Tous les articles par Jacqueline Collard

L’air est de plus en plus pollué par des substances cancérigénes annonce l’OMS

La pollution atmosphérique, une des principales causes du cancer, selon l’OMS: Communiqué ONU du 17 octobre 2013

L’agence spécialisée de cancer de l’Organisation mondiale de la Santé des Nations Unies (OMS) a annoncé jeudi que la pollution de l’air extérieur est une cause environnementale de premier plan dans les décès par cancer.

Le Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC) a en effet conclu de manière formelle au fait que l’exposition prolongée à la pollution de l’air extérieur provoque le cancer du poumon et augmente le risque de cancer de vessie.

La pollution de l’air, affirme le Centre dans un communiqué de presse, est connue pour augmenter les risques pour diverses maladies, notamment respiratoires et cardiaques. Ces dernières années, des études ont révélé que les niveaux d’exposition ont considérablement augmenté dans certaines parties du monde, en particulier les pays en voie d’industrialisation rapide avec une forte densité de population. Continue reading

Nouveau bilan de la qualité de l’air au niveau de l’Europe

pollution_europeDans le cadre du programme Signals, l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) a publié en Avril un rapport d’information sur l’amélioration de la qualité de l’air en Europe en 2013. Parmi les chapitres figurent un sur l’état de l’air en Europe aujourd’hui et un sur les liens entre le changement climatique et l’air. Ce rapport a été établi dans le cadre de l’année européenne de l’air.

En octobre vient de sortir une  nouvelle édition du bilan de la qualité de l’air témoigne à nouveau de la dégradation de la situation pour les citadins européens. Or, l’incapacité des Etats membres à respecter les normes en vigueur ne prédit rien de bon pour les années à venir.

L’Agence européenne de l’Environnement (AEE) a publié le 15 octobre la nouvelle édition de son analyse annuelle de la qualité de l’air européen:

La proportion de la population citadine exposée à des concentrations de polluants atmosphériques supérieures aux seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS): elle atteindrait  96% des citadins européens qui sont exposés à des seuils de particules fines (PM 2,5) supérieurs à 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3), contre 95% en 2012. Pour les PM 10, la hausse est plus sensible puisque ce taux passe de 81% en 2012 à 88% en 2013.

Outre les particules, l’ozone troposphérique (de basse altitude) est l’autre polluant inquiétant dans les grandes villes européennes. A l’heure actuelle, 98% des citadins sont exposés à des concentrations supérieures à 100 µg/m3 (seuil de l’OMS recommandé) contre 97% dans l’édition 2012. Si pour les dioxydes d’azote la situation semble stable (13% de la population citadine y serait exposée), l’exposition au Benzo [a] Pyrène (BaP) reste inquiétante. Pour cet hydrocarbure aromatique, l’OMS préconise de ne pas s’exposer à plus de 0,12 nanogramme par m3 (ng/m3), or 94% de la population respire un air plus concentré. Continue reading

La pollution de l’air par des particules influerait sur le poids à la naissance

Une nouvelle étude met en évidence les effets de la pollution sur le poids de naissances des bébés et ce même en-dessous des normes.

C’est ce que met en évidence les conclusions peu rassurantes d’une des plus vastes études de cohorte européenne sur l’influence de la pollution atmosphérique sur la croissance fœtale chez 74 178 parturientes entre 1994 et 2011. Cette méta-analyse européenne, dénommée ESCAPE (pour European Study of Cohorts for Air Pollution Effects) coordonnée par l’équipe Inserm grenobloise de Rémy Slama s’est appuyée sur les données de 14 études de population dans 12 pays européens.

Les concentrations en polluants ont été mesurés à l’adresse du domicile de chaque femme, la densité du trafic sur la route la plus proche et le volume total de trafic sur toutes les routes principales dans un rayon de 100m autour du lieu de résidence. Continue reading

Nouvel avis de l’Anses sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé

L’Agence nationale de sécurité sanitaire  de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu public, mardi 15 octobre, un nouvel avis sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé attendu depuis des mois.

L’Anses publie ce nouveau rapport sur les radiofréquences, augmenté des connaissances accumulées depuis trois ans ( dernier rapport datant de 2009).

Parmi les conclusions citons celle qui nous surprend le plus: « Rien ne permet de conclure avec certitude que l’exposition aux téléphones portables et autres objets émettant des radiofréquences  (de la tablette au baby-phone) soit nocive pour la santé. Mais affirmer le contraire serait imprudent, au vu du manque d’études approfondies disponibles ».

16 experts ont  examiné pendant deux ans, ont analysé près de 300 études publiées entre le 1er avril 2009 et le 31 décembre 2012 parmi les 1000 recensées. Cette expertise, qui couvre évidemment les téléphones portables, mais aussi tous les appareils émettant des radiofréquences comprises entre 8,3 kHz et 6 GHz (TV, radio, télécommunications, baby-phones, téléphones sans fil DECT, tablettes tactiles, etc.),

Autre conclusion: en substance, l’agence ne conclut pas à des «effets sanitaires avérés» et ne propose donc pas de «nouvelles valeurs-limites d’exposition pour la population générale».

L’Anses relève néanmoins que certaines publications évoquent «une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles», s’inscrivant dans le droit fil du classement en 2011 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) des radiofréquences comme «possiblement cancérogènes» pour les gros utilisateurs:  ce qui correspond cependant à une utilisation de 30 minutes par jour pendant 10 ans. Continue reading

Nouvelle campagne de mesures de l’air des classes de la crèche aux lycées

La composition de l’air intérieur dans les classes est en train d’être de nouveau investiguée

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Peu d’informations sont disponibles sur ce sujet, malgré les campagnes de mesure en cours, d’autant que les fabricants de fournitures scolaires sont peu loquaces sur la composition de leurs produits. Ces données sont d’importance, puisqu’un lien entre qualité de l’air intérieur dans les écoles et résultats scolaires est en passe d’être établi par une étude européenne.

Alors que les produits de construction et de décoration[1] doivent, depuis le 1er septembre, porter une étiquette indiquant leurs émissions de composés organiques volatils dans l’air intérieur, la rentrée scolaire donne l’occasion de s’interroger sur la qualité de l’air à laquelle sont exposés les quelque 7 millions d’enfants qui fréquentent les crèches et les écoles. En juin dernier, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) organisait un temps de restitution des travaux menés sur le thème de la qualité de l’air dans les écoles. Retour sur une avalanche de données assez inquiétantes; car avec leur taux d’occupation élevé, leur ameublement dense, où sont utilisés quantité de produits d’entretien et de fournitures variées, ces enceintes sont riches en polluants divers.

Syndrome de l’école malade

L’enjeu est tout autant sanitaire que scolaire, puisque la qualité de l’air intérieur rejaillit sur la santé des enfants (asthme, maux de tête, eczéma, etc.), mais aussi sur leurs résultats académiques. A tel point qu’Isabella Annesi-Maesano, de l’Inserm[2]/Institut Pierre et Marie Curie, a pu parler de «syndrome de l’école malade», un décalque du «syndrome du bâtiment malsain», dans lequel les personnes exposées souffrent de symptômes non spécifiques qui disparaissent ou s’améliorent à la maison. Une piste mise en évidence lors de l’étude Sinphonie, menée au plan européen dans 25 pays, 54 villes, 311 classes et plus de 5.000 enfants, et qui vise à étudier les relations entre environnement scolaire et santé.

Impacts sur les résultats scolaires

Dans les salles de classe et dans la cour de l’école, air[3] et paramètres d’ambiance[4] ont été mesurés. Les enfants ont également été soumis à deux tests de logique et de calcul mental à deux moments d’une même journée, en début de matinée et en fin d’après-midi, pour mettre en relation qualité de l’air intérieur et performances scolaires. Les résultats de l’étude européenne sont attendus prochainement, après validation par la Direction générale de la santé et des consommateurs de la Commission européenne.

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