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L’Endocrine Society pointe défavorablement le positionnement de l’EFSA

Depuis deux décennies au moins, l’accent est mis  de manière aiguë sur les perturbateurs endocriniens. « Découvertes » au début des années 1990, ces substances capables d’interférer avec le système hormonal sont omniprésentes dans l’alimentation (pesticides, additifs, plastifiants, etc.) ou les objets du quotidien (traitements des meubles et des textiles, détergents, etc.).

L’Endocrine Society (rassemblant 18 000 chercheurs et cliniciens spécialistes du système hormonal) note leur absence parmi les experts en charge du rapport préliminaire de l’EFSA en matière de prévention sanitaire pour l’alimentation. « Les principes scientifiques de l’endocrinologie n’ont pas été inclus dans l’expertise », qui ne reflète pas « le consensus scientifique le plus à jour » sur le sujet, écrit t-elle. Son  inquiétude porte sur l’une des plus épineuses questions qui se posent à la toxicologie : les effets inhabituels de certaines substances, capables notamment d’être plus nocives à de faibles doses d’exposition qu’à des doses plus importantes. Un phénomène appelé « relations dose-réponse non monotones ».

 Et en confirmation vient d’être publiée dans la revue Science une étude qui établit pour la première fois l’impact sur le neurodéveloppement des enfants d’un mélange de perturbateurs endocriniens (PE) très répandus dans la population. Certains polluants omniprésents dans l’alimentation et l’environnement participent à l’érosion des capacités cognitives de la population. Les chercheurs se prononçant ainsi : «Les humains sont exposés à de nombreux PE différents et un nombre croissant de preuves indique que l’exposition à ces mélanges, au début de la vie, peut induire des troubles du neurodéveloppement et des changements dans l’organisme qui augmentent la susceptibilité à certaines maladies tout au long de la vie, écrivent les chercheurs. La réglementation des produits chimiques est cependant, entièrement basée sur l’évaluation des risques des composés individuels, laissant inconnu et non réglementé, l’impact des mélanges chimiques en situation réelle. »

https://www.efsa.europa.eu/en/consultations/call/public-consultation-draft-efsa-scientific-committee-opinion-0

Document EFSA

https://www.science.org/doi/10.1126/science.abe8244

Contamination de l’alimentation par des métaux lourds : étude Estéban

Une enquête publiée par Santé publique France (SPF)  dévoile que « 97 à 100 % des Français » sont concernés par une contamination aux métaux lourds. L’une des principales sources de contamination est l’alimentation.

Arsenic, cadmium, chrome, cuivre, nickel, mercure… Santé publique France publie les nouvelles données françaises d’exposition aux métaux de la population française issues de l’étude ESTEBAN. Cette étude a permis de décrire l’exposition à 27 métaux et de mesurer leur présence dans l’organisme des adultes, et pour la première fois à l’échelle nationale chez les enfants. Cette nouvelle photographie des imprégnations souligne que l’ensemble de la population est concerné. Le volet biosurveillance de l’étude ESTEBAN (Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) permet de décrire et de suivre les niveaux d’imprégnation de la population française, à une centaine de substances retenues au regard de leur impact présumé et/ou observé sur la santé, et pour la première fois incluait les enfants.

Les études montrent que, les niveaux mesurés, que cela soit pour l’enfant ou l’adulte en France étaient plus élevés que ceux retrouvés dans la plupart des pays étrangers (Europe et Amérique du Nord) sauf pour le nickel et le cuivre.

Ceci par la consommation de poissons et de produits de la mer qui influençait les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure ;
La consommation de céréales, celles en cadmium et lorsqu’elles provenaient de l’agriculture biologique, celles en cuivre ;

La consommation de légumes issus de l’agriculture biologique, celle en cuivre.

Comme compléments identifiés : la consommation de tabac augmentait les concentrations en cadmium et cuivre ; les implants médicaux, celles en chrome ; et les plombages, celles en mercure urinaire ;

Ces données s’ajoutent aux résultats publiés en septembre 2019 concernant les substances issues des produits d’usage courant et à ceux publiés en mars 2020 concernant le plomb. Toutes ces molécules peuvent avoir « des effets néfastes sur la santé ». En effet, certains métaux ont des conséquences désastreuses sur les organismes : cancérogènes, neurotoxiques, problèmes osseux, rénaux et cardiovasculaires… De plus, par rapport à la précédente étude, datant de 2006-2007, la situation s’est dégradée pour l’arsenic, le cadmium et le chrome.

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/exposition-aux-metaux-de-la-population-francaise-resultats-de-l-etude-esteban

Communiqué de presse

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Pour un usage raisonné des écrans par les jeunes et les enfants

Un plan d’actions vient d’être lancé après le constat de l’addiction des jeunes dés leur plus jeune âge à propos des  objets connectés « Pour un usage raisonné des écrans par les jeunes et les enfants »

Cette démarche partenariale est proposée entre le ministre des Solidarités et de la Santé, le Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, le ministre de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation la MILDECA, la délégation à la Sécurité Routière, Santé Publique France, en collaboration avec l’ARCOM, le Conseil National du Numérique et la Défenseure des Droits.

Il vise à promouvoir l’information, l’éducation et l’accompagnement des enfants, des parents et des professionnels afin d’apprendre à utiliser les écrans en tant que support, dans des temps et lieux appropriés.
En quelques années, les technologies numériques se sont imposées pour un grand nombre d’activités et à tout âge. Les enfants de 2 ans sont 84 % à regarder la télévision au moins une fois par semaine. Entre 3 et 17 ans, la moyenne de temps passé devant les écrans est de 3 à 6 heures par jour en France. Compte tenu des impacts soupçonnés sur ces utilisations abusives des mesures se sont imposées.

Quatre actions phares seront menées :

  • La création de l’atelier de la parentalité numérique pour mieux accompagner les parents face à l’utilisation du numérique par leurs enfants :
    • Extension du site internet jeprotegemonenfant.gouv.fr
    • Développement dans les territoires d’ateliers de la parentalité numérique à travers un réseau d’associations
  • Le développement des compétences numériques des élèves dès le CM1 via la plateforme Pix ;
  • Mieux connaître les usages du numérique des Français à travers la création d’un baromètre annuel par la MILDECA.
  • L’extension du site jeprotegemonenfant.gouv.fr est une des mesures de ce plan d’actions et fait suite à l’engagement de 32 acteurs à promouvoir une utilisation raisonnée et raisonnable des écrans chez les mineurs.
  • pdf Télécharger le plan d’actions pour un usage raisonné des écrans par les jeunes (…) Téléchargement (250.4 ko)

L’OMS souligne les perturbations générales des systèmes de santé durant la crise

Selon une enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en décembre 2021,  la pandémie de Covid-19 a perturbé les services de santé de base dans 92% des 192 pays du monde. L’agence onusienne appelle à une action urgente pour rétablir la situation. Le constat est là, les systèmes de santé sont universellement touchés et mis en péril par la pandémie.

Dans un communiqué, l’OMS a révélé que les services de santé de base comme les programmes de vaccination ainsi que le traitement des diverses pathologiques telles que le SIDA, la tuberculose, les maladies tropicales, les cancers, l’hypertension, le diabète… sont gravement touchés. En outre, par rapport à l’enquête menée au début de l’année 2021, il y a « peu ou pas d’amélioration ».

Pour les soins d’urgence incluant les services d’ambulance, la situation s’est aggravée. Le nombre de pays ayant signalé des perturbations importantes a largement augmenté. Il était de 36% contre 29% au début de 2021 et 21% lors de l’enquête réalisée en 2020.

La majeure partie des pays ont indiqué que de nombreux services courants et non urgents ont été suspendus, tandis que les soins essentiels – tels que le dépistage et le traitement du cancer et le traitement du VIH – ont subi des interruptions à haut risque dans les pays à revenu faible.

« L’enquête met en lumière les défaillances de nos systèmes de santé, mais elle est aussi utile pour concevoir de nouvelles stratégies afin d’améliorer la prestation des soins de santé pendant une pandémie et au-delà », commente le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Les services ont été universellement touchés. Selon les rapports transmis par des informateurs clés, les pays ont en moyenne connu des perturbations dans 50 % d’un ensemble de 25 services indicateurs. Parmi les domaines les plus fréquemment perturbés figuraient la vaccination systématique – les services de proximité (70 %) et les services en centres de soins (61 %), le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles (69 %), la planification familiale et la contraception (68 %), le traitement des troubles de la santé mentale (61 %), le diagnostic et le traitement du cancer (55 %).

A Brest le One Océan summit s’est ouvert pour la protection des océans

Depuis 2019, des négociations sont en cours aux Nations unies pour formaliser un traité international pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute mer, grâce notamment à la création d’un réseau d’aires marines protégées. « La France et les chefs d’Etat présents à Brest doivent exprimer leur soutien entier à la conclusion d’un traité fort, ambitieux et juridiquement contraignant pour les eaux internationales en 2022 », réclame le collectif. Cet accord doit être finalisé lors d’une conférence organisée par l’ONU du 27 au 1er juillet.
Est en ligne de mire de ce rassemblement à l’international , la stratégie française d’exploration et d’exploitation des grands fonds marins. Si pour l’instant le mot d’ordre est l’exploration et l’acquisition de connaissances, l’exploitation est bien en ligne de mire. Seuls 2 % du plancher océanique sont connus. De grandes avancées sont par ailleurs attendues des associations en ce qui concerne la protection de la « haute mer ». Alors que les eaux internationales représentent 64 % de l’océan mondial et un peu plus de la surface de la planète, elles ne font l’objet d’aucune protection. Au niveau global, de 1 % à 2 % seulement de ces eaux sont protégées et la France va profiter de l’occasion pour annoncer annoncer l’extension de la réserve marine des Terres australes et antarctiques françaises sur un million de kilomètres carrés, dont une zone de protection forte de 250 000 km².
En guise de clôture de l’événement notons plusieurs points positifs importants :
  • La Clean Oceans Initiative, la plus importante initiative dédiée à la réduction des pollutions plastiques en mer soutenue notamment par l’Agence française de développement ou encore la Banque européenne d’investissement, qui disposera de quatre milliards d’euros d’ici 2025.
  • Ce sont désormais 84 pays qui portent l’objectif de protéger 30 % des terres et des mers du monde d’ici à 2030. Celui-ci serait notamment défendu lors de la prochaine COP15 sur la biodiversité qui doit se tenir cet été en Chine.
  • L’Union européenne, rejointe par 16 pays tiers, a lancé la “Coalition pour une haute ambition pour la biodiversité en haute mer” afin d’aboutir dès cette année à un traité international ambitieux pour réglementer la haute mer
  • 22 armateurs européens se sont engagés dans le nouveau label Green Marine Europe afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou encore recycler leurs navires.
  • L’Unesco s’est engagée à ce qu’au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d’ici à 2030, contre seulement 20% actuellement, l’organisme s’est aussi fixé pour objectif que l’éducation à l’océan figure dans les programmes scolaires de ses 193 États membres d’ici à 2025