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Aprés le bisphénol A c’est au tour du B d’être identifié perturbateur endocrinien

Utilisé dans certains pays hors Union européenne comme alternative au bisphénol A, substance dont le caractère perturbateur endocrinien est aujourd’hui largement reconnu, le bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à cette substance, voire légèrement plus prononcées. Suite à la mise en évidence de ces propriétés, l’Anses propose d’identifier le bisphénol B en tant que substance extrêmement préoccupante dans le Règlement européen REACH, à l’instar du bisphénol A.

Cette classification vise à éviter les utilisations industrielles de cette substance chimique sur le continent européen en remplacement du bisphénol A, et à obliger les importateurs d’articles de consommation à déclarer sa présence dès qu’il dépasse un seuil de 0.1% dans leur composition.

Dans le cadre de la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses a évalué le potentiel de perturbation endocrinienne du bisphénol B. Sur la base des données scientifiques disponibles, l’Anses a établi que cette substance remplit tous les critères de danger pour être définie en tant que perturbateur endocrinien selon la définition de l’OMS et les recommandations de 2013 de la Commission européenne, à savoir :

Le lien entre tumeurs cérébrales et pesticides reconnu

L’association Phyto victimes obtient une reconnaissance satisfaisante dans une procédure pour 2 agriculteurs décédés en 2020 : en effet le 23 février, les tumeurs cérébrales de ces deux agriculteurs ont été reconnues maladies professionnelles. Des données épidémiologiques ont montré un lien entre leur pathologie et leur forte exposition à certains pesticides.

C’est une avancée pour toutes les victimes. La décision judiciaire est un premier pas vers la reconnaissance officielle du lien entre l’exposition aux pesticides et l’apparition de tumeurs cérébrales. Pour aider les nombreuses victimes il est nécessaire d’ améliorer les connaissances de ces liens pour le monde médical et indiquer aux victimes de se rendre dans des centres de consultation en pathologie professionnelle, qui existent dans chaque région, pour les aider dans leur parcours sanitaire.

Phyto victimes a pour projet de créer une base de données nationale des victimes de pesticides pour créer un outil statistique, mais aussi un outil de veille sanitaire. Ils  incitent ainsi tous les professionnels à se faire recenser s’ils ont une pathologie spécifique et  sont exposés aux pesticides dans leur métier.

contact@phyto-victimes.fr

Serge Morand vient de publier : “L’homme, la faune sauvage et la peste”

Pour Serge Morand, biologiste et écologue, chercheur au CNRS et au Cirad, c’est l’homme et la façon dont il modifie l’environnement qui est en partie responsable de la crise sanitaire que nous traversons, comme le fait de produire  “notamment en Amazonie, des protéines végétales pour nourrir des animaux en Europe qui seront réexportés ailleurs”.

Il ajoute : « Voilà plus de vingt ans que, chercheur, écologue de la santé, je me bats pour que nous prenions conscience de former un tout avec la nature. Pour satisfaire nos marchés dévorateurs, ces pays (émergents) se sont eux aussi lancés dans une course destructrice au productivisme, à la déforestation, aux pesticides. Comme je le prédisais, les hommes ont fini par créer les conditions d’émergence d’une nouvelle peste : le coronavirus.

Et qui accusons-nous ? Les animaux sauvages ! La chauvesouris ! Le pangolin !  Mais qui a poussé la chauve-souris, réservoir de virus, à quitter sa forêt pour venir souiller nos productions agricoles et répandre la peste moderne ?

Nous. Il est temps d’en finir avec le massacre de la faune sauvage, et de renouer avec notre vraie nature. La préserver, c’est préserver notre humanité, et notre santé”.

Ce ne sont pas les chauves-souris ni les pangolins qui sont à l’origine du Covid-19. La faune sauvage est mise en danger par nos liens avec nos animaux selon le biologiste : “Il y a un dysfonctionnement entre la faune sauvage et l’homme, et aussi les animaux domestiques.” Un credo qu’il développe dans son livre “L’homme, la faune sauvage et la peste” publié récemment chez Fayard.

Prévention pour les professionnels qui utilisent le dioxyde de titane nanoparticulaire

17 000 tonnes de dioxyde de titane sont produites ou importées chaque année en France, sous forme nanoparticulaire sous l’abréviation de TiO2-NP : il est l’un des nanomatériaux les plus utilisés dans différents secteurs industriels comme l’alimentation, les cosmétiques  et même les médicaments etc…

Il constitue de ce fait une source d’exposition potentielle importante en milieu professionnel. C’est donc dans la continuité des travaux menés pour la population générale, que l’Anses recommande aujourd’hui des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) pour renforcer la prévention des risques pour les travailleurs.

Plusieurs caractéristiques physico-chimiques du TiO2-NP peuvent influencer sa toxicité : la taille, la forme, la présence ou non d’un revêtement de surface ou encore la cristallinité, ce qui en fait une substance très complexe. Les particularités du TiO2-Np sont aussi des propriétés d’absorption des rayonnements ultraviolets et photocatalytiques, propriétés permettant entre autre la décomposition chimique de certains polluants et c’est ainsi qu’ils sont utilisés par exemple dans les vitrages dits « autonettoyants ».

Les personnes exposées par voie respiratoire,peuvent engendrer une inflammation pulmonaire susceptible d’entraîner dans certains cas la cancérogénèse. Ainsi l’Anses préconise une valeur limite d’exposition professionnelle VLEP-8h de 0,80 microgramme par mètre cube. Le respect de cette valeur permet de prévenir l’inflammation pulmonaire, effet survenant aux concentrations d’exposition les plus faibles.

AVIS et RAPPORT de l’Anses à la proposition de valeurs limites d’exposition en milieu professionnel pour le dioxyde de titane sous forme nanométrique

Le ciment des Alpes s’effondre

Les montagnes s’effondrent : ce qui provoque le dégel du permafrost, fait que le « ciment des Alpes disparait».

Le réchauffement climatique a de multiples conséquences. L’une d’entre-elles est la fonte des glaciers. Moins connue, mais tout aussi dramatique pour les sommets, la dégradation de ce qu’on appelle le permafrost qui est le liant des roches.

Ce permafrost, nous le connaissions  dans les régions polaires, et bien il est présent aussi  à haute altitude. Celui qui nous concerne, dans les Alpes, l’est bien souvent un héritage des dernières périodes glaciaires. Les terrains et les riches sont gelés depuis des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d’années, ce qui assurent leur cohésion.

Depuis trois décennies, les chercheurs notent  une accélération des mouvements de versants associés à une dégradation du permafrost. On assiste  ainsi à une multiplication des écroulements rocheux liés à la hausse des températures: encore des effets qui s’accroissent de façon significative, et sont encore des témoignages du changement climatique. L’été, les alpinistes sont plus que jamais, témoins de ces chutes de pans de rochers, rendant leur sport toujours plus dangereux.