Tous les articles par Jacqueline Collard

Un décret pour les travailleurs en période caniculaire

En anticipation aux chaleurs intenses que nous connaissons depuis une semaine, un nouveau décret relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur a été publié le 27 mai dernier, il renforce les obligations des employeurs: aménagement des postes, équipements, eau à disposition.. Ce décret du 27 mai 2025 introduit de nouvelles obligations en matière de prévention pour l’employeur. Ces dispositions s’appliqueront dès le 1er juillet 2025.

Des détails : Cet arrêté du 27 mai 2025 définit plusieurs seuils de vigilance météorologique fixés par Météo-France :

  • vigilance verte : veille saisonnière sans vigilance particulière ;
  • vigilance jaune : pic de chaleur (exposition sur une période de 1 à 2 jours à une chaleur intense présentant un risque pour la santé humaine en raison des conditions de travail ou de leur activité physique) ;
  • vigilance orange : période de canicule (chaleur intense et durable susceptible de constituer un risque sanitaire pour l’ensemble de la population exposée) ;
  • vigilance rouge : période de canicule extrême (canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son ampleur géographique qui présente un fort impact sanitaire pour l’ensemble de la population ou qui pourrait entraîner l’apparition d’effets collatéraux de continuité d’activité).

Un « épisode de chaleur intense » correspond à l’atteinte du seuil des niveaux de vigilance jaune, orange ou rouge.

Les « périodes de canicule », qui ouvrent droit au bénéfice de l’indemnisation des arrêts de travail dans les entreprises du BTP, se caractérisent par l’atteinte du seuil des niveaux de vigilance orange ou rouge.

Afin d’assurer la santé et la sécurité des salariés en cas de fortes chaleurs, l’employeur doit intégrer le risque de fortes chaleurs dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). toutes les informations sur le site du ministère du Travail

l’arrêté est pris en application de l’article 3 du décret n° 2025-482 du 27 mai 2025 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur.

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051676145?isSuggest=true

PFAS dans l’alimentation : il est urgent que des mesures soient prises

Notre partenaire Générations futures alerte dans un nouveau rapport sur la présence de PFAS dans les aliments et met en évidence les lacunes de la surveillance et la faiblesse des seuils réglementaires.

L’association considère que les seuils maximaux actuels semblent ne pas suivre que des impératifs sanitaires. « L’Efsa [l’Agence européenne de sécurité des aliments] a établi, en 2020, une dose hebdomadaire tolérable (DHT) pour quatre PFAS [PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS], a rappelé à l’occasion de la présentation de l’étude, jeudi 19 juin, Kildine Le Proux de la Rivière, docteur en pharmacie, chargée de ce dossier pour l’association. Les limites ont été mises en place, mais elles ne permettent pas de respecter la DHT. »“ Sur les milliers de substances que regroupe la famille des PFAS, la réglementation européenne ne prévoit la surveillance que de trois d’entre eux ” Générations futures.

« Hormis pour les viandes de bovins, porcs et volailles, les teneurs maximales autorisées pour le PFOS sont largement supérieures à celles fixées pour les trois autres PFAS, regrette Générations futures. Le PFOS serait-il beaucoup moins toxique que les trois autres ? Ce n’est pas l’hypothèse prise par l’Efsa en 2020, lors de l’établissement de la dose tolérable hebdomadaire, qui a alors considéré que les quatre PFAS avaient des niveaux de toxicité équivalents. » Par ailleurs, le règlement de 2023 ne fixe pas de seuil pour les aliments pour bébé, les laits, les fruits et légumes, les céréales ou les boissons (jus, vins, bières).

Dés 2023 dans un rapport, le Bureau européen de l’environnement appelait  à la réduction progressive des PFAS dans les produits de consommation d’ici à 2025 et à interdire leur production d’ici à 2030.

Générations futures appelle également à élargir la liste des PFAS surveillés. « Sur les milliers de substances que regroupe la famille des PFAS, la réglementation européenne ne prévoit la surveillance que de trois d’entre eux (PFOS, PFOA et PFHxS). Il est nécessaire d’élargir la liste des PFAS à contrôler dans l’alimentation sachant que plus de 20 autres PFAS ont été recommandées par la Commission européenne en 2022, souligne-t-elle. Il est notamment urgent de surveiller la présence de l’acide trifluoroacétique (TFA), un très petit PFAS extrêmement présent dans l’eau, ainsi que celle du PFDA, qui est retrouvé de manière significative dans les échantillons analysés. » Elle souhaite également qu’un plus grand nombre de substances disposent de limites réglementaires.

https://www.generations-futures.fr/publications/pfas-alimentation/

https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2025/06/rapport-pfas-alimentation-vf.pdf

https://www.generations-futures.fr/publications/tfa-pesticides-vin/

https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2025/04/message-dans-la-bouteille_vf.pdf

Le réchauffement général de la planète se poursuit et tout particulièrement en montagne

Selon un collectif de scientifiques, l’objectif fixé par l’accord de Paris en 2015 ne pourra pas être atteint en raison de l’incapacité des pays à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.Il alerte que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, fixé lors de l’accord de Paris sur le climat il y a dix ans, « n’est désormais plus atteignable ».

Leur étude a été  publiée ce jeudi dans la revue Earth System Science Data et signée plus largement par 61 scientifiques de 17 pays différents.

En rappel le dernier rapport du Giec (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)  concluait en Aout 2021  que le dérèglement touche toutes les régions du monde, à un rythme très rapide, et qu’il s’intensifie de manière sans précédent.: celui ci concluait il pour  ce  qui nous attend : des catastrophes climatiques en cascade si nous continuons à brûler des combustibles fossiles à un rythme élevé, mais aussi de changements irréversibles, comme la montée des océans ou la fonte des glaces, quoi que nous fassions: des phénomènes que nous connaissons de plus en plus.

Dans notre région alpine, le réchauffement climatique est plus intense que partout en France , il transforme les Alpes de manière spectaculaire, avec ses paysages emblématiques, ses écosystèmes uniques et ses communautés résilientes, cette région est un témoin direct des bouleversements environnementaux causés par l’augmentation des températures avec des conséquences évidentes.

  • Depuis 1850, environ 60 % du volume total des glaciers alpins ont fondu (IPCC).
  • Si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel, plus de 90 % des glaciers alpins pourraient disparaître d’ici 2100.
  • Les Alpes subissent de fait une augmentation significative des risques naturels
  • D’ici 2050, près de 40 % des stations situées en dessous de 1500 m pourraient fermer (source : OCDE).

Rapport du Giec en 2021 rédigé par 234 scientifiques de 66 pays, à partir de l’analyse de plus de 14 000 études scientifiques : premier volet de son sixième rapport d’évaluation

Indicateurs du changement climatique mondial 2024: mise à jour annuelle des principaux indicateurs de l’état du système climatique et de l’influence humaine:

Document final révisé (publié le 19 juin 2025)

Clap de fin de l’UNOC, à Nice

La 3e Conférence des Nations unies sur l’océan débouche sur une déclaration politique non contraignante, l’interrogation persiste sur la mise en œuvre des pourparlers de la semaine, puisqu’il n’y a eu que des propositions sans traduction d’obligations fermes. Elle a été précédée  par trois événements spéciaux fort pertinents ,consacrés respectivement à la science, à l’économie et la finance, et aux villes et régions littorales( coalition).

« L’océan est fondamental pour la vie sur notre planète et pour notre avenir, et nous restons profondément alarmés par l’urgence mondiale à laquelle il est confronté », a déclaré le document final de la Conférence (A/CONF.230/2025/L.1), ajoutant également : « Les mesures ne progressent pas à la vitesse ou à l’échelle requises pour atteindre l’objectif 14 et réaliser le programme à l’horizon 2030 [pour le développement durable) ».

Donc un bilan mitigé, avec « des progrès significatifs » liés à la ratification du Traité sur la haute mer et une « déclaration forte » en faveur d’un traité sur les plastiques, cependant  « la stagnation des ambitions françaises sur ses propres aires marines protégées » qui laisse « un goût amer » aux ONG, de même que la mobilisation insuffisante contre l’exploitation des grands fonds marins enjeu politico-économique mondial.

« Dix ans après l’Accord de Paris, la France a de nouveau impulsé une dynamique décisive pour la sauvegarde de notre planète. Des avancées du Traité sur la haute mer à l’aire marine protégée de Polynésie française, l’Unoc a apporté la dernière preuve qu’en travaillant ensemble, de véritables progrès sont possibles. Mais soyons clairs : il reste un travail considérable à accomplir et beaucoup de problèmes restent en suspens », juge John Kerry, ancien secrétaire d’État américain et envoyé spécial pour le climat, qui pointe le chalutage de fond et la pollution due aux combustibles fossiles. La question de la pêche illégale, illicite et non déclarée (INN) n’a pas fait l’objet de grandes annonces durant l’Unoc et pour à l’Accord Fish 1 de l’OMC destiné à mettre fin aux subventions à la pêche illégale, 103 États l’ont aujourd’hui ratifié..

Concernant le Traité sur la haute mer, dit « BBNJ », qui offre un cadre juridique pour les deux tiers des océans qui ne se trouvent pas sous souveraineté nationale, « 56 PAYS l’ont ratifié et 14  ( Il est nécessaire d’obtenir la validation par 60 pays) s’apprêtent à le faire avant le 23 septembre, date d’une cérémonie officielle à New York », s’est félicité Olivier Poivre d’Arvor envoyé spécial du président de la République. Ce qui laisse augurer une entrée en vigueur du traité en janvier 2026 et la convocation d’une première COP Océan à l’automne 2026 à New York. Celle-ci déterminera le secrétariat de la convention, pour lequel Bruxelles mais aussi Valparaiso (Chili) se sont portées candidates.

Durant cet événement  96 États ont présenté  une déclaration commune en faveur d’un traité ambitieux sur les plastiques, à l’approche du nouveau round de négociations, qui doit se tenir en août prochain à Genève, quant aux représentants des États membres de la Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée ils ont également signé une déclaration  par laquelle ils soutiennent l’adoption du traité et sa mise en œuvre à l’échelle du bassin méditerranéen.« La pollution plastique est un fléau et l’océan en est la première victime. La Mer Méditerranée en particulier étouffe sous le poids de cette pollution. La science nous alerte sur son impact sur le climat, la biodiversité et la santé humaine et nous exhorte à agir.

Déclaration finale : https://press.un.org/en/2025/sea2231.doc.htm

https://www.ecologie.gouv.fr/presse/unoc-3-96-pays-signent-lappel-nice-traite-ambitieux-plastiques

Vigilance avec des niveaux élevés de concentrations d’ozone et de particules fines dans l’air

Sous l’effet d’un ensoleillement important, doublé de fortes chaleurs les capteurs d’ATMO AURA ont mis en évidence une  grande présence d’ozone  , accentuée par  le passage de masses d’air chargées en fumées* en provenance des feux de forêt canadiens (transportées par les vents en altitude)  avec des hausses des concentrations de particules fines PM10 et PM2.5. La qualité de l’air a été dégradée à mauvaise et les seuils d’information recommandation ont été dépassé en PM10 et ozone dans plusieurs départements. La qualité de l’air a été  majoritairement dégradée et localement mauvaise. Des vigilances ont été prononcées

En effet c’est  plus de 200 feux actifs au Canada, principalement dans le centre et l’Ouest, et la moitié d’entre eux sont considérés hors de contrôle, selon le Centre interservices des feux de forêts du Canada (CIFFC). « Cette saison des incendies a commencé plus rapidement, et elle est plus forte, plus intense » que la moyenne, a ajouté la ministre et comme le vent était orienté à l’ouest sur l’océan Atlantique, cet immense panache de fumée est arrivé jusqu’en Europe de l’Ouest et jusqu’en France.

  • Les niveaux de particules fines PM10 demeurent élevés sur tout le quart Sud Est, sous les effets cumulés d’un panache de poussières désertiques en provenance du Sahara et du panache des feux de forêt qui sévissent au Canada ;
  • La situation devrait s’améliorer avec une prévision de pluie

*une fumée composée de particules fines, de composés organiques volatils, de gaz, notamment du dioxyde de soufre, du dioxyde d’azote et du monoxyde de carbone.

https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/

https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/actualite/comment-les-fumees-des-incendies-canadiens-impactent-la-qualite-de-lair