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Vers une nouvelle stratégie pour la biodiversité (SNB3)

Alors qu’un jugement du 29 juin 2023 du tribunal administratif de Paris, reconnaissait le fait de l’État de ses manquements en matière de gestion des pesticides, (d’autant qu’il est  intéressant de se pencher sur la mesure 6 de la SNB, qui visait à  la réduction des pollutions diffuses d’origine agricole), qu’un nouveau plan ECOPHYTO est en voie ; celui ci nous présente la nouvelle feuille de route pour la biodiversité à horizon 2030 (SNB3).

Il faut dire que les indicateurs en matière de biodiversité sont toujours dans le rouge alors que le bilan de la stratégie précédente SNB2 (2011-2020), réalisé par l’Office français pour la biodiversité (OFB), était peu flatteur : insuffisance dans la mise en cohérence de l’action publique, absence de transformation des politiques sectorielles à l’origine des pressions, absence d’objectifs clairs, de cibles chiffrées et de plans d’action pour les atteindre, portage politique et gouvernance interministérielle faibles, absence de clarté dans la répartition des rôles, absence de dispositif de suivi et d’évaluation.

La structure de la stratégie pour la biodiversité a été simplifiée. Celle ci fait suite  au tant attendu plan de planification écologique, présenté le  12 juillet qui doit encore être adapté aux territoires lors de travaux avec les collectivités locales.

 Désormais elle compte 39 mesures, articulées autour de quatre axes (réduire les pressions, restaurer la biodiversité dégradée, mobiliser les acteurs, garantir les moyens d’atteindre ces ambitions), en lieu et place des 72 mesures présentées avec le premier volet présenté en mars 2022.

Il est prévu  de décliner cette stratégie nationale dans les territoires, sous le pilotage des préfets en synergie avec les Régions. Le budget alloué est 1 milliard d’euros (Md€) consacrés à la biodiversité en 2024, en cumulant le Fonds friches, le Plan eau, les crédits du Fonds restauration, auxquels s’ajoute une nouvelle enveloppe de 264 millions d’euros (M€).

« La révision du plan stratégique national, qui décline la politique agricole commune en France, n’est pas mentionnée alors que ce plan représente, toujours selon les inspections, 63 % des subventions dommageables à la biodiversité en France, soit 6,5 Md€ par an », pointe ainsi Véronique Andrieux, directrice du WWF. Elle complète : “On demande donc à ce que la SNB soit approuvée par le Premier ministre via un décret pour qu’elle puisse s’appliquer réellement à l’ensemble des départements ministériels ». « C’est tout le sens de la planification écologique ».

L’enjeu est celui de la traduction effective de ce document théorique alors que les stratégies précédentes n’ont pas réussi à enrayer l’érosion du vivant.

Pour en savoir plus :

[Dossier de presse] Pour une stratégie nationale biodiversité 2030 (juillet 2023) (PDF – 760.38 Ko)

Site internet de la convention sur la diversité biologique

Stratégie européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030

Stratégie Biodiversité 2030 1er volet pré-COP15 (PDF – 13.78 Mo)

La mode du tatouage à examiner en conscience

Contrairement aux aliments et même à certains cosmétiques, il n’existe que peu de règles  pour les encres appliquées sur la peau. Selon une étude menée par l’université d’Arizona, pratiquement toutes les marques d’encre de tatouage contiennent des produits chimiques distincts.

Lorsqu’on souhaite connaître exactement la composition de l’encre utilisée pour les tatouages, cela s’avère difficile  puisque les fabricants ne sont pas obligés de déclarer les ingrédients ou de mener des expériences avant de mettre le produit sur le marché. Ce que l’on sait c’est que la plupart des encres de tatouage utilisées en milieu professionnel contiennent :

  • un pigment,
  • un support ou un composant de base,
  • des sels métalliques,
  • des oxydes de fer ou des polymères comme composants.

D’autres éléments, comme le calcium, l’antimoine, le béryllium, le soufre ou l’arsenic, peuvent être utilisés pour fabriquer des pigments. Les encres de tatouage comprennent plus de 200 types différents de colorants et d’additifs, dont des métaux lourds, selon les recherches, mais pas suffisamment pour affecter les scanners IRM ou les détecteurs de métaux.

L’encre de tatouage est une substance qui pénètre dans le corps au niveau dermique, plus précisément, l’aiguille traverse la première couche de la peau appelée épiderme et se dépose dans le derme, où les capillaires l’absorbent. Les supports permettent de mélanger l’encre de manière plus homogène, sans agents pathogènes et sont plus faciles à appliquer. Lorsque l’alcool est utilisé comme base, il augmente la perméabilité de la peau, permettant à davantage de pigments de pénétrer dans le derme. Parmi les produits utilisés, on retrouve : alcool dérivé de l’éthyle, l’eau qui a été distillée, les alcools qui ont été dénaturés, le méthanol, l’alcool à friction, le propylène glycol qui n’est qu’un type de plastique mais aussi parfois de la glycérine.

En raison de ce qui précède, sa composition est de la plus haute importance, car l’entrée d’éléments nocifs pour le corps peut provoquer des effets secondaires tels que des allergies, des démangeaisons et d’autres affections extrêmement graves pouvant même conduire à des cancers.

La majeure partie des encres utilisées par les tatoueurs en France sont importées des États-Unis et d’Angleterre, prêtes à l’emploi. Ces encres sont souvent fabriquées à partir de pigments industriels. Mais quelques tatoueurs mélangent eux-mêmes leurs encres, et dans ce cas, connaître leur composition devient très difficile. Ils fixent les pigments avec des liants qui avec de la glycérine ou des résines synthétiques, ce qui n’a pas les mêmes répercussions sur le tatouage lui même ! (couleurs, brillance…) On trouve beaucoup d’oxydes de minerais dans les encres de tatouages et il est également fréquent de trouver des traces de métaux lourds, comme du cobalt, du plomb et du mercure. Les pigments d’encre peuvent également migrer de la peau vers différents organes, tels que les ganglions lymphatiques et même le foie.

Par ailleurs, le Haut Conseil à la Santé Publique a publié le 15 janvier 2021 un guide de bonnes pratiques, notamment sur les encres.

Les actes réalisés sur les mineurs nécessitent le consentement d’une personne titulaire de l’autorité parentale. Les personnes réalisant ces pratiques sur une personne mineure doivent être en mesure, pendant trois ans, de présenter la preuve de ce consentement

Le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion de l’eau

En pleine sécheresse et  crise climatique la Cour des comptes présente son rapport qui devrait tous nous alerter :  “ nos ressources en eau s’amenuisent et la situation ira en s’aggravant dans les décennies qui viennent” en soulignant la nécessaire réduction des prélèvements, l’inutilité des mégabassines en cas de sécheresse hivernale, la tarification progressive de l’eau, la recherche sur les eaux usées… C’est ce qu’il faut en retenir à l’heure où 68% des nappes phréatiques sont toujours sous les normales de saison. 

Chaque année, 32 milliards de m3 d’eau sont prélevés pour satisfaire les différents usages. La moitié, soit 16 milliards de m3, permet notamment le refroidissement des réacteurs nucléaires (cette eau est ensuite quasiment restituée). Viennent ensuite presque à égalité les prélèvements au profit de l’eau potable (5,3 milliards de m3) et de l’alimentation des canaux (5,4 milliards de m3), puis des usages agricoles (3 milliards de m3) et enfin des usages industriels (2,5 milliards de m3).

À noter que la majeure partie de ces prélèvements est réalisée sur les eaux de surfaces (82%). Cependant, les eaux souterraines ne sont pas épargnées. “11% des eaux souterraines font l’objet de prélèvements excessifs”, note le rapport. La Cour appelle même à un renforcement du contrôle des autorisations de prélèvement et estime que “le financement public d’infrastructures d’irrigation de terres agricoles devrait être conditionné à des engagements de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement”.

Enfin, les auteurs de ce rapport regrettent le manque de lisibilité dans la gouvernance de la gestion de l’eau. Jusqu’à aujourd’hui, la politique de l’eau a essentiellement consisté “à organiser sa répartition entre les différents usagers”. À plus petite échelle, le rapport préconise de mettre en œuvre une tarification progressive “partout où cela est possible pour inciter les gros consommateurs à modifier leur comportement”. En  exemple, cette tarification pourrait également s’appliquer aux prélèvements destinés à l’irrigation et aux industries raccordées au réseau d’eau potable. Ces prélèvements “ont plus que doublé en une décennie”.

Rappelons cet article qui ne devrait pas être oublier:“La protection de l’eau, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général », souligne l’article L. 210-1 du code de l’environnement.

Sans compter la réalité du changement climatique affecte d’ores et déjà les ressources en eau et que toutes les études prospectives laissent penser que la situation ira en s’aggravant. L’élévation des températures provoque une évapotranspiration plus importante que par le passé et un retour rapide de l’eau vers l’atmosphère au détriment des cours d’eau, des sols et des nappes, avec des étiages de plus en plus longs et sévères qui contraignent les autorités à prendre des mesures de plus en plus fréquentes de restriction des usages de l’eau comme nous les connaissons déjà.

Nous devons  donc devoir apprendre à réduire notre  consommation d’eau potable et à raisonner son usage. Pour la Cour des comptes, c’est “l’unique solution”. Elle est “la condition du retour à l’équilibre dans les zones en tension et de la restauration du bon état des masses d’eau”. Pourtant “elle n’est pas encore considérée comme une priorité. Or, “elle doit désormais devenir une politique de protection d’un bien commun essentiel”.

Le rapport : https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-07/20230717-gestion-quantitative-de-l-eau.pdf

 

Les températures s’affolent partout dans hémisphère Nord

Depuis le début de l’été, l’hémisphère Nord, nous apporte déjà un cortège de phénomènes climatiques extrêmes et des températures inédites. Les experts s’inquiètent de l’entrée du climat mondial dans une phase encore plus dangereuse et inconnue, d’autant que cette année voit le retour du El Nino. De l’Europe à la Chine en passant par les États-Unis, les températures ne cessent de s’envoler pour atteindre des valeurs jusqu’alors inégalées.

De plus nos régions sont sous l’effet d’un dôme de chaleur : un phénomène météorologique lié à la présence d’un anticyclone de blocage qui persiste à un même endroit, provoquant la stagnation des masses d’air chaud. Cette zone de haute pression favorise également la descente de l’air, qui, sous l’effet de la compression, réchauffe encore l’atmosphère. «Sous ce dôme il y a une haute pression persistante qui entraîne plusieurs conséquences météorologiques».En premier, «il supprime la formation de nuages», laissant le soleil dominer, ce qui entraîne une augmentation des températures.

Et cette vague de chaleur touche tout l’hémisphère Nord des États Unis , comme  le Vieux continent, de l’Espagne à la Grèce avec bien sur la France qui n’est pas épargnée et même à l’ouest de l’Irlande et au large de l’Angleterre qui connait  une température supérieure localement de 5 °C à 6 °C à ce qui est observé habituellement.

Sans compter les températures à la surface de l’océan Atlantique Nord qui ont commencé à dépasser de façon systématique la normale. En mai, le service européen de météorologie Copernicus a fait état de records, dans une zone allant de l’Irlande aux îles Canaries, en passant par le Royaume-Uni, le golfe de Gascogne et la péninsule Ibérique.

Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et la fréquence des vagues de chaleur, selon des experts. La chaleur est l’un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé l’OMM. Et d’ailleurs  le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon les agences européenne Copernicus et américaines NASA et NOAA.

La température des mers et des océans atteint des niveaux inquiétants : des anomalies de températures qui n’avaient jamais été constatées depuis le début des mesures, ont été enregistrées. Selon les données de l’OMM lAtlantique a atteint des températures records. (Ont été  enregistrés plus 1, 5 degré supplémentaires au dessus de la moyenne  de la température d’eau de surface). L’épisode pourrait avoir des conséquences sur la biodiversité.

Se protéger en cas de vagues de chaleur et de canicule :

L’aspartame passe officiellement en catégorie 2B

Après plusieurs décennies de controverses scientifiques, le Centre international de recherche sur le cancer a décidé,  de changer de classification de l’édulcorant présent dans bon nombre de produits alimentaires. Son pouvoir sucrant est « environ 200 fois supérieur à celui du sucre ».

L’aspartame, « faux sucre » présent dans des dizaines de produits consommés quotidiennement en France et particulièrement ceux désignés comme “allégés”( en calories) que l’on trouve facilement dans yaourts, céréales, confiseries mais aussi sodas, Coca Zéro et autres Pepsi Max, chewing-gums comme dans certains médicaments , sirops et pastilles et ce partout dans le monde, vient d’être classé ce vendredi  13 juillet « cancérogène possible » 2B (ou « peut-être cancérogène) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) .

Mais la dose maximale recommandée par jour ne change pas. Fixée dès 2013 par l’Agence européenne de sécurité des médicaments, « la dose journalière admissible » est de 40 mg par kilogramme de poids corporel. Concrètement, cela donne 3 200 mg d’aspartame par jour pour quelqu’un pesant 80 kg.

Selon trois études analysées par l’Agence internationale de la recherche sur le cancer (CIRC), qui fait partie de l’OMS, des effets ‘dommageables’ comme des cancers du foie ont été identifiés chez l’être humain ou chez l’animal. Mais « davantage de recherches devront être menées », a précisé l’OMS.

Selon les données analysées par les 25 experts rassemblés par le Circ, il est possible que l’absorption d’aspartame soit en effet associée à un sur-risque d’hépatocarcinome, mais avec un niveau de preuve encore assez faible.

https://www.who.int/fr/news/item/14-07-2023-aspartame-hazard-and-risk-assessment-results-released