Tous les articles par Jacqueline Collard

La France profite du sommet de l’UNOC pour présenter un plan plastique

L’Europe a fixé un objectif de recyclage du plastique de 50% en 2025 et 55% en 2030, mais « la France n’est actuellement qu’à 26% et ce taux progresse trop lentement » (+1% en moyenne chaque année), a expliqué le ministère de la Transition écologique en présentant son « plan plastique 2025-2030 ».

Sur le plan international néanmoins, la France fait partie des 95 pays qui ont appelé mardi à l’adoption d’un traité international ambitieux qui restreigne la production mondiale de plastique, à l’approche de nouvelles négociations prévues en août sous l’égide de l’Onu

« la France doit chaque année verser à l’Europe plus de 1,6 milliard d’euros pour les 1,9 million de tonnes d’emballages plastiques non recyclés ». Au total, notre  pays produit 4,5 millions de tonnes de déchets plastique chaque année, soit 70 kg par an et par habitant. De 2 millions de tonnes en 1950 la production a gonflé à 413,8 millions en 2023, les plastiques représentant plus de 80% des déchets aquatiques identifiés, selon le baromètre sur l’état de l’océan Starfish.

Pour inverser la tendance, l’État français entend d’abord montrer l’exemple avec la mise en place de la consigne: il « mettra fin à l’achat de bouteilles et d’emballage pour boisson contenant du plastique d’ici 2026 ».

Quant à la stratégie des 3R engagée en 2022 pour « réduire, réemployer et recycler » les emballages à usage unique, « ses ambitions seront renforcées » dans un décret fin 2025, a déclaré le ministère.

Le Plan plastique 2025-2030
Le Plan plastique 2025-2030 vise à prévenir la pollution par les plastiques en étant
créateur d’emplois et facteur de souveraineté de notre pays :
• En travaillant sur tout le cycle de vie, c’est-à-dire les modes de consommation,
l’éco-conception, le geste de tri et le recyclage ;
• En renforçant nos actions sur les emballages ménagers et sur les emballages
professionnels, qui représentent 40% de la consommation de plastique en France ;
• En tenant compte des spécificités des territoires (notamment ultramarins) et en
privilégiant les partenariats et les engagements volontaires pour mobiliser l’ensemble des acteurs ;
• En définissant des trajectoires de performance qui seront mises à jour régulièrement pour tenir compte des évolutions de la conjoncture et donner une meilleure visibilité aux acteurs

En même temps le ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, invite les communes côtières engagées à signer la charte « Plages sans déchet plastique ». 111 collectivités ont déjà adhéré à la charte « Plages sans déchets plastique pour des communes littorales éco-exemplaires »

Télécharger Dossier de presse plan plastique 2025-2030

Un sommet décisif à Nice : l’UNOC3

Au fil de la semaine, 10 thématiques seront au cœur du programme. Parmi elles, la lutte contre la pollution plastique, la décarbonation du transport maritime ou encore la coopération scientifique. Selon la Ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher « L’Unoc constitue une opportunité unique pour affirmer et consolider les engagements que nous avons pris au niveau international », explique le communiqué. Cette troisième édition de la conférence de l’ONU, après New York en 2017 et Lisbonne en 2022, vise aussi à diffuser davantage les connaissances scientifiques auprès des décideurs, selon le gouvernement.Pour agir en faveur de la protection des océans, il faut écouter la science. C’est le message que souhaite faire passer les scientifiques réunis dans le cadre du One Ocean Science Congress (1) (OOSC). Cet événement spécial, co-organisé par le CNRS et l’Ifremer, rassemble quelque 2 300 participants à Nice et précède le segment officiel de la Conférence des Nations unies (Unoc) sur l’océan, (2) qui s’ouvre ce lundi 9 juin. « L’océan est un bien commun de l’humanité,

« Le Pacte européen pour les océans n’est pas un message dans une bouteille à la mer : c’est un plan d’action concret », avait  assuré Costas Kadis, commissaire chargé de la Pêche et des Océans lors de la feuille de route  proposée par l’Union européenne en la matière.

Océans : les dix recommandations de la communauté scientifique proposées aux décideurs politiques : https://one-ocean-science-2025.org/oos2025-recommendations-en.pdf

Janine Adams, Nelson Mandela University (South Africa)
Diva Amon, SpeSeas (Trinidad and Tobago)
Tamatoa Bambridge, Centre National de la Recherche Scientifique (French Polynesia)
William Cheung, University of British Columbia (Canada)
Sanae Chiba, North Pacific Marine Science Organization (Canada/Japan)
Jorge Cortes, University of Costa Rica (Costa Rica)
Carlos Duarte, King Abdullah University of Science and Technology (Saudi Arabia)
Thomas Frölicher, University of Bern (Switzerland)
Jean-Pierre Gattuso, Centre National de la Recherche Scientifique, co-chair (France)
Stefan Gelcich, Pontificia Universidad Católica (Chile)
Jessica Gephart, University of Washington (USA)
Kristina Gjerde, International Union for the Conservation of Nature (USA)
Deborah Greaves, University of Plymouth (UK)
Peter Haugan, Institute of Marine Research (Norway)
François Houllier, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, co-chair (France)
Daoji Li, East China Normal University (China)
Mere Takoko, Pacific Whale Fund (New Zealand)
Arthur Tuda, Western Indian Ocean Marine Science Association (Tanzania)
Gattuso J.-P., Houllier F., Adams J., Amon D., Bambridge T., Cheung W., Chiba S., Cortes J.,
Duarte C., Frölicher T. L., Gelcich S., Gephart J., Gjerde K., Greaves D., Haugan P., Li D., Takoko
M., Tuda A., 2025. Recommendations to Heads of State and Government from the Internatio-
nal Scientific Committee of the One Ocean Science Congress, Nice, 3-6 June 2025.
https://doi.org/10.5281/zenodo.14361191
Contact : oosc@one-ocean-science-2025.org

■ Le ministre des Affaires étrangères a alerté lors de l’ouverture du sommet de son inquiétude, Jean-Noël Barrot : « Évitons que l’océan devienne notre pire ennemi »

5 juin : Journée mondiale de l’environnement: la pollution plastique en ligne de mire

La journée mondiale de l’environnement est consacrée cette année à la lutte contre la pollution plastique, qui contamine les sols, les cours d’eau, les océans et même l’air que nous respirons.

Et rappelons-nous  le fait que sur les 400 millions de tonnes de plastique produites chaque année, en France seuls 10 % sont recyclés. Les plastiques biodégradables restent faiblement biodégradés en conditions réelles (sols, compost domestique) et nécessitent un meilleur étiquetage pour adapter leur traitement selon leurs capacités réelles de biodégradation.

  • Dans le monde, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique par minute se retrouve dans l’océan. (Source : L’Atlas du plastique, 2020, publié par le Mouvement Break Free From Plastic).
  • Environ 4,8 à 12,7 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans chaque année, ainsi on retrouve aujourd’hui plus de 150 millions de tonnes de plastique dans les océans (source : Service de recherche du Parlement européen).
  • Recycler 1 million de tonnes de plastique équivaut à retirer 1 million de voitures de la circulation, en termes d’émissions de CO2. (Source : Service de recherche du Parlement européen).
  • Alors que de nombreuses études diagnostiquent la présence de microplastiques dans les organes (dont le cerveau) vivants humains ou animaux, une vaste étude de l’INRAE et du CNRS dresse le bilan de l’utilisation généralisée du plastique dans les secteurs de l’agriculture et l’alimentation. Elle alarme sur les conséquences délétères d’une contamination massive. Du fait de leurs propriétés et de leur faible coût, les plastiques se sont largement répandus, notamment dans les systèmes agricole et alimentaire depuis les années 1950. Cette expertise scientifique collective sur l’utilisation des plastiques1 dans les systèmes agricole et alimentaire a mobilisé un comité de 30 experts français et européens qui ont travaillé sur un corpus de plus de 4 500 publications scientifiques internationales, tout en se référant aux chiffres et directives liés à la consommation des plastiques en Europe et en France. La cinquième session de négociations a eu lieu du 25 novembre au 1er décembre 2024 à Busan en Corée du Sud, sans qu’un véritable traité ne soit signé, et L’UNOC de Nice a relancé les négociations sans aboutissement réel à ce jour.
  • https://www.cnrs.fr/fr/nos-recherches/expertise-scientifique-collective/plastiques-utilises-en-agriculture-et-pour-lalimentation-inrae-cnrs

8 juin – Journée mondiale de l’océan : veille de l’ouverture de l’UNOC 3

Le 8 juin, nous célébrons la journée mondiale de l’océan, un écosystème aussi vital que menacé. L’océan régule notre climat, abrite une biodiversité exceptionnelle et absorbe une grande partie de nos émissions de CO₂. Pourtant, il n’a jamais été aussi mal en point. Pollution plastique, surpêche, extraction minière, réchauffement : les signaux d’alerte sont au rouge.

La veille une marche bleue avait été organisée à Nice sur la Promenade par la plateforme européenne Seas at risk, qui regroupe 35 associations de défense des océans, cette « marche bleue » qui s’est déroulée derrière une grande banderole colorée « Protect the ocean, protect life » (protégez l’océan, protégez la vie).

Chaque journée de l’océan nous rappelle que protéger les mers, ce n’est pas sauver un décor lointain, mais défendre une condition de vie sur Terre. Le 8 juin, faisons bloc, agissons et faisons entendre la voix de l’océan. Parce que l’inaction n’est plus une option. Parce que l’océan, c’est nous, c’est notre vie sur terre qui est en jeu.

Cette journée sera marquée par une parade nautique qui inaugurera la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC), en  ce dimanche 8 juin 2025. Une trentaine de navires d’exception, nommés les « Merveilles de l’Océan » défileront dans la baie des Anges de Nice à  cette occasion .

« Les merveilles de l’océan : faire vivre ce qui nous fait vivre » est le thème de la Journée mondiale des océans 2025, une année marquée par la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable et la célébration de la Conférence mondiale sur les océans

Demain le 9 c’est l’ouverture de l’UNOC 3,  c’est le début à Nice la  3ème conférence des Nations Unies sur l’océan . Lors des précédentes éditions, les gouvernements du monde entier ont multiplié les promesses sans prendre de mesures concrètes. Le temps des constats est révolu. Désormais l’heure est venue de l’action.

Le corps médical propose une mobilisation à propos du cadmium

Les médecins libéraux  tirent la sonnette d’alarme sur ce qu’ils considèrent comme une « bombe sanitaire » : le cadmium. Moins médiatisé que le plomb, le mercure ou l’arsenic, le cadmium est un métal lourd classé cancérogène certain pour l’homme. Trés présent dans les engrais phosphatés utilisés en agriculture, il s’accumule dans les sols et contamine les aliments parmi les plus consommés : les céréales , le pain, les pâtes ou les pommes de terre.

« Il y a une urgence sanitaire, il est de notre devoir d’interpeller la puissance publique afin de protéger les citoyens. L’Etat ne peut plus ignorer ce fléau de santé publique ! » affirment-ils .  Ils réactualisent ainsi  la problématique identifiée par les organismes sanitaires officiels depuis plusieurs années, depuis 2019 l’ANSES avait  revu les doses maximales acceptables à ce sujet . En 2021, Santé publique France révélait à travers l’étude Estéban une hausse de la contamination des Français, et surtout des niveaux d’imprégnation supérieurs à ceux constatés ailleurs en Europe. La  première voie d’exposition reste l’alimentation : 14 % des enfants dépassent la dose journalière tolérable , selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

En effet la liste des troubles potentiels sur la santé est longue : maladies rénales, atteintes osseuses de type ostéoporose, troubles de la reproduction, risque accru de cancer de la prostate et du sein, suspicion concernant le cancer du pancréas…

Pour réduire l’exposition des Français, les principaux leviers ne sont pas du ressort des individus, mais surtout des pratiques agricoles.

Si le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé un prochain assouplissement des remboursements de dépistages du cadmium, la vraie question est celle de la prévention.