L’Inrae a procédé à plusieurs recherches concernant les liens entre l’eutrophisation *des eaux et lacs et rivières et le changement climatique avec des programmes de surveillance de l’état des eaux, exigée par la directive cadre sur l’eau de 2000 dans 256 lacs et 373 cours d’eau français ont ainsi été échantillonnés.Les résultats ont été publiés dans Ecology Letters.
La température de l’eau et la demande biologique d’oxygène (DBO) ont été échantillonnées dans les cours d’eau et les lacs pour représenter des variables de réchauffement et d’enrichissement. La DBO mesure la perte d’oxygène dissous (mg/L) due à la dégradation de la matière organique par la communauté microbienne ambiante, et est couramment utilisée pour évaluer la teneur en matière organique dans les environnements aquatiques continentaux et côtiers.Les communautés de poissons ont été échantillonnées à plusieurs reprises en France (à travers les sept bassins hydrographiques différents (IGN/OFB, 2020)) de 2005 à 2017 par l’Agence nationale de l’eau et des environnements aquatiques.
Leur conclusion : les lacs et les cours d’eau présentant des températures et niveaux d’enrichissement en nutriments plus élevés offrent des réseaux alimentaires (un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d’un écosystème, moins complexes, avec une perte des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire. Le manque d’oxygène souvent constaté dans ces milieux aquatiques riches et chauds est une des hypothèses mises en avant pour expliquer ce déclin, les prédateurs du haut de la chaîne alimentaire y étant particulièrement sensibles.
*L’eutrophisation se définit comme un excès de substances nutritives dans les milieux aquatiques. Elle résulte souvent de la pollution des milieux aquatiques par les engrais agricoles
L’étude de l’Inrae : https://doi.org/10.1111/ele.14480