Tous les articles par Jacqueline Collard

Un accord européen sur la culture des OGM…qui ne fait pas l’unanimité.

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Ce jeudi 12 mai, le Conseil des ministres de l’environnement des 28 États européens est parvenu à un accord sur le projet de révision de la directive 2001/18/CE, conférant aux Etats le droit d’autoriser ou de refuser la culture  des plantes génétiquement modifiées sur leur territoire. L’interdiction pourra avoir lieu sur plusieurs types d’arguments, socio-économiques, ethniques ou d’ordre public par exemple, et plus seulement sur la démonstration scientifique des risques de ces cultures pour la santé humaine, mais les associations de protection de la nature restent septiques.

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Actuellement, on reconnaît deux camps parmi les États. Ceux comme la France, la Hongrie ou l’Autriche qui refusent les OGM, et ceux comme le Royaume-Uni, la Roumanie, la République Thèque, le Portugal ou l’Espagne qui les autorisent, ces deux derniers pays concentrant à eux seuls 95% des cultures transgéniques européennes. Rappelons en revanche que si, depuis 1998, le maïs MON810 de Monsanto est le seul OGM cultivé en Europe, 51 OGM bénéficient quant à eux d’une autorisation de mise sur le marché et sont donc importés sur le sol européen.

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Tandis que S. Royal se félicite de cet accord et l’interprète comme « une réponse bienvenue de l’Union européenne à la légitime attente des citoyens européens et des Etats à disposer d’un cadre plus souple sur la question de la culture des OGM« , ce point de vue n’est partagé ni par les associations, ni par le député européen J. Bové. Pour ce dernier, c’est une « illusion d’une bonne solution » au vu de l’ensemble du dispositif, car l’évaluation du risque sanitaire des OGM, au niveau européen, devient moins contraignant sous prétexte que les pays peuvent s’y opposer après. Parallèlement, la ministre de l’Environnement du Luxembourg C. Dieschbourg, et l’ancienne députée européenne française C Lepage, dénoncent l’absence de « base juridique solide pour réellement interdire les OGM » alors qu’un rôle important est accordé aux entreprises de biotechnologies dans le processus de décision, ouvrant la porte aux recours. Les Amis de la Terre s’inscrivent dans cette optique, insistant sur le fait que « Les gouvernements doivent être en mesure d’interdire les cultures génétiquement modifiées non désirées et à risques sans avoir besoin de l’autorisation d’entreprises qui profitent d’eux« .

Substances chimiques favorisant le cancer du sein

Une étude publiée dans la revue Environnemental Health Perspectives ce 9 juin, recense 17 substances chimiques liée à l’apparition de cancer du sein, et « hautement prioritaires » selon le directeur de la recherche, en raison de leur usage courant. Ainsi, le Dr Ruthann Rudel, directeur de la recherche au Silent Spring Institute à Newton (Massachusetts), dénonce-t-il les particules issues des gaz d’échappement des voitures, les molécules présentes dans les matériaux ignifuges ou anti-tâches, les dissolvants ou les décapants à peintures, ou encore les dérivés de désinfectants utilisés dans le processus de potabilisation de l’eau.

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Ces travaux pourront alors guider la prévention primaire de ce fléau qu’est le cancer du sein, cancer le plus meurtrier et le plus fréquent chez la femme selon l’Institut National du Cancer. Les chercheurs émettent dès lors des recommandations :

– Limiter le plus possible l’exposition aux émanations des gaz d’échappement des véhicules.

– Utiliser une hotte en cuisinant et réduire au maximum sa consommation d’aliments carbonisés (comme le barbecue).

– Ne pas acheter de meubles (sofa, fauteuils) contenant de la mousse de polyuréthane, s’assurer qu’ils n’aient pas été traités avec des ignifuges.

– Éviter les tapis et autres tissus d’ameublement résistant aux tâches.

– Trouver un teinturier qui n’utilise pas de perchloroéthylène ou d’autres solvants.

– Utiliser un filtre à charbon pour filtrer l’eau avant de la consommer (et le changer régulièrement).

– Retirer les chaussures à l’entrée de la maison pour réduire l’exposition aux substances chimiques contenues dans la poussière de l’habitation, et utiliser un aspirateur doté d’un filtre HEPA à particules ou ouvrir les fenêtres pendant et après.

New Exposure Biomarkers as Tools For Breast Cancer Epidemiology, Biomonitoring, and Prevention : A Systematic Approach Based on Animal Evidence – EHP

Une étude fait le lien entre téléphone portable et allergies cutanées

Publiée dans la revue Pediatric Allergy, Immunology, and Pulmonology, une étude révèle que la composition des téléphones portables peut être source de réactions allergiques au niveau cutané. Ils ont effectivement trouvé 37 cas de dermites de  contact dans la littérature scientifique depuis 2000, liés aux contacts fréquents ou prolongés avec un téléphone portable.

Les allergies cutanées apparaissent 24 à 48 heures après contact à la substance chimique en cause. Pour les chercheurs, les métaux lourds présents dans les portables pourraient être à l’origine de cette nouvelle problématique, comme le nickel, le chrome ou encore le cobalt, particulièrement présents sur le clavier, le dos et les écouteurs. Les dermites sont principalement retrouvées au niveau de l’oreille et de la mâchoire, lieu de contact privilégié du téléphone lors des appels.

Si les enfants et adolescents forment une population plus sensible qu’il convient de protéger plus particulièrement, la prudence en matière d’utilisation de la téléphonie mobile est de mise pour tous. Il convient de limiter son usage du portable et, lorsqu’il est nécessaire, de privilégier le kit main libre pour se protéger à la fois des ondes électromagnétiques et des métaux lourds.

Pediatric Allergy, Immunology, and Pulmonology

Gaspillage alimentaire, la part de responsabilité de la DLC et de la DLUO

Alors que 7 kg de produits jamais déballés sont jetés par français et par an, les Dates Limites de Consommation (DLC) et Date Limite d’Utilisation Optimale (DLCO) sont une nouvelle fois mises en cause.

La DLC n’existe que pour les denrées « microbiologiquement très périssables » et doit correspondre a une limite impérative au-delà de laquelle leur ingestion présente un « danger immédiat pour la santé humaine ». Cette date « sanitaire » a toutefois été remise en cause par avec la découverte de DLC différentes pour les mêmes produits selon la zone de commercialisation par exemple, en particulier dans les territoires Outre-Mer. L’UFC-Que Choisir dénonce maintenant le raccourcissement indu de la DLC par les industriels, qui se transforme en date marketing pour accélérer la rotation dans les rayons, au dépends de l’augmentation du nombre de déchets. Sur les 10 produits testés par leur laboratoire, un tiers présente toujours une qualité bactériologique sans risque sanitaire après un dépassement de la DLC de 4 jours à 3 semaines selon le type de produits.

Par ailleurs, l’ambiguïté entre la mention précédant la DLC « à consommer avant le… », et celle précédant la DLUO « à consommer de préférence avant le …. », est pointée du doigt comme source de confusion et de gaspillage alimentaire. En effet, si la DLUO n’a pas de versant sanitaire, indiquant seulement une perte des qualités gustatives de la denrée « sans pour autant constituer un danger pour celui qui le consommerait », 18% des consommateurs européens l’interprètent comme la DLC selon la résolution du conseil européen du 19 janvier 2012. C’est la raison pour laquelle le Conseil Economique Social et Environnemental a appelé à une révision des mentions précédant les deux dates limites afin d’en lever l’ambiguïté.

Plus d’informations sur :

Date limite de consommation (DLC et DLUO) Economie et Finances

Lutte contre le gaspillage alimentaire Que Choisir

Qualité de l’air : classement de 100 villes européennes

L’association Respire a publié un classement de 100 villes européennes, en terme de nombre de jours de dépassement des seuils de pollution atmosphérique aux particules fines (PM10), au dioxyde d’azote et à l’ozone. Basés sur les données de l’Agence européenne pour l’environnement, le président de l’association S. Vray, rappelle que les résultats doivent être nuancés car les dispositifs de mesure de la qualité de l’air sont quantitativement et qualitativement inégaux.

Si la situation géographique, notamment la position de la ville dans une cuvette, joue indéniablement un rôle dans les résultats, le directeur de Green Cross France et Territoires remarque qu’ « il existe une forte corrélation entre la mauvaise qualité de l’air et la part de voitures au gazole ». Ainsi, avec 70% de son parc automobile au diesel, la France ne compte aucune des 40 villes les moins polluées d’Europe, tandis que le Royaume-Unis, avec moins de 25% de véhicules diesel, présente 6 des 10 villes les moins polluées. De manière générale, les villes développant une politique de mobilité douce sont parmi les mieux classées, comme celles pilotes du mouvement « Slow Cities » avec Edimbourg (2e), Bonn (10e) ou Utrecht (11e) par exemple.

L’Agence européenne pour l’environnement estime que neuf citadins de l’union européenne sur dix respirent « au moins un polluant atmosphérique parmi les plus nocifs, à des niveaux que l’OMS juge dangereux pour la santé » selon son rapport de 2013. Les principales conséquences sanitaires sont l’apparition de troubles respiratoires, de maladies cardiovasculaires, ou encore de cancers du poumon, le tout menant à des décès précoces.

Plus d’informations sur :

Qualité de l’air : le palmarès des 100 plus grandes villes d’Europe