Tous les articles par redacteur

Les enfants en 1ère ligne des déplacements de population

Il a été recensé près de 135 millions de déplacements internes liés à plus de 8 000 phénomènes météorologiques entre 2016 et 2021, à travers le monde. On considère ainsi que 43,1 millions d’enfants ont été déplacés à cause du changement climatique:  c’est ce que révèle un rapport de l’Unicef qui cible à quel point les catastrophes météorologiques, alimentées par le changement climatique d’origine anthropique, entraînent le déracinement de nombreux enfants.

« Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices, avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école, ou s’ils seront contraints de partir à nouveau », a souligné la patronne de l’Unicef, Catherine Russel. Elle exhorte les gouvernements à prendre des « mesures urgentes », à l’occasion de la COP 28, à Dubaï.

Les images désolantes d’enfants contraints de fuir de chez eux à la suite d’une catastrophe météorologique extrême, telle qu’une inondation, une tempête ou un feu incontrôlé, deviennent de plus en plus courantes. En août 2022, près d’un tiers du Pakistan a été dévasté par des inondations catastrophiques. Celles-ci ont ravagé les cultures, les habitations et d’autres bâtiments, provoquant des milliards de dollars de dommages, et ont gravement perturbé la vie de 33 millions de personnes, contraignant la majorité d’entre elles à quitter leur foyer. Les enfants ont subi de plein fouet la situation et beaucoup se sont retrouvés dans des conditions insalubres, sans eau potable. Au même moment, au Soudan, 280 000 personnes étaient touchées par des inondations qui allaient détruire 17 000 logements et en endommager 44 000 autres, mettant la vie de nombreuses familles en suspens. Quel est le nombre d’enfants concernés ?

https://www.unicef.org/media/145956/file/Climate%20displacement%20report%20(French).pdf

L’Anses décide enfin de revoir les limites d’exposition radiofréquences

Ondes, santé, environnement : l’Agence sanitaire va revoir les valeurs limites d’exposition  … à la baisse

En ce 5 octobre  , lors du comité national de dialogue des fréquences, l’ANSES a annoncé que ses experts commenceraient dès la semaine prochaine un important travail en vue de réviser les valeurs limite en matière de radiofréquences.

Cette expertise fait suite à la publication, le 11 septembre, d’un premier avis1 expertisant les valeurs limites qui s’appliquent actuellement en France, issues des travaux d’un organisme régulièrement et largement décrié2 par des scientifiques internationaux pour ses méthodes non scientifiques et ses conflits d’intérêt potentiels.

Les experts de l’Agence française vont donc démarrer par un travail méthodologique « en (s’)appuyant sur des expertises similaires réalisées par l’agence sur d’autres thématiques (LED, éventuellement substances chimiques) dans l’objectif de proposer une méthode adaptée et de nouvelles valeurs limites d’exposition », selon les termes de la saisine des Ministères de la Santé et de la Transition écologique qui ajoute que « ce travail permettra de contribuer aux travaux menés par la Commission européenne ».

Sophie PELLETIER, présidente de PRIARTEM se félicite : « L’ANSES a l’expérience de la fabrique de Valeurs Toxicologiques de Référence et un cadre déontologique sérieux. Le résultat ne pourra qu’être plus protecteur vis-à-vis des expositions. En effet, l’ANSES prendra en compte le fait que nous sommes exposés en continu, contrairement aux valeurs réglementaires actuelles – recommandées par l’Europe – qui étendent improprement selon l’ANSES à des expositions vie entière les valeurs fabriquées pour des expositions de courte durée .3 ».

François VETTER, représentant du CNAFAL au comité de dialogue ajoute : « L’ANSES réitère très clairement son désaccord sur la façon de traiter la protection des enfants dans les normes actuelles qui ne lui paraissent pas suffisamment protectrices. Il est inconcevable de disposer de valeurs qui ne protègent pas les plus vulnérables : femmes enceintes, enfants et ados, personnes âgées, malades chroniques, personnes épileptiques ou électrosensibles… ».

Pour Stephen KERCKHOVE, délégué général d’AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT, « C’est la première fois qu’il est question de prendre en considération la faune et la flore dans les valeurs limites en matière de radiofréquences, comme tout facteur d’impact environnemental. C’est une bonne chose pour contribuer à lutter contre l’effondrement de la biodiversité. Cela va dans le sens du tout récent avis du Conseil Économique et Social Européen qui préconise d’étudier et de prendre des mesures concernant les champs électromagnétiques dans le cadre du New Deal pour les pollinisateurs »4.

Les critiques de l’ANSES portant sur des sujets graves et le travail d’élaboration de nouvelles méthodes et valeurs promettant d’être fort long, les associations demandent dans l’attente l’application du principe de précaution par l’imposition du principe ALARA pour tous 5 et d’un principe de non-dégradation de l’environnement électromagnétique. En premier lieu, elles réitèrent auprès du gouvernement leur demande de suspension6 des projets de réglementation européenne visant à accélérer le déploiement de la 5G.

3 Cf p 29 sur rapport cité en note 1.
5 Le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) s’applique déjà aux femmes enceintes dans le cadre des expositions professionnelles

 

Le 5 octobre, la Préfète AURA a lancé la Journée Nationale de la Résilience

La journée Nationale de Résilience (JNR) vise à sensibiliser, à informer et à acculturer tous les citoyens aux risques naturels et technologiques qui les environnent. L’objectif est que chacun connaisse les risques de son territoire, les bons comportements à adopter en cas de catastrophe et devienne ainsi acteur de sa propre sécurité.

Passer de la réaction post-catastrophe à l’action pré-catastrophe et aider les pays à renforcer leurs capacités de gestion de risques de catastrophes et liées au climat (UNESCO) .

La campagne 2023 est repartie avec l’ouverture de Madame la Préfète ce 5 octobre

Bons réflexes « Tous résilients face aux risques – S’informer, réagir, se protéger » afin de faire connaître les bons réflexes face aux risques naturels et technologiques potentiels.   – Les bons reflexes 2023

Vous pouvez poursuivre vos informations sur le sujet en participant à  nos soirées d’information dont vous avez les détails sur la partie événements de notre site.

Un projet européen Gigabit Act bien peu médiatisé

Nous vous transmettons un communiqué de presse qui peut que nous interroger sur la mise en place d’un pouvoir exorbitant des opérateurs de téléphonie mobile.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

LETTRE OUVERTE A MADAME BORNE

Lettre ouverte relative au projet de règlement européen Gigabit Infrastructure Act

Madame la Première Ministre,

La France négocie actuellement un projet de règlement européen proposé par la Commission européenne relatif au déploiement des réseaux Gigabit de communications électroniques. Ce projet de « Gigabit Infrastructure Act » vise à accélérer et rendre moins coûteux pour les opérateurs le déploiement des infrastructures numériques, à savoir la fibre optique et la 5G.

Nous nous permettons de vous interpeller car nous considérons que la fibre optique et la 5G sont de nature diamétralement opposées et ne peuvent être traitées sur le même plan.

La fibre optique comporte de nombreux avantages en termes d’efficacité énergétique et d’absence de rayonnement électromagnétique, contrairement à la 5G qui par ailleurs pourrait se déployer comme 5G fixe en concurrence de la fibre par choix économique des opérateurs.

L’étude d’impact du projet de règlement produit par la Commission comporte en la matière de nombreuses lacunes, certaines ayant d’ailleurs été relevées par le Regulatory Scrutiny Board chargé d’examiner les impacts des propositions de la Commission. Celui-ci a en effet estimé que l’étude d’impact n’était « pas suffisamment claire quant aux hypothèses méthodologiques et paramètres qui sous-tendent les modèles économétriques utilisés pour l’analyse des impacts économiques et environnementaux. Cela ne démontre pas clairement l’impact positif net sur le plan environnemental. »

La version amendée de l’étude d’impact ne nous éclaire en rien, allant même jusqu’à avouer qu’elle « n’avait pas cherché à quantifier les impacts liés au déploiement des différentes options de réseaux mobiles » pas plus que « les effets d’entraînement qui pourraient découler d’une amélioration de l’efficacité énergétique qui serait due au déploiement accéléré de la 5G. » et reconnaissant que « la littérature sur l’impact environnemental du déploiement de la 5G est limité car il s’agit encore d’un domaine de recherche en développement. »

Dans cette même étude, à aucun moment il n’est question de l’impact de la 5G sur la biodiversité ou sur la santé humaine. Ceci est d’autant plus regrettable qu’on découvre indirectement – dans le chapitre relatif aux conséquences qu’aurait l’inaction de l’Europe en matière d’accélération du déploiement – qu’une partie des motivations de ce projet de règlement vise à contourner « les tensions locales en matière de paysage et d’esthétique ou encore les préoccupations en matière de santé ».

Faut-il rappeler que l’ANSES reconnaît que les fréquences de la 5G, au même titre que les radiofréquences des générations précédentes, sont suspectées quant au risque de cancer – qui fait d’ailleurs l’objet d’une expertise toujours en cours – , d’impact sur la fertilité et qu’il est admis que ces ondes artificielles perturbent l’activité électrique de notre cerveau. L’Agence a réaffirmé la vulnérabilité plus grande des enfants et le fait que les valeurs limites d’exposition ne les protègent pas bien. Dans son nouvel avis publié en février 2022, l’ANSES ne peut que constater le manque de données sur les nouvelles fréquences et sa difficulté à évaluer les risques de cette nouvelle technologie. En effet, l’Agence comptabilise cinq études seulement sur la bande de fréquences 3,5GHz et est dans l’incapacité de conclure sur l’existence ou non de risques pour la bande de 26GHz.

Faut-il également rappeler que les ministères de tutelle de l’ANSES l’ont saisi fin 2021 concernant les valeurs limites d’exposition aux champs électromagnétiques. L’ANSES a ainsi été sollicitée afin d’expertiser les lignes directrices proposées par la Commission européenne sur lesquelles se fondent notre réglementation et d’engager des travaux dans l’objectif de proposer une méthode adaptée et de nouvelles valeurs limites d’exposition.

Enfin, faut-il rappeler qu’à ce jour, aucune expertise concernant l’impact des radiofréquences sur les espèces animales et végétales, la biodiversité et les écosystèmes n’a été conduite, alors que le sujet a été soulevé par les experts de l’Agence.

Ces positions sont d’ailleurs rappelées dans un avis que l’ANSES vient de publier ce 11 septembre, relatif aux lignes directrices visant à limiter l’exposition des personnes aux champs électromagnétiques.

En conséquence, nous constatons un manque évident d’évaluation préalable de ce projet de règlement concernant le volet « communications sans fil ». Aussi, nous vous saurions gré Madame la Première Ministre, de faire état de ces lacunes auprès de la Commission européenne de manière à ce que soit pris le temps nécessaire à une évaluation réelle et complète sur des sujets qui touchent à la cohérence des objectifs défendus dans le Green New Deal européen.

Nous demandons la suspension de ce projet jusqu’à publication du rapport de l’ANSES concernant la cancérogénicité, l’aboutissement des travaux en matière de valeurs limites d’exposition, et l’engagement sans tarder d’expertises concernant les fréquences futures (26GHz et au-delà), l’impact sur la fertilité, sur le fonctionnement du système nerveux ainsi que l’impact sur la biodiversité.

Ce temps pourra également être mis à profit pour engager une réelle politique de sobriété numérique et électromagnétique, de lutte contre la surexposition aux écrans, notamment des plus jeunes, un rééquilibrage des politiques de déploiement pour plus de transparence et de concertation au niveau local (élus et population concernés), de prévention et de prise en charge digne de l’hypersensibilité électromagnétique.

Dans cette attente, nous vous prions, Madame la Première Ministre, d’agréer l’expression de notre très haute considération.

Madame la Première Ministre Hôtel Matignon 57 Rue de Varenne 75007 Paris

 


La 6ème limite planétaire est franchie : celle de l’eau douce

En effet les seuils fixés pour le cycle de l’eau bleue, comme avant lui celui de l’eau verte, sont dépassés.

Une nouvelle étude sur les dépassements des limites planétaires, publiée dans la revue Science Advances, vient ausculter l’état de notre environnement. Et les conclusions ne sont pas rassurantes à propos des grands cycles de l’eau. Ces précieuses informations scientifiques estiment que les niveaux de perturbations ne devraient plus être dépassés pour maintenir la Terre avec les fonctions environnementales que nous connaissons, c’est donc plus important que jamais d’en prendre acte et d’agir.

« Nous ne savons pas pendant combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces frontières clés avant que les pressions combinées ne conduisent à des changements et des dommages irréversibles », a alerté Johan Rockström, coauteur de cette étude et chercheur au Stockholm Resilience Centre.

Le système terrestre s’avère de plus en plus en difficultés : le changement climatique, les cycles de l’azote et du phosphore, l’acidification des océans, l’érosion de la biodiversité, les changements d’usage des sols, l’eau douce, la charge en aérosols atmosphériques, l’appauvrissement de la couche d’ozone et les nouveaux composés chimiques créés par l’homme (par exemple : les microplastiques, les pesticides, etc.). Elles estiment les niveaux de perturbations qui ne devraient pas être dépassés pour maintenir la Terre avec les fonctions environnementales que nous connaissons.

Pour les scientifiques, cette nouvelle étude doit jouer un rôle de signal d’alarme.

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adh2458