Tous les articles par Jacqueline Collard

Des centres de recherches écocitoyens voient le jour

Trois centres de recherche écocitoyens ont récemment ouvert leurs portes. Devant la lenteur voire le peu d’intérêt des autorités pour répondre efficacement aux populations touchées par des problèmes environnementaux, on comprend qu’elles veulent savoir! Inquiets, des riverains se mobilisent. Ils montent des collectifs, alertent la population, interrogent leurs élus et les instances sanitaires, sans avoir trop souvent de réponses étayées.

L’objectif : répondre scientifiquement aux questions très matérielles qui émergent sur le territoire et dont ils sont victimes. « La santé environnementale mêle deux domaines complexes, qui disposent chacun d’un guichet administratif différent », explique Philippe Chamaret directeur du 1er institut écocitoyen élaboré en 2010, celui de Fos-sur-Mer*.

En fonction des sujets retenus, les établissements pourront s’appuyer sur des bénévoles pour collecter des données sur le terrain. « Nous avons commencé à impliquer les citoyens en leur demandant de prélever du lichen dans différents contextes : en zone polluée, urbaine et témoin », explique Muriel Auprince, de l’association Coll’air pur, dans les Alpes, qui est à l’origine du projet de centre écocitoyen de la vallée de l’Arve.

Après des années de lutte, plusieurs collectifs de citoyens ont choisi d’ouvrir un « centre de recherche citoyen » dans leur ville. C’est le cas de Sainte-Pazanne avec Stop aux cancers de nos enfants (SCE) en Loire-Atlantique, dans l’Aude, avant qu’il ne s’en crée dans la plaine d’Aunis (Charente-Maritime), dans le Haut-Jura ou encore l’Eure.

En effet c’est la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) qui  s’occupe des questions environnementales, tandis que l’Agence régionale de santé (ARS) est chargée des sujets sanitaires. On aurait pu espérer des trois premiers Plans régionaux santé Environnement (PRSE) qu’ils aient pu répondre aux questions des habitants, il semble que cela ait été insuffisant : nous en sommes au 4ème qui nous le souhaitons atteigne cet objectif: nous serons vigilants.

*https://www.institut-ecocitoyen.fr/pres.php

Le dernier rapport de l’EFSA sur la présence de résidus de pesticides vient de paraitre

L’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) vient de publier, les données annuelles de  deux programmes de surveillance des résidus de pesticides dans l’alimentation pour 2022, pour110 829 échantillons alimentaires.Les résultats continuent de montrer une petite amélioration pour les consommateurs, même  si certaines nuances restent inquiétantes.En moyenne, 59 % d’entre eux attestent de la présence d’au moins un pesticide, mais en quantité insuffisante pour être proprement quantifié, mais 23 % des échantillons présentaient plus d’un pesticide quantifiable.

En 2022, ces programmes de surveillance dans le cadre EU MACP se sont  intéressés à 11 727 échantillons (du lot total évoqué plus haut) de chou, de pêche, de tomate, de fraise, de pomme, de laitue, d’épinard, d’orge, d’avoine, de lait de vache, de vin et de graisse de porc – dont près de 90 % étaient d’origine européenne.

En 2022, les données françaises portaient sur plus de 13 000 échantillons (le troisième plus grand nombre après l’Allemagne et la Grèce), dont 76 % sont d’origine française . Elles ont été fournies par trois directions générales : celle de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), celle de l’Alimentation (DGAL) et celle des Douanes et Droits indirects (DGDDI). Pour l’ensemble de ces analyses, la France reste dans la moyenne européenne, comptant entre 2,3 et 3,7 % d’échantillons dont les résidus dépassent leur LMR – un résultat sensiblement similaire aux deux années précédentes.

Télécharger le rapport de l’EU MACP 2022
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43991-efsa-eu-macp-2022.pdf2.

Télécharger le rapport MANCP 2022: programme pluriannuel de contrôle national (MANCP)
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43991-efsa-mancp-2022.pdf

 

Une étude grenobloise (SEPAGES) complète le lien entre pollution de l’air et effets sur la grossesse

Le sujet de l’étude SEPAGES (publié dans le Lancet) est le suivant: Par quels mécanismes la pollution de l’air affecte-t-elle l’enfant à naître pendant la grossesse ?

L’exposition à la pollution de l’air altère le développement du fœtus pendant la grossesse, selon une étude de Inserm/Université Grenoble Alpes. Les polluants impactent l’ADN placentaire.Cette étude menée par une équipe de recherche de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes s’est justement demandée comment ces maladies, qui surviennent durant l’enfance, peuvent résulter d’expositions très très précoces à des polluants aériens.

C’est par le placenta qui fait l’office de barrière entre la maman et le fœtus qui néanmoins permet que des particules de pollution de l’air puissent l’atteindre et le traverser.

Plus concrètement, la future maman est exposée à des centaines de substances chimiques lors de sa grossesse (fumée de tabac, monoxyde de carbone, pesticides, éthers de glycols, bisphénols, phtalates, aldéhydes…) mais aussi biologiques (moisissures, pollens, acariens, phanères d’animaux). C’est pourquoi diminuer l’exposition des femmes enceintes et des nourrissons aux polluants environnementaux, doit devenir une priorité, et particulièrement ceux présents dans :L’air intérieur,l’alimentation, et bien sur par les produits d’hygiène comme ceux d(usages ménagers.

En effet, les scientifiques et l’état actuel des recherches s’accordent à dire que la santé de l’enfant à naître se joue beaucoup pendant la grossesse et durant les 1 000 premiers jours de vie.

Pregnant women were included between 2003 and 2006 for EDEN (Nancy and Poitiers) and PELAGIE (Brittany), and between 2014 and 2017 for SEPAGES (Grenoble).

La culture du risque nucléaire revue par l’ASN

Le 15 mai, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié le rapport final du groupe de travail sur la culture de sécurité et la radioprotection Codirpa , chargé de réfléchir aux moyens de renforcer l’information et la sensibilisation de la population et des élus aux risques nucléaires et à la radioprotection.

Ce rapport suggère notamment d’accroître le partage d’expérience sur le plan national entre les communes riveraines d’installations nucléaires, de renforcer la formation des élus locaux à la préparation et à la gestion d’une crise nucléaire, ou encore de renforcer l’implication des élus locaux aux exercices de crise.

Codirpa – Culture de la sécurité et de la radioprotection – état des lieux et premières recommandations – mars 2022.pdf

La sûreté nucléaire et la radioprotection en France en 2023   Publié le 16/05/2024

L’illusion de dessaler l’eau de mer pour palier au manque d’eau ?

Avec près de 22 000 usines de dessalement d’eau dans le monde, le processus devient selon certains, prometteur. Le directeur du Centre Energie et Climat de l’Ifri, Marc-Antoine Eyl-Mazzega, estime même que ce chiffre viendrait à doubler d’ici une vingtaine d’années.

Voyons donc les avantages annoncés et les nouveaux problèmes posés:

Malgré ses améliorations, le procédé repose sur l’osmose inverse, qui consiste en l’ultrafiltration sous pression pour permettre la rétention du sel, a démontré sa fiabilité mais reste cependant très énergivore, et par ailleurs ce dessalement serait responsable de l’émission d’au moins 120 millions de tonnes de dioxyde de carbone tandis que pas même 1% des infrastructures de dessalement ne fonctionneraient à l’énergie renouvelable.

C’est sans compter le rejet très important des saumures associées à des produits chimiques qui réclament des attentions fortes pour ces infrastructures qui sont d’autant de problématiques à régler. Ce serait chaque jour 150 millions de mètres cubes de saumure qui seraient déversés dans la mer, qui accroitraient encore la destruction d’écosystèmes marins.

Pour l’instant donc mieux vaut préserver l’eau de nos nappes en l’économisons.

Résumé : Compte tenu de son impact environnemental, la technologie du dessalement de l’eau de mer ne doit plus être envisagée comme étant la solution idéale à la pénurie d’eau douce en Méditerranée. Les solutions doivent d’abord résider dans une meilleure gestion de la ressource (économies, réduction des pertes, stockage) ou dans l’utilisation de technologies moins impactantes comme la réutilisation d’eaux usées. Un effort de recherche pour développer des solutions technologiques de dessalement plus écologiques doit par ailleurs être encouragé.

https://fmes-france.org/le-dessalement-de-leau-de-mer-une-solution-de-facilite-face-au-stress-hydrique-au-fort-impact-environnemental/