Tous les articles par Jacqueline Collard

La santé mentale « grande cause » de l’année 2025 a annoncé le premier ministre

Déjà en Juin avait été annoncée comme priorité la santé mentale des jeunes, donc rien de nouveau si ce n’est qu’entre précarité et incertitude de l’avenir, la jeunesse reste fragile.

Santé publique France avait alerté et publié  l’an dernier déjà  les résultats sur la santé mentale de l’enquête nationale en collèges et en lycées chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS), menée par l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en partenariat avec l’Education nationale. Les données, recueillies en 2022 auprès de 9 337 élèves du secondaire, montrent des résultats contrastés. Si la grande majorité des élèves interrogés expriment une satisfaction vis-à-vis de leur vie actuelle et se perçoivent en bonne santé, seule la moitié présentent un bon niveau de bien-être mental. On observe une part non négligeable de jeunes présentant un risque de dépression et déclarant un sentiment de solitude, des plaintes psychologiques et/ou somatiques ou des pensées suicidaires.

Cette enquête mettait en évidence que plus de la moitié des jeunes interrogés (51% des collégiens et 58% des lycéens) présentent des plaintes psychologiques ou somatiques récurrentes (c’est-à-dire au moins 2 plaintes plus d’une fois par semaine durant les six derniers mois). Les plaintes les plus fréquemment rapportées sont la difficulté à s’endormir, la nervosité, l’irritabilité et le mal de dos.

Les comportements suicidaires ont également été mesurés, mais uniquement parmi les lycéens. Un quart d’entre eux (24%) a déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Les filles sont nettement plus concernées que les garçons (31% vs 17%), et ce quelle que soit la classe. Environ un lycéen sur dix a déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie.

Pour conclure, l’étude montre que les collégiens et les lycéens ont connu une nette dégradation de leur santé mentale entre 2018 et 2022. Cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart garçons-filles déjà observé auparavant.

Soutenu par Santé publique France et destiné aux jeunes de 12 à 25 ans, le Fil Santé Jeunes propose une ligne d’écoute (0 800 235 236) accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h (service et appel anonyme et gratuit)

La santé mentale et le bien-être des collégiens et lycéens en France hexagonale – Résultats de l’enquête EnCLASS 2022

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Des leds dans les jouets d’enfants : L’ANSES alerte

L’Anses alerte dans un communiqué du 1er octobre : « Peluches, poupées, tablettes à dessiner, camions, toupies, jeux de société lumineux… certains jouets pour enfants contiennent des LED », or « Celles-ci émettent de la lumière bleue qui peut présenter différents effets toxiques pour la rétine (notamment augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge) et perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil, en cas d’exposition le soir et la nuit. »

Le communiqué ajoute : Afin de garantir la sécurité et la santé des utilisateurs, une directive européenne sur les jouets fixe des exigences essentielles pour leur mise sur le marché.:pour les jouets lumineux, une annexe (nommée NF EN IEC 62115), actualisée en 2020, propose un protocole de vérification censé garantir la protection des yeux des enfants. Et c’est cette mise à jour qui semble poser problème. En effet, après un examen approfondi, l’Anses conclut que ce nouveau protocole ne permet pas d’assurer une protection adéquate des enfants.

Pour étayer ses conclusions, l’agence a mené des tests sur un échantillon de 19 LED issues de jouets disponibles dans le commerce. Les résultats sont alarmants : la version 2020 de la norme s’avère moins protectrice que celle de 2005. Huit des jouets testés n’auraient pas pu être commercialisés selon l’ancienne norme, contre un seul avec la nouvelle version.

Quels sont les dangers de la lumière bleue ?

Dans des expertises publiées en 2010 et 2019, l’Anses avait décrit la dangerosité des lumières bleues émises par les LED et les effets sur la santé qu’elle peut engendrer. Une exposition répétée peut provoquer des dommages à la rétine, notamment augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). De plus, l’exposition à la lumière bleue le soir et la nuit peut perturber les rythmes biologiques, dont le sommeil. L’Anses rappelle ses recommandations générales contribuant à protéger les enfants des risques liés à l’exposition aux LED :

 

 

L’Anses recommande donc d’engager rapidement « une révision de la section ‘sécurité oculaire’ de la version 2020 de la norme NF EN 62115 ».  Dans l’attente de cette révision, elle demande « la suspension de cette partie de la norme et de revenir provisoirement à la version de 2005 pour vérifier de la sécurité oculaire des jouets ».

5 ans après l’accident de Lubrizol, où en est -on ?

Jeudi 26 septembre 2019 :  date symbole d’un des plus grands accidents industriels avec pour les Rouennais, un immense panache de fumée noire au-dessus de leur tête en provenance de l’usine Lubrizol. Quelques jours plus tard, ils apprendront que l’incendie a aussi ravagé les entrepôts de la société mitoyenne, Normandie Logistique où le fabricant de lubrifiants stockait certains de ses containers et que ce sont finalement 9 500 tonnes et non pas 5 000 tonnes de produits potentiellement dangereux qui ont brûlé.  Ainsi Il y a cinq ans, cette usine Seveso seuil haut de produits chimiques  était en partie détruite dans un incendie.

Un an plus tard une enquête mobilisant 17 laboratoires et plus de 100 experts  a été constituée dit projet COP HERL (COnséquences Potentielles pour l’Homme et l’Environnement, perception et RésiLience) dont les conclusions viennent d’être transmises. Après quatre ans d’études, l’université de Rouen publie les résultats de son travail mené sur les conséquences de l’incendie de Lubrizol. 30 molécules marqueurs de l’incendie ont été identifiées dans l’eau, les sols ou l’air. Le projet COP HERL invite l’Etat à les surveiller. (Vous trouverez en complément le lien avec le communiqué de presse).

« Parmi ces 30 molécules, 22 sont des substances irritantes, deux cancérogènes et mutagènes, trois sont des perturbateurs endocriniens et/ou reprotoxiques (toxiques pour les organes de reproduction) et trois sont toxiques pour les organismes aquatiques ». selon   Matthieu Fournier, coordinateur du projet COP HERL

Le rapport pointe dans les sédiments de la darse aux bois, le bassin situé à proximité de Lubrizol qui a récupéré toutes les eaux d’extinction du feu sans dilution, des concentrations importantes de cadmium, cuivre, plomb, zinc, HAP et PCB et des PFAS à des niveaux de concentration jamais enregistrés ailleurs.. 

De plus il met en évidence  une impréparation de la population et une méconnaissance de la conduite à tenir.Car qui aujourd’hui a une trousse de premiers secours chez lui ? Qui est capable de réagir à une coupe d’eau au-delà de 24 heures ? Qui sait et a le matériel pour calfeutrer son habitation ?

L’enquête judiciaire pour mise en danger d’autrui a été confiée au pôle santé publique du Tribunal de grande instance de Paris n’a toujours pas permis d’établir avec certitude dans quelles circonstances s’est déclaré le feu et d’où il est parti. Les associations parties civiles au dossier seront reçues mi-novembre par les juges chargés de l’instruction au tribunal judiciaire de Paris. Sur le fond, ils risquent d’être déçus : malgré la mise en examen de Lubrizol, notamment pour « mise en danger de la vie d’autrui », la perspective d’un grand procès s’éloigne à mesure que les années pLa population est demandeuse d’un accompagnement. Il faut former les habitants.Il faut capitaliser pour augmenter la culture du risque : ce qui est l’objet des communications des semaines à venir avec comme point d’orgue le 13 octobre

https://www.univ-rouen.fr/wp-content/uploads/2024/09/CP-UnivRouen-COPHERL2024.pdf

Une nouvelle campagne de distribution d’iode autour des centrales nucléaires

Nous relayons le communiqué de notre partenaire la Criirad :

Une nouvelle campagne de distribution d’iode stable dans un périmètre de 10 km autour des réacteurs nucléaires français a commencé le 15 septembre 20241. Le but affiché est d’informer et de doter les personnes vivant ou travaillant au plus proche de ces sites nucléaires de comprimés d’iode, afin qu’elles puissent protéger leur thyroïde en cas de rejets radioactifs. Si cette protection est indéniable et que l’anticipation est fondamentale, la CRIIRAD déplore toutefois la portée trop limitée de cette campagne.

La prise d’iode est particulièrement utile en cas d’alerte nucléaire.À la suite d’un accident nucléaire majeur, le préfet peut vous demander de prendre de l’iode stable en comprimé. Ce comprimé permet de vous protéger contre les dangers des iodes radioactifs. Le nombre de comprimés à prendre dépend de l’âge de la personne.

Comment savoir si je suis concerné par la campagne de distribution d’iode stable ?

Il vous suffit de renseigner votre adresse dans la rubrique « Connaître les risques près de chez moi » du site Géorisques, puis de cliquer sur « accéder aux informations détaillées ». Vous saurez alors s’il existe un risque nucléaire près de chez vous. Si vous êtes concerné, un bandeau Campagne iode 2024&2025 sera présent sur la page.

Depuis septembre 2024, via les pharmacies d’officine, une nouvelle campagne de distribution préventive de comprimés d’iode stable a lieu dans chaque commune située jusqu’à 10 kms autour de certains sites nucléaires. Cette campagne préventive, financée par les exploitants nucléaires, s’adresse aux particuliers, aux établissements recevant du public, aux entreprises et aux collectivités. Les personnes résidantes ou travaillant dans la zone des PPI des installations civiles suivantes : CEA de Cadarache, Institut Laue Langevin de Grenoble et les 18 CNPE d’EDF (limité au rayon des 10 kms) sont invitées à retirer leurs comprimés d’iode dans l’une des pharmacies d’officine partenaires.

Les campagnes de distribution d’iode stable ont été initiées en 1997 par les pouvoirs publics et sont organisées conjointement avec les exploitants nucléaires. Elles visent à informer et à fournir gratuitement des comprimés aux personnes qui vivent ou travaillent autour de certains sites nucléaires (les centrales de production d’électricité, les réacteurs de recherches et certains sites dévolus à la défense). Le périmètre de distribution est défini par les plans particuliers d’intervention (PPI2).
La précédente campagne de distribution d’iode stable s’est déroulée en 2019-2020. Elle a ciblé les personnes récemment incluses dans les PPI, après que leur périmètre a été élargi de 10 à 20 km3. La campagne menée en 2016 a ciblé les personnes situées dans un rayon de moins de 10 km. À chaque fois, les taux de retrait des comprimés d’iode sont restés bas

  • Actualité du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer du 15/09/2024 ↩︎
  • PPI : plan qui décrit l’organisation des secours mis en place par les pouvoirs publics, en cas d’accident dans un réacteur nucléaire susceptible d’avoir des conséquences pour la population. Le déclenchement et la coordination des moyens qui en découlent en fonction des circonstances sont placés sous l’autorité du Préfet. Source : lexique ASN ↩︎
  • « Une mise à disposition de comprimés d’iode a été organisée en 2019 pour les habitants des communes situées entre 10 et 20 km des centrales nucléaires. À partir de 2026, la mise en disposition se fera de manière continue. Les habitants non dotés pourront ainsi s’en procurer plus facilement. » Actu EDF Flamanville du 13/09/2024 ↩︎

Pour en savoir plus : https://www.criirad.org/25-09-2024-nouvelle-campagne-de-distribution-diode-un-interet-indeniable-une-portee-trop-limitee/?utm_source=brevo&utm_campaign=Communiqu%20envoi%20ADH%20%20Campagne%20iode&utm_medium=email

La Cour des comptes de l’Europe alerte sur des objectifs non atteints en vue de 2030

Les conclusions du rapport de la Cour des comptes européenne consacré à l’agriculture biologique, publié ce lundi 23 septembre, pointent la faiblesse et le manque d’efficacité de la stratégie de l’Europe en la matière. Ainsi l’objectif européen d’atteindre 25 % des terres agricoles des 27, cultivées en agriculture biologique d’ici à 2030 « semble hors de portée », estime l’institution.

Nous vous livrons le commentaire de Keit Pentus-Rosimannus, Membre de la Cour. «L’agriculture biologique dans l’UE : des lacunes et des incohérences compromettent le succès de la politique menée»

Ce rapport précise qu’en 2022 ce taux était de 10,5 % sur le territoire européen, soit 17 millions d’hectares. Une moyenne qui cache de fortes disparités, entre l’Autriche, en tête du tableau avec 25 % de sa surface agricole utile cultivée en bio, suivie de l’Estonie, de la Suède et du Portugal quand le ratio est de moins de 5 % pour les Pays-Bas, la Pologne, la Bulgarie, l’Irlande ainsi qu’à Malte. La France  n’est pas particulièrement bien placée en quinzième position avec un taux de 10,1 %.

Et pourtant il rappelle que l’agriculture biologique reste à ce jour la seule méthode de production agricole normalisée et réglementée au niveau de l’UE et qu’entre 2014 et 2022, 12 milliards d’euros ont été injectés pour le développement de cette agriculture qui s’affranchit des engrais et des pesticides de synthèse , et qui de surcroit contribue  à accroître la biodiversité, à réduire la pollution de l’eau, de l’air et des sols et à favoriser la résilience climatique:  ce qui dans le contexte actuel devrait être considéré comme prioritaire.

Il est souligné que la stratégie actuelle comporte des faiblesses importantes et qu’ il n’existe ni vision ni objectifs pour le secteur biologique au-delà de 2030.

Pour consulter le rapport spécial, les annexes et le communiqué de presse, disponibles dans 24 langues de l’UE : ici

Rapport en français : ici

https://www.europedirectpyrenees.eu/agriculture/rapport-cour-comptes-agriculture-biologique-ue-2024