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Des composés perfluorés sur l’Everest et pourquoi ?

Une équipe de chercheurs sur les pentes de l’Everest ont fait un constat surprenant : de très importants taux de substances chimiques comme les perfluoroalkylées ou PFAS – qu’ils ont  mesurés pour la première fois au sommet de l’Everest.

Ils étaient partis pour réaliser des analyses de sols afin de faire du “troisième pôle terrestre” le plus grand laboratoire du monde du changement climatique. Ces éléments surprenants ont fait l’objet d’une publication le 10 mars 2021 dans la revue Science of The Total Environment. A plusieurs altitudes, y compris au niveau du “balcon”, c’est à dire le dernier passage très fréquenté à quelques centaines de mètres du sommet et là aussi ces substances ont été retrouvées à des niveaux bien plus élevés que sur d’autres montagnes du monde.

D’après cette enquête, ces molécules proviendraient essentiellement des équipements de montagne traités pour résister à l’humidité. Kimberley Miner, professeur adjoint de recherche à l’Institut du changement climatique de l’Université du Maine, qui a coordonné les recherches à distance depuis les États-Unis fut très surpris de ce constat  “Nous avons tout retesté trois fois, parce que les taux étaient beaucoup plus élevés que ce à quoi nous nous attendions.” Jamais il n’avait été constaté que de telles empreintes chimiques maculaient à ce point cette montagne – la plus haute du monde mais aussi très fréquentée par  des montagnards bien équipés.

Ce qu’on peut tirer de ces conclusions surprenantes , c’est que partout où passe l’homme, il laisse des traces, aussi est-il raisonnable d’en abandonner le moins possible !

Des rappels sur l’usage des micro-ondes

La question de l’impact du micro-ondes sur la santé a fait l’objet de nombreuses  études et pourtant cet appareil très commode est souvent utilisé sans discernement.

Principe : les micro-ondes sont un rayonnement non ionisant et ne doivent pas être confondues avec les rayons X ou gamma, ou même les UV du soleil. En 1945, l’Américain Percy Spencer, ingénieur électronicien, emballa un magnétron de radar dans une boîte métallique : le four à micro-ondes était né.

Les ondes produites dans un four ne rendent en rien les aliments radioactifs. La réglementation en France impose pour ces appareils une fréquence comprise entre 2,4 et 2,5 GHz, fréquence comparable au WiFi et proche de celles utilisées par les téléphones portables dont les gammes s’étendent de 800 MHz (0,8 GHz) à 2600 MHz (2,6 GHz). Les molécules d’eau, comme toutes les molécules polaires, sont très sensibles aux sollicitations électriques alternatives produites par les micro-ondes. Cela provoque une intense agitation moléculaire et donc une augmentation de la température de la matière : de la chaleur.

En ce qui concerne l’eau, la fréquence propre d’agitation moléculaire est de 2,45 gigahertz (2,45 milliards par seconde). Tout produit hydraté subit donc sous micro-ondes accordées, l’agitation de 2 milliards et demi de frictions par seconde, entraînant un échauffement immédiat. C’est bien ces avantages qui en font cette utilisation très fréquente.

Selon les auteurs de l’étude Nutri-Bébé SFAE 2013 réalisée auprès de 1 188 jeunes mamans,  « le lait des biberons est réchauffé au four à micro-ondes dans 66% des cas ». Et pourtant, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) déconseille fortement l’usage de cet appareil. « La température peut s’élever très fortement dans le biberon et entraîner des brûlures graves », précise l’autorité sanitaire sur son site. Sous l’effet de la chaleur émise par les ondes, certains composants comme les probiotiques et les vitamines disparaissent. « La production de molécules artificielles est inévitable. Les acides aminés naturels subissent des changements isomères et se transforment de manière toxique, sous l’impact des micro-ondes produites dans ce type de four.

 Les risques sont accrus lors de l’utilisation ce ce mode de chauffage des aliments dans des emballages plastiques qui sous l’effet de la chaleur excessive provoquent des migrations des molécules à travers l’alimentation.

Dégradation des écosystèmes marins

Un nouveau rapport sur les Polluants aquatiques dans les océans et les pêcheries, vient d’être publié le 27 avril. Ce recensement a été réalisé pour le Réseau international pour l’élimination des polluants (IPEN), qui regroupe plus de 600 ONG dans plus de 120 pays, avec l’organisation australienne pour un avenir sans toxiques (National Toxics Network, NTN). Quand on réfléchit que la race humaine est venue de l’océan : nous ne pouvons qu’être alerter  et de réagir.

En fin d’année à Monaco pour un symposium intitulé “Santé humaine et océan” les scientifiques alertaient une nouvelle fois sur la dégradation du milieu marin. En effet on retrouve partout dans le monde océanique les résidus de notre activité humaine utilisés sur terre : engrais, pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, résidus de médicaments, milliers de tonnes de crème solaire et plastique sous toutes ses formes, sans compter les sédiments chargés de divers produits chimiques y juxtaposent ou synthétisent leurs effets délétères. Ils entraînent des anomalies de développement, des pertes de réponse immunitaire et une baisse de la fertilité chez les espèces aquatiques.

Ainsi la faune et  la flore marines exposées à de nombreux perturbateurs endocriniens (PE) et privés de leurs frayères et de leurs nourriceries détériorées, pâtissent des déséquilibres qui menacent des chaînes alimentaires entières, du plancton jusqu’aux oiseaux marins et indirectement notre chaine alimentaire à l’échelle humaine. En cette année de la biodiversité, il devient chaque jour plus urgent d’agir en conséquences.

Et c’est sans compter une autre raison de constater la vulnérabilité des océans avec le réchauffement climatique qui est largement documenté (montée du niveau des mers, tempêtes plus puissantes, acidification et perte d’oxygène).

https://annalsofglobalhealth.org/collections/special/human-health-and-ocean-pollution/

Le Compte à rebours est lancé : quel danger nous guette donc ?

L’américaine Shanna Swan, professeur de médecine environnementale vient de publier un livre Count Down (Compte à rebours) destiné à nous alerter sur le danger qui guette l’humanité dans son ensemble ; danger résumé dans ce titre d’un article du Guardian :  l’humanité toute entière risque de se retrouver stérile d’ici 2045 !

Elle s’appuie sur des chiffres établis grâce à une analyse comparée de 185 études internationales. Elle met en évidence qu’il pourrait ne plus subsister un seul spermatozoïde humain sur terre d’ici 2045 ! Et la plupart des couples pourraient avoir à utiliser la procréation médicalement assistée, affirme Shanna Swan.

Elle cible entre autre les plastiques, que nous a apporté la technoscience avec des facilités dont nous avons tous bénéficié, mais souvent sans connaître leur composition et particulièrement par la présence de phtalates reconnus perturbateurs endocriniens, tout comme le BPA, le téflon etc… Ceux-ci  abaissent le niveau de testostérone et leur influence se fait donc surtout ressentir chez les hommes, avec par exemple une diminution significative du nombre de spermatozoïdes, mais ils sont également mauvais pour les femmes explique la chercheuse américaine. Et elle poursuit : ils diminuent la libido et augmentent le risque de puberté précoce, d’insuffisance ovarienne prématurée, de fausse-couche et de naissance prématurée.

« En 1973, un homme possédait environ 99 millions de spermatozoïdes par ml de sperme. En 2011, ce taux n’était plus que de 47.1 millions ! Soit une baisse de 53,4% chez des hommes vivant dans des pays occidentaux (Australie, Europe, Amérique du Nord). « Le nombre de spermatozoïdes chez les hommes a diminué de plus de moitié au cours des 40 dernières années » 

Des risques qu’on peut estimer suffisamment graves pour qu’ils méritent d’être mis sur la place publique dans le monde, car il n’y a pas de lieu où ce problème n’est pas présent.

Pour compléments :

Count Down : How Our Modern World Is Threatening Sperm Counts, Altering Male and Female Reproductive Development, and Imperiling the Future of the Human Race, de Shanna Swan et Stacey Colino, aux éditions Simon & Schuster, février 2021.

Sommes nous des acteurs de la déforestation sans le savoir ?

Les importations de l’Union européenne (Royaume-Uni compris), notamment de soja, d’huile de palme et de viande de bœuf, ont provoqué la déforestation de 3,5 millions d’hectares dans le monde. Une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique Environmental Research Letters et compilées par l’Institut de l’environnement de Stockholm/Trase, sur une période de douze ans, entre 2005 et 2017.

Ainsi on découvre que la consommation en Europe conduit dans de nombreux cas, à détruire les forêts à l’autre bout du monde.

Nous vous proposons des études clés de cet état des lieux qui ne peut que nous alerter sur nos modes de vie.

Quelque 24 points chauds de la déforestation avaient déjà été identifiés en janvier par le WWF. Or à la mi-avril, le Fonds vert a publié un nouveau rapport, identifiant les plus grands importateurs de matières premières issues de la déforestation tropicale. L’Union européenne se place en deuxième position et était responsable, en 2017, de 16 % de la déforestation importée, contre 24 % pour la Chine, et 9% pour l’Inde.

Et cette dernière année 2020 année particulièrement chaude, de nombreux constats ont mis en évidence la catastrophe écologique, environnementale qu’ont causé les multiples incendies à travers le monde. La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté, ces dix dernières années, plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, un basculement majeur et inédit, selon une étude publiée jeudi 29 avril par une équipe internationale dans la revue scientifique Nature Climate Change. L’étude publiée dans Nature Climate Change se penche particulièrement sur l’Amazonie brésilienne, qui représente 60 % de cette forêt primaire.  Entre 2010 et 2019, cette forêt a perdu beaucoup de sa biomasse pour environ 18 % supérieures aux gains, comme l’a souligné l’INRAE.