Tous les articles par Jacqueline Collard

Une étude Solagro sur nos habitudes de consommation

Une nouvelle étude de SOLAGRO *présenté par  Philippe Pointereau

La face cachée de nos consommations :

Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?

La France est exportatrice nette de 2,7 millions d’hectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux d’imports et d’exports. En effet, la France reste très dépendante de l’étranger.

Les produits que nous importons (soja, cacao, café, viandes, huile de palme, coton, fruits et légumes, bois…) nécessitent une surface de 14 millions d’hectares hors de nos frontières soit 25% de la surface de la France. Pour la plupart, ces productions génèrent de fortes pressions environnementales : déforestation, asséchement des nappes, usage massif de pesticides…

Pour éclairer la question sous un angle inédit, une étude menée par Solagro vient de paraître. Elle permet de dévoiler la partie immergée de l’iceberg, en donnant à voir « la face cachée de nos consommations ». Cette étude s’intéresse aux surfaces agricoles et forestières dont nous avons besoin, à l’autre bout de la planète, pour produire nos biens de consommation courante, alimentaires et non-alimentaires et elle présente les impacts induits de l’exploitation de ces surfaces.

Cette brochure illustrée décrit 7 des principaux produits d’importation et leurs conséquences.Elle présente les raisons pour lesquelles notre système n’est plus durable mais également, pour passer à l’action, décrit les leviers du scénario Afterres2050 qui peuvent être mobilisés pour réduire notre empreinte importée : sobriété, efficacité, relocalisation, substitution, équité.

En savoir plus : www.solagro.org

Afterres2050 – Scénario prospectif 

Une étude indique la pollution des lacs de haute montagne, par des molécules chimiques

Si l’océan tend à devenir une soupe de plastique, c’est surtout parce qu’il reçoit les déchets transportés par les rivières et les fleuves. Les eaux douces sont en effet très concernées par la pollution aux matières plastiques, que l’on retrouve aujourd’hui jusque dans les lacs de montagne., mais cette nouvelle étude montre d’autres molécules que l’on ne pouvait imaginer non plus sont fort présentes. Nichés en hauteur, les lacs de montagne semblent imperturbables. Ils sont pourtant loin d’être des sanctuaires épargnés par les effets délétères de l’activité humaine.

Des chercheurs de l’Université de Toulouse et du CNRS ont mis au jour une pollution de lacs pyrénéens, notamment en Béarn. Ils pointent des produits antiparasites pour animaux ainsi que des insecticides utilisés pour l’homme. La dégradation des écosystèmes favorise le développement des maladies chez les amphibiens, mais aussi la disparition d’espèces de plus en plus fréquentes.

Dans le cadre d’une étude publiée en mars, Dirk Schmeller et Adeline Loyau** ont recherché plus de 460 molécules. Ils ont pu confirmer la présence de 141 d’entre elles. « Cela a été un peu un choc pour nous, se souvient Adeline Loyau, contactée hier par « Sud Ouest ». Nous nous attendions à trouver des choses. Mais pas une telle quantité de molécules différentes dans des milieux qui sont censés être un peu reculés et préservés ».

« Nous pensons que la plupart des molécules sont transportées de plus basse altitude par les vents puis arrivent dans les lacs avec les pluies. Mais certaines quantités nous font penser qu’il y a également une pollution directe », développe Dirk Schmeller.

Ils soulignent notamment le rôle délétère de deux molécules : la diazinon et la perméthrine. Elles peuvent être présentes dans des antiparasitaires pour chiens ou le bétail. La perméthrine peut se trouver dans des répulsifs utilisés par l’humain. Ces produits se pulvérisent sur les vêtements, par exemple avant une balade en nature et par conséquent se disséminer dans l’air même en montagne.

**Dirk Schmeller et Adeline Loyau œuvrent au sein du Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement de Toulouse.

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0048969722015492?dgcid=author

Les coûts économiques de la destruction de la nature enfin évalués

La destruction de la nature coûte une fortune, au point de menacer la stabilité économique. Les impacts du changement climatique sont de plus en plus intégrés dans l’évaluation des risques économiques, mais c’est beaucoup moins le cas pour des menaces similaires issues de la destruction de la nature, selon ce rapport élaboré par des chercheurs et le réseau de banques centrales NGFS.

Ravi Menon, président du NGFS, NGFS (Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System) annonce clairement « La biodiversité est la base de la vie sur notre planète. Mais nous érodons celle-ci à un rythme qui nuit aux écosystèmes. Pourtant, ce sont eux qui nous fournissent nourriture, eau et air de qualité. Cette destruction nous coûte très cher et pourrait causer des risques importants pour la stabilité économique, financière et sociale » .

Un rapport très argumenté vient ainsi d’être publié auquel ont participé des chercheurs et des  banques centrales : un assemblage peu commun mais oh combien essentiel !

https://www.ngfs.net/sites/default/files/medias/documents/statement_on_nature_related_financial_risks_-_final.pdf

Anthony Fardet nous livre son dernier ouvrage : Bien manger est si simple

Anthony Fardet est de formation ingénieur en agro-alimentaire de l’AgroParisTech et docteur en Nutrition Humaine de l’Université d’Aix-Marseille , il est chercheur à l’INRAE  et nous donne  une  nouvelle approche nutritionnelle : Bien manger est si simple.

Dans une approche holistique, les aliments ne sont pas réduits à leurs constituants mais abordés globalement selon leur degré de transformation par l’industrie. Le degré de transformation des aliments était le chaînon manquant pour aboutir à des recommandations simples.

Alimentation et santé globale (qui inclut l’individu dans son environnement) sont en effet interconnectées, ce que nous avions conceptualisé comme la régle des 3  : pour « Vrai » (en rapport au degré de transformation des aliments), « Végétal » (ratio produits végétaux/animaux) et « Varié » (diversité alimentaire).

Bien manger est si simple édité en 2021, 256 pages. 19,90 euros – Editeur Thierry Souccar

7 avril Journée mondiale de la santé proposée par l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pose le sujet de la Journée mondiale de la santé organisée ce jeudi 7 avril 2022.

Quelles mesures d’urgence prendre pour préserver la santé des êtres humains et de la planète et pour susciter un mouvement visant à bâtir des sociétés axées sur le bien-être ? »

La crise climatique constitue aujourd’hui « la plus grande menace sanitaire à laquelle l’humanité est confrontée », déclare l’OMS. Ainsi, 13 millions de personnes dont 1,4 million en Europe perdent la vie chaque année « du fait de causes environnementales évitables ». l’OMS/Europe appelle chacun à se rassembler et à reconnaître l’importance de notre planète, pour notre santé et celle des générations à venir.

On estime que les activités humaines telles que la déforestation, le commerce et la consommation d’animaux sauvages, ainsi que les voyages internationaux ont conduit à l’émergence de la COVID-19 et facilité sa propagation à l’échelle mondiale. Maintenant ce constat posé, il devient nécessaire de revoir nos modes et choix de vie limitant ces processus de généralisation des incidences.

Cette Journée mondiale de la santé doit nous permettre de réfléchir à la manière d’instaurer des villes plus saines et des communautés en meilleure santé, avec davantage d’espaces verts et bleus qui favorisent les loisirs actifs, offrent des occasions de se détendre et promeuvent la santé mentale », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

Nous pouvons dans une très large mesure œuvrer à l’amélioration de nos environnements et de notre santé en agissant près de chez nous, et en mettant l’accent sur le rôle des niveaux locaux des pouvoirs publics. La Commission paneuropéenne de la santé et du développement durable a récemment recommandé l’adoption d’une politique axée sur l’approche « Une seule santé » qui reconnaît l’interdépendance entre santé humaine, animale et environnementale: ce que nous mettons en avant depuis des années en proposant de la prévention avec la santé environnementale.