Tous les articles par Jacqueline Collard

Le comité des usagers de l’eau de Grenoble communique sur la bonne qualité de l’eau distribuée

Lors du comité des usagers du service de l’eau de la métropole du 22 janvier 2025, la   question de la qualité de l’eau potable a été évoquée, suite aux informations très inquiétantes alertant sur la pollution massive des ressources en eau par les PFAS.

Le comité d’usagers de l’eau potable et de l’assainissement de la Métropole de Grenoble représente un collectif de 34 personnes.

Les membres ont interrogé le service qui surveille quotidiennement la qualité de l’eau potable délivrée dans les 49 communes de l’agglomération. Ce service de la régie est composé de 6 personnes.

Rappelons que 85 % de l’eau distribuée provient des champs captant de Rochefort (Drac) et de Jouchy-Pré Grivel (Romanche), qui est une eau non traitée, cas unique en France, grâce à la filtration très efficace de l’eau pompée dans les nappes phréatiques. Les 15 % restant sont des ressources de coteaux qui ne bénéficient pas de cette très bonne filtration naturelle et sont donc désinfectées au chlore et/ou aux UV, heureusement elles proviennent de bassin d’alimentation souvent quasi-exempts d’activité humaine polluante.

La conclusion de tous ces contrôles est que la qualité de l’eau potable distribuée est très bonne voire excellente pour l’eau provenant des grands champs captant.

Devant l’émergence de nouvelles molécules problématiques et le nécessaire besoin de suivi pour la préservation des ressources en eau, la Régie de l’Eau de Grenoble Alpes Métropole est en cours d’établissement d’une stratégie globale de suivi de la qualité des eaux brutes en vue de leur préservation. Elle poursuivra les échanges avec l’Etat et Arkema pour éliminer le risque lié aux rejets dans la Romanche (à court terme report du rejet plus à l’aval et poursuite de la diminution des rejets).

Pour s’informer sur les pollutions par les PFAS, voir par exemple ici.

https://metropoleparticipative.fr/41-le-comite-d-usagers-de-l-eau-et-de-l-assainissement.htm

Les perfluorés (PFAS) de plus en plus mis en avant face aux inquiétudes

Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) représentent une famille de plus 10 000 produits chimiques de synthèse employés dans l’industrie et les produits de consommation depuis la fin des années 1940, or jusqu’il y a peu ils n’étaient quasiment pas contrôlés. Leurs précieuses propriétés en ont fait des ingrédients de choix dans des milliers d’applications sans qu’il ait eu pendant longtemps en France pas plus qu’en Europe, une prise de conscience de leurs impacts sanitaires. Une myriade de produits de consommation contiennent des PFAS ou sont fabriqués à l’aide de ces substances.

C’est une enquête collaborative internationale de 2023 menée par Le Monde et seize médias partenaires qui ont  commencé à porter le problème sur la scène publique. Ils ont alors recensés plus de 20  entreprises qui en produisaient en Europe  et au moins 5 en France. Rejetés dans les eaux usées ou dispersés sur les sols, les PFAS polluent les nappes et les cours d’eau, et ainsi l’eau potable. Relâchés dans l’air, ils retombent sur les sols et la végétation alentour par l’intermédiaire des précipitations.

Leur nocivité vient de leur extrême persistance dans l’environnement, qui est leur principal point commun, et qui en fait une menace éternelle: c’est ainsi qu’on les dénomme pour beaucoup polluants éternels.Une fois émis, ils sont là pour des centaines et sans doute des milliers d’années. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer a respectivement classé le PFOA et le PFOS, deux PFAS historiques,  cancérogène certain pour l’homme ( 1) ou cancérogène possible ( 2B) pour le second. Néanmoins, la prise de conscience progresse et a abouti à quelques mesures. Ainsi, trois PFAS sont d’ores et déjà interdits ou restreints (avec des dérogations limitées à certaines applications) au niveau international : le PFOS en 2009, le PFOA en 2020 et le PFHxS en 2022 (3). Certains usages sont prohibés, à l’instar du PFOS dans le téflon des ustensiles de cuisine .

Une « restriction universelle » présentée le 7 février 2023 vise à interdire la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’Union européenne (UE), mais elle ne serait applicable qu’à partir de 2026.

C’est donc des mesures collectives et à grande échelle qui devraient être prises pour  éviter cet impact sur la contamination généralisée de notre environnement.

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pfas_6162942_4355770.html

L’enquête s’appuie sur plus de 14 000 documents inédits sur les « polluants éternels », issus notamment de 184 demandes d’accès à l’information, dont 66 effectuées et partagées par Corporate Europe Observatory. ( site : foreverpollution.eu)

21 janvier : lancement de l’année internationale de la préservation des glaciers, sous l’égide de l’ONU

Devant la rapidité de disparation des glaciers partout dans le Monde (300 000 glaciers sur Terre, en incluant les deux calottes glaciaires), s’impose une prise de conscience de l’importance de ceux-ci dans la préservation de la vie sur Terre. C’est une alarme pour sensibiliser et mettre des solutions sur la table dans un contexte d’inquiétudes internationales sur le partage de l’eau souvent d’origine glaciaire.

Les Alpes sont également la région du monde où les glaciers fondent le plus vite car l’intensité du réchauffement climatique est plus forte qu’ailleurs. Or il y a encore environ 700 glaciers, et depuis 1850 ils ont perdu près des deux tiers de leur surface initiale, soit environ 700 km2.

Ce sont non seulement les châteaux d’eau de nos territoires mais aussi des écosystèmes clés pour préserver le climat. Ils stockent l’eau en hiver pour empêcher les crues. En été, ils fondent et irriguent les bassins versants. Ils permettent d’avoir de l’eau toute l’année pour l’irrigation ou le refroidissement des centrales nucléaires.

Jean-Baptiste Bosson, glaciologue et chercheur au Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie (Asters), n’hésite pas à dire : « le futur de notre espèce dépend de notre capacité à limiter dès maintenant la fonte des glaciers ».

Les glaciers (qui recouvrent 10% de la surface continentale) comme les deux calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland jouent un rôle fondamental sur les conditions de vie sur terre.

En août, Jean-Baptiste Bosson a co-signé une étude parue dans la prestigieuse revue Nature, qui a permis de modéliser les conséquences de la fonte des glaciers dans les prochaines décennies. Très engagé, le scientifique reste convaincu que si le scénario catastrophe n’a jamais été aussi probable, il n’est pas pour autant une fatalité… Il est  essentiel que l’ensemble des décideurs et des acteurs économiques prennent conscience dès aujourd’hui du rôle des glaciers ! Ce sont les grands absents des conférences internationales sur la protection de la nature par exemple, ils ne sont jamais mentionnés dans les lois, et la gestion et protection de la nature les a longtemps délaissés.

Dans la revue Nature l’article « Nature Future emergence of new ecosystems caused by glacial retreat », publié le 16 août 2023. À lire sur : nature.com/articles/s41586-023-06302-2 .

La cour des comptes analyse la filière EPR nucléaire

La Cour des comptes a publié, le 14 janvier 2024, un rapport de suivi sur la filière EPR.

Après un premier travail très critique en 2020 sur la filière EPR, la Cour des comptes a publié, le 14 janvier 2024, un rapport de suivi intitulé : “La filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants”. Ce document se penche sur le programme EPR2, qui prévoit la construction de 6 à 14 réacteurs en France, tout en évaluant la situation des chantiers existants en France (Flamanville), en Chine, en Finlande et au Royaume-Uni. Il est naturel que la Cour des comptes s’intéresse à ce programme structurant pour le pays.

La Cour des comptes constate que les conditions de réussite du nouveau programme nucléaire français, qui prévoit la construction de trois paires d’EPR2, ne sont pas remplies. Dans un rapport intitulé «Filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants», publié le 14 janvier, les magistrats mettent en doute la «crédibilité» du programme EPR2. La principale raison de leur scepticisme réside dans l’incapacité d’EDF à respecter les coûts et les délais des programmes EPR au Royaume-Uni, mais aussi, déjà, sur le programme EPR2.

Le gouvernement avait  annoncé en février 2022 un programme de construction de trois paires de réacteurs EPR 2, éventuellement complétées ensuite par quatre autres paires, d’où l’intérêt d’en connaitre les couts et la possibilité de mise en œuvre effective : c’est l’intéret de ce rapport qui pointe de nombreuses incertitudes.

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-filiere-epr-une-dynamique-nouvelle-des-risques-persistants

Janvier 2025 – synthése du rapport :  https://www.ccomptes.fr/fr/documents/73276

Corinne Lalo nous propose un nouvel ouvrage : Les perturbateurs endocriniens : tout ce qu’on ne dit pas

Un nouveau livre de Corinne Lalo journaliste, grand reporter, spécialisée dans la santé nous est proposé sous le titre

« Les perturbateurs endocriniens : tout ce qu’on ne vous dit pas. Le grand désordre hormonal »  (éd. le Cherche Midi) .

Après son livre :« le grand désordre hormonal » qui déjà était prémonitoire où elle traitait  comment les toxiques hormonaux ont envahi la planète et comment s’en défendre. Certains fantasment sur un humain augmenté… Encore faudrait-il commencer par arrêter de le diminuer au point de menacer sa survie. Le principal danger ne vient pas des virus, mais des produits chimiques qui ont envahi notre environnement quotidien et dérèglent notre système hormonal : les perturbateurs endocriniens. En cinquante ans, les hommes ont perdu plus de la moitié de leurs spermatozoïdes et leur testostérone décline.

Son nouvel ouvrage a pour titre : « Pour tout savoir sur les perturbateurs endocriniens »

Produits cosmétiques et ménagers, médicaments, alimentation, pesticides, eau, air, ou encore ustensiles de cuisine : les perturbateurs endocriniens sont partout et dérèglent le fonctionnement de notre corps. Leurs méfaits sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont observés sur plusieurs générations et les maladies associées à ces substances, comme les cancers, progressent de façon alarmante. Et les effets de cette pollution générale s’observent aussi chez les animaux.

Autant de sujets qui perturbent la physiologie du vivant et qui méritent d’être connus !