteurs nécessaires à la richesse des sols. C’est dire combien ils sont essentiels pour avoir une agriculture de qualité résiliente dans le cadre du changement climatique.

De nombreuses études mettent en évidence combien le labour trop intensif, mais aussi des pesticides de synthèse leur sont nocifs.

Des chercheurs INRAE et leurs collègues ont analysé les sols et constaté la présence d’herbicide, insecticide ou fongicide, présents  partout, dans les sols des parcelles agricoles, des prairies et des haies et dans les vers de terre qui y vivent. Et ce malgré  que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires est plus que jamais d’actualité dans une perspective sanitaire et environnementale.

Le profil de contamination des vers de terre différait essentiellement selon le type d’habitat : prélevés sous céréales, ils contenaient plus de pesticides que leurs homologues récoltés sous prairies ou haies et les concentrations d’insecticide – imidaclopride, herbicide – diflufénican et fongicide – cyproconazole étaient plus élevées que sous prairies ou haies.

Dans 46 % des cas, les cocktails de pesticides présentaient un risque élevé de toxicité chronique pour les vers de terre, que ce soit dans les sols des cultures céréalières traitées ou dans des habitats non traités et communément considérés comme des refuges pour la faune. Un risque susceptible plus largement d’altérer la biodiversité des écosystèmes et d’en modifier les fonctions.

https://www.inrae.fr/actualites/residus-pesticides-sols-terre-realite-omnipresente-insidieuse