L’océan atlantique est aussi le témoin des changements climatiques

Rappelons nous du film anticipateur avec comme  scénario  le Gulf Stream qui s’arrête dans le film Le jour d’après, sorti en 2004.

Or c’est ce qui est en train de se produire dans le silence médiatique, un courant majeur de l’océan Atlantique est déjà en train de ralentir, probablement en partie à cause du changement climatique causé par l’homme. Selon une étude publiée ce 6 juin dans la revue Nature Climate Change, les scientifiques ont découvert que si la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) s’effondrait complètement,et  aurait des répercussions jamais prévues auparavant. Elle transporte du carbone, des nutriments et de la chaleur, contribuant ainsi à alimenter les pêcheries et réguler le climat de l’Europe. Ce courant a ralenti de 15% depuis les années 1950.

Déjà l’ étude parue le 25 février dans Nature Geoscience indiquait que ces courants seraient en train de ralentir, ayant atteint leur plus bas niveau depuis au moins un millénaire.

Les océans ne sont pas des masses d’eau inertes. Ils sont brassés en permanence par des courants marins, qui lient les océans entre eux. Ce mouvement continu de grande échelle, appelée circulation thermohaline ou MOC (meridional overturning circulation), joue un rôle très important dans la régulation du système climatique. « L’océan transfère d’énormes quantités d’eau, de carbone et de chaleur de la surface vers les profondeurs, grâce à la circulation thermohaline. Elle joue donc vraiment le rôle de thermostat au niveau du climat mondial”

Une conséquence indiscutable du réchauffement climatique est la fonte des calottes polaires du Groenland et de l’Antarctique. Lorsque ces calottes fondent, elles déversent d’énormes quantités d’eau douce dans les océans, rendant l’eau plus flottante et réduisant la descente de l’eau dense aux hautes latitudes. Les différences de densité poussent l’eau. Lorsque la glace fond ou que les océans gèlent, la température et la salinité relatives de l’eau changent, et les courants en font de même.

Grâce à des recherches antérieures, nous savons déjà qu’en l’absence de l’AMOC, l’hémisphère nord et la majeure partie de l’océan Atlantique deviennent beaucoup plus froids et la glace de mer s’étend. Cette nouvelle étude le confirme et prévoit que certaines parties de l’Atlantique Nord et de l’Europe côtière connaîtront une baisse de température moyenne de plus de 15 degrés Celsius en l’espace de quelques décennies.

Et si ce n’était pas suffisant des études sur les effets du réchauffement climatique, mettraient en évidence qu’il y a une désoxygénation des océans, ainsi  les océans perdraient de leur capacité à transporter de l’oxygène dissous. Les chercheurs mettent également en avant le fait que les océans plus proches des pôles – le Pacifique ouest et nord et les océans du sud sont particulièrement vulnérables à la désoxygénation. Peut-être une conséquence du réchauffement accéléré de ces régions.

Nos émissions de CO2 font diminuer la teneur en oxygène dans les océans depuis déjà 50 ans maintenant. Et des chercheurs du Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel (Allemagne) annoncent que cela n’est pas près de changer. L’océan profond devrait ainsi perdre plus de 10 % de sa teneur en oxygène préindustrielle.Un effet que des chercheurs ont tenté de quantifier. Selon eux, d’ici 2080, ce ne sont pas moins de 70 % de nos océans qui pourraient manquer d’oxygène. Et pas mal de poissons avec eux…

Après avoir touché les couches superficielles de l’océan, la désoxygénation en cours du fait de nos émissions de CO2 devrait se poursuivre pendant des siècles dans les profondeurs. © C. Kersten, A. Oschlies, Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel