Tous les articles par Jacqueline Collard

Traité de non -prolifération des armes nucléaires: où en est-on en France pays signataire?

Le Conseil de sécurité, la diplomatie française déclarait solennellement, le 28 octobre, que « les risques de prolifération nucléaires n’ont jamais été aussi élevés ». Or la ministre des Armées, Catherine Vautrin, a annoncé fièrement la mise en service opérationnelle du missile nucléaire M51.3.

Le programme de modernisation du M51 lancé en 2014, précède largement la guerre entre la Russie et l’Ukraine et montre que l’État ne cherche qu’une seule chose à travers la modernisation et le renouvellement de ses systèmes nucléaires : garantir pour toujours la capacité à utiliser son arsenal.

De fait, le président de la République porte une responsabilité forte sur la crise du régime de non-prolifération nucléaire en ne respectant pas les obligations de désarmement que la France s’est pourtant engagée à réaliser au titre du TNP, le Traité de non-prolifération nucléaire. En prétendant lutter contre la prolifération tout en modernisant son arsenal, la France ne la freine pas : elle l’alimente.

La Santé environnementale érigée en priorité nationale

Un rapport qui pose des liens entre pesticides et  santé a été remis le 29 octobre à l’Assemblée nationale par le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan, et Clément BEAUNE, Haut-commissaire au Plan et Commissaire général de France Stratégie, présente sa feuille de route après la fusion entre France Stratégie, héritière du Plan de 1946, qui a perduré en se transformant sous tous les gouvernements de deux Républiques et le Haut-commissariat au Plan. Il a été commandé dans le cadre d’une mission parlementaire d’évaluation et de contrôle pour protéger la santé publique face aux dégradations de l’environnement.

Selon l’OMS,  les facteurs environnementaux causeraient autant de décès que le tabac, soit 75 000 morts par an en France.

Pour  l’année 2025-2026, un programme de travail ambitieux et ciblé, sur trois axes prioritaires :

  • le système productif et notre modèle social ;
  • la transition écologique et l’aménagement du territoire ;
  • les reconfigurations démocratique

Ce programme cible tout particulièrement  les « politiques publiques de santé environnementale » à partir de l’étude de quatre sources de pollutions majeures, pesticides, PFAS, le bruit et les particules fines, il présente des propositions visant à renforcer la gouvernance, l’expertise et la réduction des risques. ainsi est  érigée la santé environnementale au rang de priorité nationale vitale.

Les auteurs consacrent  une partie spécifique  sur la  thématique des  « pesticides à usage agricole », rappelant les dispositifs actuellement en vigueur pour protéger les populations de ces substances : autorisation de mise en marché au niveau européen puis national, objectifs de diminution de l’utilisation, phyto-pharmaco-vigilance, zones de non-traitement…

Le rapport, de 500 pages, pointe tout particulièrement une situation préoccupante à propos des eaux potables : près d’un quart de la population française aurait bu en 2023 une eau contaminée par des pesticides, et plus de la moitié des stations fluviales signalent un risque grave pour les écosystèmes. Longtemps marginalisée, la santé environnementale s’impose aujourd’hui comme un enjeu central des politiques publiques, à la croisée de la santé publique, de l’environnement, de la justice sociale et de l’économie.

OMS nouveau rapport entre climat et santé

10 ans après l’accord de Paris, alors que s’annonce la COP 30 à Belem au Brésil et malgré les progrès de la science et de la connaissance, les impacts du changement climatique sur la santé des populations continuent d’augmenter.

Publié le 29 octobre 2025, le dernier rapport du Lancet Countdown on Health and Climate Change — en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) — dévoile l’ampleur des décès provoqués par la chaleur extrême.

 Selon le Lancet Countdown 2025 (*) un être humain meurt chaque minute à cause de la chaleur. Cela représente environ 546 000 décès par an entre 2012 et 2021, un chiffre en hausse de 23 % depuis les années 1990. La chaleur, autrefois facteur de risque secondaire, est devenue une cause directe de mortalité dans toutes les régions du monde. 

Le rapport insiste : le réchauffement climatique ne tue pas seulement par la chaleur directe, mais aussi par ses effets indirects sur la santé. La dégradation de la qualité de l’air, alimentée par les feux de forêt et la combustion d’énergies fossiles, est responsable de 2,5 millions de décès chaque année, selon EurekAlert.

En 2024, la fumée des feux de forets a provoqué à elle seule environ 154 000 décès. Les maladies infectieuses progressent également sous l’effet du réchauffement climatique. L’étude montre une hausse de 49 % du potentiel de transmission du virus de la dengue depuis 1950.

Les scientifiques appellent les gouvernements à traiter la chaleur comme une urgence médicale : adapter les systèmes de soins, renforcer les infrastructures urbaines et protéger les populations les plus vulnérables. Comme le résume le Dr Jeremy Farrar (OMS), « le réchauffement climatique est une crise de santé ».

Selon  L’ONU « La vie des 8 milliards d’habitants de la planète est en jeu » et prés de 900 millions de personnes sont sous la double peine :  pauvreté et crise climatique.

 Les coûts de cette inaction sont impressionnants et malgré les Cop l’investissement certes colossal que l’on devrait déployer, est  notoirement insuffisant.

*https://www.who.int/news/item/29-10-2025-climate-inaction-is-claiming-millions-of-lives-every-year–warns-new-lancet-countdown-report

Alerte sur des produits achetés à bas prix sur des plateformes du commerce en ligne

L’an dernier, 4,6 milliards de petits colis en provenance de Chine auraient inondé l’Union européenne (UE), selon la Commission européenne, soit quelque 12 millions par jour. C’est le double de l’année précédente et trois fois plus qu’en 2022. De quoi être encore plus vigilants sur le respect des normes européennes des produits importés à bas prix. En 2024, 23,7 % des consommateurs français, principalement des jeunes, ont utilisé ces services.

Rappelons que depuis 2023, le règlement européen sur les services numériques (Digital Service Act ou DSA) oblige toutes les grandes places de marché en ligne  à alerter les consommateurs dès qu’elles ont connaissance de la présence sur leur site d’un produit non conforme ou dangereux

Avec des « partenaires européens », l’association UFC QUE Choisir a « acheté et testé 162 articles, chargeurs USB, jouets pour enfants et bijoux, et les résultats sont particulièrement inquiétants », poursuit l’association. Les tests réalisés « ont mis en évidence le fait que ces produits d’entrée de gamme étaient souvent mal conçus et fabriqués avec des matériaux de mauvaise qualité », alerte l’UFC Que Choisir, pour qui beaucoup de ces chargeurs font « courir de réels risques de brûlure, de choc électrique et d’incendie à leurs utilisateurs ». Les tests ont permis de découvrir « des substances dangereuses dépassant les normes autorisées » comme « les taux de formaldéhyde de 143 et 164 mg/kg bien au-delà de la teneur autorisée de 30 mg/kg », précise l’association.

Il en résulte que 69% des objets ne répondent pas aux normes en vigueur dans l’UE et 57% font courir un risque réel d’intoxication, d’allergie, d’étouffement, de brûlure ou d’incendie à leurs utilisateur·ices.

En somme, et cela concerne aussi l’habillement,  ces dispositifs entraînent des dépenses non désirées, engendrent des pertes économiques et favorisent la mise en circulation de vêtements dangereux contenant des substances nocives (3). Cette dynamique de surconsommation a en outre de lourdes conséquences environnementales (trafic maritime,  pollution eaux et production excessive de déchets).

Or une proposition de loi sur la fast fashion, visant à encadrer les activités des entreprises pratiquant la fast fashion afin de réduire leurs impacts environnementaux, a été examinée cette semaine au Sénat, l’UFC-Que Choisir, en coordination avec 24 autres organisations de consommateurs dans 21 pays et le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), alerte la Commission européenne et la DGCCRF sur ces pratiques du e-commerce, qui incitent de manière déloyale les consommateurs à la surconsommation.

Lancement du Contrat local de santé métropolitain de l’agglomération de Grenoble

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – À Grenoble, mardi 21 octobre 2025

Lancement du Contrat local de santé métropolitain : vers une métropole exemplaire
Dans le cadre du Projet métropolitain 2030, Grenoble Alpes Métropole poursuit son engagement pour faire de son territoire un espace exemplaire en matière de santé en signant ce 21 octobre 2025, entre l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, la Métropole et un grand nombre de partenaires, un Contrat local de santé métropolitain visant à renforcer la cohérence des politiques publiques et coordonner les actions en matière de santé.
À travers ses politiques publiques en matière d’urbanisme, de logement, de mobilité, d’alimentation et de qualité de l’air – autant de facteurs déterminants pour le bien-être et la santé des habitants, Grenoble Alpes Métropole, acteur central du territoire, agit sur les conditions de vie pour développer des environnements favorables à la santé.
C’est à partir d’un diagnostic établi en 2022 dans le cadre du Plan Climat Air Énergie Métropolitain et réalisé en partenariat avec l’Observatoire régional de Santé (ORS), le Cerema et l’Agence d’urbanisme que la Métropole a lancé les travaux préparatoires à la mise en place de son Contrat Local de Santé métropolitain.

Ses objectifs : intégrer la santé publique dans toutes les politiques métropolitaines et soutenir des actions de prévention et de promotion de la santé auprès des populations les plus vulnérables.
Que dévoile le diagnostic local de santé ?
Il repose sur 3 volets :
 Un état des lieux de l’offre de soins, de l’accès aux soins et de la santé des populations
 Un approfondissement sur les thématiques émergentes de santé-environnement
 Un état des lieux interne analysant la prise en compte de la santé dans les politiques métropolitaines sectorielles
Les résultats montrent que les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires et le diabète sont les 3 principales causes de décès et d’hospitalisations sur le territoire métropolitain. Ces pathologies causées principalement par une mauvaise qualité de l’air, une mauvaise alimentation, le manque d’activité physique ou un habitat insalubre sont des facteurs sur lesquels la Métropole veut renforcer ses interventions.
Ainsi, le Contrat Local de Santé est un outil clé de mobilisation et de coordination des acteurs, visant à réduire les inégalités sociales, environnementales et territoriales de santé.

Ce CLS vient en complémentarité de l’offre de soins existante qui pèse seulement entre 10 et 20 % dans la santé des populations.
Un plan d’actions qui s’articule autour de 4 enjeux prioritaires
Le CLS métropolitain s’attachera à venir en complémentarité des 5 CLS communaux déjà existants (Saint-Martin-d’Hères, Échirolles/Pont-de-Claix, Grenoble, Saint-Égrève, Fontaine) avec lesquels la Métropole établit un programme d’actions qui s’appuie sur 4 priorités :
1. Assurer un environnement favorable à la santé (en inscrivant la santé dans l’ensemble des documents et programmes métropolitains, en agissant en faveur d’une reconnexion à la nature pour les personnes les plus fragiles…)
2. Promouvoir une alimentation favorable à la santé (en luttant notamment contre la précarité alimentaire ou en contribuant aux changements de comportements alimentaires) ;
3. Agir pour réduire les inégalités sociales et territoriales de santé (en développant le pouvoir d’agir en santé des usagers les plus vulnérables, en soutenant les dispositifs de santé territoriaux…) ;
4. Agir de manière concertée autour des questions de santé mentale (par exemple en coordonnant les acteurs pour une meilleure prise en charge des problématiques de santé mentale dans le logement).

Contacts presse :
Randa BERBOUCHE randa.berbouche@grenoblealpesmetropole.fr Tél : 06.82.85.02.08
Magali DESONGINS _ ARS-ARA-PRESSE@ars.sante.fr Tél :06 69 12 15 07

https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/lancement-du-contrat-local-de-sante-de-grenoble-alpes-metropole