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En Camargue dans les riziéres un pesticide utilisé par dérogation

L’Avanza est un herbicide, utilisé pour tuer les mauvaises herbes dans les cultures de riz, or  il est à base d’ une substance active appelée benzobicyclon. Le principe actif de ce désherbant, le benzobicyclon, n’est en effet pas encore autorisé au niveau européen et ne l’a jusqu’à présent jamais été. Ce serait la quatrième année consécutive qu’une dérogation au titre de l’« urgence phytosanitaire », est accordée à l’Avanza, pour cent vingt jours, comme pour  d’autres pays de l’Europe,

Au-delà de l’impact direct sur tous les animaux aquatiques, l’Avanza pourrait aussi menacer la flore sauvage camarguaise. Or l’Avanza doit être appliqué dans des rizières inondées… dans lesquelles vivent justement des organismes aquatiques, comme les grenouilles. Pire, l’eau des rizières s’écoule ensuite dans le réseau hydraulique de la Camargue  et risque d’atteindre le réseau naturel fragile.

Plusieurs écotoxicologues ont produit des données disponibles sur l’Avanza, et le qualifie  de« très toxique pour les organismes aquatiques » en complétant par  des effets néfastes à long terme. Tous font fait part de leurs inquiétudes, pointant notamment des risques sur les reins et sur le foie. Ils se heurtent également à un manque d’informations pour savoir si l’Avanza est, ou non, un perturbateur endocrinien.

Les vers de terre victimes des pesticides

Les vers de terre représentent entre 50% et 80% de la biomasse animale terrestre: ils pèsent pour plus de la moitié des animaux vivants dans le sol. Il peut y en avoir jusqu’à 3000 kilos par hectare dans une prairie naturelle. L’importance de peur présence dans les sols est fondamentale, ils se nourrissent de matière organique, et permettent donc de décomposer les feuilles mortes et les autres débris végétaux. Leurs déjections, qu’on appelle des turricules, sont un formidable engrais naturel. Et les galeries qu’ils creusent en permanence permettent d’aérer les sols et de mieux faire circuler l’eau. Autant de facteurs nécessaires à la richesse des sols. C’est dire combien ils sont essentiels pour avoir une agriculture de qualité résiliente dans le cadre du changement climatique.

De nombreuses études mettent en évidence combien le labour trop intensif, mais aussi des pesticides de synthèse leur sont nocifs.

Des chercheurs INRAE et leurs collègues ont analysé les sols et constaté la présence d’herbicide, insecticide ou fongicide, présents  partout, dans les sols des parcelles agricoles, des prairies et des haies et dans les vers de terre qui y vivent. Et ce malgré  que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires est plus que jamais d’actualité dans une perspective sanitaire et environnementale.

Le profil de contamination des vers de terre différait essentiellement selon le type d’habitat : prélevés sous céréales, ils contenaient plus de pesticides que leurs homologues récoltés sous prairies ou haies et les concentrations d’insecticide – imidaclopride, herbicide – diflufénican et fongicide – cyproconazole étaient plus élevées que sous prairies ou haies.

Dans 46 % des cas, les cocktails de pesticides présentaient un risque élevé de toxicité chronique pour les vers de terre, que ce soit dans les sols des cultures céréalières traitées ou dans des habitats non traités et communément considérés comme des refuges pour la faune. Un risque susceptible plus largement d’altérer la biodiversité des écosystèmes et d’en modifier les fonctions.

https://www.inrae.fr/actualites/residus-pesticides-sols-terre-realite-omnipresente-insidieuse

La place du portable dans les Établissements scolaires ?

Face à une recrudescence des incivilités et des agressions, de violences en milieu scolaire le gouvernement évoque une interdiction renforcée de l’usage des téléphones portables dans les collèges.La ministre parle d’ailleurs de l’instauration d’une « pause numérique » dans les collèges, les élèves devraient ainsi déposer leur téléphone à leur arrivée dans l’établissement et ne le récupéreraient qu’en partant le soir. Soit une pause pendant les 8 heures que dure une journée de collège. Cette mesure pourrait être une solution face aux  faits divers récents touchant de jeunes adolescents.

Nous attendions avec intérêt le rapport  d’un groupe d’experts, sur cette utilisation démesurée du portable chez lez jeunes qui devait paraitre fin Mars, qui a été reporté début mai :“Compte tenu des attentes soulevées” le comité d’experts a “demandé à prolonger le temps de travail afin de consolider ses réflexions et parvenir à des recommandations plus abouties”, explique cette même source. Ce groupe est coprésidé par Servane Mouton, docteure en médecine, neurophysiologiste et neurologue et par Amine Benyamina, chef du département de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Universitaire Paul-Brousse. Le comité a “pour ambition de soumettre ses conclusions au président de la République pour début mai”, est-il ajouté. Ce groupe de travail a “pour mission de faire émerger un constat partagé sur l’impact des écrans, en particulier sur la santé, physique et mentale, des jeunes et leur développement ; d’évaluer l’efficacité des dispositifs de régulation mis en place depuis 2017 et proposer une stratégie d’action adaptée pour mieux maîtriser la place des écrans chez les jeunes”.

À ce jour, “une centaine de personnalités (scientifiques, professionnels de santé et de l’éducation, chercheurs et sociologues, acteurs de terrain, acteurs institutionnels nationaux et européens, secteur économique, secteur associatif…)”, ont été auditionnées par cette commission.

Les Rencontres Européennes de l’eau à Lyon

Le Mouvement européen pour l’eau, qui défend l’eau comme partie des communs  est un réseau ouvert, participatif et pluraliste dont l’objectif est de renforcer la reconnaissance de l’eau comme un droit fondamental commun et universel, un élément essentiel pour tous les êtres vivants.

Nous nous sentons également solidaires d’un mouvement général en faveur des communs, dont l’eau est un symbole et nous voulons ensemble éloigner la privatisation et la marchandisation de cet élément vital, afin d’établir une gestion publique et collective de l’eau basée sur la participation démocratique des citoyens et des travailleurs. Ensemble, nous voulons identifier les menaces systématiques et systémiques qui pèsent sur la démocratie et le droit de l’homme à l’eau et développer de nouvelles alternatives et de nouveaux espaces pour garantir une gouvernance équitable, inclusive et transparente de l’eau à l’avenir.

Cette année, à Lyon, la rencontre a accueilli des discussions vibrantes sur la gestion publique de l’eau et le droit à l’eau sur le continent européen, grâce aux précieuses réflexions d’activistes et d’experts des processus de re-municipalisation.

Rappel : La préservation de l’eau est une des priorités de la Métropole de Lyon. En 2020, les élus ont décidé la reprise en gestion publique de la production et de la distribution de l’eau potable, jusqu’alors déléguées à une entreprise privée. Le 1er janvier 2023, Eau du Grand Lyon devient Eau publique du Grand Lyon. L’eau est l’affaire de toutes et tous. La Métropole de Lyon associe des usagers à la gestion de l’eau : quatre d’entre eux siègent au conseil d’administration et participent aux décisions d’Eau publique du Grand Lyon.

A cette occasion la Métropole de Lyon très engagée dans ce processus, comme  sur une nouvelle tarification de l’eau pour les usagers, nous a exposé les différents champs d’actions menées pour y parvenir.

Les membres du Mouvement et le public ont eu  l’occasion de discuter de sujets liés à la pollution de l’eau (PFAS, exploitation minière et pesticides), à l’accaparement de l’eau et à la destruction des écosystèmes (méga-bassines et gravières, tourisme/agriculture, etc.). Alors que la criminalisation des activistes ne cesse de croître en Europe et dans le monde (lire le dernier rapport de @Michel Forst, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs de l’environnement ici), nous avons ainsi partager des différentes expériences en Europe .

Cette participation du 4 au 6 avril  a été le fruit de rencontres enrichissantes, pour ceux que cela intéresse : avis ! Nous vous livrerons rapidement la lettre ouverte en cours d’achèvement.

https://www.grandlyon.com/actions/regie-de-leau

https://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/media/pdf/eau/20221128_eau_charte-engagements.pdf

http://europeanwater.org/fr/

Ce 4 Avril a été validée une proposition de loi pour la protection risques PFAS

Développés dans les années 1940 pour un usage militaire par l’industrie chimique américaine, les alkyls poly- et perfluorés (PFAS) n’ont depuis plus quitté les process industriels. C’est l’entreprise étasunienne 3M qui  a été la première dans les années 1950 à commercialiser des PFAS, suivie par sa consœur DuPont, qui a développé le Téflon. La toxicité avérée dans les années 2000 de certaines substances chimiques de la famille des PFAS a conduit progressivement à la restriction et l’interdiction de certaines d’entre elles. Une réglementation qui n’examine pas la majorité des quelque 12 000 PFAS aujourd’hui recensés.

Ces polluants éternels ( POP) omniprésents dans nos produits de consommation sont toxiques pour l’humain. C’est en 2021, cinq pays européens — l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Suèdeont saisi l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) pour préparer une interdiction générale des PFAS à l’échelle de l’Union. Ces substances chimiques se décomposent d’elles-mêmes très lentement et leur impact sur la santé humaine et les écosystèmes font l’objet de préoccupations. En février 2023, l’Echa a présenté une proposition d’interdiction, qui trouve un écho en France avec la proposition de loi du député Nicolas Thierry.

La proposition de loi “visant à protéger la population des risques liés aux PFAS” a été adoptée en première lecture  à l’Assemblée nationale ce jeudi 4 avril 2024.

Communiqué de notre partenaire Générations futures

Une première belle victoire sur le chemin de la sortie inéluctable des polluants éternels. Grâce à un travail collectif mené depuis plusieurs années, nous avons imposé la pression nécessaire pour que nos députés votent ce texte d’intérêt général. Nous tenons particulièrement à vous remercier car, grâce à votre mobilisation à nos côtés, nous avons fait poids : vous avez fait près de 80 000 interpellations en direction des décideurs et cela a porté ses fruits !