Tous les articles par Jacqueline Collard

Comment limiter son temps d’écrans ? des conseils avisés

La question a été posée à un médecin addictologue, le Docteur Juliette Hazart (nutritionniste, spécialiste en santé publique , conférencière, elle diffuse les bienfaits de ces pratiques et collabore à des projets de recherche) : comment ne plus être accro aux écrans ?

Le signe clé de l’addiction, c’est la perte de contrôle : je voudrais diminuer ou arrêter mon usage des réseaux sociaux mais je n’y arrive pas malgré ma volonté. Oui, même si l’addiction aux réseaux sociaux n’est à l’heure actuelle pas officialisée en tant que maladie, elle fonctionne sur les mêmes mécanismes que l’addiction à des substances comme l’alcool, le tabac ou le cannabis.

Dans son  livre, le médecin addictologue Juliette Hazart nous explique comment : déterminer si votre enfant a besoin d’aide ou si son attrait pour les réseaux sociaux est normal pour sa génération, aborder le sujet avec lui en adoptant une posture bienveillante, l’aider à modifier ses habitudes pour favoriser un usage raisonnable et responsable des réseaux sociaux.

Elle nous livre ses 5 astuces pratiques pour réduire et contrôler notre temps d’écran.

1. Désactivez les notifications

2. Remplacez les écrans par d’autres sources de dopamine

3. Pratiquez l’usage conscient de votre téléphone

4. Prenez un temps de réflexion avant d’ouvrir une application

5. Installez des zones sans téléphone dans son chez soi

Face aux réseaux sociaux, nous sommes tous des adolescents. Que vous soyez parent, grand-parent, arrière-grand-parent, tante, oncle, enseignant, frère, sœur ou simplement curieux du sujet, cet ouvrage s’adresse à nous TOUS.

Publications :  Juliette Hazart – 2024  Mon ado est accro aux réseaux sociaux  De Boeck Supérieur

le Docteur Juliette Hazart est aujourd’hui spécialiste des addictions. Enseignante à l’université de Lorraine, elle vient de signer le livre « Mon ado est accro aux réseaux sociaux ».

Le Comité économique et social européen (CESE) appelle à des mesures urgentes

La destruction de la biodiversité exacerbe le changement climatique et les effets du changement climatique accélèrent la perte de biodiversité. C’est le constat de Peter Schmidt, président de la section “Agriculture, développement rural et environnement” du Comité économique et social européen, qui appelle à des mesures communes, en Europe.

Le changement climatique n’est pas seulement une crise environnementale, mais bien une crise de civilisation. De la sécheresse et des inondations à la destruction des habitats et à la perte d’espèces, ces crises s’alimentent mutuellement, formant un cercle vicieux.L’harmonisation des processus de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) et de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sera essentielle pour faire en sorte que les deux crises soient traitées de concert.

Déjà lors de la COP 29 Climat à Bakou, l’importance du financement de la lutte contre le changement climatique a été réaffirmée. Un accord visant à lever 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 a été conclu, mais il est loin d’atteindre les 1,3 milliard de dollars dont les pays en développement ont besoin pour affronter efficacement les crises du climat et de la biodiversité.

Et pour la COP 16 Biodiversité qui s’est déroulé en Décembre en Colombie a pris un tournant décisif a été pris en plaçant la biodiversité au même niveau d’urgence que le changement climatique. Ce dernier a, pendant trop longtemps, dominé les priorités mondiales, tandis que la biodiversité, fondement de toute vie, était reléguée au second plan.

Rien qu’en Europe, les Etats membres consacrent chaque année entre 34 et 48 milliards d’euros de subventions de l’UE à des activités qui nuisent à la biodiversité et, par conséquent, au climat. Si ces fonds publics étaient réorientés vers des pratiques durables et des solutions fondées sur la nature, le déficit de financement pourrait être comblé plus facilement. Ces enjeux biodiversité et climat représentent les enjeux décisifs de notre époque, qui sont liés et de plus en plus urgents à coordonner au niveau mondial. Cependant nous constatons avec amertume qu’en France  la déclinaison climat a disparu des attributions du nouveau gouvernement aussi restons vigilants et exigeants.

Et devant les catastrophes qui se multiplient, on ne peut rester insensibles sur les conséquences en terme d’urgence climatique comme des conséquences environnementales et sociales  que connaissent en  ces dernier jours de 2024 les populations victimes  du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte, comme aux inondations à Valence (Espagne), pour ne parler que ces dernières.

Il est temps d’agir et d’agir ensemble.”

https://www.eesc.europa.eu/fr/sections-other-bodies/sections-commission/agriculture-rural-development-and-environment-nat

https://www.touteleurope.eu/environnement/climat-et-biodiversite-nous-ne-pouvons-plus-traiter-ces-crises-separement/

 

La réforme des redevances eau entre en vigueur au 1er janvier 2025

C’est la loi de finance pour 2024, qui a  déclenché une  refonte des réglements des Agences de l’eau pour  rééquilibrer la charge qui pèse sur les différents contributeurs et renforcer le principe pollueur/préleveur-payeur, dans le domaine de l’eau.

Au 1er janvier 2025, trois nouvelles redevances vont faire leur apparition sur la facture d’eau des abonnés, d’autres vont disparaître ou évoluer. Ceci pour renforcer le principe du pollueur payeur et équilibrer les contributions des redevables. 

Vont donc disparaitre  les redevances « pollution domestique » et « modernisation des réseaux de collecte »  alors que 3  nouvelles redevances sont créées : une redevance sur la consommation d’eau potable, par l’intermédiaire de la facture d’eau, sans plafonnement sur l’ensemble des volumes facturés (exception faite des volumes facturés liés à l’élevage sous réserve d’un comptage spécifique) ; et deux redevances pour les performance dues par les collectivités gestionnaires : performance des réseaux d’eau potable et performance des systèmes d’assainissement collectif.

Les factures d’eau émises à compter de cette date devront comporter les tarifs des nouvelles redevances, peu importe la période de consommation. Les redevances de pollution domestique et pour modernisation des réseaux de collecte n’existeront plus après le 1er janvier 2025.

Tout comprendre de la réforme des redevances | Les agences de l’eau (lesagencesdeleau.fr)

Publication du décret n°2024-787 du 9 juillet 2024 portant modifications des dispositions relatives aux redevances des agences de l’eau:   https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2024/7/10/TREL2418529A/jo/texte   JORF n°0168 du 16 juillet 2024

Ce décret est accompagné de plusieurs arrêtés. Trois ont d’ores et déjà été publiés (au JO des 7, 9 et 10 juillet) et le dernier en date) est paru le 16 juillet 2024

L’ECHA s’inquiète des retardateurs bromés après les retardateurs fluorés

Après les nombreuses alertes menées sur les retardateurs de flammes pour beaucoup des perfluorés ( PFAS) l’agence européenne alerte sur des composés chimiques voisins: les perbromés PBFR).utilisés principalement comme additifs ignifuges bromés  pour les non-polymères (ABFR)

Les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont des mélanges de produits chimiques produits par l’homme et ajoutés à des produits variés, notamment pour une utilisation industrielle, afin de les rendre moins inflammables. Ils sont couramment utilisés dans les plastiques, les textiles et les équipements électriques/électroniques.

Il existe cinq catégories principales de RFB, dont la liste figure ci-dessous, avec leurs usages les plus courants :

  • Hexabromocyclododécane (HBCDD) – isolation thermique dans l’industrie du bâtiment;
  • Polybromodiphényléthers (PBDE) – plastiques, textiles, moulages électroniques, circuits;(1)
  • Tétrabromobisphénol A (TBBPA) et autres phénols – cartes de circuits imprimés, thermoplastiques (principalement dans les téléviseurs);
  • Polybromobiphényles (PBB) – appareils ménagers, textiles, mousses plastiques
    Autres retardateurs de flamme bromés.

Ainsi c’est par une enquête publiée (sur 60 ABFR présents sur le marché de l’UE )le 18 décembre 2024, que l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) relève que l’utilisation d’additifs ignifuges bromés aromatiques non-polymères pollue l’environnement en raison de leur persistance, de leur bioaccumulation et de leur toxicité, comme cela avait déjà été souligné pour leurs voisins les PFAS.

Les produits traités aux RFB, en cours d’utilisation ou sous forme de déchets, s’infiltrent dans l’environnement et contaminent l’air, le sol et l’eau. Ces contaminants peuvent ensuite s’introduire dans la chaîne alimentaire où l’on peut les retrouver  principalement dans des aliments d’origine animale, tel que le poisson, la viande, le lait et les produits dérivés. Les graisses animales ont tendance à accumuler ces composés, ce qui peut entraîner une exposition humaine par le biais de la consommation alimentaire.

Les experts de l’EFSA (2) évaluent actuellement les risques posés par chaque classe de RFB individuelle présente dans les aliments,et les résultats seront connus en 2025.

(1) En raison de leur structure chimique et de leur faible dégradabilité, les PBDE sont persistants dans l’environnement, cela les classe dans la catégories des POPs : Polluants Organiques Persistants

(2)L’EFSA a publié en janvier2024 un avis scientifique mis à jour sur les polybromodiphényléthers (PBDE) dans les aliments  

et en octobre 2024 un avis scientifique sur les risques pour la santé humaine liés aux phénols bromés et à leurs dérivés.

Un livre qui inspire : « Sortir des labos pour défendre le vivant »

La chercheuse Élodie Vercken écologue et directrice de recherche à l’InRAE est l’une des autrices du livre qui appelle ses  confrères et consœurs, à s’engager plus massivement, en promouvant la nécessité des  scientifiques  de  s’engager plus massivement pour mettre leurs savoirs au service de la lutte contre la catastrophe écologique et sociale. Elle montre la nécessité de s’investir afin de contrer les mouvements anti-sciences.e

Elle s’explique : »Prétendre que la science, dans ces circonstances, est neutre, c’est une façon d’éviter le débat, de ne pas questionner nos propres positionnements, le propre d’une démarche scientifique réflexive est aussi de savoir faire une analyse critique de ses résultats et de ses avancées » et elle ajoute  » Il est très important de revaloriser l’ensemble des savoirs, y compris les savoirs traditionnels.  »

D’ailleurs à l’automne 2024 des dizaines de scientifiques ont multiplié les interventions publiques à Montpellier pour réclamer une politique à la hauteur de la crise écologique, constatant que « nombre de recherches ont joué et continuent à jouer un rôle particulièrement néfaste dans la dégradation du vivant sur Terre ». Les institutions scientifiques devraient jouer un rôle de contre-pouvoir, en portant un message scientifique critique capable de contredire les pouvoirs dévastateurs en place.

On voit simultanément que beaucoup  de personnes qui ne se posaient pas de questions commencent à s’interroger,même si cela reste timide à grande échelle.