Tous les articles par Jacqueline Collard

Un livre de Jacques Tassin écologue, en faveur d’une nouvelle agriculture, demande attention

Après son dernier essai « Pour une écologie du sensible », le chercheur Jacques Tassin Chercheur en écologie végétale au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui défend la nécessité d’appréhender le vivant dans sa continuité, vient de publier AgriculTerre. Refonder l’agriculture au service de tous chez Odile Jacob.

L’agriculture constitue un socle et un projet au service de tous. C’est d’elle que dépend aujourd’hui notre capacité à nous alimenter, à boire une eau potable, à préserver notre environnement, bref à vivre dans un monde habitable.
Mais, tandis que le climat s’échauffe et que la biodiversité s’effondre, les gouvernements ne parviennent plus à redonner espoir à une profession agricole qui disparaît peu à peu. Dans un contexte de compétitivité poussé à l’absurde, les agriculteurs qui voulaient nourrir le monde  tout en disposant d’un revenu décent ont dû fermer les yeux sur des pratiques aussi peu vertueuses que non durables.
Pour Jacques Tassin, l’agriculture n’a pas d’autre choix que de se réinventer.… En refondant un pacte de solidarité avec la vie, en retrouvant les continuités du vivant,  c’est-à-dire un art de la culture qui, au lieu d’extraire de la nature du vivant, le produit puis le régénère après l’avoir consommé et ce, sur des bases de solidarité.
Poétique et inspiré, ce texte propose de renouer avec une agriculture proche de la terre et du vivant, marquée par le souci du care, loin du techno-solutionnisme en vogue aujourd’hui. Pour Jacques Tassin, on ne résoudra pas la question agricole sans les agriculteurs et sans une pensée politique.

L’OMS lance l’alerte sur une carence en iode des Européens

La population de la Région européenne de l’OMS est davantage exposée au risque de carence en iode en raison de l’évolution des régimes alimentaires c’est ce qui ressort du dernier rapport qui  vient d’être présenté.

Leur communiqué de presse est le suivant : l’OMS/Europe et le Réseau mondial de l’iode lancent un appel urgent en faveur de l’enrichissement en iode du sel et des produits laitiers à base de plantes car ils contribuent à la persistance et à l’augmentation de l’apport insuffisant en iode dans la Région européenne de l’OMS. Cette situation accroît les risques sanitaires, en particulier pour les femmes enceintes dont les besoins en iode sont plus importants.

Selon un rapport publié aujourd’hui par l’OMS/Europe et le Réseau mondial pour l’iode (IGN, pour Iodine Global Network), la popularité et la disponibilité croissantes de substituts végétaux aux principales sources d’iode, telles que le lait, les produits laitiers et le poisson, contribuent à la persistance et à l’augmentation de l’apport insuffisant en iode dans la Région européenne de l’OMS. Cette situation accroît les risques sanitaires, en particulier pour les femmes enceintes dont les besoins en iode sont plus importants.
Le lait et les produits laitiers constituent des sources importantes d’iode dans de nombreux pays d’Europe occidentale et centrale, en particulier pour les enfants. De nombreux aliments et compléments pour animaux sont enrichis en iode afin d’améliorer la santé des animaux d’élevage et les rendements laitiers. Or, la consommation de produits laitiers est en baisse chez les adolescents et les adultes, ce qui accroît le risque de carence en iode.

Les risques liés à l’évolution du régime alimentaire

L’apport en iode est particulièrement important pour le développement du cerveau du fœtus avant et pendant la grossesse. « L’évolution vers la consommation de produits laitiers à base de plantes, en particulier chez les femmes, qui présentent déjà un risque plus élevé de carence en iode et de maladies thyroïdiennes que les hommes, est préoccupante pour leur nutrition en iode, surtout dans les pays qui dépendent du lait comme source d’iode, car la plupart des produits laitiers n’en contiennent pas », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Ce rapport a été essentiel pour mettre en lumière un problème qui existe toujours ou qui réapparaît dans les pays de la Région. »
Si l’iodation du sel reste la principale stratégie pour garantir un apport adéquat en iode dans la Région, elle est également influencée par l’évolution du régime alimentaire et du mode de vie. Les aliments non produits ou non préparés à domicile, comme le pain, les viandes transformées ou les plats cuisinés, constituent aujourd’hui les principales sources de sel dans le régime alimentaire occidental, représentant 70 à 80 % de l’apport total. Cependant, des études de marché ont récemment révélé que seulement 9 % du sel contenu dans les produits alimentaires transformés en Allemagne et 34 % en Suisse étaient iodés. Dans 24 pays où l’iodation est facultative ou inexistante, les aliments de consommation courante sont souvent produits avec du sel non iodé.
« Les pays ont besoin de stratégies politiques plus souples pour protéger les populations de la carence en iode, notamment de politiques obligatoires pour l’utilisation de sel alimentaire iodé dans les aliments transformés et l’intégration des mesures de réduction du sel et d’iodation du sel », a déclaré le docteur Gauden Galea, conseiller stratégique du directeur régional à l’OMS/Europe, Initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation. « Compte tenu de l’évolution du contexte alimentaire, il est également nécessaire de veiller à l’enrichissement approprié en iode du lait et des produits laitiers de substitution. »

Le principe pollueur payeur remis en selle

La ville de Grenoble et la Métropole de Lyon ont intenté des actions judiciaire et administrative contre des ICPE pour des pollutions provenant d’industries locales invoquant le principe pollueur-payeur.

Le principe pollueur-payeur est l’un des principes fondamentaux de la politique environnementale de l’Union européenne, un principe juridique et économique régi par l’article L. 110-1 du code de l’environnement qui indique que « les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci sont supportés par le pollueur .

La pollution coûte cher à la société et se trouve au cœur des préoccupations des citoyens de l’UE. En application du principe du pollueur-payeur (PPP), il est dans l’intérêt des pollueurs d’éviter de causer des dommages environnementaux puisqu’ils sont tenus pour responsables de la pollution qu’ils génèrent. Le budget de l’UE est parfois utilisé pour financer des actions de dépollution dont les coûts auraient dû, en vertu du PPP, être supportés par les pollueurs. Nous recommandons d’intégrer davantage le PPP dans la législation environnementale, de renforcer le régime de responsabilité environnementale au niveau de l’UE et de mieux protéger les fonds de l’UE en veillant à ce qu’ils ne soient pas utilisés pour financer des projets qui devraient être à la charge du pollueur.

Compléments : Le rapport spécial de la Cour des comptes européenne présenté en vertu de l’article 287, paragraphe 4, deuxième alinéa, du TFUE.

Cette publication est disponible, au format ci-après, dans 23 langues de l’UE https://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR21_12/SR_polluter_pays_principle_FR.pdf

A compter du 26 juin la Tour Incity de Lyon affichera la qualité de l’air

« Eclairer pour mieux respirer » dans la Métropole de Lyon :

VERS UN ENGAGEMENT COLLECTIF POUR UN AIR SAIN

Après l’affichage à Grenoble d’un pylône du téléphérique, la stratégie d’Atmo AURA se poursuit dans la métropole lyonnaise, (association agréée par l’État pour la surveillance de la qualité de l’air), et cherche ainsi à mieux informer les citoyens par un nouveau dispositif pour familiariser les habitants à l’indice de qualité de l’air et les encourager à adopter les bons réflexes et qu’ils adaptent leurs comportements. Car si la qualité de l’air s’améliore depuis vingt ans, plusieurs polluants dépassent encore les seuils recommandés par l’OMS.

Ainsi depuis ce 26 juin chaque soir, de la tombée de la nuit et ce pendant 1H 30, le haut de la tour Incity ( Visible de tout le quartier Part-Dieu) s’illuminera aux couleurs de l’indice de la qualité de l’air prévu le lendemain.On pourra désormais, en levant les yeux au ciel, découvrir la qualité de l’air dans l’agglomération lyonnaise.L’indice tient compte de multiples paramètres  et  sont couplées à « des modèles de calcul qui utilisent les données météorologiques, permettant ainsi de déterminer les concentrations respirées par les citoyens en tout point de la Région »

Si un seul des polluants est excédentaire, l’indice de qualité de l’air est impacté et peut donner lieu à un indice qualifié de « mauvais », poursuit Raphaël Desfontaines, représentant territorial du Rhône. Car il existe six degrés de qualité de l’air allant de bon à extrêmement mauvais, représenté par des couleurs différentes.

Indice qualité de l'air ATMO

Communiqué de presse :   Dossier de presse_Eclairer pour mieux respirer_V.WEB_Juin 2024 (1).pdf

Tous les indicateurs sont en hausse pour le changement climatique

« Le climat change vite sous l’influence humaine et nous ne pouvons pas attendre la publication de nouveaux rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) pour rendre des connaissances disponibles », Professeure Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LCSE) et coauteure du sixième rapport d’évaluation du Giec.En 2023, la température mondiale a progressé de 1,43 °C, soit + 0,26 °C en dix ans. De quoi réduire le budget carbone restant pour respecter l’Accord de Paris.

                   

En qu’en est -il des concentrations des gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O) ? En augmentation de 1,5 à 3 % en 2023, par rapport aux données les plus récentes (de fin 2019 à début 2020) prises en compte par le dernier rapport du Giec. « On observe un ralentissement de cette hausse en moyenne sur la décennie : +1 % par an entre 2014 et 2023, contre + 2 à + 3 % dans les années 2000, nuance Pierre Friedlingstein, climatologue au Laboratoire de météorologie dynamique, mais ce n’est pas suffisant.

La mise à jour annuelle des principaux indicateurs de l’état du système climatique et de l’influence humaine vient d’être proposé par une équipe de chercheurs pour nous informer de l’état du système climatique et de l’influence de l’homme.

Le réchauffement induit par l’homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les relevés instrumentaux, atteignant 0,26 [0,2-0,4] °C par décennie sur la période 2014-2023. Ce taux élevé de réchauffement est dû à la combinaison des émissions nettes de gaz à effet de serre, qui se situent à un niveau élevé et persistant de 0,5 %, de 53±5,4 Gt CO2e an-1 au cours de la dernière décennie, ainsi que de la réduction de la force de refroidissement des aérosols.

https://essd.copernicus.org/articles/16/2625/2024/essd-16-2625-2024.pdf

https://essd.copernicus.org/articles/15/2295/2023/4.  le rapport de l’OMM

https://doi.org/10.5281/zenodo.11388387  Smith et al., 2024a