La quasi-totalité des hôpitaux manque de soignants : l’hôpital est en péril

Après la crise sanitaire que nous venons de vivre qui n’en voit d’ailleurs pas la fin, le constat  mené par la Fédération Hospitalière de France (FHF) est sans équivoque mais particulièrement inquiétant à l’orée de l’été, les hôpitaux et Ehpad sont confrontés à un niveau d’absentéisme record et peine à attirer de nouveaux personnels soignants.

Depuis des années le personnel soignants comme les représentants des usagers sonnaient l’alerte, qui, visiblement n’a pas été entendu des autorités, et la difficulté de recrutement n’en n’est que le témoignage, et même les solutions de réintégration ne sont toujours pas envisagées qui cependant ne résoudraient pas l’ensemble des problèmes structurels, fort nombreux et mis en évidence depuis des années.

L’enquête, conduite en avril et mai 2022 auprès de plus de 400 établissements publics de santé et médico-sociaux, regroupant en tout plus de 380 000 professionnels non médicaux, révèle que 80,3 % d’entre eux rencontrent en permanence des difficultés, 18,9 % de façon ponctuelle. Soit 99 % de l’ensemble des établissements (hôpitaux et Ehpad publics). Fermeture des urgences, pénurie de lits, de personnel, crise des vocations… Tous les voyants sont au rouge. Au point que de nombreux soignants redoutent une privatisation rampante de la santé. La Confédération des Praticiens des Hôpitaux (CPH) redoute un « risque de cataclysme sanitaire ».

C’est dans les hôpitaux, hors CHU, que la situation en matière de ressources humaines non médicales « s’est le plus fortement dégradée », avec notamment un doublement des postes d’infirmiers non pourvus (6,6 % en avril 2022 contre 3 % en 2019). La gériatrie reste de loin le secteur qui peine le plus à attirer du personnel, suivi par les blocs opératoires, la médecine (les services non spécialisés) puis la psychiatrie.

Sans surprise, les auteurs soulignent également que « la nuit semble être la période la plus complexe à organiser ».

Comme beaucoup d’hôpitaux le CHU de Grenoble , les hôpitaux publics et privés du territoire devront désormais fermés les services d’urgences la nuit hors urgences vitales et pédiatrie, l’accès ne sera possible qu’après accord du Samu via le 15.