Tous les articles par redacteur

L’Europe demande des pénalités à la France en matière de qualité de l’air

Bruxelles assigne la France en justice pour non-respect des valeurs limites

Publié le vendredi 20 mai 2011, par Anne Lenormand avec AFP

La Commission européenne a annoncé le 19 mai sa décision de poursuivre la France devant la Cour de justice de l’UE en raison de ses mauvais résultats en termes de pollution aux particules fines.

“La France n’a pas pris à ce jour de mesures efficaces pour remédier au problème des émissions excessives de ce type de particules dans plusieurs zones du pays”, a souligné l’exécutif européen dans un communiqué.

La directive 2008/50/CE concernant la qualité de l’air impose en effet aux gouvernements de limiter l’exposition de la population aux microparticules appelées PM10. La législation fixe des valeurs limites d’exposition concernant à la fois la concentration annuelle (40 µg/m²) et la concentration quotidienne (50 µg/m²). Cette dernière valeur ne doit pas être dépassée plus de 35 fois au cours d’une même année civile.
Depuis l’entrée en vigueur de la législation, en 2005, les valeurs limites applicables aux PM10 ne sont pas respectées dans seize zones de qualité de l’air en France. Les zones concernées sont Marseille, Toulon, Avignon, Paris, Valenciennes, Dunkerque, Lille, le territoire du Nord Pas-de-Calais, Grenoble, Montbéliard/Belfort, Lyon, le reste de la région Rhône-Alpes, la zone côtière urbanisée des Alpes-Maritimes, Bordeaux, la Réunion et Strasbourg. La France, qui s’est déjà vu adresser un avis motivé par la Commission lui demandant de prendre des mesures, avait demandé une prolongation de délai pour la réalisation des objectifs, mais la Commission estime que les conditions ne sont réunies que pour Strasbourg.

En France, la pollution de l’air cause la mort de 42 000 personnes chaque année.

En 2005, une évaluation sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans 25 pays de l’Union européenne a été réalisée dans le cadre du programme Cafe (Clean Air for Europe) de la Commission européenne. Cette enquête estimait qu’en France près de 42 000 décès par an étaient dus à la pollution de l’air par les particules PM2,5 – particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres – liées aux activités de l’homme.

Selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), en 2009, près de 6 millions de personnes ont été exposées à des dépassements de normes de particules dans l’air ambiant.

Pour améliorer la qualité de l’air, un plan Particules a été mis en place. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, il fixe un objectif ambitieux de réduction de 30 % des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres dans tous les secteurs d’ici à 2015. Toutefois, les efforts fournis pour réduire les polluants atmosphériques (transports, activités industrielles, chauffage, agriculture, etc.) et notamment pour faire baisser les concentrations de particules PM10 doivent être renforcés.

La Commission européenne a donc lancé un contentieux à l’encontre de la France pour le non respect des valeurs limites PM10 dans certaines zones en régions Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France.

Communiqué de presse du WWF sur les micropollants dans l’eau

Par V. Fauvel, A. l’AFP

L’organisation mondiale de protection de la nature WWF s’inquiète de la présence de “polluants dangereux” comme les nitrates ou les résidus chlorés, dans l’eau du robinet et en bouteille, même si les normes sont respectées, selon une enquête publiée le 19 mai 2011.

« Encore trop de polluants dangereux dans l’eau du robinet et l’eau en bouteille », écrit l’organisation non-gouvernementale WWF qui a réalisé des prélèvements en 2009 et 2010 dans une cinquantaine de villes et communes rurales, ainsi que sur une quinzaine d’eaux embouteillées.

Sur l’eau du robinet, « l’enquête montre globalement qu’elles respectent les normes en vigueur. Cependant, 19 molécules ont été détectées, essentiellement des nitrates, des résidus chlorés ou bromés de sous-produits de désinfection et de l’aluminium », indique le rapport.

Au sujet des eaux en bouteille, minérales ou de source, « quatre micropolluants ont été détectés à l’état de traces ou à des concentrations quantifiables: nitrates, aluminium, antimoine et plomb », également en quantité inférieures aux normes réglementaires actuelles.

Diversité et augmentation des molécules- Pour l’organisation non-gouvernementale, le fait que les normes soient respectées n’évacue pas pour autant d’éventuels problèmes sanitaires.

« La diversité et l’augmentation constante du nombre de molécules présentes dans les eaux de boisson posent un réel problème », écrit le WWF, qui « s’interroge sur les risques pour la santé liées à l’exposition à de faibles doses de polluants sur le long terme, à l’effet cocktail, aux perturbateurs endocriniens ».

« Il est impératif de mettre en place, au plus vite, une protection efficace des sources d’eau potable en amont, et plus généralement des ressources en eaux brutes », poursuit le texte.

Concentration des principales familles de micropolluants par région

Cliquez sur « view in fullscreen »( mode plein écran) pour une meilleure lisibilité

Légende : des couleurs sont attribuées aux valeurs égales ou supérieures à  :

  • 20 μg/L pour l’aluminium, et les sous-produits de traitements ;
  • 20 mg/l pour les nitrates ;
  • 0,02 μg/l pour les triazines
  • et 0,05 μg/l pour les HAP.
  • nd= non détecté
(Source : étude WWF  » eau de boisson »)

Catastrophe de Fukushima au Japon 2 mois après

Après le séisme d’une rare intensité au Nord Est du Japon un tsunami avait fortement endommagé plusieurs réacteurs de la centrale de Fukushima Daïchi, rejetant là bas de fortes doses d’éléments radioactifs dans l’air, dans les sols et dans l’eau de mer.

Pour l’instant la situation est stabilisée, ce qui  ne signifie pas que les problèmes pour autant sont terminés, mais seulement qu’un certain contrôle est maintenu, celui-ci pouvant cependant être pris en défaut au moindre élément nouveau.

Selon la Criirad qui n’a cessé d’être en alerte depuis 1 mois à propos  de la contamination de l’air par des composés radioactifs en provenance de la centrale on peut dire qu’en France , à 15 000 km du désastre (décalage d’une dizaine de jours quant aux transferts des émissions radioactives), la contamination de l’air n’a pas provoqué en France d’augmentation mesurable du niveau de rayonnement ambiant et en particulier les niveaux d’iode et de césium radioactifs sont restés suffisamment faibles pour ne pas  nécessiter de protection contre le risque d’inhalation pour la population.

Pour des détails plus précis : CRIIRAD 

– www.criirad.org/actualites/…/japon_bis/sommaire.html

22 perturbateurs hormonaux à réglementer en urgence

22 perturbateurs hormonaux à réglementer d’urgence à la demande d’une coalition d’ONG

Bruxelles, le 3 mai 2011 : Une coalition d’ONG menée par Chemsec[1] a publié aujourd’hui une version actualisée de la Liste SIN[2] , un document désormais incontournable listant les substances chimiques dangereuses prioritaires pour les associations de défense de l’environnement, de la santé publique, des droits des femmes et des consommateurs. La version 2.0 comprend maintenant 22 perturbateurs endocriniens supplémentaires, ingrédients courants de nombreux produits et biens de consommation, qui relèvent du règlement Reach[3] en tant que « substances chimiques extrêmement préoccupantes ». Les associations françaises appellent le gouvernement français et la Commission européenne à prendre leurs responsabilités et à agir, de manière urgente et prioritaire, sur ces substances dans le cadre de Reach.

Les perturbateurs endocriniens (PE), des produits chimiques qui interfèrent avec le système hormonal, sont de plus en plus associés à tout un ensemble d’impacts sanitaires dont certains cancers, le diabète, les troubles comportementaux ou du déficit de l’attention, ainsi que les atteintes à la fertilité.

Les 27 Etats-membres de l’UE se sont accordés dans le cadre de la procédure d’autorisation de Reach à limiter strictement les usages des substances extrêmement préoccupantes (ou SVHC)[4]. Néanmoins, ce processus est lent et, à ce jour, seulement 46 substances ont été identifiées comme SVHC et versées à la « liste candidate » de Reach, et aucune d’entre elles sur la base des seules propriétés de perturbation endocrinienne. « Nous encourageons instamment la Commission européenne et la France[5] à enfin nominer des PE sur la liste candidate de Reach et l’actualisation de notre Liste SIN leur indique aujourd’hui clairement par lesquels commencer » déclare Yannick Vicaire du Réseau Environnement Santé.

L’intérêt de la liste SIN. Sur la liste SIN (Substitution Immédiate Nécessaire), figurent des substances chimiques toutes identifiées comme SVHC selon les critères de Reach. En coordination avec les ONG, ChemSec a continué de développer cette liste pour refléter les travaux scientifiques récents sur les PE : la version 2.0 est ainsi augmentée de 22 substances identifiées comme SVHC, selon les critères de Reach, sur la base exclusive de leurs propriétés de perturbation endocrinienne. Des substances comme le Bisphénol A, les PFOA /PFOS, ou les retardateurs de flammes polybromés faisaient déjà partie de la liste SIN 1.0 établie en 2008. Les perturbateurs endocriniens sont couramment incorporés dans de nombreux produits de consommation et la liste SIN s’adresse également aux fabricants désireux d’anticiper la réglementation et de prévenir les risques d’exposition des consommateurs. « Une démarche de substitution des produits figurant sur la liste SIN permettra aux fabricants et distributeurs de produits de consommation d’éviter les risques juridiques et les incertitudes financières, et d’améliorer leur image de marque » explique Yannick Vicaire.

« La nouvelle Liste SIN contient en particulier plusieurs filtres UV utilisés dans les produits solaires ainsi que deux parabènes utilisés dans les cosmétiques. Or les femmes enceintes et les enfants, parmi les plus vulnérables, comptent parmi les utilisateurs de ces produits et y sont donc largement exposés : la règlementation européenne devrait assurer la protection de leur santé » déclare Elisabeth Ruffinengo de WECF France. Parmi les autres PE, figurent notamment le perchloroéthylène du nettoyage à sec, le BHA, additif alimentaire mis en évidence dans le rapport Menu Toxique de Générations Futures, et trois phtalates dont le DEP, présent dans de très nombreux parfums.

Et en France ? En France, la question de l’impact des perturbateurs endocriniens sur la santé fait régulièrement parler d’elle mais sans que des mesures appropriées ne viennent réduire l’exposition de l’ensemble de la population: le consommateur reste mal informé et surtout mal protégé. Car malgré l’identification de plusieurs substances prioritaires par les organismes de recherche et de veille sanitaire, les évaluations se poursuivent sans déboucher sur une action pourtant bien nécessaire. Aujourd’hui, l’initiative n’émane ni du gouvernement, ni des agences de sécurité sanitaire mais de propositions parlementaires comme celles des députés Olivier Jardé, Gérard Bapt ou Yvan Lachaud.

[1]    ChemSec
[2] Pour en savoir plus : Sinlist. Substitution Immédiate Nécessaire. La liste SIN 2.0 sera présentée aujourd’hui à l’occasion d’une audience publique sur les PE à Bruxelles réunissant des représentants d’entreprises, des scientifiques et des représentants de la Commission européenne et des Etats-membres.
[3] Enregistrement, Evaluation, Autorisation des Substances chimiques
[4] La réglementation chimique européenne REACH stipule que les Substances extrêmement préoccupantes sont les substances soit 1) cancérigènes, mutagènes, ou toxiques pour la reproduction (CMR), 2) persistantes, bioaccumulables et toxiques (PBT), ou 3) « les substances, telles que celles présentant des propriétés de perturbation endocrinienne […] qui soulèvent un niveau de préoccupation équivalent » (REACH article 57).
[5] Les autorités françaises sont tout de même les 2emes contributeurs à la Liste Candidate de Reach mais se concentrent jusqu’à maintenant sur des CMR classiques.

APPEL INTERNATIONAL DE WURZBURG: importance de la médecine environnementale

APPEL INTERNATIONAL DE WURZBURG – Le 25 avril 2010     

Sur invitation de « l’Académie Européenne de Médecine Environnementale EUROPAEM », des scientifiques de renommée nationale et internationale dans les domaines de la médecine environnementale, de la toxicologie, de l’immunologie, de la neurologie et de la génétique humaine, des médecins praticiens, des dentistes, d’autres métiers de la santé mais aussi des représentants d’associations de patients se sont rencontrés à Würzburg du 23 au 25 avril 2010 lors d’un congrès médical international sur le thème « la recherche rencontre la pratique ». Le congrès s’occupait plus spécialement du sujet de la neuro-endocrino-immunologie et de son importance en médecin environnementale.

Les participants ont constaté avec grande inquiétude une

(CMI), parmi lesquelles, à côté de la sensibilité chimique multiple (MCS), du syndrome de la fatigue chronique (CFS) et de la fibromyalgie on peut compter aussi les maladies cardio-vasculaires, les syndromes métaboliques, les maladies neurodégénératives, le groupe des maladies auto-immunes et des cancers.

Lors du congrès il a été prouvé de façon convaincante que ces maladies chroniques reposent sur des mécanismes pathologiques similaires. Elles ont en commun un processus inflammatoire chronique déclenché par l’influence de contaminants chimiques (substances nocives), biologiques (ex des infections microbiennes) et physiques (ex des champs électromagnétiques EMF).

Les maladies chroniques engendrent l’apparition de patients de longue durée dont l’assistance médicale occasionne des frais de plus en plus élevés. Cela conduit souvent à l’isolement social des personnes concernées.

Face aux difficultés financières croissantes auxquelles les pays européens doivent faire face, surtout en matière de santé publique, le coût de cette augmentation des maladies chroniques va accélérer l’effondrement des systèmes de santé et des assurances maladies en Europe, déjà fortement fragilisés.

Le seul remède possible pour y faire face consiste en un changement radical des priorités pour passer d’une médecine trop unilatéralement axée sur le traitement  des symptômes vers une prévention primaire orientée sur l’analyse des causes de maladies moins coûteuse.

Les participants de ce congrès adressent un appel urgent aux ministres européens de l’environnement et de la santé, à la Commission Européenne, aux parlementaires européens, aux gouvernements nationaux mais aussi aux présidents des assurances sociales ou privées pour prêter la plus grande attention à ces évolutions et connaissances scientifiques nouvelles. Cela signifie plus d’importance et plus d’investissements financiers donnés à la prévention, à la précaution et à un diagnostic aussi précoce que possible de ces maladies chroniques finalement associées à l’environnement.

Cela signifie aussi plus généralement au niveau européen une prise de conscience plus large des résultats de la recherche scientifique des praticiens de la médecine environnementale et leur intégration dans la recherche et l’enseignement universitaires. Les gouvernements européens sont invités à mettre enfin en œuvre les résolutions ratifiées lors de la 4ème conférence ministérielle des ministres de l’environnement et de la santé à Budapest en 2004.

Cet appel a été approuvé à l’unanimité par la séance plénière du congrès.

Europaem Academy For Environnemntal Medicine

.