Tous les articles par redacteur

Procés de l’amiante en Italie: la sentence est tombée

Jusqu’au début des années 2000, l’amiante a été utilisée massivement, en particulier dans le secteur de la construction (amiante-ciment), en raison de sa résistance à la chaleur et au feu, avant son interdiction dans de nombreux pays, notamment européens. Le pic de production a été atteint dans la seconde moitié des années 1970, avec plus de 5 millions de tonnes annuelles. Selon un rapport de l’OMS datant de 2007, environ 125 millions de travailleurs sont toujours exposés à l’amiante sur leur lieu de travail et au moins 90.000 meurent chaque année de maladies liées à l’amiante.

Le verdict tant attendu dans le maxi-procès italien de l’amiante, qui a débuté en 2009, a été rendu ce jour 13 février à Turin. Sur le banc des accusés deux hommes, les anciens responsables de la société Eternit.

Mais ils ne seront malheureusement pas présents, face aux représentants des 6.000 parties civiles: les ouvriers des usines mais également les riverains contaminés par les poussières d’asbeste.

Le procès italien est le premier du genre au pénal. Pour les victimes de l’amiante qui demandent, comme par exemple en France, l’organisation de procès similaires, l’espoir qu’il puisse créer un précédent est immense.

Le tribunal a condamné à 16 ans de prison l’ex-propriétaire du groupe Eternit Stephan Schmidheiny, et Jean-Louis de Cartier de Marchienne, ex-administrateur d’Eternit Italie. Des proches de victimes ont éclaté en sanglots en entendant le jugement, lu dans un silence pesant alors que toute l’assistance était debout.

Le parquet avait requis 20 ans de prison contre les deux hommes, accusés d’homicide involontaire pour avoir provoqué une catastrophe sanitaire et environnementale permanente et enfreint la sécurité au travail.

Jean-Paul Teisssonnière, l’un des avocats des parties civiles attendait beaucoup de ce  verdict et avait prononcé ces paroles. «Avec ce procès, une nouvelle étape dans le droit de la sécurité au travail pourrait être franchie. Très souvent, le droit pénal du travail se borne à poursuivre les chefs d’établissement ayant des délégations de pouvoir, qui interdisent donc de remonter plus haut. Ici, la justice italienne est parvenue à toucher les dirigeants d’un groupe transnational. Il est clair qu’il s’agit d’un procès exemplaire.»

Quant au ministre de la santé italien, Renato Balduzzi, il a qualifié la sentence «d’historique aussi bien pour les aspects sociaux que pour ses aspects technico-juridiques», soulignant qu’elle «couronne une longue bataille qui a vu l’Etat aux côtés des victimes à tous les niveaux institutionnels».

Victime de pesticides un agriculteur voit ses troubles graves reconnus par la juridiction

 

De la part de l’association Générations futures qui se bat auprès des victimes des pesticides et tout particulièrement pour les agriculteurs

En 2004, Paul François, agriculteur en Charente, a été intoxiqué par des vapeurs de l’herbicide Lasso de Monsanto. Il fut rapidement pris de nausées et d’évanouissements, puis d’une multitude de troubles l’obligeant à interrompre son activité pendant près d’un an: bégaiement, vertiges, maux de tête, troubles musculaires. Ses troubles persistants ont été reconnus en maladie professionnelle en 2008 et Paul François est désormais considéré comme invalide à 50%.

Une procédure en responsabilité civile contre Monsanto.

Paul François a alors lancé une procédure en responsabilité civile contre Monsanto. L’audience a eu lieu le 12 décembre 2011, devant la 4è chambre civile du TGI de Lyon. Une décision du TGI de Lyon saluée par Générations Futures : Le TGI de Lyon a rendu sa décision dans cette affaire ce lundi 13 février. Monsanto est responsable du préjudice de Paul François suite à l’inhalation du produit Lasso”, peut-on lire dans le jugement du tribunal de grande instance de Lyon. En conséquence, le tribunal “condamne Monsanto à indemniser entièrement Paul François de son préjudice” qui sera évalué après une expertise médicale.

« Générations Futures salue cette décision courageuse du TGI de Lyon. La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes phytosanitaires savent dorénavant qu’elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités sur les pouvoirs publics ou l’utilisateur et que des comptes leurs sont demandés. », déclare François Veillerette, Porte Parole de Générations Futures.

« C’est une étape importante pour tous les agriculteurs et les autres victimes des pesticides qui voient enfin la responsabilité des firmes mise en cause dans les maladies douloureuses qui les touchent et leurs préjudices indemnisées », ajoute t’il.

Depuis 10 jours alerte pollution particulaire sur Rhône-Alpes

Froid : la pollution aux particules atteint un seuil d’alerte dans plusieurs villes: notre région fortement impactée

L’air de ma commune

UNE EXPOSITION DE COURTE DURÉE À RISQUE

Les particules fines sont les poussières émises principalement par les systèmes de chauffage et les transports, parfois aussi par l’industrie. L’air froid restant au sol, ces poussières ne sont pas évacuées et ont tendance à s’accumuler, principalement au-dessus des agglomérations.

Ces particules sont dix fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu mais peuvent entraîner des maladies graves. Si la qualité de l’air s’est globalement améliorée en France depuis dix ans, les particules fines, ces composés solides en suspension émis par la combustion, n’en demeurent pas moins préoccupantes pour la santé.

Les principaux secteurs responsables : la combustion de bois buches des habitations (30 %), la transformation d’énergie par l’industrie (30 %), l’agriculture avec l’utilisation d’engrais (20 %) et les transports du fait notamment de l’utilisation du diesel (15 %), selon les données du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Autant de sources d’aérosols, formés de dérivés carbonés, auxquels peuvent s’agréger d’autres particules comme des métaux lourds (mercure, plomb, etc.).

Le seuil d’alerte est le niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour l’ensemble de la population et qui justifie la mise en œuvre de mesures d’urgence contraignantes. Le ministère demande, “dans les régions concernées”, de “ne pas utiliser les cheminées à bois, sauf en cas de chauffage principal”, de “limiter l’usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules” et “de réduire les vitesses sur les voies rapides et autoroutes”.

Un seuil dit “d’information”, correspondant à une concentration de 50 microgrammes par mètre cube en PM10, est par ailleurs dépassé dans “les trois quarts des régions de la métropole”, a souligné le ministère. Des régions où une exposition de courte durée présente un risque pour la santé des personnes particulièrement sensibles.

Cette situation n’est pas exceptionnelle : la France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, au point d’être rappelée à l’ordre à plusieurs reprises par la Commission, qui la menace d’avoir à payer  des sanctions. “On est passé d’une pollution aiguë, avec de fortes concentrations, il y a trente ans, à une pollution plus faible mais chronique, donc tout aussi grave, aujourd’hui”, déplore Patrice Halimi, chirurgien-pédiatre et secrétaire général de l’Association santé environnement France.

Cycle de conférences du processus Négawatt

Dans le cadre du réchauffement climatique que nul ne peut nier dorénavant,  compte tenu que ces élévations de température vont nous imposer des changements de comportement qui auront des conséquences sur nos modes de chauffage, de transports, de type alimentaire nous avons proposer à des experts thermiciens de nous expliquer ce scénario  à l’horizon 2020 et 2050.

Ce changement climatique aura des  effets, tant sur la flore que sur la faune et par conséquent sur la santé humaine : c’est pourquoi nous préférons là encore adopter des mesures de prévention en fonction des connaissances actuelles et prédictives vues de façon scientifique et technique.

3 dates à retenir pour l’Isère, ces conférences étant faites à la Maison des associations de Grenoble:

le 25 janvier à 20h30 pour la présentation générale par Vincent Fristot

le 9 février à 19h30 pour la présentation dans le secteur du bâtiment individuel ou collectif et les modes de chauffage.

le 7 mars à 19h30 pour la présentation pour les transports, l’industrie et l’agriculture

Nous sommes en pourparlers pour faire profiter nos adhérents de conférences semblables sur Lyon et Valence .

Pour en savoir plus:  UNIVERSITÉ NÉGAWATT 2012

Dernière minute: on nous annonce la sortie du “Manifeste Négawatt“qui, à travers les 380 pages de textes et de graphiques qu’il contient,explique de manière aussi pédagogique que possible la méthode et les résultats de ce nouveau scénario. Il s’ouvre sur une description des enjeux et une analyse du contexte énergétique français et fournit un ensemble de mesures cohérentes pour une mise en œuvre opérationnelle. Il donne également des éléments concrets d’évaluation des conséquences économiques et sociales des choix proposés.

Il est accessible en ligne sur leur site: LE MANIFESTE NÉGAWATT

Notre alimentation contribue de façon importante au réchauffement climatique

  L’alimentation est l’un des facteurs clés du changement climatique :

Le système alimentaire industriel au niveau mondial est responsable de 44 à 57 % de l’ensemble des émissions de GES

La manière dont nous produisons notre nourriture et les étapes traversées avant d’arriver sur notre table sont responsables de près de la moitié de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Les engrais chimiques, l’équipement lourd et les autres technologies agricoles dépendant du pétrole y contribuent largement.

Mais l’impact de l’industrie alimentaire dans son ensemble est encore plus important : elle détruit les forêts et les savanes pour produire de l’alimentation animale, elle génère des déchets dangereux pour le climat à travers des excès d’emballage, de transformation, de réfrigération et de transport de la nourriture sur de longues distances, laissant malgré tout des millions d’affamés au passage.

Un nouveau système alimentaire pourrait être un élément essentiel des solutions au changement climatique. Partout dans le monde, des gens sont engagés dans des luttes pour défendre ou créer de nouveaux modèles de production ou de partage de la nourriture qui soient plus sains pour leur communauté et pour la planète. Si nous nous efforçons de restructurer l’agriculture et le système alimentaire global, en les articulant autour de la souveraineté alimentaire, de l’agriculture familiale, de l’agroécologie et des marchés locaux, nous pouvons réduire de moitié les émissions mondiales en quelques décennies. Nul besoin de marchés du carbone ou de remèdes technologiques. Ce dont nous avons besoin, c’est de politiques et de programmes adéquats qui permettent de laisser tomber le système alimentaire industriel actuel et de créer à sa place un système durable, équitable et véritablement productif.   

Il est parfaitement évident que nous ne pourrons pas sortir de la crise climatique sans transformer de toute urgence le système alimentaire mondial de fond en comble. Prenons le sol pour commencer. La nourriture prend sa source et finit dans le sol. Elle utilise le sol pour se développer et finit par retourner au sol où elle contribue à une nouvelle production : c’est le cycle même de la vie. Mais récemment les humains ont ignoré ce cycle de vie ; nous avons exploité le sol sans rien lui rendre en échange.

L’industrialisation de l’agriculture a débuté en Europe et en Amérique du Nord et s’est répétée plus tard par l’intermédiaire de la Révolution verte dans les autres régions du monde. Elle était fondée sur l’idée que la fertilité du sol pouvait être maintenue et améliorée en utilisant des engrais chimiques. L’importance de la matière organique pour le sol n’avait reçu que très peu d’attention.

De nombreux rapports scientifiques indiquent que les sols cultivés ont perdu entre 30 et 75 % de leur matière organique durant le vingtième siècle et que les sols des pâturages et des prairies en ont, de manière générale, perdu jusqu’à 50 %. Il ne fait aucun doute que ces pertes ont provoqué une sévère détérioration de la fertilité du sol et de sa productivité, et contribué en même temps à l’exacerbation des sécheresses et des inondations.

Si le monde décide sérieusement de mettre en œuvre ces  changements, il nous est tout à fait possible de réduire de moitié les émissions mondiales de GES en quelques dizaines d’années. Ce serait dans le même temps un grand pas vers la résolution des autres crises qui affectent notre planète, notamment la pauvreté et la faim. Ce ne sont pas les obstacles techniques qui entravent notre route : les savoir-faire et les compétences sont déjà entre les mains des paysans du monde et nous pouvons nous appuyer sur eux. Les obstacles sont politiques et c’est bien sur ce domaine que nous devons concentrer nos efforts.

GRAIN – Alimentation et changement climatique: le lien oublié

.