Tous les articles par Jacqueline Collard

Où en est la stratégie perturbateurs endocriniens ? (SNPE)

WECFNous relayons le communiqué de presse de notre partenaire le WECF : La France finalise sa Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens: mais où est passée l’interdiction des PE dans les jouets, plébiscitée par le grand public ? 

Communiqué de presse I Annemasse I le 28 avril 2014

 La SNPE (Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens) tant attendue est sur le point d’être finalisée : après plusieurs mois d’attente, à l’issue des travaux du groupe de travail multi-acteurs et d’une consultation publique, le projet sera présenté ce 29 avril au Conseil National de la Transition Ecologique (CNTE). Le texte reprend globalement des demandes fortes exprimées par les ONG ayant participé aux débats, en matière de critères de définition ou encore de fermeté sur l’application des critères d’exclusion en matière de biocides et pesticides. Il manque pourtant un point important à cette proposition, puisque l’interdiction des perturbateurs endocriniens dans les jouets n’apparaît pas dans le projet final de stratégie. WECF qui a porté cette exigence souhaite sa réintégration dans le texte de la SNPE.

 Porter l’interdiction des PE dans les jouets en Europe : une annonce de décembre 2012

C’est en décembre 2012 lors d’un colloque international sur les perturbateurs endocriniens que le ministère de l’écologie affirmait vouloir « proposer au niveau communautaire l’interdiction de mise sur le marché communautaire des jouets et articles de puériculture contenant des perturbateurs endocriniens préoccupants ». Nous nous étions félicitées de cette annonce, qui coïncidait avec les demandes de WECF.

La pétition lancée par WECF pour dire stop aux PE dans les jouets sur Change.org avait d’ailleurs recueilli plus de 30 000 signatures avant d’être présentée aux ministères de la santé et de l’écologie.

 Une proposition plébiscitée lors de la consultation publique en 2013

A l’issue des travaux du groupe multi-acteurs chargé d’élaborer la SNPE, le projet a été soumis en consultation publique, de juillet à septembre 2013. Sur les 1056 commentaires recueillis en ligne, 629 soit plus de la moitié ont affirmé leur soutien à la pétition Stop aux PE dans les jouets. Preuve s’il en est que le grand public considère bien cette mesure concrète comme une priorité : si récemment une limite de migration du bisphénol A a été annoncée dans les jouets, cela ne saurait suffire à couvrir le champ des perturbateurs endocriniens dans les jouets. A l’instar des CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques), interdits dans les jouets, les perturbateurs endocriniens sont des substances extrêmement préoccupantes qui n’ont pas leur place dans des produits pour enfants. La Stratégie nationale est une opportunité unique pour la France de porter ce message clair auprès de ses partenaires européens, elle ne doit pas être manquée.

 Contacts presse :

Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer WECF France

elisabeth.ruffinengo@wecf.eu / 04 50 83 48 13  – 06 74 77 77 00

Pour la 1ère fois un électrosensible reconnu et aidé

Pour la première fois, en avril 2014 un homme souffrant d’électrosensibilité s’est vu accorder  une aide financière pour sa pathologie par la Maison départementale des personnes handicapées de l’Essonne.

« C’est un premier pas, a déclaré Sophie Pelletier, coresponsable du collectif des électrosensibles de France. D’autres personnes avaient déjà obtenu le statut de travailleur handicapé en raison de leur électrosensibilité, mais recevoir une subvention pour acheter du matériel de protection, à notre connaissance, c’est une première. »

Le portable rend malade

 Nous veillerons à ce que cette situation se poursuive pour tous ceux, qui confrontés à cette pathologie ont beaucoup de difficultés à trouver de l’aide tant au prés de leurs employeurs, que des autorités sanitaires voire même de leurs médecins.

Lots d'antennes

Pour plus de renseignements:

http://www.electrosensible.org/

Ces malades des ondes électromagnétiques, qui « survivent »

 


Rapport 2013 de l’autorité de sureté nucléaire (ASN)

L’Autorité de sûreté nucléaire présente son Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la ­radioprotection  en France en 2013.

Ce rapport est prévu par l’article L. 592.31 du code de l’environnement.

Rapport de l’ASN 2013 :  Rapport-annuel 2013.asn.fr

La sûreté nucléaire et la radioprotection en France en 2013                                

Il a été remis au Président de la République, au Premier ministre  et aux Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale,  en application de l’article précité.

     Nous relayons une analyse faite sur le  blog d’un vice-Président de l’assemblée nationale qui a eu présentation de ce rapport :

Blog de Denis Baupin – 22/04/2014 12:50:00


Le rapport 2013 de l’Autorité de Sûreté Nucléaire porte un jugement sans appel sur la sûreté du parc nucléaire : celle-ci n’a pas progressé ! Comme l’an passé, l’ASN estime celle-ci « globalement assez satisfaisante », une appréciation dont Pierre-Franck Chevet, Président de l’ASN, reconnaissait déjà l’an passé qu’il « n’aurait pas été fier » de l’avoir sur son bulletin de note.

Denis Baupin, Vice-Président de l’Assemblée Nationale, membre de l’OPECST et rapporteur de la commission d’enquête sur les coûts du nucléaire estime que : « Ce rapport vient confirmer la fragilité de la sûreté nucléaire française, alors même que l’ASN confirme qu’un accident grave est possible dans notre pays. Il souligne la vulnérabilité de notre système électrique, l’absence de solution sûre pour les déchets radioactifs, et la perspective incertaine des réacteurs en activité, alors même que ceux-ci, de plus en plus difficiles à entretenir, arrivent en fin de vie. Le Président de l’ASN lui-même a souligné que nous sommes face à un « enjeu sans précédent ». Ce rapport confirme l’urgence que l’Etat se saisisse enfin de la transition énergétique pour sortir de cette mono-industrie dangereuse, investir massivement dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables et fermer progressivement les installations nucléaires. »

L’ensemble du rapport est en effet à l’image de son jugement global : les critiques, toujours formulées dans ce style policé inimitable, abondent sur l’état réel du parc.

En ce qui concerne la maintenance des centrales, l’ASN estime « Cette situation révèle une maîtrise insuffisante des opérations de maintenance (…) Elle peut avoir des impacts défavorables, par la désorganisation qu’elle entraîne, sur la qualité des opérations de maintenance elles-mêmes, de la préparation du redémarrage des réacteurs à l’issue de leur arrêt (…) ». Ou encore « L’ASN relève encore en 2013, sur plusieurs sites, de nombreuses insuffisances qui concernent la disponibilité du matériel, les documents opérationnels et les interfaces hommes-machines ».

Sur les doses reçues par les personnels – dont il faut rappeler que 80% sont reçues par les sous-traitants – l’ASN estime que « la dosimétrie collective par réacteur a augmenté d’environ 18% par rapport à l’année 2012 (…) plus importante que prévu ». Sur l’organisation des installations : « l’ASN juge que la prise en compte des facteurs humains dans les activités d’exploitation et de maintenance est hétérogène en fonction des sites et reste perfectible ».

Tout cela amène l’ASN à demander « à EDF de lui présenter un plan d’action correctif » « dans la perspective des programmes de maintenance très conséquents associés aux arrêts des 3ème visites décennales et du « Grand Carénage » ». Plusieurs sites sont particulièrement pointés du doigt : Chinon, Bugey, Civaux, Cattenom, Belleville, Chooz.

L’ASN profite aussi de son rapport pour « rappeler que l’éventuelle poursuite du fonctionnement des réacteurs actuels au-delà du quatrième réexamen décennal de sûreté (NDLR : les 40 ans de durée de vie) n’est nullement acquise ». Elle ajoute : « La prolongation de la durée de fonctionnement des réacteurs est également conditionnée à une réévaluation de sûreté ambitieuse visant à atteindre un niveau le plus proche possible de celui d’un nouveau réacteur » à savoir l’EPR, ce qui ne pourra qu’entraîner des coûts d’investissement très élevés.

Elle rappelle aussi la vulnérabilité du système électrique français « pour faire face à la nécessité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave ».

En ce qui concerne le stockage des déchets « l’ASN ne pourra prendre position sur un projet particulier (NDLR : CIGEO) qu’après que la démonstration de sa sûreté aura été apportée »… sous-entendu : elle n’y est pas ! L’ASN ajoute d’ailleurs qu’elle « restera vigilante à ce que le programme de recherche que l’ANDRA mène, notamment au laboratoire de Bure, lui permette de disposer d’éléments nécessaires en vue de la remise éventuelle d’un dossier de demande d’autorisation de création ». Autrement dit : la phase de recherche doit se poursuivre au sein du laboratoire avant de passer à un projet de site d’enfouissement.

On notera par ailleurs, au détour d’un commentaire portant sur le réacteur OSIRIS cet avis sur l’activité du CEA qui se passe de commentaire : « Ce cas illustre les difficultés récurrentes du CEA à respecter ses engagements » !

Une fois de plus, l’Autorité de Sûreté Nucléaire démontre par ce rapport sa capacité à émettre une parole indépendante sur la sûreté nucléaire. Raison de plus pour que la loi de transition énergétique lui donne les moyens humains, financiers et juridiques d’exercer au mieux sa mission dans la durée.

Denis Baupin  Vice-Président de l’Assemblée nationale

Processus de la mise sur le marché dans l’Union européennne pour les cultures OGM

EU : influence de l’industrie lors des processus d’autorisation de mise sur le marché

En ce qui concerne le maïs GM 1507, il existe très peu d’études qui ne dépendent pas de l’industrie.

Voici ce qui ressort d’un rapport de l’Association Biotech. Et pourtant, en mai, cette variété pourrait obtenir l’autorisation d’être cultivée dans l’UE. L’Office fédéral pour la protection de la nature a lui aussi écrit dans un document interne: «Actuellement, la recherche en matière de sécurité – même pour les OGM autorisés – ne peut se faire qu’avec l’autorisation expresse de l’industrie.

En pratique, une recherche indépendante, en termes de sécurité, est quasiment impossible.» (Informationsdienst Gentechnik / Testbiotech, 10.04.2014)

Maïs 1507 – cliquer ICI


Dérogations à l’interdiction d’épandages aériens en Bourgogne

Malgré son interdiction depuis 2009, l’épandage aérien de pesticides continue, provoquant la colère des riverains et des associations de protection de la nature. A Mâcon, la coopérative agricole vient de déposer sa demande à la préfecture.

L’épandage aérien est en fait interdit depuis 2009 et l’adoption du « paquet pesticides », règlement européen qui encadre l’usage de ces produits dans les pays de la communauté. En France, il a fallu attendre juillet 2011 pour que cette directive sur l’utilisation durable des produits phytosanitaires soit transposée en droit français.

De plus, d’ici à 2018, le plan Ecophyto, né du Grenelle de l’Environnement, vise une réduction de moitié de l’usage des pesticides en France. Selon le ministère de l’Agriculture, les épandages aériens ont baissé de 25 % entre 2012 et 2013, mais en réalité les demandes de dérogations continuent d’arriver à jet continu dans les préfectures. Le 24 mars, la Coopérative agricole du Mâconnais Beaujolais (CAMB) a déposé à la préfecture de Saône et Loire une demande de dérogation d’épandages aériens de produits phytosanitaires pour lutter contre le mildiou, l’oïdium et le black-rot, maladies communes de la vigne, pour une période temporaire de quatre mois entre le 22 avril et le 4 août 2014.

Enquête au pays des vins de Bourgogne.

« L’année dernière il y avait eu des dérogations pour traiter la flavescence dorée. On avait été prévenu trop tard et on n’avait pas pu s’organiser. Cette année, ce qui m’inquiète, c’est que l’arrêté concerne un ensemble de maladies assez banales comme le mildiou », dit Lucienne Haese, présidente de l’association Autun Morvan Ecologie. « Si on doit épandre des pesticides quand il y a du mildiou on n’a pas fini d’en voir ! ».

A Mâcon, la demande de dérogation pour traitement par voie aérienne est instruite par le Préfet du département de la Saône-et-Loire. Avant de prendre sa décision, celui-ci convoque le Comité départemental d’évaluation des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Réunissant les services de l’Etat, les associations, les services vétérinaires, et la coopérative agricole qui fait la demande (CAMB), cette commission donne son avis sur le projet tout en sachant qu’il n’a pas de valeur décisionnaire.

Sous la pression de la société civile, depuis le 5 août 2013, l’article L120-1-1 oblige le préfet à organiser une consultation publique relative aux demandes d’autorisations préfectorales. Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à la FNE, « Il faut que le ministre de l’Agriculture se décide à promouvoir les pratiques alternatives aux épandages aériens – rotation des cultures, observation des parcelles, épandage par voie terrestre – et tienne tête aux marchands de chimie. »Continuons à suivre la réalité sur le terrain.

Pour plus de renseignements consulter l’article de Reporterre: planete@reporterre.net