Obligation pour les industriels de déclarer la présence de nanoparticules dans leurs produits

La France oblige les industriels à déclarer la présence de nanoparticules dans leurs produits

d’aprés le Monde.fr | 31.12.2012

Nanoparticules: un ingrédient qui s’est discrètement invité à notre table, de façon insidieuse (pollution atmosphérique due au trafic routier ou à l’épandage de pesticides) comme de façon volontaire à travers les emballages alimentaires ou dans la composition même des ingrédients alimentaires sous la forme d’additifs anti agglomérant, ou autres, d’agents blanchissants.

Selon une étude américaine publiée dans Environnemental Science and Technology un Américain consommerait chaque jour des nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant blanc (E171) dans de nombreux dentifrices et aliments – en particulier les friandises, comme les chewing-gums Trident, les M&M’s ou les Mentos. Du coup, les enfants y sont encore plus exposés.

 Un inventaire assez complet a été réalisé en 2011 par “Project on Emerging technology qui recensait 1371 produits dans le monde dont 367 en Europe.Ceci concernait environ 10% de produits alimentaires. Au sein des aliments, leurs propriétés sont tout aussi variées: elles peuvent renforcer les arômes et effets nutritionnels d’un aliment comme la réduction des graisse et donc les calories, voire même de changer la couleur des produits.

L’ONG Les Amis de la Terre  avait mis l’accent précédemment de la présence de nanoparticules dans les revêtements intérieurs des réfrigérateurs et congélateurs: dans l’objectif de barrer  la route aux UV, à imperméabiliser un contenant, mais aussi à jouer le rôle de  filtre anti-microbien, d’agent anti-odeurs, de capteur d’humidité… Le nano-aluminium, par exemple, rend le papier aluminium plus réfléchissant et moins collant.

SOUPÇONS SUR LES RISQUES POUR LA SANTÉ HUMAINE

La première question qui se pose est celle de l’infiltration, au fin fond de notre corps, des nanoparticules que l’on mange.Selon l’AFSSA “le foie et la rate seraient des organes cible, mais certaines nanoparticules sont retrouvées dans les reins, les poumons, la mœlle osseuse et le cerveau”. En outre, la taille des nanoparticules est déterminante dans leurs pérégrinations à travers notre organisme comme l’a montré une étude sur les souris citée par l’OMS et la FAO. ERic Gaffet directeur de recherches CNRS déclare: “il est difficile de généraliser sur la toxicité des nanoparticules, car elle dépend de divers paramètres : leur taille, leur morphologie, leur composition chimique… Il suffit qu’un paramètre change pour que leur toxicité change.”

La surveillance s’impose sachant que selon la Commission européenneles produits qui en découlent devraient connaître une croissance de leur valeur de 200 milliards d’euros en 2009 à deux billions d’euros en 2015. En 2010-2015, elles concerneraient l’emploi de 2 millions de personnes, selon une estimation de la National Science Foundation. Pour les seules applications alimentaires, la valeur du marché atteindrait 4,4 milliards d’euros en 2012, selon la FAO et l’OMS.

Le plus grand brouillard règne, aujourd’hui, sur le paysage des nanoparticules dans le champ alimentaire. Même si la situation  est amenée à s’éclaircir avec l’adoption par la France, dès le 1er janvier 2013, d’une obligation de déclaration des produits qui en contiennent. Les pouvoirs publics mettent en route des recherches plus affinées mais les consommateurs doivent continuer à s’informer.