Parution au JO de l’interdiction du Bisphénol A dans les contenants alimentaires

Votée par le Parlement français mi-décembre, la loi interdisant le bisphénol A dans les contenants alimentaires est parue au Journal Officiel.

Le Parlement interdit définitivement, jeudi 13 décembre, le Bisphénol A dans les contenants alimentaires. (DURAND FLORENCE/SIPA)

APRES LES BIBERONS, ce sont donc tous les ustensiles et contenants alimentaires (boîtes de conserve, canettes…) qui doivent être débarrassés à terme du bisphénol A. Dès le 1er janvier 2013 pour ceux destinés aux enfants de moins de trois ans et en 2015 pour les autres.

C’est ce que dit la loi, définitivement votée au Parlement mi-décembre et qui est parue le 26 décembre au Journal Officiel. Cette substance, utilisée pour fabriquer les polycarbonates et autres plastiques, est considérée comme un perturbateur endocrinien pour les mammifères.

Le bisphénol A (BPA) est un composé chimique couramment utilisé dans l’industrie du plastique. Un emploi surprenant pour une molécule développée au départ dans le cadre de la recherche d’œstrogène de synthèse. On le retrouve aujourd’hui dans une grande variété d’emballages et de contenant en plastique ainsi que dans le revêtement interne des boites de conserves.

Le casse-tête de la substitution

Dans son dernier rapport sur ce sujet, publié fin septembre 2011, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) relevait pour la première fois «des effets sanitaires, avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition» au BPA. Plusieurs études ont en effet mis en évidence l’existence d’un lien entre des niveaux urinaires élevés de BPA et un accroissement du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et d’anomalies hépatiques chez l’Homme. Et ce, dans des proportions importantes puisque ce risque est, dans certains cas, trois fois plus important.

Comme le relève l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) : « On ne dispose pas aujourd’hui de solution universellement fiable et applicable pour remplacer les résines époxydes dans les boites de conserve et canettes de boissons ». Il reste donc deux ans aux industriels pour mettre en place des solutions économiquement viables et offrant des garanties de sécurité pour le consommateur.

Article extrait de la revue Sciences et Avenir du 27 déc 2012