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Notre microbiote intestinal aurait des gardiens spécialisés

Notre corps et en particulier notre système digestif, est colonisé par des millions de bactéries vivant en symbiose avec notre organisme. Sans elles, certaines substances ne pourraient pas être digérées et nous serions trop vulnérables à leurs congénères pathogènes.

Le déséquilibre du microbiote, en termes de diversité d’espèces bactériennes ou de quantité de bactéries, est aussi appelée dysbiose. On la retrouve dans de nombreuses pathologies, comme l’obésité, le cancer ou même l’autisme. Les scientifiques pensaient jusqu’à maintenant que les anticorps de type IgA que nous sécrétons massivement dans notre tube digestif (66 mg/kg/jour) empêchaient le passage de germes potentiellement dangereux à travers la barrière intestinale mais ses effets potentiels sur le microbiote restaient flous. Des anticorps auraient pour rôle de barrer le passage ou d’encourager l’installation de bactéries pour obtenir le meilleur équilibre possible au sein de notre microbiote intestinal. Appelés IgA, ces anticorps sont de véritables “chefs d’orchestre” du microbiote, d’après une nouvelle étude.

La fonction et la santé de notre microbiote intestinal est en partie régulé par nos anticorps, ont conclu des chercheurs de l’équipe du centre de recherche CIMI (Inserm / Sorbonne Université) et du département d’Immunologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP) dans une publication parue dans la revue Science Translational Medicine. Ces anticorps, d’un type particulier appelé IgA, seraient de véritables chefs d’orchestre du microbiote, empêchant l’installation de certaines bactéries et en favorisant d’autres.

Bactéries intestinales en peine avec une alimentation trop grasse

Selon une nouvelle étude parue dans la revue PNAS des équipes de  l’Institut Pasteur et de l’INSERM une alimentation trop riche en graisse a une influence directe sur les  bactéries qui peuplent nos intestins.

On constate chez des patients qu’un déséquilibre de la flore intestinale, (quelques espèces de bactéries devenant prédominantes) comme un intestin perméable, susceptible de libérer dans le sang des substances inflammatoires entraînent des bouleversements du microbiote qui seraient en lien avec ‘un changement d’alimentation ? C’est ce qu’ont cherché à savoir Philippe Sansonetti, de l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire de l’Institut Pasteur, et ses collègues. Selon leurs travaux publiés dans la revue PNAS, chez la souris, une alimentation trop riche en graisse entraîne dès le premier mois une réorganisation du microbiote, et une métamorphose du petit intestin.

Dans cette étude, certaines souris ont reçu une alimentation ordinaire tandis que d’autres recevaient une alimentation composée à 70 % de lipides. Grâce à des techniques de génomique, les chercheurs ont pu identifier les différentes espèces bactériennes contenues dans des échantillons de fèces et suivre l’évolution de la composition du microbiote au cours du temps.

Selon cette étude, l’ingestion de lipides rend la couche de mucus plus fine et fait chuter la synthèse de protéines antimicrobiennes, dont le rôle est d’empêcher toute traversée de la paroi. “Non seulement le microbiote se réorganise sous l’influence des lipides mais l’intestin, lui-même, subit des métamorphoses”, résument les chercheurs.

 Ce qui tendrait à démontrer qu’un élément perturbateur comme un changement d’alimentation, entraîne des répercussions possibles sur la santé après que  la flore intestinale se soit  dérèglée . th

rapport d’étude: http://www.pnas.org/content/early/2016/09/13/1612559113