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Qu’attendre de la Cop 28 ?

Après une première semaine de COP déjà bien chargée, essentiellement axée sur les débat techniques, c’est désormais le moment des bilans.

Dès les premières heures de la conférence, fait rarissime, mais il a été complété d’un accord aussi express qu’inattendu sur le Fonds pertes et préjudices esquissé à la COP 27. Les besoins sont évalués à  580 milliards de dollars , or il est prévu que chaque année 726 millions de dollars soient attribués d’ici à 2030 pour faire face aux pires impacts du changement climatique, comme la montée des mers ou la désertification.

Le fonds pour l’adaptation, parent pauvre des financements climat, récolte, quant à lui, 133 millions de dollars, mais cet ajout survient après une diminution de 14 % entre 2020 et 2021. Un rapport des Nations unies estime que 387 milliards de dollars par an seraient en réalité à prévoir.

François Gemenne, coauteur du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et désormais professeur à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC). s’est exprimé ainsi « Les résultats engrangés jusqu’ici sont déjà nettement supérieurs à ceux de la COP 27 et de la COP 26 »

Par ailleurs, 124 pays se sont engagés à multiplier les énergies renouvelables par trois à l’horizon 2030 et à doubler le rythme annuel de progression de l’efficacité énergétique. Par ailleurs  la France a proposé à une vingtaine de pays de s’ engagés à tripler les capacités du nucléaire en 2050 et à flécher plus d’investissements vers cette filière .

Attendons la fin de cette rencontre pour en tirer les conclusions finales.

Un projet de solidarité alimentaire commence à faire parler de lui : la SSA

Le projet de Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) est en marche avec de premières expérimentations en cours, notamment à Montpellier, avec un essaimage un peu partout, comme à Grenoble depuis cette année. Plus qu’une utopie, la SSA offre un regard neuf sur le modèle alimentaire qui avance avec la volonté de changer les rapports de force entre industrie agroalimentaire et agroécologie au bénéfice de l’environnement et de la santé des utilisateurs.

Sur le même principe que la sécurité sociale à destination de notre santé, ce projet ambitieux voit le jour défendu par Ingénieurs sans frontières et le réseau Civam (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) : une Sécurité sociale pour changer, cette fois, de modèle d’alimentation et il serait bien temps à l’heure où les liens entre type d’alimentation et santé sont de plus renseignés.

Constatant les dégâts causés par une mauvaise alimentation toujours plus transformée, soit disant pour un accès à tous pas cher, l’agronome Mathieu Dalmais à l’origine de cette idée de SSA rapporte  « Il faut donc changer la politique de l’alimentation. Ce n’est pas le consommateur, dans ses choix, qui va changer la donne. C’est tout un système qu’il faut changer. » Il se fonde sur une première idée forte : « Augmenter la part du PIB dédiée à l’alimentation pour soutenir d’autres modèles, pour une nourriture de qualité. »  et  la deuxième « Pour maximiser ses marges, l’agro-industrie est obligée de surproduire. Une surproduction subventionnée puisque l’État la rachète à 60 % du coût de revient. C’est un prix minimum garanti au gaspillage. »

Il renchérit « L’aide alimentaire au service de l’agro-industrie est à l’opposé du droit à  l’alimentation. Elle isole. Il faut viser une sortie de cette aide avec le droit à l’alimentation. » en rajoutant  : La SSA se traduit par une carte permettant de manger et de produire mieux : « L’objectif est l’accès à une alimentation choisie et de qualité. Que le bio ne soit plus réservé à nourrir les plus conscientisés avec des moyens. ». Un modèle qui permettrait aux paysans français de produire sans s’intoxiquer et de fournir une alimentation de qualité : ne devrait-on pas  penser que ce serait important?

Ce qui conforte notre soutien à un changement de paradigme et surtout en raison de la volonté affichée de non gaspillage des denrées que la nature nous fournit : soyons cohérents.

Des compléments sur les risques majeurs dans nos secteurs Auvergne Rhône-Alpes

Alors qu’une campagne d’informations a été menée par la Préfecture de Région via la DREAL,  il semblerait qu’il y ait eu des défauts de distribution aussi nous vous proposons de prendre connaissance de ces documents qui auraient du vous arriver dans vos boites aux lettres.

Cette brochure a été déclinée en 16 versions correspondant aux différents « bassins d’information » correspondants aux risques industriels de chaque territoire,  vous pouvez ainsi vous approprier le document spécifique à votre secteur géographique.

https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/lbr2023-4pa4-web.pdf

C’était  dans ce cadre qu’était promue cette nouvelle campagne d’informations: L’accès des citoyens à l’information sur les risques naturels et technologiques auxquels ils sont exposés, ainsi que sur les mesures de sauvegarde qui les concernent, constituent un droit inscrit dans la loi (articles L.125-1 et suivants du code de l’environnement).

Vous pourrez rechercher sur cette carte le secteur géographique qui vous concerne pour en savoir plus sur les risques technologiques: informations qui auraient donc du vous parvenir si vous êtes dans un des 16 territoires concernés.

https://www.lesbonsreflexes.com/wp-content/uploads/2023/10/apora-carteregionale-chiffree-05-vector-2.svg

Michèle Rivasi, une grande dame de l’écologie politique nous a quittés

Ce mercredi 29 novembre nous venons d’apprendre le décès brutal à Bruxelles de Michèle Rivasi : nous venons de perdre une grande dame de l’engagement associatif et politique, une belle femme courageuse et travailleuse qui mérite toute notre admiration et notre respect.

Figure inspirante, stimulante et engagée, fondatrice d’associations comme la Criirad en 1986, au lendemain de Tchernobyl, le Criirem en 2005, Association Zones Blanches en 2014, toujours prête à défendre les principes de vérité qu’elle chérissait, Michèle Rivasi a consacré sa vie à la protection de la biodiversité et de notre santé, au combat pour la transparence de nos institutions dans l’intérêt des citoyens européens.

C’est avec la catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986 et la manière dont la désinformation s’est organisée au plus haut niveau de l’État en France qui l’ont amenée à porter fermement une parole scientifique contradictoire et indépendante dans les médias dès juin 1986. Ses interventions dans l’émission de Michel Polac « Droit de réponse » où elle a appelé à la création d’un laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité dans notre pays ont été déterminantes. C’est grâce aux dons reçus que le laboratoire de la CRIIRAD a été créé.

Élue députée de la Drôme en 1997, vice-présidente du conseil général de la Drôme, conseillère municipale à Valence, puis en tant que députée au Parlement européen en 2009, elle a travaillé sans relâche pour faire avancer les dossiers qui lui tenaient à cœur. Membre active d’EELV et des Verts/ALE, elle a laissé une empreinte indélébile sur de nombreux aspects de la législation européenne, par son travail acharné et sa pugnacité sans égale.

Nous devrons poursuivre les combats pour pérenniser son engagement et sa mémoire.
Pour ceux qui veulent connaitre son parcours hors du commun :

L’ECHA confirme la présence de produits toxiques en puériculture

La prématurité est la première cause de mortalité infantile dans le monde. A l’occasion de la dernière conférence sur la prématurité  l’ONU et l’UNICEF ont déclaré « Une urgence silencieuse dont l’ampleur et la gravité ont longtemps été sous-estimés et qui entrave les progrès en matière de santé et de survie de l’enfant. Des données montrent que les perturbateurs endocriniens sont une partie de l’explication, même s’ils n’expliquent pas tout.

Or à la demande de la Commission européenne une étude a été réalisé  par l’Agence des produits chimiques ( ECHA) qui a identifié la présence de produits chimiques dans des articles de puériculture.La Commission veut contribuer ainsi,  à l’élaboration d’une éventuelle restriction, pour protéger les enfants de ces substances. « Les enfants peuvent être exposés à ces substances dangereuses lors de leur utilisation, par exemple par contact cutané, oral ou olfactif, a noté l’Echa. Ils sont particulièrement vulnérables aux dommages causés par les substances chimiques en raison de leur petite taille, de leur physiologie et de leur organisme en développement. »

Le rapport précise ce que la proposition de restriction pourrait couvrir, les dérogations potentielles et les limites de concentrations recommandées ainsi que les échéances à fixer.

L’enquête de l’ECHA, s’appuie sur des informations provenant de 48 sources différentes, montre que des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) peuvent être présentes dans les produits de puériculture (articles). Les métaux comme le cobalt et le plomb, ainsi que les phtalates comme le DEHP, sont les substances CMR les plus courantes dans les articles de puériculture.

 Parmi les substances à potentiel d’exposition moyen ou élevé figurent par exemple le formaldéhyde, l’acétaldéhyde, des amides, l’acrylonitrile, le benzène, le phosphate de trixylyle, l’acide benzoïque, les borates, des retardateurs de flamme bromés (par exemple le tétrabromobisphénol A).

https://www.chemeurope.com/fr/news/1182003/l-enquete-de-l-echa-revele-la-presence-de-substances-chimiques-toxiques-dans-les-produits-de-puericulture.html