Tous les articles par Jacqueline Collard

Le prix Nobel de médecine Luc Montagnier reçoit un hommage mérité, un an après sa mort !

Il a fallu attendre un an à la suite de sa  disparition (soit le 17 février 2023) , pour que des médecins et scientifiques se réunissent  pour rendre hommage au Professeur Luc Montagnier  (18 août 1932 – 8 février 2022). Le prix Nobel de médecine de 1988 membre de l’Académie des Sciences n’avait pas reçu d’hommage national à la grande surprise de beaucoup.

En effet ce prix Nobel avait été obtenu par ses travaux qui avaient permis l’identification du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ce grand  biologiste ,  virologue, était  surtout un homme d’une intelligence remarquable, d’une éthique sans faille , qui a toujours  vécu pour la science. Luc Montagnier est l’auteur ou le co-auteur de 350 publications scientifiques et de plus de 750 brevets.

Luc Montagnier était entré au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1960.  En 1963, à Carshalton près de Londres, dans le laboratoire de F. K. Sanders, il découvre les mécanismes réplicatifs des virus à ARN.

De retour en France, à l’Institut Curie, en collaboration avec Philippe Vigier, il étudie la réplication et la structure de l’ARN du 1er rétrovirus découvert (en 1911), le virus du sarcome de Rous du poulet. Il démontre que ce rétrovirus intègre son patrimoine génétique dans l’ADN des cellules infectées.

En 1972, à l’invitation de Jacques Monod, il crée l’unité d’oncologie virale à l’Institut Pasteur. Ses recherches vont alors porter en partie sur les mécanismes d’actions et la purification de molécules antivirales : les interférons. Il s’intéressera également à ces mystérieux agents transmissibles non conventionnels que l’on nomme aujourd’hui « prions ». Il est resté à la tête de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur entre 1972 et 2000. En 1975, il est rejoint par Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi, spécialisés dans la recherche de transcriptases inverses, enzymes capables de produire une copie d’ADN à partir de l’ARN.

Membre de l’Académie nationale de médecine depuis 1989 et membre de l’Académie des sciences en 1996. Il a aussi été professeur et directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire au Queens College de l’université de la ville New York jusqu’en 2001…Mais c’est une loi française  qui lui  interdit de diriger un laboratoire de recherche, car aidé financièrement, par la  France après 65 ans; ainsi il est parti diriger  un nouvel institut de recherche à l’université Jiao-tong de Shanghai en Chine.

 Sa détermination à poursuivre ses recherches sans émois, face aux critiques dont il fût la cible, il restera pour le monde médical une grande figure de la recherche française.

Sécheresse inédite en plein hiver

Si nous nous réjouissons d’avoir un hiver clément, il est néanmoins inquiétant que nous subissions depuis plus d’un mois une absence chronique de précipitations par des conditions anticycloniques qui se fixent  sur la France .

« Du jamais vu », selon Météo France durant un hiver météorologique, le précédent record pour la saison étant de 22 jours et remontant à 1989.

 Après la sécheresse de l’été 2022 et des précipitations tout juste « dans la moyenne » entre septembre et janvier, le niveau d’asséchement des sols est inquiétant pour la saison et de nombreuses régions s’inquiètent pour le reste de l’année, comme comme le Roussillon, l’Aude, les Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernées.

En plus du  manque de pluie, l’enneigement des massifs pyrénéens et alpins est aussi nettement inférieur à ce qu’on observe habituellement à cette saison. La neige, en fondant au printemps, permet une alimentation supplémentaire en eau des rivières proches des montagnes, elle permet aux sols de se gorger d’humidité, aux nappes souterraines et rivières de retrouver leurs niveaux habituels. C’est ce qu’on appelle « période de recharge »,  de septembre à mars. Cette période est cruciale pour que les stocks d’eau se reconstituent, d’où l’inquiétude des autorités. On est sur un état qu’on rencontre habituellement mi-avril, soit avec deux mois d’avance. Le mois de février se termine avec un déficit de pluie de -74 % à l’échelle nationale, selon les données provisoires de Météo France.

Espérons que la pluie revienne en mars – avril !

Une nouvelle étude pointe la progression de surpoids en France

D’après une nouvelle étude menée par l’Inserm et la Ligue contre l’obésité, de plus en plus d’adultes français sont obèses ou en surpoids, soit près d’une personne sur deux dans l’Hexagone ; c’est donc 47,3 % qui sont en surpoids ou obèse. Selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de personnes en surpoids a triplé depuis 1975 dans le monde.

ObEpi désigne une série d’enquêtes destinée à produire des estimations de la prévalence du surpoids et de l’obésité en France. Lancée à l’initiative de la Ligue contre l’obésité et coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, l’étude 2020 s’est également appuyée sur les données collectées par l’institut de sondage Odoxa sur un échantillon de 9 598 personnes. Elle a été publiée dans la revue Journal of Clinical Medicine.

L’étude met en évidence, une forte hausse chez les populations jeunes. La proportion de personnes obèses a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997 et par 3 chez les 25-34 ans. La sédentarité en est l’une des raisons premières, donc le manque d’activité physique mais aussi une alimentation trop fournie en aliments ultra transformés sans oublier les addictions au numérique qui complètent le tableau.

Certaines régions sont plus touchées que d’autres : il s’agit des Hauts-de-France et du Grand-Est où plus de 20 % de la population adulte est obèse.

Les auteurs de l’étude pointent que lorsqu’il y  a eu un manque de prise en charge efficace pendant des années, les choses avancent du point de vue thérapeutique. Les professionnels de santé appellent donc à une meilleure prévention.

Une demande de production de fleurs en agriculture biologique tend à voir le jour

« Aujourd’hui, il reste moins d’une dizaine de producteurs de roses dans le Var, alors qu’on en recensait une centaine dans les années 80, constate Gilles Rus, directeur développement au Marché aux fleurs de Hyères, dans le Var, premier département producteur de fleurs. Et c’est du bout du monde qu’arrive la majorité des fleurs dont les roses, que nous achetons chez notre fleuriste, cultivées dans des conditions écologiques souvent déplorables.

Nous importons dans notre pays, la majorité des fleurs coupées souvent en direct des Pays-Bas, plaque tournante du marché européen, celles ci  viennent souvent de très loin en avion, après des traitements avec de multiples  produits phytosanitaires, dans des serres chauffées, par le soleil ou artificiellement. Les trois quarts des importations des Pays-Bas proviennent du Kenya (22 %), de l’Éthiopie (12 %), d’Équateur (10 %), de Colombie (5 %) ou du Costa Rica (4 %).

Et si notre réflexe premier après les avoir reçues, c’est de les sentir : mieux vaut être vigilant, car elles sont chargées de produits toxiques.

Quelle quantité de pesticides cette fleur a-t-elle reçue ? D’où vient-elle ? Difficile pour le consommateur, voire quasi impossible, de répondre à ces questions. « Ce n’est pas alimentaire, donc il n’y a pas de règle,  les fleurs ne sont soumises à aucune obligation de traçabilité. »

 En 1985, la France comptait 8 000 horticulteurs, ils ne sont plus que 400 aujourd’hui et nous en perdons encore, perdant un savoir faire jusqu’alors reconnu, ainsi face à cette réalité de petites entreprises en France, à l’image de ce qui tend à s’implanter en Allemagne, en Autriche voire même aux USA (slow flowers ) se lancent vers des fleurs locales cultivées de la manière la plus naturelle possible ; ces petites exploitations souvent relèvent de structures d’insertions favorisant des personnels éloignés de l’emploi : encourageons les !

Un nouvel avenir pour la montagne ? ou de nouvelles perspectives ?

Alors que nous sommes toujours en période de vacances d’hiver, synonymes pour certains   de vacances  à la neige; et bien ne faut-il pas d’ores et déjà changé ce modèle, (qui pendant des années a fait la fortune de la montagne, ) faute d’avoir anticipé ce changement climatique chaque année plus significatif?

D’autant  quand les études montrent que, de toute façon, le nombre de jours de neige pourrait diminuer de plus de moitié dans les Alpes françaises à 1 500 mètres d’altitude d’ici à la fin du siècle, alors qu’à  500 m d’altitude, les jours d’enneigement pourraient dans ce cas être  divisés par quatre. D’après cette étude publiée dans la revue The Cryosphere et signée notamment par des chercheurs de Météo-France (Direction de la climatologie et des services climatiques et Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS)), l’ensemble des Alpes a perdu, en basse et moyenne altitude, près d’un mois d’enneigement depuis un demi-siècle.

Samuel Morin, ancien directeur du Centre d’étude de la neige et directeur actuel du Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS) et cosignataire de l’article, conclut en affirmant que quoi qu’on fasse à court terme en termes de gaz à effet de serre, on assistera à une réduction de l’enneigement à basse et moyenne altitude qui sera comprise entre 10 et 40 % d’ici à 2050 dans les Alpes.

En 2021, près de 190 stations de ski déjà avaient définitivement fermé boutique en France et malgré un regain d »intérêt cet hiver , le manque enneigement risque de compromettre de nouvelles stations de faibles altitudes. La neige devenant moins abondante, et sur des durées plus courtes,  des reconversions d’activités s’imposent; d’ailleurs beaucoup y pensent.

Autre problématique majeure de ce manque d’enneigement qui n’est pas sans conséquences pour les années futures: « La perte de neige entraînera un décalage temporel de la disponibilité de l’eau, avec des débits plus élevés en hiver et moins en été. Cette situation est particulièrement difficile dans les régions qui se disputent déjà l’utilisation de l’eau » comme le rapporte Hydrology and Earth System Sciences