Tous les articles par Jacqueline Collard

Une enquête de Radio France reparle des points noirs de pollution PFAS

Nous rappelons ici le résultat des prélèvements d’eau potable effectué par Radio France :

L’eau du robinet contaminée aux PFAS, Radio France a analysé des prélèvements et publie ses résultats.

La cellule investigation de Radio France (en collaboration avec le réseau France Bleu) a détecté des PFAS dans 43% des 89 échantillons prélevés en France métropolitaine. Ces polluants éternels peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Une dizaine de résultats sont préoccupants.

La pollution aux PFAS dans la vallée du Rhône est l’objet d’un long travail d’investigation de la journaliste Emilie Rosso de France 3 Rhône-Alpes. Ces enquêtes journalistiques ont permis de révéler l’ampleur de l’émission de « polluants éternels » dans l’atmosphère, autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. L’enquête cite notamment trois villes de notre région : Valence dans la Drôme, Saint-Symphorien-d’Ozon dans le Rhône et Saint-Pierre-de-Bœuf dans la Loire. 

C’est une pollution invisible mais pourtant bien réelle : les polluants éternels (PFAS), des molécules chimiques présentes un peu partout dans votre quotidien (poêle à frire antiadhésive, cosmétiques, papiers toilettes…). Ces PFAS contaminent également notre environnement et notamment l’eau potable. A partir du 1er janvier 2026, les collectivités devront obligatoirement tester la présence de 20 PFAS dans l’eau du robinet et agir en cas de dépassement d’un certain seuil.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/enquete-pfas-de-radio-france-en-rhone-alpes-trois-villes-avec-une-eau-du-robinet-particulierement-contaminee-3034670.html

L’Ademe partenaire du RAC sur les impacts du changement climatique

Le Réseau Action Climat (RAC) décrit de manière méthodique ces impacts aussi nombreux et divers « que le sont les paysages français », dans un rapport d’une centaine de pages publié jeudi 19 septembre, en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe).

« Contrairement à ce que l’on entend encore aujourd’hui, le changement climatique n’est pas loin de nous, ni dans le temps ni dans l’espace. Il a déjà de nombreuses conséquences en France et cela va s’aggraver », rappelle Benjamin Crettenand, l’un des deux auteurs du rapport, chargé de la sensibilisation au changement climatique au sein du RAC, un réseau qui rassemble 37 associations.

Clara Sannicolo, responsable climat et territoires au sein du RAC, qui est aussi l’autre coautrice du rapport ajoute:« nous avons voulu proposer un outil d’aide à la prise de décision par les collectivités pour planifier la transition et s’adapter au réchauffement »

Parmi les différentes conséquences de ce changement climatique rapide impactant considérablement particulièrement les glaciers à l’échelle du monde entier sans bien sur nous épargner, est souligné que cette fonte  contribue par ailleurs à modifier le débit des rivières, avec des conséquences sur la ressource en eau.Les conflits d’usage liés à la ressource en eau devraient ainsi fortement augmenter, avec notamment une concurrence entre les usages domestiques, les besoins agricoles, la production énergétique (notamment hydroélectrique et nucléaire), l’industrie, ou encore le tourisme et les loisirs

Au-delà des effets liés à la chaleur, les risques sanitaires seront fortement exacerbés par le changement climatique. En plus d’aggraver la pollution de l’air (pics de pollution à l’ozone en cas de fortes chaleurs) et de l’eau (possibilité de développement de bactéries et d’algues pathogènes), il augmente aussi les risques naturels, avec des répercussions pour les populations. 3,2 millions de personnes, soit 39 % de la population régionale, vivent dans une zone menacée par les inondations.

ADEME – Protéger les espaces naturels et agricoles urbains et périurbains pour renforcer la résilience face au changement climatique

Caisse centrale de réassurance – La prévention des catastrophes naturelles par le Fonds de prévention des risques naturels majeurs en Auvergne-Rhône-Alpes – Édition 2023

https://reseauactionclimat.org/la-france-face-au-changement-climatique-toutes-les-regions-impactees/

L’Anses lance une nouvelle enquête : ALBANE, sur la santé de la population

Albane (Alimentation, biosurveillance, santé, nutrition et environnement) est une enquête nationale inédite qui vise à évaluer l’état de santé de la population vivant en France, son exposition aux substances chimiques, ses habitudes en matière d’alimentation, d’activité physique et de sédentarité.

Portée conjointement par Santé publique France et l’Anses, Albane est financée par les ministères en charge de la Transition écologique, de la Santé, de l’Agriculture et du Travail. La première phase de l’enquête débute le 16 septembre 2024 en Ile-de-France et en Nouvelle-Aquitaine, auprès de 200 adultes et 200 enfants, avant un déploiement au niveau national à partir de mai 2025. Les résultats, une fois analysés, permettront d’éclairer les pouvoirs publics sur les mesures à mettre en œuvre pour améliorer la santé des populations.

L’enquête Albane est conçue pour être répétée selon des cycles de deux ans, réalisés sur des échantillons de plus de 3 000 personnes de 0 à 79 ans et représentatifs de la population vivant en France. L’inclusion des départements et régions d’Outre-mer sera examinée dans le futur. Cette enquête ambitieuse et inscrite dans la durée répond aux objectifs des politiques nationales sur l’alimentation et la nutrition. Ceci à la fois en termes de surveillance de l’état nutritionnel et des habitudes de consommations alimentaires, d’activité physique et de sédentarité que d’étude des facteurs associés et d’orientation des actions de prévention.

Le changement climatique affaiblit aussi la biodiversité des eaux douces

L’Inrae a procédé à plusieurs recherches concernant les liens entre l’eutrophisation *des eaux et lacs et  rivières et le changement climatique avec des programmes de surveillance de l’état des eaux, exigée par la directive cadre sur l’eau de 2000  dans 256 lacs et 373 cours d’eau français ont ainsi été échantillonnés.Les résultats ont été publiés dans Ecology Letters.

La température de l’eau et la demande biologique d’oxygène (DBO) ont été échantillonnées dans les cours d’eau et les lacs pour représenter des variables de réchauffement et d’enrichissement. La DBO mesure la perte d’oxygène dissous (mg/L) due à la dégradation de la matière organique par la communauté microbienne ambiante, et est couramment utilisée pour évaluer la teneur en matière organique dans les environnements aquatiques continentaux et côtiers.Les communautés de poissons ont été échantillonnées à plusieurs reprises en France (à travers les sept bassins hydrographiques différents (IGN/OFB, 2020)) de 2005 à 2017 par l’Agence nationale de l’eau et des environnements aquatiques.

Leur conclusion : les lacs et les cours d’eau présentant des températures et niveaux d’enrichissement en nutriments plus élevés offrent des réseaux alimentaires (un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème, moins complexes, avec une perte des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire. Le manque d’oxygène souvent constaté dans ces milieux aquatiques riches et chauds est une des hypothèses mises en avant pour expliquer ce déclin, les prédateurs du haut de la chaîne alimentaire y étant particulièrement sensibles.

*L’eutrophisation se définit comme un excès de substances nutritives dans les milieux aquatiques. Elle résulte souvent de la pollution des milieux aquatiques par les engrais agricoles

https://www.inrae.fr/

L’étude de l’Inrae : https://doi.org/10.1111/ele.14480

https://www.inrae.fr/actualites/strategies-gestion-leau-face-aux-impacts-du-changement-climatique-lancement-du-projet-explore2

La transition écologique et la sobriété de plus en plus en difficultés

Alors que l’Institut de l’économie pour le climat ((I4CE), estime que les investissements locaux devraient atteindre 19 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 pour respecter les engagements climatiques de la France, les collectivités locales sont de plus en plus confrontées à des difficultés financières, tout en restant  loin du compte de pouvoir tenir les objectifs de la Cop 21.

Les  efforts consacrées à cet enjeu n’ont été « que » de 10 milliards en 2023, selon les estimations des experts. « Les collectivités locales investissent de plus en plus dans la transition, elles doivent continuer à le faire, résume Damien Demailly, directeur adjoint de l’institut , avant d’esquisser ce qu’il appelle la quadrature du cercle. Il y a une incompatibilité entre la stratégie de désinvestissement qui  est demandée aux collectivités et les investissements attendus. »

La France est le seul pays à faire référence à la « sobriété ». Ce terme est en effet typiquement français,il est pourtant fondamental à s’imposer et c’est une association française, NégaWatt, qui a publié dès 2003 le premier scénario de transition énergétique incluant le recours à des formes de sobriété, et démontrant que celle-ci serait indispensable à la transition énergétique. La notion a depuis s infusé dans le débat public.« Nous ne sommes à pas à la hauteur des besoins, il y a encore un effort à faire », décrypte Aurore Colin, spécialiste à l’I4CE du financement de la transition bas carbone – tout en précisant que cette estimation est plutôt prudente. Les secteurs de l’agriculture, de la biodiversité, des déchets, de l’eau et de l’assainissement ne sont toujours pas inclus dans ces calculs.

 Et nous pouvons être d’autant plus inquiets quand on voit comment le Fonds vert européen est lui aussi mis à mal, alors qu’il était prévu qu’au plus tard le 21 mai 2025, 80 % des  encours financiers au moins, devraient être  consacrés à « atteindre des caractéristiques environnementales, sociales ou des objectifs d’investissement durable ».

Panorama des financements climat des collectivités locales