Tous les articles par Jacqueline Collard

Un nouveau rapport du Sénat sur les pesticides

Sophie Primas (Yvelines) a présidé la mission sénatoriale sur les dangers des pesticides.

La principale conclusion du rapport publié, aujourd’hui 23 octobre, par le Sénat contredit totalement le rapport de l’office parlementaire (de l’OPESCT) publié il y a 2 ans: plus de doute possible, les pesticides sont des produits dangereux, et il convient de protéger ceux qui les produisent et les utilisent.

Porté par Sophie Primas (UMP, Yvelines) et par Nicole Bonnefoy (PS Charente), le document de plus de 340 pages présenté ce 23 octobre ne laisse pas de place au doute. «Au terme de 7 mois de travaux, nous estimons que les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués. Le suivi des produits après leur mise sur le marché n’est qu’imparfaitement assuré au regard de leurs impacts réels et l’effet des perturbateurs endocriniens est mal pris en compte. Les protections contre les pesticides ne sont pas à la hauteur des dangers et des risques. Les pratiques industrielles, agricoles et commerciales n’intègrent pas suffisamment la préoccupation de l’innocuité pour la santé du recours aux pesticides. Enfin, le plan Ecophyto, qui est un catalyseur, doit être renforcé», assène Sophie Primas.

Représentant plus fréquemment les zones rurales que les villes, les sénateurs ne crient donc pas haro sur les agriculteurs, mais appellent à faire évoluer l’agriculture. «Il ne faut pas casser le modèle actuel mais intensifier l’introduction de nouvelles méthodes agronomiques», poursuit la sénatrice d’Egletons.

Les parlementaires veulent aussi améliorer la reconnaissance des maladies professionnelles réputées être provoquées par une exposition aux pesticides: en facilitant les démarches ou en abolissant les disparités entre les caisses de la mutualité sociale agricole des taux de reconnaissance de maladies.

Au chapitre de la prévention des risques, le rapport propose la création de registres des expositions, à la fois dans les unités de production, mais aussi chez les agriculteurs. Les femmes «en âge de procréer» pourraient se voir interdire de travailler aux postes exposés aux pesticides, «les effets des perturbateurs endocriniens étant particulièrement sensibles en début de grossesse».

«Nous allons faire vivre ce rapport», assure, pourtant, Nicole Bonnefoy. Un premier débat, en séance plénière, doit être organisé en début d’année prochaine au Sénat.

 Nous resterons vigilants sur les avancées de ces réflexions.

Enquête du WECF sur la perception du rapport entre environnement et santé

Notre partenaire le WECF, réseau international d’ONG féminines environnementales, sensibilise depuis plus de 10 ans en Europe, le grand public et les professionnels à la santé environnementale, c’est-à-dire à l’impact des polluants chimiques et physiques sur la santé humaine.  Selon l’Institut national de Veille Sanitaire, le nombre de nouveaux cas de cancer survenus en France entre 1980 et 2005 a augmenté de 93 % chez l’homme et de 84 % chez la femme, et de nombreux scientifiques établissent un lien entre cette hausse exponentielle  et l’impact des polluants de notre environnement.  C’est dans cet objectif que nous (SERA & WECF) travaillons à une formation à destination des professionnels de santé et de petite enfance pour une meilleure connaissance de ces éléments clés.

Votre avis nous intéresse. C’est pourquoi le WECF a travaillé avec le collectif K pour élaborer et diffuser le questionnaire ci-dessous. Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir consacrer un peu de votre temps pour y répondre.

Cette étude en ligne est totalement anonyme et ne vous prendra pas plus de 10 min. Si vous avez peu de temps, l’essentiel est d’aller jusqu’à la fin du questionnaire.

Nous vous remercions pour l’intérêt et le temps consacré à ce questionnaire

Vous trouverez l’enquête à l’adresse suivante :


La Ministre de la santé défend la proposition sur l’interdiction du BPA au Sénat

Communiqué AFP sur le Bisphénol A: « nous ne pouvons pas laisser faire » (Touraine)

PARIS, 09 oct 2012 (AFP) – La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a défendu mardi au Sénat une proposition de loi PS d’interdiction du Bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires assurant que le gouvernement ne pouvait « laisser faire » face aux « incertitudes » pesant sur la nocivité de ce composant chimique.

« Face à de telles incertitudes, il serait irresponsable de ne pas appliquer strictement le principe de précaution », a-t-elle déclaré.

« Nous ne pouvons pas laisser faire parce que le risque ne peut pas être supporté par les consommateurs », a-t-elle poursuivi.
« Le principe de précaution n’est pas une sanction, dès lors que la santé de nos concitoyens est en danger », a-t-elle insisté. « De nombreuses études sont venues alerter les pouvoirs publics » a-t-elle dit, rappelant que « les premières interrogations datent des années 30″.

La proposition de loi, qui a déjà été adoptée le 12 octobre 2011 à l’unanimité par les députés, prévoit l’interdiction du BPA dans les contenants alimentaires dès 2013 pour les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans, et au 1er janvier 2014 pour les autres.

La commission des affaires sociales du Sénat a repoussé au 1er janvier 2015 cette interdiction générale.

« La France serait pionnière en la matière », a assuré Marisol Touraine. Pour elle, « dès lors qu’il n’y a plus de doute sur la nocivité du BPA, que les industriels ont été informés de la perspective d’une interdiction générale, nous devons avancer tout en donnant le temps aux industriels de s’adapter ».

La ministre a également évoqué la question plus générale des autres perturbateurs endocriniens, notamment des phtalates. Elle a annoncé la mise en place rapidement d’un groupe de travail qui présentera ses propositions « d’ici juin 2013″ . Elle a assuré que les actions du gouvernement seront basées sur des « expertises plurielles et contradictoires, indépendantes des intérêts privés » et elle a observé que les « produits de substitution (devront faire) la preuve de leur innocuité ».

SÉNAT-SANTÉ-ALIMENTATION-ENVIRONNEMENT-CHIMIE-– 09/10/2012 13h35 GMT – AFP

Service : Monde (FRS)

Rapport de l’UE présenté sur les la sécurité du parc nucléaire: des recommandations sont apportées

Communiqué de presse Octobre 2012

GUNTHER OETTINGER, COMMISSAIRE à l’Énergie à l ’UE, a présenté le mercredi 3 octobre son rapport sur la sécurité du parc nucléaire européen et ses recommandations à ses collègues de la Commission. 

« Nos contrôles de sécurité ont été stricts, sérieux et menés en toute transparence. Ils ont permis de révéler ce qui allait bien et là où il fallait apporter des améliorations », a-t-il assuré.

« En général, la situation est satisfaisante, mais nous ne devons avoir aucune complaisance », a commenté Gunther Oettinger.

Selon le journal allemand Die Welt, qui dit avoir consulté ce rapport, le commissaire européen chiffre à 25 milliards d’euros les travaux de mise en conformité rendus nécessaires par les contrôles qui ont fait apparaître des « centaines d’insuffisances ». La plupart des critiques concernerait les centrales françaises. La France compte 58 réacteurs qui produisent 75% de l’électricité consommée dans l’Hexagone.

Greenpeace-France a réagit en déclarant que « ce rapport vient confirmer que le nucléaire français n’est pas plus sûr que les autres, bien au contraire »« Ces résultats démontrent une nouvelle fois qu’il va falloir aller bien au-delà de la fermeture de Fessenheim. Le débat sur l’énergie qui arrive doit être l’occasion de discuter et d’acter une véritable sortie du nucléaire en France », a ajouté Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de l’ONG.

Des travaux de mise aux normes estimés entre 100 et 200 millions d’euros pour chaque centrale nucléaire française

Le rapport cité par la presse serait un document de travail dont tous les éléments ne seront pas nécessairement dans le rapport final, a-t-on toutefois indiqué de source communautaire.

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Nouvelle étude espagnole sur les composés toxiques des fumées de tabac: à quand les informations indispensables ?

DES CHERCHEURS de l’Université d’Alicante (Espagne) ont analysé la fumée et les particules fines  de dix marques de cigarettes différentes vendues dans leur pays : les anglo-saxonnes Marlboro, Winston, Chesterfield, Camel, L&M, Lucky Strike, John Player ainsi que les espagnoles Fortuna, Ducado et Nobel. Résultats ?

ENFIN, LA FAIBLE teneur en goudron de certaines cigarettes (qui doit être obligatoirement mentionnée sur le paquet) n’est pas un indicateur de moindre toxicité : ces dernières sont aussi celles qui dégagent le plus d’isoprène, de toluène et de crotonaldéhyde, selon les chercheurs, qui ont mené leurs tests avec des machines à fumer.

CETTE ÉTUDE CONFIRME la pertinence de la politique adoptée par la Food and Drug Administration américaine qui oblige, depuis juin dernier, les industriels à rendre des comptes sur les composants de la fumée de leurs cigarettes.

« La teneur en certains produits toxiques ou cancérogènes varie fortement selon les marquesexplique Maria Isabel Beltran du  département  d’ingénierie chimique de l’université d’Alicante. Et ce, même si la composition des différentes cigarettes semble peu différer ».

Ces produits de combustion pourraient bientôt être plus strictement réglementés et faire l’objet de communications à destination du public aux États-Unis. Probablement via des sites internet gouvernementaux ou tenus par les industriels. À ce jour, en Europe, seules les mentions de la teneur en goudron, nicotine et monoxyde de carbone, sont obligatoires… sur le paquet. Les industriels ne sont pas encore tenus de communiquer sur les constituants de la fumée. Il est donc indispensable de poursuivre cette demande fort légitime.

Source: « Comparative study of the main characteristics and composition of the mainstream smoke of ten cigarette brands sold in Spain« . A. Marcilla, I. Martínez, D. Berenguer, A. Gómez-Siurana, M.I. Beltrán. Food and Chemical Toxicology 50 (5): 1317, 2012.

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