Tous les articles par Jacqueline Collard

Ne serait-il pas nécessaire de se déconnecter et particulièrement pour les jeunes ?

Les activités qui peuvent être réalisées avec un simple smartphone sont nombreuses, à tel point qu’on peut passer des heures durant sur ces appareils connectés. Jusqu’à être incapable de les lâcher. Quels signes doivent alerter ?

Le baromètre 2021 de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) réalisé par Harris Interactive, indique « 8 Français sur 10 sont conscients de ne pas maîtriser leurs usages d’écrans sans pour autant être en mesure de changer de comportement. Accéder à internet de façon illimitée est devenue une norme dans les pays occidentaux.

Un usage problématique des écrans peut ainsi engendrer des troubles psychologiques et psychiques comme le repli sur soi, la perte de confiance en soi, la dépression, des troubles physiologiques comme la dégradation du sommeil, le surpoids (dû notamment à la sédentarité). Une addiction aux écrans peut aussi impacter la qualité de vie et nuire, plus spécifiquement pour les enfants, à leur bon développement cognitif.

Or plusieurs articles font acte que le monde connecté commence enfin à s’interroger  sur cette surutilisation frénétique .

Pour L’Unesco : un rapport de l’Unesco met en garde contre les effets néfastes des technologies numériques en classe et appelle à une régulation, et pointe des effets possibles sur l’apprentissage et le manque d’ encadrement suffisant pour une utilisation raisonnée. En clair, il ne suffit pas de distribuer des millions d’ordinateurs portables aux écoliers : sans accompagnement pédagogique, le matériel mis à disposition peut se transformer en objet de distraction, voire en outil de manipulation.

Rapport GEM 2023 : Les technologies dans l’éducation : qui est aux commandes?

La technologie offre une bouée de sauvetage éducative à des millions de personnes, mais en exclut bien d’autres.Le contenu en ligne s’est développé en l’absence de réglementation suffisante concernant le contrôle qualité ou la diversité.

En Suède : Devant la convergence des études montrant qu’ils freinent l’apprentissage, la Suède a décidé d’en revenir aux manuels scolaires. Fini les tablettes à l’école. Décision évidente. Car l’écran absorbe l’intelligence. Le philosophe Guillaume von der Weid alerte sur le caractère destructeur des écrans et appelle l’école à valoriser la patience, le dialogue et l’austérité du livre. Ainsi la ministre des Écoles lundi 15 mai 2023 Lotta Edholm, cible le recours trop important aux écrans qui serait directement lié à une baisse de niveau des élèves. Cette chute du niveau des élèves a été mise en exergue dans les rapports PISA PIRLS et ICILS, auprés desquels la France n’est pas la mieux placée.

En Chine , les autorités se sont montrées de plus en plus préoccupées par les taux de myopie et d’addiction à l’Internet chez les jeunes.En 2021, le gouvernement a imposé un couvre-feu aux joueurs de jeux vidéo de moins de 18 ans. La mise en place est prévue dés la rentrée de Septembre. En plus de cette coupure claire et nette d’internet dans le pays, la Chine va limiter l’usage d’internet en journée. Les moins de six ans n’auront le droit qu’à 40 minutes de connexion par jour. Une durée qui peut monter à deux heures pour les 16-17 ans. Ces nouvelles qui sont les plus strictes du monde doivent servir à limiter les addictions à internet et aux écrans.

Ne pas oublier l’ impact environnemental du tabac en plus de celui de la santé

L’empreinte environnementale de l’industrie du tabac ne se limite pas à la pollution générée par ses déchets, mégots en tête, (avec la cigarette classique),mais n’oublions pas celui de la cigarette électronique.Il faut  donc considérer l’ensemble du cycle de vie de cette cigarette, de son élaboration, culture comprise, fabrication,  jusqu’à son élimination sous forme déchets.

Un rapport très documenté publié en 2022  par l’OMS  montre que le tabac ne nuit pas seulement à la santé, mais « empoisonne notre planète », comme le souligne son titre.

La culture du tabac est à l’origine de 5 % de la déforestation mondiale, en plus du défrichage pour le faire pousser et sécher les feuilles en brûlant du bois les zones de production  dégradent les milieux , sans compter que la culture du tabac est très gourmande en engrais et en pesticides qui polluent les sols et contaminent les nappes phréatiques.. Un plant de tabac a besoin jusqu’à huit fois plus d’eau que la tomate ou la pomme de terre pour pousser. ainsi on considère qu’une cigarette nécessite 3,7 litres d’eau tout au long de son cycle de vie.

Et si nous abordons l’aspect mégots, lors d’opérations de nettoyage organisées sur les côtes du monde entier, les mégots sont le déchet le plus retrouvé. A la plage ou dans les rues, on estime que 4 500 milliards de mégots sont jetés par terre chaque année à l’échelle de la planète et terminent invariablement dans les cours d’eau et l’océan. En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public, pour un cout de 80 millions d’euros  selon le ministère de la transition écologique. Rien qu’à Paris  c’est environ 350 tonnes qui  sont ramassées tous les ans  ce qui correspond à 38 € par an et par habitant.

La cigarette électronique, elle, accroît comme tout objet électronique la pression sur les matières premières critiques, comme le lithium, le cobalt ou le cuivre.

Un rapport conjoint Ademe Arcep met l’accent sur les émissions aux GES en particulier quant à l’usage du numérique

Dans ce premier semestre l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des  communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) ont remis au gouvernement leur troisième et dernier rapport d’évaluation de l’empreinte environnementale du numérique.

Selon ce travail d’anticipation en 2050 l’explosion du volume des données, la multiplication des usages et la croissance du parc mèneraient vers une hausse de 45 % des émissions de gaz à effet de serre.

En effet, si le numérique contribue sous bien des aspects à la mise en œuvre de la transition écologique, son développement engendre également des impacts, qu’il est important de mieux connaître. L’étude montre que, sans action pour limiter la croissance de l’impact environnemental du numérique, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020, notamment du fait de l’essor des objets connectés, ainsi l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Elle identifie les leviers d’action à engager et amplifier dès aujourd’hui pour un développement des usages numériques plus sobre en carbone et en ressources.

Il en résulterait des augmentations, entre 2020 et 2030 :

Le 2 août le jour où nous avons épuisé les ressources de la terre

C’est le jour où l’humanité entre en situation de « dette écologique » à partir de ce jour 2 août et le restera pour cent cinquante et un jours, selon les calculs de l’organisation nord-américaine Global Footprint Network.

Chaque année cette ONG calcule, depuis 2006, comment nos modes de vie et de consommation nous mettent en crédit de la planète. Nous avons déjà consommé l’entièreté des ressources – viande, poisson, céréales, bois… – que la Terre est capable de régénérer en une année. Autrement dit, il faudrait 1,7 Terre en terme de surface pour répondre à notre consommation de ressources.

À noter que le Jour du dépassement de la Terre reste une estimation moyenne. La consommation de ressources n’est pas la même à l’échelle nationale, en fonction de la population, mais également de la richesse et de l’empreinte écologiques estimées par habitant.

Et la France ne fait pas  partie des bons élèves. Notre  jour du dépassement est intervenu le 22 mai comme l’année précédente ce qui veut dire  que si toute l’Humanité consommait comme des Français, il lui faudrait 2,9 planètes. Ce serait 5,1 si tous vivaient comme des Américains, 3,4 comme des Russes, 3 comme des Allemands, ou seulement 0,6 comme des Indiens.

Ainsi , cela reste problématique que,  le Qatar (par exemple connait son Jour national du dépassement le 10 février), le Luxembourg (14 février), le Canada ou les États-Unis (13 mars), l’Australie (23 mars) et la Russie (19 avril). Certains autres pays  montrent une consommation croissante de ressources, font légèrement mieux, comme la Chine (2 juin) ou le Brésil (12 août). Ceci montre les disparités qu’il y a quant aux diverses manières de consommer et d’agir des habitants de notre planète Terre.

Retenons que selon la Footprint Data Foundation et la Global Footprint Network, il faudrait 1,75 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale, dans l’état actuel de nos choix.

L’ étude XENAIR du centre Léon Bérard sur les conséquences de la pollution atmosphérique

XENAIR : une étude pour étudier 8 polluants atmosphériques

Le projet XENAIR, financé par la Fondation ARC, visait à étudier l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose, à 8 polluants atmosphériques : 

  • les polluants ayant des propriétés xénoestrogènes : dioxines, BaP,  PCB, cadmium
  • ainsi que des polluants auxquels les français sont exposés quotidiennement : les particules (PM10 et PM2.5), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3).
  • Les résultats de l’étude XENAIR suggèrent que la réduction des concentrations des polluants de l’air en France a le potentiel de contribuer à la prévention du cancer du sein.
  • Ainsi, en prenant comme référence les seuils de référence de l’Europe pour NO2 (de 40 µg/m3), 1 % des cancers du sein de la population XENAIR auraient pu être évités. En revanche, avec des niveaux d’exposition conformes aux recommandations de l’OMS de 2021, de 10 µg/m3 pour les NO2, près de 9 % des cancers du sein de la population XENAIR respectivement auraient été évités.
  • Une augmentation du risque de cancer du sein lors d’une exposition à 5 polluants dans la population XENAIR a été ainsi démontrée :

    1. Dioxyde d’azote (NO2) : une augmentation de 17,8 µg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 9 % du risque de cancer du sein
    2. Particule (PM10) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 8 %
    3. Particule (PM2.5) : une augmentation de 10 µg/m3 d’exposition est associée à augmentation à la limite de la significativité statistique d’environ 13 %
    4. Benzo[a]pyrène (BaP) : une augmentation de 1,42 ng/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 15 % du risque de cancer du sein
    5. Polychlorobiphényles (PCB153) : une augmentation de 55 pg/m3 d’exposition est associée à une augmentation statistiquement significative d’environ 19 % du risque de cancer du sein
    6. Il s’agit de la première étude analysant l’effet individuel de ces 8 polluants sur le risque de cancer du sein avec une estimation des expositions à une échelle fine et tenant compte de l’histoire résidentielle des sujets sur 22 ans. Le projet a profité d’une collaboration remarquable de différentes équipes spécialistes, le département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard (Unité INSERM 1296), Gustave Roussy (Unité INSERM 1018), l’Ecole Centrale de Lyon (Unité CNRS 5509), l’Université de Leicester (Royaume-Uni), l’INERIS et le centre Bordeaux Population Health (Unité INSERM 1219).
  • https://www.centreleonberard.fr/institution/actualites/xenair-des-liens-mis-en-evidence-entre-cancer-du-sein-et-exposition-des-polluants-atmospheriques