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Le climat, enjeu prioritaire de santé publique

Le changement climatique devient l’un des axes prioritaires de la programmation de Santé publique France dont la mission est de mieux en comprendre les impacts sanitaires et de les réduire.

Les effets du changement climatique se  traduisent par un accroissement des événements climatiques extrêmes qui ont eux-mêmes des effets sur notre santé. Les données disponibles suggèrent en effet que les dérèglements climatiques génèrent de plus grands risques sanitaires. Santé publique France a ainsi pu montrer l’impact des températures de plus en plus élevées sur la mortalité . L’exposition à des températures extrêmes se traduit également par une mortalité accrue des populations les plus fragiles et les plus défavorisées socialement.

Pour protéger la santé des générations actuelles et futures, il est donc nécessaire de s’adapter à ces  nouveaux climats, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et en préservant la biodiversité. Santé publique France a mené une réflexion sur la création d’indicateurs de danger, d’exposition, de vulnérabilité, d’impact et d’intervention utiles aux professionnels de l’environnement, de l’urbanisme et aux professionnels de santé publique pour les amener à collaborer et, à terme, à contribuer à l’intégration de la santé dans toutes les politiques.

En savoir plus :

De la poudre d’insectes dans l’alimentation courante ?

La Commission européenne vient d’autoriser en janvier 2023 la mise sur le marché de poudre de grillons domestiques dans l’alimentation et ce n’est pas une idée récente : en effet actuellement, quatre insectes sont autorisés à la consommation : ces insectes comestibles contiennent des protéines de haute qualité, des vitamines et des acides aminés pour les humains.

lesquels :

Le ver de farine jaune (larve du coléoptère Tenebrio molitor) séché en mai 2021 (autorisation accordée exclusivement à la société française Agronutris pour une durée de 5 ans), puis congelé ou en poudre en février 2022 ;

Le criquet migrateur (Locusta migratoria), entier ou sans ailes ni pattes, congelé, séché ou en poudre, en novembre 2021 (autorisation accordée à la société néerlandaise Fair Insects/Protix) ;

Le grillon domestique (Acheta domesticus) surgelé, séché ou en poudre, en février 2022 (également au bénéfice de la société Fair Insects/Protix) ;

La poudre de grillon domestique (Acheta domesticus) partiellement dégraissée depuis le 24 janvier 2023 (autorisation accordée à la société vietnamienne Cricket One) ;

Pourquoi vouloir incorporer de la poudre d’insectes dans le pain, les biscuits,  farine, dans les biscuits sucrés ou salés ou les pâtes, ou les sauces, les pizzas ou encore les préparations de viande, est‑ce que cela répond à une nécessité impérieuse ou est ce une nouvelle opération industrielle. Parmi les pistes pour diminuer la part de produits carnés dans notre alimentation, largement médiatisée dans le contexte climatique et environnemental, les insectes figurent en bonne place : riches en protéines et peu coûteux à produire, ils ont de solides atouts.

L’UE souhaite réduire l’empreinte écologique de l’agriculture et pense que les insectes peuvent y contribuer. Le règlement européen qui autorise  la commercialisation de deux nouveaux insectes à des fins alimentaires en Europe a été validée le 24 janvier 2023 par l’Union Européenne. Elle concerne l’incorporation de farine d’insectes broyés dans la nourriture. Les insectes pourront être présents  en quantité négligeable. Les utilisations sont cependant très nombreuses et déjà en cours. Des doses maximales pour l’utilisation de ce nouvel ingrédient ont été également fixées par Bruxelles. Il ne pourra pas y avoir, par exemple, plus de 3 grammes de poudre de grillons pour 100 grammes dans les barres de céréales et maximum 1,5 gramme dans les biscuits.

Quelle que soient les bonnes raisons de ces choix, nous devons exiger un étiquetage systématique de cette incorporation : affaire à suivre qui pour l’instant n’est pas obligatoire.

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/uri=CELEX:32023R0005&from=FR

Pendant la journée sans portable, on fait quoi ?

À l’origine, cette journée fut créée pour que l’on puisse avoir une idée de la véritable relation que l’on a avec  son portable. Sauf qu’ au début des années 2000, les mobiles ne permettaient qu’un seul usage ou presque : passer un coup de fil. Depuis 2001, le 6 février est la Journée mondiale sans téléphone portable.

Selon les résultats du Baromètre 2022 du numérique concernant la diffusion des équipements numériques et l’évolution de leurs usages montrent que plus de neuf Français sur dix sont connectés à internet. 87% des répondants possédaient un smartphone. Chaque jour en France, 37,4 millions de personnes naviguent sur Internet depuis leur téléphone portable et 6 Français sur 10 se connectent à leurs réseaux sociaux ou utilisent des applications.

En dehors des smartphones, l’équipement de connexion est caractérisé ainsi :

40% utilisent des objets connectés (dispositifs de santé, domotique, électroménager) ;

62% jouent à des jeux vidéo ;

6 sur 10 ont une tablette ;

27% disposent d’enceintes Bluetooth.

Si la communauté scientifique internationale ne reconnaît pas encore l’usage abusif du téléphone mobile comme une maladie, certaines études avancent des chiffres inquiétants. Ainsi, au Royaume-Uni, 53 % des utilisateurs de téléphones mobiles, et jusqu’à 76 % chez les jeunes de 18 à 24 ans, auraient tendance à être anxieux quand leur téléphone est perdu, à court de batterie, ou sans couverture réseau et nous n’en sommes pas loin en France. Pour pallier à cette anxiété avérée les constructeurs ont développé des applications et fonctionnalités censées vous faire prendre conscience du temps passé sur votre appareil. Il faut dire que, d’après certaines études, un Français passe en moyenne 3,9 heures par jour les yeux rivés sur son écran, alors que cette durée n’était que de 2,7 heures en 2019. On  estime à l’heure actuelle celle ci portée à 4h 30. Une pause en cette journée emblématique pourrait s’avérer bien utile, mais… difficilement envisageable en 2023. Ainsi la durée moyenne de temps passé sur un écran s’élève à 32 heures par semaine dans notre pays.

Reste que malgré la bonne volonté apparente des constructeurs de mobiles, le cœur de leur stratégie commerciale réside dans le partage de nos données, et sur l’attention que vous portez aux produits et aux applications embarquée dans le marketing. Avec le développement du numérique et la multiplication des applications, ils sont devenus quasi indispensables à notre quotidien, au point d’être une source d’addiction insoupçonnée des utilisateurs généralement.Bien qu’ils soient pratiques, efficaces et accessibles, les outils numériques génèrent une hypersollicitation permanente. C’est à nous de fixer les limites de nos usages.

« Le principal écueil de la personne hyperconnectée est de ne plus profiter de l’instant présent, à force de photographier/partager/commenter en permanence ce qu’elle fait”.

Et pourtant l’ADEME nous donne quelques détails intéressants qui devraient nous amener à réfléchir sur cette utilisation massive: l’empreinte carbone de votre smartphone et de son utilisation.

Elle estimait au 1er janvier 2022 l’empreinte carbone par utilisateur sur un réseau mobile à 50g CO2e/Go (gramme CO2 équivalent par gigaoctet). Pour l’entreprise Carbo, l’usage des données mobiles émettrait en moyenne 19g de CO2e par jour. C’est tout simplement 2 500 fois plus que les émissions liées à la batterie du téléphone.Le le coût environnemental du numérique en France est ainsi de 2,5% de l’empreinte carbone et 10% de la consommation électrique.

Quelques conseils pourraient nous être proposés afin de profiter de cette pause digitale:

  • Laisser son portable pendant une heure, en le tenant à distance loin des notifications et messages
  • Passer des moments dans l’instant présent, sans smartphone dans la main.
  • Le soir, respecter un temps calme sans écran avant de s’endormir.
  • Pendant la nuit, ne pas laisser le téléphone dans la chambre à coucher.
  • Au travail, finir sa tâche tranquillement sans répondre aux sollicitations.

L’édition 2022 du Baromètre du numérique(nouvelle fenêtre) est une étude annuelle réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) .

Ademe  infos numérique avril 2022

presse.ademe.fr/2022/01/numerique-responsable-et-si-nous-adoptions-les-bons-reflexes.html

2 février : Conférence de presse du collectif Secrets toxiques

Carences dans l’homologation des pesticides, toxicité des produits sous-évaluée : 30 organisations et 23 députés déposent un recours au Conseil d’Etat

Conférence de presse du 2 février 2023

Communiqué de presse 

Le 5 octobre 2022, Secrets Toxiques, avec 29 organisations et 28 députés avaient mis en garde la Première Ministre, Elisabeth Borne, sous la forme d’une demande préalable, contre l’absence de procédures scientifiques permettant de s’assurer de l’innocuité des pesticides commercialisés en France, en particulier pour ce qui concerne l’étude de la toxicité chronique des mélanges de molécules au sein d’un même pesticide – connu également sous le nom d’« effet cocktail ».

Cette demande préalable n’ayant reçu aucune réponse dans le délai de deux mois dont disposait le gouvernement, les requérants procèdent maintenant au dépôt d’un recours devant le Conseil d’État.

La réglementation est claire : elle prévoit qu’un pesticide ne peut être autorisé que s’il est démontré qu’il n’a pas d’effet néfaste à court ou à long terme sur la santé humaine ou l’environnement.

Pourtant, dès 2019 la Cour de Justice de l’Union Européenne affirmait dans un arrêt que les « tests sommaires » réclamés par les autorités sanitaires « ne sauraient suffire à mener à bien cette vérification ». Un constat confirmé par de récentes expertises collectives de l’INSERM et de l’INRAE-Ifremer, qui démontrent, sur la base de milliers de publications scientifiques, l’existence de nombreux effets délétères des pesticides, tant sur la santé humaine que sur l’environnement, et cela malgré les exigences réglementaires européennes et nationales.

Malgré ces alertes scientifiques, le gouvernement français n’a toujours pas enclenché les réformes nécessaires pour se mettre en conformité avec la loi et protéger les populationsPar le dépôt de ce recours, les associations et parlementaires exigent l’application du règlement européen tel qu’interprété par la CJUE. Le gouvernement doit inclure, dans les dossiers de demande d’autorisation de mise sur le marché des pesticides, des analyses de toxicité à long terme et de cancérogénicité portant sur les formulations complètes – c’est-à-dire sur les pesticides tels qu’ils sont commercialisés. Les requérants demandent également que ces données soient présentées dans les rapports d’évaluation publics.

Secrets Toxiques est une campagne portée par 47 organisations et 17 groupes locaux

Contacts presse

Andy Battentier : 07 69 16 14 18 – andy.battentier@protonmail.ch
Guillaume Tumerelle : 06 48 06 63 61 – guillaume.tumerelle@avocats-tumerelle.fr
Organisations requérantes
Association Nationale pour la Protection des Eaux et Rivières, Alterna’bio, Campagne glyphosate France, Collectif Anti-Pesticides 66, Collectif anti-OGM 66, Comité Écologique Ariègeois, Confédération paysanne France (et ses groupes locaux Aveyron, Lot et Ariège), Foll’avoine, Générations Futures, Halte OGM 07, Le Chabot, Nature & Progrès France (et ses groupes locaux Aveyron et Tarn), Nature Rights, Notre Affaire à Tous, PIG BZH, Santé Environnement Auvergne/Rhône-Alpes, SOS MCS, Terre d’abeilles, Union Nationale de l’Apiculture Française
Députés requérantes et requérants

Gabriel Amard (LFI-NUPES), Ségolène Amiot (LFI-NUPES), Rodrigo Arenas (LFI-NUPES), Julien Bayou (Ecologiste-NUPES), Lisa Belluco (Ecologiste-NUPES), Manuel Bompard (LFI-NUPES), Sylvain Carrière (LFI-NUPES), Sophia Chikirou (LFI-NUPES), Jean-François Coulomme (LFI-NUPES), Catherine Couturier (LFI-NUPES), Alma Dufour (LFI-NUPES), Elsa Faucillon (GDR-NUPES), Marie-Charlotte Garin (Ecologiste-NUPES), Clémence Guetté (LFI-NUPES), Mathilde Hignet (LFI-NUPES), Jérémie Iordanoff (Ecologiste-NUPES), Arnaud Le Gall (LFI-NUPES), Charlotte Leduc (LFI-NUPES), Pascale Martin (LFI-NUPES), Marie Pochon (Ecologiste-NUPES), Loïc Prud’homme (LFI-NUPES), Sandra Regol (Ecologiste-NUPES), Matthias Tavel (LFI-NUPES)

 

Railcoop : la ligne Lyon Bordeaux refait parler d’elle

Après avoir reporté à deux reprises le lancement de sa première ligne de transport de passagers Lyon-Bordeaux, Railcoop la première coopérative ferroviaire française envisage d’accélérer à nouveau en ce début d’année: en effet elle vient de trouver un partenaire de choix la Métropole de Lyon et la ville de Lyon. Rail coop a en vue de faire renaître des lignes ferroviaires abandonnées à travers l’Hexagone, à l’image de son projet de ligne Lyon-Bordeaux. Elle espérerait accueillir à terme 1,4 million de personnes sur cette liaison, un projet ferroviaire d’intérêt général : la relance d’une liaison voyageurs transversale Bordeaux – Lyon via Limoges, abandonnée depuis fin 2012 par la SNCF .

Cependant le chemin est encore long, puisqu’elle a estimé l’ensemble de ses besoins en financements à une quarantaine de millions d’euros au total or elle en a pour l’instant atteint 5, 8 millions. Les élus métropolitains ont en effet délibéré en faveur d’une entrée au capital de la coopérative, à hauteur de 80.000 euros. Une annonce qui vient par ailleurs abonder le vote, survenu le 15 décembre dernier, du conseil municipal de Lyon qui confirmait lui aussi une participation de 20.000 euros.

Railcoop dispose à ce jour d’un capital social de 5,8 millions d’euros, détenu à 80% par des personnes physiques,( la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC)  compte près de 13 700 sociétaires ) contre 13% pour des collectivités locales, 6% par des entreprises et associations et 1% par ses salariés.

La petite compagnie, basée dans le Lot, compte proposer deux allers-retours par jour entre Bordeaux, Périgueux, Limoges, Montluçon, Roanne et Lyon, en 7 h 30 environ, ressuscitant une liaison transversale abandonnée par la SNCF en 2014. Le prix d’appel pour ce trajet est prévu aux alentours de 42 euros, un tarif qui sera certainement amené à évoluer en fonction de l’inflation d’ici au lancement de la ligne.

Pour l’heure, la levée en fonds participatifs hébergée sur Lita est toujours en cours jusqu’en mars prochain, et il n’est pas encore exclu que de nouveaux tours s’ouvrent par la suite sous le même format. Railcoop a par ailleurs commencé à opérer une ligne de fret entre Toulouse et l’Aveyron, sur laquelle elle projette de réaliser 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en s’appuyant sur le transport du bois notamment.

Le projet de Railcoop s’inscrit dans une logique de complémentarité vis-à-vis de l’opérateur public national SNCF Voyageurs, mais aussi en tant qu’opérateur de fret ferroviaire de proximité (courtes-moyennes distances).

En rejoignant la SCIC, la Métropole et la Ville de Lyon :
• se dotent d’un levier supplémentaire pour agir sur les enjeux de de mobilité : report modal pour les déplacements de voyageurs et de marchandises, désengorgement, réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur ;
• contribue à un aménagement plus équilibré du territoire à travers le renouveau des liaisons ferroviaires transversales de moyenne et longue distance, abandonnées depuis plusieurs décennies par l’État et la SNCF au profit d’un réseau radial centré sur Paris (4 allers-retours quotidiens Lyon – Bordeaux via Limoges ou Clermont-Ferrand à l’orée des années 2000, 0 depuis 2013).

Pour Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué aux Déplacements : « L’entrée au capital de la SCIC Railcoop est un signal politique important en faveur du remaillage du réseau ferroviaire national.
Depuis la fin des années 1980, les liaisons transversales Lyon – Atlantique ont progressivement été abandonnées par l’État et la SNCF, au profit du TGV via Paris qui laisse orphelins de toute desserte des pans entiers du territoire national (Auvergne, Limousin…).»