Depuis 10 jours alerte pollution particulaire sur Rhône-Alpes

Froid : la pollution aux particules atteint un seuil d’alerte dans plusieurs villes: notre région fortement impactée

L’air de ma commune

UNE EXPOSITION DE COURTE DURÉE À RISQUE

Les particules fines sont les poussières émises principalement par les systèmes de chauffage et les transports, parfois aussi par l’industrie. L’air froid restant au sol, ces poussières ne sont pas évacuées et ont tendance à s’accumuler, principalement au-dessus des agglomérations.

Ces particules sont dix fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu mais peuvent entraîner des maladies graves. Si la qualité de l’air s’est globalement améliorée en France depuis dix ans, les particules fines, ces composés solides en suspension émis par la combustion, n’en demeurent pas moins préoccupantes pour la santé.

Les principaux secteurs responsables : la combustion de bois buches des habitations (30 %), la transformation d’énergie par l’industrie (30 %), l’agriculture avec l’utilisation d’engrais (20 %) et les transports du fait notamment de l’utilisation du diesel (15 %), selon les données du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Autant de sources d’aérosols, formés de dérivés carbonés, auxquels peuvent s’agréger d’autres particules comme des métaux lourds (mercure, plomb, etc.).

Le seuil d’alerte est le niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour l’ensemble de la population et qui justifie la mise en œuvre de mesures d’urgence contraignantes. Le ministère demande, “dans les régions concernées”, de “ne pas utiliser les cheminées à bois, sauf en cas de chauffage principal”, de “limiter l’usage des véhicules automobiles, notamment les véhicules diesel non équipés de filtres à particules” et “de réduire les vitesses sur les voies rapides et autoroutes”.

Un seuil dit “d’information”, correspondant à une concentration de 50 microgrammes par mètre cube en PM10, est par ailleurs dépassé dans “les trois quarts des régions de la métropole”, a souligné le ministère. Des régions où une exposition de courte durée présente un risque pour la santé des personnes particulièrement sensibles.

Cette situation n’est pas exceptionnelle : la France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, au point d’être rappelée à l’ordre à plusieurs reprises par la Commission, qui la menace d’avoir à payer  des sanctions. “On est passé d’une pollution aiguë, avec de fortes concentrations, il y a trente ans, à une pollution plus faible mais chronique, donc tout aussi grave, aujourd’hui”, déplore Patrice Halimi, chirurgien-pédiatre et secrétaire général de l’Association santé environnement France.