Tous les articles par Jacqueline Collard

Le Plan régional santé environnement régional (PRSE4) est lancé

Le 4 juillet dernier, la Préfecture de région, l’Agence régionale de santé et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) ont organisé pour la quatrième fois la Conférence Régionale Santé-Environnement de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce temps d’échanges et de partage avec la communauté régionale en santé-environnement s’est d’abord organisé autour du bilan du troisième Plan régional santé-environnement, ainsi que ses perspectives. Puis, afin d’initier la réflexion autour du futur PRSE 4, le concept « Une seule santé », au cœur du Plan national santé-environnement 4, a été introduit. Des spécialistes du sujet sont intervenus afin de définir et introduire le concept, mais aussi faciliter son appropriation et sa concrétisation par les acteurs de terrain.

Pour le Comité technique du PRSE3 Auvergne-Rhône-Alpes :

  • Préfecture de région : Alice NERON, chargée de mission « bassin, développement durable, environnement »
  • ARS : Bruno FABRES, responsable du Pôle santé-environnement régional
  • DREAL : Pauline ARAMA, cheffe de pôle déléguée, PRICAE

Pour rester informé sur le PRSE4, vous pouvez indiquer vos coordonnées à la fin du questionnaire suivant : https://fr.surveymonkey.com/r/CRSE_07_2022

De nouveaux records de chaleur cette année démontrent la nécessité d’anticipation

Depuis le mémorable été 1976, la France connaît des canicules de plus en plus intenses, 1983, 2003, 2006, 2015, 2018, 2020, précoces et fréquentes comme les vagues de chaleur de ces dernières  semaines après un premier pic de températures dés le début Mai comme à la mi-juin. Il s’agit de la 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 .

En 2003, pour n’avoir pas pris la mesure de la canicule, le ministre de la Santé Jean-François Mattei est remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy qui élabore un plan canicule . qui désormais permet aux collectivités de régir rapidement face à une population qui vieillissante demande des  précautions indispensables. La canicule met en évidence des dysfonctionnements dans les services de santé et l’isolement des personnes âgées, principales victimes de la chaleur.

Depuis 2015, tous les étés sont marqués par des « canicules conséquentes » avec pour résultat plusieurs milliers de « décès en excès », selon Santé publique France.

La multiplication, l’intensification et l’allongement des canicules constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique, (depuis longtemps démontré par les scientifiques) , aggravé par l’absence prolongée de pluie  qui est désastreuse pour l’agriculture et donc engage l’alimentation du plus grand nombre .

Dans l’immédiat reprenons les conseils de Santé publique France :

  • Buvez régulièrement de l’eau sans attendre d’avoir soif
  • Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps (au moins le visage et les avants bras) plusieurs fois par jour
  • Mangez en quantité suffisante et ne buvez pas d’alcool
  • Évitez de sortir aux heures les plus chaudes et passez plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée…)
  • Évitez les efforts physiques
  • Portez des vêtements amples, légers et de couleurs claires et si vous sortez, protégez-vous du soleil (lunettes, chapeau, crème solaire)
  • Même s’il fait 40 °C, on peut être au frais sans abuser de la climatisation, qui représente 10 % de la consommation électrique mondiale, ne serait-ce qu’en fermant les volets aux heures les plus chaudes

Les feux d’artifice entre traditions et environnement

Comme chaque année, la célébration de notre fête nationale sera l’occasion de faire la fête partout dans le pays. Et comme c’est la tradition, le ciel français s’illuminera de feux d’artifice tous plus éblouissants les uns que les autres. A la fois magiques et spectaculaires, des milliers de feux d’artifice ont lieu partout dans le monde chaque année. Mais les feux d’artifice sont-ils si anodins en termes environnementaux ?

 Depuis plusieurs années les associations de qualité de l’air (AASQA)ont examiné la réalité de ces moments festifs qu s’invitent dans les moins grandes communes comme dans les grands sites urbains jusqu’à envisager d’autres modes de spectacles.

Les couleurs des feux d’artifice sont créées à partir d’une poudre noire composée à 15% de charbon( servant de combustible), 10% de soufre, et à 75% de nitrate de potassium ( salpêtre ). D’autres composants chimiques sont ajoutés à cette poudre pour créer des couleurs : du chlorure de baryum pour le vert, du potassium pour le violet, du sodium pour le jaune, ou encore de l’aluminium pour les étincelles.Lorsque les feux d’artifice explosent, ils libèrent dans la troposphère (basse couches de l’atmosphère) dans l’air des gaz et des fumées qui contiennent des résidus de ces composants : des nitrates, sulfates ou du perchlorates par exemple, mais aussi des métaux et d’autres composés classés toxiques et/ou polluants ayant un impact sanitaire. Ces polluants peuvent être inhalés par le public et par les animaux et se retrouver dans l’environnement, notamment les cours d’eau ou dans les pièces d’eau.

Toutes les études démontrent que les feux d’artifice émettent des polluants, comme les PM10 notamment, sans omettre les particules plus fines (comme les PM2, 5), pouvant contribuer ponctuellement à des niveaux importants de pollution pendant les heures ou les jours suivants en fonction des conditions météorologiques. Lors de l’explosion pyrotechnique les très hautes températures dégagées permettent l’incandescence des particules d’oxydes métalliques qui donneront les couleurs ainsi que la détonation provoquée par la dilatation rapide de l’air. La combustion de la poudre noire entraîne elle un important dégagement de CO2. Un feu d’artifice de 30 minutes comme celui du 14 juillet avec 3 tonnes de poudre (1 kg de poudre noire utilisée pour un feu d’artifice projette dans l’atmosphère 480 grammes de CO2) projette ainsi dans l’atmosphère 1,5 tonne de CO2, l’équivalent d’un trajet de 12.500 km en voiture essence.

Dans les 2 heures suivant les spectacles, la concentration des particules fines peut s’élever jusqu’à 4 à 5 fois plus qu’habituellement. Les taux dépassent donc largement  les taux enregistrés lors des pics de pollution liés à la circulation automobile. La toxicité des émissions pyrotechniques dépend de la quantité de poudre utilisée, de la nature des polluants (oxydants, métaux), de la méthode et hauteur de lancement et enfin de la météo. Donc, un faisceau d’éléments impactant le niveau de concentration des particules dans l’air. qu’il est nécessaire de prendre en compte malgré l’effet magique de ces festivités. Pour toutes ces raisons, plusieurs communes et entreprises de pyrotechnie ont décidé d’innover vers des feux d’artifices plus vertueux.

C’est le cas de la  Ville de Lyon qui promet un spectacle écoresponsable : « les bombes utilisées sont principalement en papier et carton recyclé, 100% biodégradables. Elles sont étudiées pour ne pas générer de déchets ». Les retombées seront également diminuées et les substances chimiques, comme les métaux, sont remplacées contre des matériaux plus respectueux de la nature.

Éviter les risques apportés par les nitrates et nitrites via l’alimentation

Alors que l’heure est venue de penser à des sorties nature, l’Anses nous rappelle que nous devons poursuivre une mobilisation sur le choix de nos ingrédients alimentaires dont le jambon et les charcuteries en général font partis de nos habitudes pique nique.

 Pour ce faire, l’Anses a identifié plusieurs leviers, en particulier la réduction de l’utilisation d’additifs nitrités dans les charcuteries, (sachant qu’ils sont utilisés utilisés comme additifs alimentaires notamment dans la viande transformée, pour éviter l’augmentation de toxi-infections alimentaires, et parmi celles ci prévenir le développement de bactéries pathogènes à l’origine notamment du botulisme,). Au regard des connaissances actuelles de leurs effets sur la santé humaine, l’Anses préconise de réduire l’exposition de la population à certaines substances par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie Les nitrates et nitrites sont en effet présents  dans notre alimentation du fait :

  • de la présence naturelle des nitrates dans les sols (cycle de l’azote), dont la concentration peut être renforcée par des activités agricoles, et dans les ressources en eaux ;
  • de leur utilisation en tant qu’additifs alimentaires (E249, E250, E251, E252) pour leurs propriétés antimicrobiennes dans la charcuterie et les viandes transformées principalement ;
  • de leur accumulation dans les végétaux.

Environ deux tiers de l’exposition alimentaire aux nitrates provient de la consommation de produits végétaux, en particulier de légumes feuilles comme les épinards ou la laitue, et un quart est associé à l’eau de boisson. Moins de 4 % de l’exposition alimentaire aux nitrates est due à leur utilisation en tant qu’additifs alimentaires dans la charcuterie.

L’Anses a analysé les publications scientifiques en cancérologie parues depuis les travaux de référence de l’Efsa (2017) et du CIRC (2018). Elle confirme l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et/ou aux nitrates, qu’ils soient ingérés par la consommation de viande transformée, ou via la consommation d’eau de boisson. Plus l’exposition à ces composés est élevée, plus le risque de cancer colorectal l’est également dans la population. En 2015, le CIRC de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1). Elle favoriserait, entre autres, les cancers colorectaux qui tuent près de 18 000 personnes par an en France. Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables (catégorie 2A).

Alors que les limites d’expositions sont majoritairement respectées, les expositions sont néanmoins associées à la formation de composés augmentant la probabilité de cancers. C’est pourquoi l’Agence considère que l’ajout intentionnel des nitrites et des nitrates dans l’alimentation doit se faire dans une approche « aussi bas que raisonnablement possible ». Des leviers existent pour la mettre en œuvre.

L’ANSES conseille donc :

Consommer moins de 150 grammes de charcuterie par semaine

Pour limiter leur exposition aux nitrates et nitrites, l’Anses rappelle également aux consommateurs ..

  • avoir une alimentation variée et équilibrée, avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour d’origine différente.

Préconisation de l’ANSES à propos de fournitures scolaires

Alors que l’année scolaire est à peine terminée, la grande distribution emplit déjà ses rayons de produits scolaires, espérant certainement que les parents pensent déjà à la rentrée scolaire avant les départs en vacances.

Ces produits  utilisés au quotidien, en particulier par les enfants, avaient déjà fait l’objet de recherches sur leur composition,  c’est pourquoi  l’Agence de Sécurité sanitaire (ANSES) a décidé de réaliser un état des lieux des connaissances actuelles sur le sujet.

 Ainsi, fort des analyses antérieure,s les investigations de l’ANSES ont donc identifié de nombreuses substances préoccupantes, comme :

  • Des phtalates ;
  • les composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme, le toluène ;
  • des nitrosamines ;
  • le benzène ;
  • les métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium, le nickel ou le plomb ;
  • les perfluorés (PFAS),
  • les colorants ;
  • le bisphénol A ;
  • les isothiazolinones et autres conservateurs ;
  • les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
  • les substances parfumantes.
  • Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, les substances chimiques présentes dans les fournitures scolaires ou de bureau peuvent pour certaines d’entre elles entraîner des effets sur la santé. C’est le cas notamment pour les enfants qui ont tendance à mettre les objets à la bouche.

    Compte tenu de leur usage, certaines fournitures scolaires comme la peinture, les feutres ou les crayons de couleur sont considérées comme des jouets, ce qui conduit à l’interdiction pour leur fabrication de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Aussi, l’Agence appelle à appliquer à l’ensemble des fournitures scolaires la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE). Cette évolution réglementaire favorisera la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées dans les fournitures à l’heure actuelle, par exemple les substances parfumantes, les phtalates, certains métaux ou les HAP.

    AVIS de l’Anses relatif à une expertise hors évaluation des risques relatives à l’état des connaissances sur la présence ou l’émission de substances dangereuses dans des fournitures scolaires et de bureau et leur impact éventuel sur la santé (PDF)