Tous les articles par Jacqueline Collard

22 mars journée mondiale de l’eau

Le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, et leur  conséquence sur la sous-nutrition sont des enjeux mondiaux majeurs. 1/3 de la population mondiale n’a pas accès à une potable chez elle – soit plus de 2 milliards d’individus, et plus de 80% des eaux usées générées dans le monde retournent dans écosystème sans avoir été traitées.

Les événements climatiques extrêmes, les sécheresses et les inondations entraînent des conséquences dévastatrices pour l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire mondiale. Un quart de la population mondiale connaît déjà un stress hydrique extrême. En 2050, la moitié de la planète pourrait être concerné, à cause de la crise climatique.

 C’est dans ce cadre que le  Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2024 a proposé cette journée sous la dénomination : L’Eau pour la prospérité et la paix, celui ci   sera présenté le 22 mars au Siège de l’UNESCO. Les célébrations officielles de la Journée mondiale de l’eau, sont organisées par l’UNESCO et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), qui co-président la campagne de la Journée mondiale de l’eau 2024, au nom d’ONU-Eau.

Le rapport 2024 décrit comment le développement et le maintien d’un avenir sûr et équitable en matière d’eau sont à la base de la prospérité et de la paix pour tous et comment la pauvreté et les inégalités, les tensions sociales et les conflits peuvent amplifier l’insécurité hydrique. La rareté de l’eau peut aussi augmenter le risque de conflits.

La production du rapport est coordonnée et publiée par le Programme mondial d’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO (WWAP) au nom de la famille ONU-Eau. Grace au financement de l’Italie, chaque rapport représente la réponse cohérente et intégrée du système des Nations Unies aux problèmes liés à l’eau douce et aux défis émergents et reste un exemple éclatant de l’ONU « Unis dans l’action ». Le rapport donne un aperçu des principales tendances concernant l’état, l’utilisation et la gestion de l’eau douce et de l’assainissement, sur la base des travaux des membres et des partenaires d’ONU-Eau.

Cliquez ici pour consulter le rapport complet

Le rapport de l’OMM alerte de l’urgence à agir

L’Organisation météorologique mondiale (OMM)a publié ce mardi 19 mars l’année 2023 sur le plan climatique en la qualifiant de «  Hors normes »  et confirme les pires craintes des observateurs.

Cette nouvelle édition du rapport annuel de l’OMM sur l’état des services climatologiques (intitulé «State of Climate Services») met l’accent sur la santé. Elle souligne la nécessité de disposer d’informations et de services climatologiques spécialement adaptés pour soutenir le secteur de la santé dans un contexte d’intensification des conditions météorologiques extrêmes et de mauvaise qualité de l’air, d’évolution des pathologies infectieuses et d’insécurité alimentaire et hydrique.

Les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses, les feux incontrôlés et l’intensification rapide des cyclones tropicaux ont semé la misère et le chaos, bouleversent la vie quotidienne de millions de personnes et infligent des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars des États-Unis, selon le rapport de l’OMM intitulé «L’état du climat mondial en 2023».

Les vagues de chaleur exacerbent également la pollution de l’air, qui est déjà responsable d’environ 7 millions de décès prématurés chaque année et constitue la quatrième cause de mortalité par facteur de risque pour la santé en renforçant les risques d’insécurité alimentaire.

Selon leurs pronostics d’ici  2030, il faut s’attendre à recenser 560 catastrophes de moyenne ou de grande ampleur par an, soit 1,5 catastrophe par jour.

«Tous les indicateurs sont en alerte… Certaines données ne battent plus des records, elles explosent! Et les changements ne cessent de s’accélérer», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. «La crise climatique est le défi déterminant auquel l’humanité est confrontée et elle est inextricablement mêlée à la crise des inégalités, comme en témoignent l’insécurité alimentaire croissante, les déplacements de population et la perte de biodiversité», a affirmé Celeste Saulo, la nouvelle Secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) désignée lors du dix-neuvième Congrès météorologique mondial le 1er janvier 2024.

La communauté européenne interdit l’amalgame dentaire à compter du 1er janvier 2025

De nombreuses ONG travaillaient depuis de longues années pour espérer cette interdiction compte tenu des risques potentiels auxquels sont exposés les porteurs de ces amalgames. Rappelons qu’un amalgame dentaire est un alliage de mercure (50%) et d’autres métaux (argent, étain, …) autant de “métaux lourds” qui s’accumulent dans l’organisme avec de graves effets sur la santé des personnes (neurotoxique, reprotoxique) et également dans l’environnement avec une contamination de toute la chaîne alimentaire.

C’est le 24 février que  les négociateurs du Conseil et du Parlement européen sont parvenus aujourd’hui à un accord politique provisoire sur une proposition visant à abandonner l’usage des amalgames dentaires.

Depuis 2018, l’amalgame dentaire n’était plus autorisé chez les enfants de moins de 15 ans et les femmes enceintes ou allaitantes. Désormais, l’élimination progressive devrait être étendue à l’ensemble de la population de l’UE. L’état actuel de l’environnement est alarmant : 40 % des eaux de surface de l’UE sont contaminées par du mercure, ce qui présente un risque pour les oiseaux et les mammifères marins qui se nourrissent de poissons ou de crustacés contaminés (AEE 2018) et met en danger la consommation humaine de poisson.
De plus, de petites quantités de mercure s’évaporent constamment des obturations, ce qui
présente un risque direct pour la population vulnérable. En particulier, du mercure est libéré lors de la mise en place et du retrait, ce qui expose non seulement les patients, mais
également les dentistes et les assistants dentaires.

Florian Schulze, directeur général du Réseau européen pour la médecine environnementale et principal expert en matière d’amalgame dentaire dans le processus des parties prenantes de l’UE, explique : « Près de la moitié des États membres de l’UE ont déjà progressivement éliminé leur utilisation ou l’ont réduite à moins de 1 %. Il a été prouvé que les alternatives sont efficaces, disponibles et abordables, de sorte que les déchets dangereux ne soient pas inutilement mis dans la bouche des gens”.

Dans un communiqué de presse, le réseau EnvMed (Environmental Network for Environmental Medicine) rappelle que les amalgames dentaires sont composés à 50 % de mercure hautement toxique et souligne qu’il s’agit de la plus importante utilisation de mercure dans l’UE, environ 1 000 tonnes de mercure ayant déjà été retrouvées dans les bouches de la population européenne.

https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2024/02/08/mercury-council-and-parliament-strike-a-deal-to-completely-phase-out-mercury-in-the-eu/

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=COM:2023:395:FIN

Plus d’informations sur le site : non-au-mercure-dentaire.org

Nous ne sommes pas prêts !

La Cour des comptes vient de livrer un rapport sur l’état des finances publiques. En 2024, elle a décidé de se pencher sur l’action climatique de l’État.Et là elle s’avère très claire : Nous ne sommes pas prêts pour le chaos climatique.

Car il y a urgence, estime-t-elle : « 2022 et 2023 ont été les années les plus chaudes depuis 1850, peut-on lire en préambule de l’exposé. Ces chiffres confirment, s’il en était besoin, l’intérêt qui s’attache à l’examen des mesures prises par les pouvoirs publics pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique .»

 L’analyse est d’autant plus intéressante que les conseillers de la Cour des comptes et des différentes chambres régionales ont scruté les mesures d’adaptation prises par l’État, les collectivités, mais également par la SNCF, EDF ou RTE.

En cause, selon la Cour des comptes : un manque d’informations et de volonté politique. « Les données disponibles sont souvent lacunaires », observe la juridiction, citant l’exemple de l’érosion du littoral : « La connaissance des activités, constructions, équipements publics et privés menacés par le recul du trait de côte et leur estimation économique demeurent parcellaires »

« Compte tenu de l’urgence de l’adaptation, la puissance publique doit l’accepter et agir », soulignent-ils. Pourtant, force est de constater que « dans certains domaines, l’État ne joue pas correctement son rôle de stratège, qui consiste notamment à fixer des objectifs et à définir une trajectoire pour les atteindre » « il faut un pilote qui arbitre et coordonne », rappelle la juridiction.

Côté financement enfin, la Cour des comptes n’avance pas d’enveloppe, reprenant les chiffres du rapport Pisani-Ferry qui évoquait « des dépenses d’adaptation évaluées à 3 milliards d’euros par an, dont 1 milliard devraient être financées sur les budgets publics »

Le ministre Christophe Béchu a décrété  pourtant 2024 « année de l’adaptation » 

En compléments :

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-rapport-public-annuel-2024

Le climat en questions, site pédagogique du CNRS sur le climat.

 Rapport du Giec Climate change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability, Résumé pour les décideurs (en anglais)

 Data Lab 2022, chiffres clés du climat, ministère de la Transition écologique, pp.32-33.

La crise agricole a permis de changer d’indicateurs de toxicité pour les pesticides

En pleine crise  le 21 février, le 1er ministre  a annoncé la fin de l’indicateur d’usage des pesticides français, le NODU (nombre de doses unités) en  précisant qu’il serait remplacé par un nouvel indice, l’indicateur de risque harmonisé (HRI-1), conformément aux revendications du principal syndicat agricole. Ce changement d’indicateur remet en cause le plan Ecophyto – le plan national de réduction des usages de pesticides, (censé réduire l’usage des produits phytosanitaires de 50 % à l’horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017) dont le NODU mesurait  l’évolution depuis 2008, sans inflexion majeure de leur utilisation depuis cette date.

 De nombreux scientifiques et d’organisations de préservation de l’environnement s’élèvent contre cette mesure avec comme paroles ironiques « ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la fièvre ». et déplorent une révision présentée dans l’urgence et sans étude d’impact.

Le Nodu qui s’appuie  sur les doses de référence, propres à chaque substance active,  a l’avantage de tenir compte de l’efficacité des molécules qui, à tonnage identique, peuvent avoir un impact très différent sur la santé et l’environnement.

L’indicateur de risque harmonisé (HRI-1),  pondère les quantités de pesticides utilisées par un coefficient censé refléter leur dangerosité.

Le remplacement du NODU par le HRI-1,  ne tient pas compte de l’impact des molécules et risque de conduire à des baisses artificielles.

Cette crise agricole souligne les difficultés rencontrées par cette population qui sous couvert de la PAC est soumis à des obligations en contradiction avec les besoins de qualité alimentaire , tout comme des nécessités d’adaptation face au changement climatique.