Tous les articles par Jacqueline Collard

Notre société addicte à la mode, la réglementation est en route

Le 24 avril 2013, un immeuble abritant une usine textile s’effondrait au Bangladesh. C’est 1138 ouvrières et ouvriers qui avaient péri, des centaines d’autres avaient été blessés. Dans les décombres, des étiquettes de grandes marques avaient été retrouvées. Le drame marquera un tournant pour l’industrie de la mode, entre prise de conscience des consommateurs et développement d’alternatives au modèle de la fast fashion. Cela a été un véritable électrochoc pour la communauté internationale. D’un point de vue réglementaire, la situation a évolué. On a eu l’accord Bangladesh ou encore le devoir de vigilance, qui oblige les multinationales à prévenir les risques sociaux et environnementaux sur toute leur chaîne de valeur.

Il faut savoir que l’on fabrique 150 milliards de vêtements par an dans le monde pour à peine 1,5 milliard d’individus dans les pays du Nord qui en sont les plus fervents et ce sous l’impulsion du marketing et de la publicité. Et ce système-là a un coût environnemental très important.

Chaque jour, près d’un million de barils de pétrole sont transformés pour fabriquer des tissus synthétiques. On s’habille littéralement de pétrole, dans une période où la sobriété et en particulier par rapport aux matières premières est indispensable. Or le constat est flagrant puisque on jette nos habits à la même vitesse qu’on les achète. Il faut donc sortir de ce système.

En France a été adopté la loi AGEC (la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), interdisant la destruction de toutes les denrées non alimentaires, dont les vêtements. C’est une avancée considérable alors que les marques brûlaient jusqu’ici leurs invendus, même si on peut déplorer que cette loi soit limitée à la France.

À cet égard rappelons-nous une proposition nommée « méthode BISOU » ou comment éviter les achats-impulsion, en  se posant à ce propos cinq questions : est-ce que j’en ai Besoin, ce besoin est-il Immédiat, n’ai-je pas un vêtement Semblable dans mon armoire, d’Où vient ce produit et est-il vraiment Utile ?

22 avril, Journée mondiale de la Terre : chacun peut faire une action pour la planète

Cette journée a été crée en 1970 aux Etats-Unis.

La Journée mondiale de la Terre est l’occasion chaque année de sensibiliser les habitants de la planète aux problèmes qui l’affecte. Avec pour objectif d’installer chez chacune et chacun d’entre nous des réflexes simples visant à la protéger mieux, jour après jour.

 Cette année en France l’accent est mis sur

  • la déferlante des plastiques et la nécessaire réduction de leur utilisation: 8 millions de tonnes de plastiques rejoignent les océans par an soit l’équivalent d’un camion poubelle déchargé en mer chaque minute
  • l’importance de nos déchets soit 590kg: quantité de déchets produite par un Français chaque année, qu(il est urgent de restreindre
  • la diminution nécessaire du gaspillage alimentaire sachant qu’un tiers des aliments sont jetés inutilisés
  •  Ces 3 objectifs sont atteignables et donc chacun doit tout mettre en œuvre pour limiter les effets délétères qu’ils ont sur l’ensemble de notre planète Terre dont nous n’avons pas d’alternative !

Plus de détails sur le site ministériel :

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/politiques-publiques

Le cancer de la prostate inscrit au tableau du régime général et professionnel

Le tableau n°102, pour le régime général, « Cancer de la prostate provoqué par les pesticides », vient d’être publié au Journal Officiel ce mercredi 20 avril 2022.
La création dans ce tableau des maladies professionnelles concernant le cancer de la prostate est une avancée importante pour les travailleurs exposés aux pesticides au sein du régime général. Ce tableau n’aurait pu aboutir sans le travail important et nécessaire des membres de la CS4 (commission chargée de donner un avis sur les tableaux de maladie professionnelle pour le régime général) que nous remercions.

Il s’agit également du premier tableau « tous pesticides » reconnu au sein du régime agricole et du régime général. Cela montre également que les victimes des pesticides ne sont pas cantonnées uniquement aux exploitants et salariés agricoles, de nombreux professionnels sont exposés aux pesticides.

Si une personne ne remplit pas l’ensemble des conditions, une reconnaissance est tout de même possible.
C’est pour cela qu’il est important que votre dossier soit étudié en amont par l’association Phyto-Victimes, qui vient en aide et accompagne les professionnels exposés aux pesticides dans leurs démarches de reconnaissance en maladie professionnelle.
Nous invitons les travailleurs concernés à se manifester auprès de Phyto-Victimes par mail ou téléphone : servicevictimes@phyto-victimes.fr / 06.74.78.88.27


Une nouvelle stratégie pour les pôles et c’est plus qu’urgent !

Une feuille de route polaire axée sur le renouveau de la recherche scientifique a été rendue publique mardi . Elle est présentée alors que ces régions du monde, frappées de plein fouet par le changement climatique, font l’objet de convoitises. Reconnue dans le monde pour sa contribution à la recherche polaire, la France connaît « un décrochage dramatique depuis une vingtaine d’années », résume l’ambassadeur chargé des pôles et des enjeux maritimes, Olivier Poivre d’Arvor, qui a supervisé la Stratégie polaire de la France à horizon 2030, rendue publique en ce début avril .

Les pôles se dérèglent toujours plus rapidement sous l’effet du changement climatique causé par les activités humaines. Au nord, l’Arctique est propulsé dans un état radicalement différent de celui dans lequel il se trouvait il y a seulement quelques décennies, avec la neige et la glace qui laissent place à une végétation plus luxuriante et des vagues de chaleur plus fréquentes. Au sud, l’Antarctique risque de voir une partie de l’un de ses principaux glaciers se désintégrer d’ici cinq ans, accélérant la débâcle des glaces.

« Une station de recherche comme Concordia, qui se trouve en milieu hostile en Antarctique, meurt si on l’arrête, on ne peut pas la redémarrer, a relaté le scientifique, réjoui d’« obtenir enfin des moyens pour sa rénovation ».

Or pour la première fois depuis le début des relevés, en 1978, l’étendue de la glace qui flotte autour du continent blanc de l’Antarctique s’est réduite, alors qu’il semblait jusqu’à présent mieux résister au changement climatique que l’Arctique . Des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison ont été enregistrées en Mars dernier en Antarctique ,les températures oscillant d’habitude entre – 50 °C et – 55 °C à cette période de l’année. Elles ont atteint – 11,5 °C sur la base scientifique franco-italienne Concordia : ce qui est totalement inédit!

La recherche polaire doit en parallèle être rééquilibrée en direction du Grand Nord avec notamment la création d’un bureau logistique à Nuuk au Groenland, qui connaît des épisodes de fonte extrême à répétition ces derniers temps. Ainsi que le constate M. Poivre d’Arvor : « Le Groenland est devenu le balcon du désastre, nous allons y développer une nouvelle station et des programmes de recherche, y compris en sciences humaines avec les populations locales. »

« C’est la première fois qu’un pays présente une vision stratégique globale visant les deux pôles et qui s’accompagne d’engagements financiers programmés jusqu’en 2030 », soutient le diplomate Olivier Poivre d’Arvor. Celle-ci pourrait atteindre « 300 à 800 millions d’euros dans les huit prochaines années »

Une étude Solagro sur nos habitudes de consommation

Une nouvelle étude de SOLAGRO *présenté par  Philippe Pointereau

La face cachée de nos consommations :

Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?

La France est exportatrice nette de 2,7 millions d’hectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux d’imports et d’exports. En effet, la France reste très dépendante de l’étranger.

Les produits que nous importons (soja, cacao, café, viandes, huile de palme, coton, fruits et légumes, bois…) nécessitent une surface de 14 millions d’hectares hors de nos frontières soit 25% de la surface de la France. Pour la plupart, ces productions génèrent de fortes pressions environnementales : déforestation, asséchement des nappes, usage massif de pesticides…

Pour éclairer la question sous un angle inédit, une étude menée par Solagro vient de paraître. Elle permet de dévoiler la partie immergée de l’iceberg, en donnant à voir « la face cachée de nos consommations ». Cette étude s’intéresse aux surfaces agricoles et forestières dont nous avons besoin, à l’autre bout de la planète, pour produire nos biens de consommation courante, alimentaires et non-alimentaires et elle présente les impacts induits de l’exploitation de ces surfaces.

Cette brochure illustrée décrit 7 des principaux produits d’importation et leurs conséquences.Elle présente les raisons pour lesquelles notre système n’est plus durable mais également, pour passer à l’action, décrit les leviers du scénario Afterres2050 qui peuvent être mobilisés pour réduire notre empreinte importée : sobriété, efficacité, relocalisation, substitution, équité.

En savoir plus : www.solagro.org

Afterres2050 – Scénario prospectif