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Laurence Tubiana témoigne de son inquiétude à propos de la Convention climat

La coprésidente du comité de gouvernance de la convention citoyenne pour le climat s’inquiète de voir plusieurs propositions des « 150 », comme le moratoire sur la 5G et l’écotaxe sur le kérosène, balayées par l’exécutif. Laurence Tubiana s’inquiète de ces nombreux reculs, qui s’accumulent beaucoup trop selon elle.

Le chef d’État avait pourtant promis fin juin, dans les jardins de l’Elysée,  face aux 150 citoyens de la convention pour le climat réunis face à lui, qu’il s’engageait à reprendre 146des propositions.

 Et ce alors qu’un rapport publié, publié  ce 6 octobre le Haut Conseil pour le Climat (HCC) appelle le gouvernement à s’attaquer aux émissions carbone produites par nos importations et propose la création d’un « score carbone ». La présidente , la climatologue Corinne Le Quéré, rappelle que l’empreinte carbone française, si elle diminue, baisse peu, à un rythme largement insuffisant pour rester dans les clous de l’accord de Paris. La faute à la croissance continue des émissions de nos importations, dont il recommande au gouvernement de s’attaquer au plus vite.

L’empreinte carbone moyenne d’un Français – soit la quantité de gaz à effet de serre qu’il émet chaque année – est estimée à 11,5 tonnes de CO2. Or, pour limiter le réchauffement climatique à une hausse de + 1,5 degré, comme nous l’enjoint l’accord de Paris, cette empreinte carbone devra être réduite de 80 % en 2050. Soit approcher les 2 tonnes…Nous en sommes bien loin et que fait-on?

Le 22 août devient le jour du dépassement en 2020

Rappelons que ce jour correspond à la date où l’humanité a utilisé la quantité de ressources que la planète peut fournir, au delà nous vivons à crédit de celle ci.

Avec la crise sanitaire du coronavirus, le jour du dépassement de la Terre a reculé de trois semaines par rapport à 2019 (le 29 juillet), arrivant ainsi ce samedi 22 août en 2020. C’est l’ONG Global Footprint Network, qui chaque année calcule cette date.

Le calcul du jour du dépassement mondial est réalisé depuis le début des années 1970, aboutissant à une dette écologique cumulée « qui équivaut à 18 années terrestres », indique l’ONG. « En d’autres termes, il faudrait à la planète 18 ans de régénération pour inverser les dommages causés par la surexploitation des ressources naturelles, en supposant que cette surexploitation soit totalement réversible ».

La pandémie a notamment entraîné une forte baisse des émissions des gaz à effets de serre. Ces dernières devraient ainsi reculer de 8 % par rapport à l’an dernier, la plus grosse chute jamais observée dans l’histoire, selon l’Agence internationale de l’ Energie ( AIE). Les mesures sanitaires et le confinement ont notamment entraîné l’arrêt de nombreuses activités industrielles et une contraction du trafic aérien sans précédent (jusqu’à -98,3 % en mai par rapport à la même période de 2019). Le rapport de Global Footprint Network montre une réduction de 9,3 % de l’empreinte écologique mondiale par rapport à la même période l’année dernière. Les principaux moteurs étaient l’empreinte carbone (réduite de 14,5 % par rapport à 2019) et l’empreinte des produits forestiers (réduite de 8,4 % par rapport à 2019).

Cette brusque contraction risque cependant de ne pas être durable et il y a fort à parier que le Jour du Dépassement repasse en juillet en 2021. L’humanité utilise actuellement 60 % de ressources en plus que ce qui peut être renouvelé – ou autant que si nous vivions sur 1,6 Terre.