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Vin bio : pas de compromis sur le projet de règlement européen

La Commission européenne a retiré le 16 juin 2010 son projet de règlement sur la production de vin biologique faute de compromis trouvé entre les Etats membres ”sur les standards bios”, selon la Fédération Nationale Interprofessionnelle de l’Agriculture Biologique (FNIVAB). Le cahier des charges vin bio européen, en cours de discussion, devait entrer en vigueur ce 1er juillet, a rappelé la FNIVAB dans un communiqué le 21 juin en regrettant ”l’abandon du projet”. Celui-ci proposait notamment d’établir une limite plus basse pour la teneur en sulfites ou une liste d’additifs plus réduite que pour les vins traditionnels. ”Le nouveau logo bio européen ne pourra pas être apposé sur les bouteilles de vin qui ne peuvent s’intituler vin bio comme prévu”, a déploré la fédération. En revanche, la mention ”vin issu de raisins de l’agriculture biologique” reste encore en vigueur.

Surveillance de la qualité de l’air dans les écoles et les crèches

Pour rattraper son retard sur le sujet, la France a introduit dans la loi dite Grenelle 2 le principe d’une surveillance obligatoire de l’air intérieur dans certains lieux clos ouverts au public. Sont notamment concernés les établissements accueillant un jeune public, dont les crèches et les écoles. Afin de définir les modalités de cette surveillance obligatoire, plusieurs campagnes expérimentales sont menées au niveau national.

L’une a démarré en 2009 dans 310 écoles et crèches. La première phase a été lancée en septembre 2009 sur 160 établissements et a fourni des premiers résultats qu’il reste encore à analyser. Une deuxième phase devrait démarrer d’ici la fin du mois de septembre sur 150 écoles et crèches supplémentaires. Une qualité de l’air a priori médiocre dans les établissements scolaires Les enfants passent 90 % de leur temps dans des espaces clos (logement, moyen de transport, crèches/écoles…).

Selon une revue bibliographique menée par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (Oqai) réalisée en 2005 sur les écoles maternelles et primaires, si les substances polluantes étudiées dans ces établissements sont les mêmes que celles présentes dans les logements, les niveaux de concentration sont différents, notamment en raison d’un taux d’occupation plus élevé et d’un mobilier plus important. En outre, l’utilisation plus fréquente de certains produits (craies, feutres, colles, peintures…) et l’entretien du bâtiment (produits chimiques) ont des répercussions sur la qualité de l’air intérieur. Ainsi, les concentrations en dioxyde de carbone (CO2), en composés organiques volatils (COV), en formaldéhyde, en particules et en allergènes sont plus élevées que dans les logements. Les systèmes de ventilation mécanique y étant moins répandus que dans les bureaux, une mauvaise qualité de l’air en résulte, entraînant des effets sanitaires néfastes, ainsi qu’une diminution des performances scolaires des élèves, notait l’étude il y a cinq ans.

Première phase expérimentale : valider le protocole d’étude à partir de septembre 2009, une première phase expérimentale de surveillance de la qualité de l’air a été menée dans 46 crèches, 60 écoles maternelles et 54 écoles élémentaires, réparties dans 14 régions (Aquitaine, Auvergne, Basse-Normandie, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Ile-de-France, Languedoc Roussillon, Lorraine, Nord Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Réunion). L’Oqai a développé un protocole harmonisé pour la mesure de la qualité de l’air à l’intérieur de ces établissements. Il porte sur deux polluants classés prioritaires (le formaldéhyde et le benzène) et sur le dioxyde de carbone qui permet d’évaluer le niveau de confinement des locaux. Les mesures sont réalisées dans une salle par établissement à deux périodes (avec et sans chauffage). Toutes les salles de certains établissements sont évaluées sur 4 mois afin de valider la pertinence du protocole de mesure. Celui-ci sera testé pendant deux ans avant d’établir la méthodologie finale pour la surveillance obligatoire. Parallèlement, sont menés des pré-diagnostics des bâtiments afin de disposer d’éléments d’explications des résultats d’analyses (sources de pollution, ventilation…). Dix salles de classe posent réellement problème Les données collectées lors de cette première année n’ont pas encore été toutes analysées. Néanmoins, il en ressort que 29 % des établissements observés présentent une ”situation excellente sur tous les paramètres” (indice de confinement inférieur à 3, concentration annuelle inférieure à 30 microgrammes par mètre cube (µg/m3) pour le formaldéhyde et inférieure à 2 µg/m3 pour le benzène).

8 % des établissements présentent une concentration annuelle en benzène supérieure à 5 µg/m3 et/ou une concentration annuelle en formaldéhyde supérieure à 50 µg/m3. Dans la plupart des cas selon le ministère en charge de l’Ecologie, une meilleure ventilation permet d’abaisser ces concentrations. Une dizaine de salles de classe sur 160 poseraient réellement problème. Des investigations supplémentaires doivent être menées afin de déterminer la source de pollution. Les autres établissements présentent une ”qualité de l’air correcte qui s’améliorera progressivement par l’adoption de meilleures pratiques d’aération manuelle des locaux”. 20 % des établissements souffriraient d’un manque de ventilation. Fin septembre, la deuxième phase de cette campagne devrait débuter. 150 établissements des régions non participantes jusque là viennent rejoindre le dispositif (Alsace, Bourgogne, Bretagne, Centre, Corse, Franche-Comté, Limousin, Martinique, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes).

La première phase de la campagne de surveillance de la qualité de l’air menée à partir de septembre 2009 dans 160 écoles et crèches a révélé des premiers résultats ”corrects”. Une deuxième phase va débuter à la fin de septembre 2010ans 150 établissements.

Nanoproduits : “le risque ne peut pas être évalué, il ne peut donc pas être exclu”.

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset),  a rendu, mercredi 24 mars2010, un avis très attendu sur les “risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et dans l’environnement”.

«Les nanos sont maintenant présents dans tout notre quotidien», a déclaré mercredi le directeur général de l’Afsset Martin Guespéreau, en présentant devant la presse un rapport sur les risques liés aux nanomatériaux pour la population et pour l’environnement.

Informer les consommateurs grâce à un étiquetage clair, assurer la traçabilité des nanomatériaux figurent parmi les principales recommandations de l’Afsset à l’issue de cette mission confiée depuis 2008.

Les effets restent mal connus

Plus de mille produits de consommation courante (raquettes de tennis, crèmes solaires, sel de cuisine, emballages alimentaires, vêtements) contiennent des nanomatériaux. Entre autres, des nanoparticules d’argent dont les propriétés antimicrobiennes sont exploitées pour des applications très diverses: chaussettes sans odeur, ustensiles de cuisine, pansements, tissus pour les grands brûlés, produits d’hygiène…
Les effets sur la santé et l’environnement des nanoparticules restent mal connus. D’abord, parce qu’à cette échelle, la matière acquiert des propriétés nouvelles qui compliquent toute analyse de toxicité.
Il faut «accélérer la recherche», indique Martin Guespéreau, relevant que seulement 2% des études publiées sur les nanomatériaux concernent leurs risques éventuels, alors que tout le reste est consacré à leur développement.
«Faire une évaluation sanitaire complète» prendrait «50 ans», dit-il, insistant sur la nécessité «de définir des méthodes simplifiées».

L’Afsset devrait, d’ici deux ans, établir une «grille d’évaluation» permettant un premier classement en fonction des risques.

Communiqué de presse sur les captages d’eau potable en Rhône-Alpes juin 2010

Retrouver ce document sur www.frapna.org

I/ Synthèse.

Depuis 1964, la protection des captages d’eau potable vis-à-vis des pollutions ponctuelles ou accidentelles est obligatoire par DUP [1], sur l’initiative de la collectivité, maître d’ouvrage. Pourtant, aujourd’hui, 45 ans plus tard, 40% des captages ne sont toujours pas protégés en Rhône-Alpes, en particulier dans les départements de l’Isère et de l’Ardèche. Ces périmètres de protection sont peu efficaces contre les pollutions diffuses (nitrates, pesticides, polluants industriels tels les solvants ou les PCB, …) qui exigent la prise en compte de l’ensemble du Bassin d’alimentation du captage (BAC) [2].

De ce fait, le SDAGE [3] Rhône-Méditerranée, (proposé par le Bassin Rhône-Méditerranée Corse  dont notre région dépend), et ensuite le Grenelle de l’Environnement ont identifié des captages prioritaires déjà impactés par les pollutions diffuses nitrates et/ou pesticides. Au total, 61 captages prioritaires SDAGE (dont 4 sur le bassin Loire-Bretagne) dont 38 « Grenelle » ont été identifiés sur 5700 captages répertoriés en Rhône-Alpes, où des programmes de réduction des pollutions diffuses nitrates et/ou pesticides sont à mener d’ici 2012 et 2015. Nous pourrions en conclure que nous polluons peu : 61 sur 5700 = 1% !

Malheureusement, de nombreux autres captages qui n’on été identifiés ni par le SDAGE ni par le Grenelle sont aussi pollués par les pesticides et les nitrates, et mériteraient la mise en place de mesures de protection. Mais la priorité est aux gros captages et ceux très pollués… Une file d’attente a ainsi été instaurée. Pas tous à la fois, mieux vaut être dans les premiers ! Et encore l’administration n’est pas sûre de pouvoir tenir les délais. Et les collectivités s’investissent t-elles réellement sur le sujet ?

De plus, la qualité bactériologique reste un enjeu sanitaire majeur de l’eau. En 2008, plus de 20% de la population du département de la Savoie a été desservie, au moins une fois dans l’année, par une eau non-conforme pour les paramètres bactériologiques. A titre d’exemple, une épidémie de gastro-entérite liée à l’eau potable s’est propagée dans une commune [4] de l’Isère en 2010. Pourtant, cet enjeu n’est affiché nulle part comme priorité.

De même, les pollutions industrielles ne sont pas prises en compte dans les divers plans et programmes.

La FRAPNA et SERA demandent la protection de tous les captages petits et grands,  vis-à-vis des pollutions ponctuelles, et la réduction des pollutions diffuses affectant des captages d’eau potable. Seule une action préventive permettra de préserver la santé des générations futures et d’éviter des traitements onéreux des eaux avant distribution, ou encore de rechercher toujours de nouvelles sources d’approvisionnement. SERA rappelle que des études mettent en évidence les impacts sanitaires des polluants qui peuvent être encore présents dans les eaux de consommation, et qui, même à faibles doses, peuvent avoir des effets sur la santé et tout particulièrement sur celle des personnes fragiles (femmes enceintes et nourrissons par exemple).

De manière urgente, les pratiques agricoles doivent être orientées vers l’agriculture biologique (production sans pesticides chimiques) sur les bassins d’alimentation des captages,  en aidant la profession à la reconversion pour enfin sortir du modèle intensif et polluant mis en place par la PAC. De même l’élimination des émissions industrielles directes ou indirectes de polluants rémanents (dioxines, solvants, mercure …) doit être entreprise avec vigueur. Les communes doivent pouvoir se doter de réseaux d’adduction d’eau potable de qualité et en suivre le maintien et le renouvellement. La mutualisation des moyens (intercommunalité) peut-être une solution. La protection de la nature sauvage et de la qualité des milieux est aussi une des solutions car les zones humides et la végétation naturelle le long des cours d’eau jouent un rôle important d’épuration. Le respect des équilibres naturels et de la biodiversité constitue au final la meilleure des garanties de la qualité de l’eau que nous buvons,

Toutes les barrières aux polluants divers doivent être déployées pour garantir la qualité de l’eau et la diminution des effets nocifs d’une eau de mauvaise qualité. Les captages doivent faire l’objet d’une surveillance accrue et la transparence vis-à-vis de la population doit être scrupuleusement respectée autant par la diffusion des analyses de routines qu’en temps de crise.

Boire de l’eau du robinet est conseillé en se renseignant sur sa qualité. Ce choix reste écologiquement et économiquement plus viable que de boire de l’eau en bouteille.

[1] Arrêté préfectoral portant déclaration d’utilité publique (DUP) : cet arrêté préfectoral précise la délimitation des périmètres de protection du captage d’eau potable ainsi que les prescriptions et servitudes afférentes (entretien des ouvrages et des périmètres immédiats, utilisation des sols des périmètres rapprochés et immédiats, interdictions…). Ces servitudes sont annexées au Plan local d’urbanisme (PLU). Les travaux éventuellement prescrits sont réalisés à l’initiative de la collectivité. La personne responsable de la production ou de distribution d’eau est tenue de vérifier régulièrement les mesures prises pour assurer la protection de la ressource.

[2] Bassin d’alimentation de Captages (BAC) ou Aires d’Alimentation de Captages (AAC) : correspond à la zone en surface sur laquelle l’eau qui s’infiltre ou ruisselle, alimente le captage.

[3] Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux : Document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin, le SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 est entré en vigueur le 17 décembre 2009. Il fixe pour une période de 6 ans les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux d’ici 2015.

[4] Il s’agit de la commune d’Apprieu. Pour davantage de détail voir page 14.

Espérance de vie et santé publique : Le RES nous donne un éclairage différent

La santé est la traduction de la qualité de la relation de la personne humaine à son écosystème.

Cela permet de dire comment on arrive à cet état de bien être :

1) par une action sur l’écosystème (l’ex-prévention primaire et la vision classique de la santé publique)

2 ) par une éducation de la personne humaine pour lui permettre de gérer cette relation à son écosystème

3 ) lorsque l’équilibre est rompu intervient le système de soins.

Cette définition a le mérite de mettre les 3 aspects sur un même plan alors qu’aujourd’hui il y a une confusion entre santé et soins.

Cela rappelle la définition de la santé de l’OMS : la santé est un état de bien être physique, mental et social…. il y en a donc beaucoup des gens autour de nous qui n’ont pas la santé.

Le RES (Réseau Santé-Environnement) donne une autre définition de la santé : la santé c’est la vie dans le silence du corps et des organes. En tout cas c’est certain que les pathologies chroniques grèvent beaucoup la santé.

En médecine du travail, elles sont responsables de nombreuses inaptitudes témoins de la dégradation de la santé avant l’âge de la retraite.

Le RES nous parle de  cette notion d’indicateur de l’espérance de vie en bonne santé comme arguments pour les retraites, mais aussi pour justifier de décider de vivre (et produire) autrement !

“Espérance de vie” : cette expression est un abus de langage

Tout démontre que l’espérance de vie en bonne santé et encore plus l’espérance de vie tout court sont menacées par la montée des maladies chroniques qui se sont substituées aux maladies infectieuses comme cause dominante de mortalité et de morbidité.

C’est ce qu’il est convenu d’appeler “la transition épidémiologique”.

L’OMS qualifie cette “épidémie” de maladies chroniques comme “l’un des principaux défis du XXIe siècle”.

La France n’est pas épargnée, comme le montre la croissance des affections de longue durée (ALD) du régime général de l’assurance-maladie (90 % de la population), dont les maladies cardio-vasculaires, les cancers et le diabète représentent les trois quarts. L’augmentation actuelle de l’espérance de vie à la naissance est essentiellement celle des personnes nées au début du XXe siècle, principalement en milieu rural, dans un environnement peu pollué et avec un mode de vie plutôt sain au moins jusqu’à l’âge adulte.

La tendance actuelle, en matière d’espérance de vie, risque de s’inverser lorsque les générations nées après guerre vont vieillir. Ces dernières ont vécu dans un univers totalement différent de celui de leurs aînés. Polluées dès la vie foetale par les substances chimiques de synthèse, elles ont mangé, souvent dès la naissance, une nourriture plus ou moins déséquilibrée (trop de sucre, d’aliments raffinés, de produits appauvris par des transformations industrielles, etc.), effet amplifié par le développement de la sédentarité.

Ainsi les prédictions de l’Insee, pour qui l’espérance de vie va continuer à croître au moins jusqu’en 2050, reposent sur des données fondées sur l’impact du recul des maladies infectieuses, sans prendre en compte la réalité actuelle des maladies chroniques.

Un peu comme l’état-major de l’armée française avant- guerre croyait aux vertus de sa ligne Maginot sans voir que l’environnement avait changé depuis le précédent conflit. Avec le résultat qu’on sait.