Tous les articles par Jacqueline Collard

Réorganisation au niveau des instances de contrôle du nucléaire

L’Assemblée nationale doit se prononcer cette semaine sur le démantèlement de l’IRSN au profit de l’ASN, du CEA et du ministère de la Défense.
De nombreuses voix s’élèvent contre  ces décisions qui semblent bien précipitées d’autant que la consultation est à peine achevée.Prise sans concertation ni débat public, la décision n’est assortie d’aucun diagnostic, d’aucune étude d’impact, alors même qu’elle prend le contrepied des conclusions de précédents travaux.
Au contraire cette fusion a pour objectif prioritaire d’accélérer la relance du nucléaire et de « sécuriser le calendrier des futurs programmes », la dissolution de l’IRSN dans l’ASN devant permettre de « fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision de l’ASN pour répondre au volume croissant d’activités lié à la relance de la filière nucléaire souhaitée par le Gouvernement ».
L’objectif prioritaire ne devrait -il  pas être de « sécuriser le calendrier des futurs programmes » mais avant tout d’assurer l’évaluation correcte des risques, la protection effective de la population et des travailleurs, et qu’un réel droit d’accès aux informations et de participation au processus de décision soit affirmé ?
En lien le communiqué de la Criirad association indépendante qui apporte un avis éclairant :

En quoi le Téflon est-il un problème ?

Les poêles et ustensiles de cuisine anti-adhésifs (en Téflon) ont comme premier intérêt de cuisiner sans que l’aliment ne s’attache au fond. Ils sont largement utilisés depuis des dizaines d’années. Or ce revêtement Téflon libère des millions de particules microplastiques lorsqu’il s’abîme. Ces particules, appartenant à la famille des PFAS, sont soupçonnées depuis longtemps d’être dangereuses pour la santé. À force d’utilisations et de lavages, la couche de Téflon s’effrite. Or il s’agit d’un polymère de plastique appartenant à la famille des PFAS, les substances per- et polyfluoroalkylées (qui comportent plus de 4000 substances)  dont le PFOA qui compose le Téflon. Le Téflon a été une révolution industrielle,  découvert par hasard à la fin des années 30 aux États-Unis, et largement utilisé depuis un peu partout. S’il est inoffensif dans la majorité des cas, il est toutefois dangereux lorsqu’il est ingéré à travers l’alimentation. Inoffensif à basse température, il provoque des émanations d’acides corrosifs lorsque votre ustensile atteint les 250°C.

De plus en plus on découvre que les PFAS sont présents partout sur la planète, de l’Antarctique au sang humain. Les sources de contamination sont nombreuses et n’incluent pas seulement les poêles en Téflon.

Les premiers soupçons sur les effets néfastes du PFOA sont survenus dans les années 90, mais il aura fallu plus de 20 ans pour que la réglementation européenne s’adapte et l’interdise. Le PFOA est interdit à l’import et à la production en Europe depuis 2020 et est interdit à la commercialisation depuis 2015. L’European Food Safety Agency a noté les effets néfastes des PFAS sur la santé, notamment sur le système immunitaire.

Journal EFSA : Risk to human health related to the presence of perfluoroalkyl substances in food

https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/6223

Semaine pour les alternatives aux pesticides du 20 au 30 Mars

La Semaine pour les alternatives aux Pesticides ( SPAP)est une opération nationale et internationale annuelle ouverte à tous visant à promouvoir les alternatives aux pesticides. la Semaine pour les alternatives aux pesticides qui se tient du 20 au 30 mars chaque année partout en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe ou encore en Afrique, en Amérique Latine…

Ses objectifs :

  • Informer sur les risques réels des pesticides de synthèse
  • Promouvoir les alternatives
  • Mobiliser un public de plus en plus large pour un avenir sans pesticides

 Au fil du temps, cet événement est devenu incontournable. Il s’agit du temps fort de mobilisation citoyenne sur le dossier pesticides en France.

La SPAP 2023 approche à grands pas (du 20 au 30 mars prochains) ! Nous devons être nombreux et nombreuses à profiter de ces dix jours de mars, période du retour des épandages de pesticides de synthèse, pour montrer que d’autres modes d’agriculture existent. Des solutions qui n’ont pas recours à la chimie, qui sont respectueuses de l’environnement et de la santé des populations. Plus d’une trentaine d’événements sont déjà inscrits sur le site de l’événement, il faut intensifier la mobilisation. Sautez le pas en 2023 et participer à la SPAP pour militer pour un monde agricole sans chimie. Des outils sont disponibles pour vous accompagner de A à Z dans l’organisation de vos événements. Retrouvez les sur le site de la SPAP.

Le succès croissant de cet événement montre que la société civile ne veut pas être tenue à l’écart du dossier des pesticides.

Testez vos connaissances sur les pesticides avec le quizz de Générations futures, n’oubliez pas de partager vos résultats avec le #SPAP2023

Le plastique n’est plus fantastique : un livre en témoigne

La croissance du plastique, c’est quand même 3% par an soit un doublement de la production mondiale en vingt ans.

Le livre de Dorothée Moisan « Les Plastiqueurs »

Dorothée Moisan est journaliste free-lance. Après avoir travaillé pour l’Agence France-Presse, elle s’est spécialisée dans les questions climatiques et environnementales. Elle enquête sur ces industriels qui empoisonnent l’environnement . L’objectif ? Informer sur la dangerosité de la pollution par les déchets plastiques, microplastiques, nanoplastiques et les produits chimiques associés.

Avec environ 400 millions de tonnes par an en 2022 (quantité susceptible de doubler avant 2040) et issus d’hydrocarbures fossiles à 90 %, ils sont devenus omniprésents. Près de 9 % des déchets plastiques sont recyclés, tandis que 12 % sont incinérés. Le reste est mis en décharge ou perdu dans la nature, se dégradant peu à peu en microplastiques et en nanoplastiques, ce qui en fait un problème très préoccupant. Cette pollution a un impact réel sur la santé, car de nombreux produits chimiques associés aux plastiques sont reconnus comme des perturbateurs endocriniens.

À l’image du tabac en son temps, ou plus récemment de Monsanto, les industriels s’emploient à fabriquer du doute, minimiser les dangers du plastique pour détourner l’attention de la face cachée de l’iceberg. Car au-delà de la pollution visible qu’il génère, le plastique nous empoisonne au quotidien. Un poison impalpable fait d’additifs toxiques et de microparticules qui imprègnent l’air, l’eau, les sols et les corps. Pollution, danger climatique, mortalité accrue, chute de la fertilité… l’ingestion des plastiques perturbe même l’estomac des animaux et leur processus de digestion et peuvent précipiter leur mort.

Grande inquiétude sur les débits des fleuves

La sécheresse déjà installée depuis des semaines en plein hiver inquiète toutes les collectivités et services de l’État, c’est ainsi que des mesures préventives s’imposent. La situation alerte les climatologues, qui s’inquiètent des conséquences de cette sécheresse hivernale sur la végétation et l’agriculture.

Cette sécheresse hivernale tombe au plus mal : dès janvier, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) avait émis une alerte. Le risque d’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de sécheresse en raison de la hausse des émissions de gaz à effet de serre a déjà été mis en évidence par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), rappelle Thierry Offre, climatologue à Météo-France.
Dans notre région « L’eau ne peut plus être considérée comme inépuisable. » Telle est l’alerte donnée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, dans son dernier rapport.

Selon les calculs de l’agence, « le débit du Rhône en période estivale a déjà baissé de 13% en soixante ans. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Avec le réchauffement climatique le débit va encore diminuer de 20% d’ici 2055, estime-t-elle. La température du fleuve a aussi augmenté de 2,2 °C depuis 1970 et l’évaporation a progressé de 23%. Des baisses de débit sont également à craindre pour des affluents importants du Rhône, d’ici à 2050 : -40% pour l’Isère, -30% pour la Drôme ou la Durance. » Or le fleuve alimente en eau plus de 2,3 millions de personnes et 2 700 préleveurs agricoles qui en  dépendent pour leur irrigation.

De ce fait le débit du Rhône, largement dégradé, risque d’impacter fortement le refroidissement des centrales nucléaires situées tout au long de son cours, tout comme sur les rivières avec les barrages hydroélectriques. C’est donc la production d’énergie qui elle aussi peut être mise en difficulté. Il est même  préconisé une baisse de production à certaines périodes, notamment pour les trois centrales (Tricastin, Saint-Alban, Bugey) fonctionnant avec des circuits ouverts, qui rejettent de l’eau chaude dans le fleuve. En 2022, en raison de températures élevées et de précipitations historiquement faibles, les barrages français ont produit 20 % d’électricité en moins.

https://www.eaurmc.fr/jcms/pro_118307/fr/les-debits-d-etiage-du-rhone-en-baisse-sous-l-effet-du-changement-climatique> le 3 mars.