Tous les articles par redacteur

Pas d’amélioration sur les naissances de prématurés

Selon des données publiées mercredi par l’OMS, aucun progrès notable n’a été observé dans le monde depuis dix ans, faisant de la prématurité la principale cause de mortalité avant l’âge de 5 ans. Chaque année, on estime que 15 millions de nourrissons naissent prématurément (avant 37 semaines révolues de gestation).

Ces données alarmantes sont issues du rapport « Naître trop tôt : une décennie d’action contre les naissances prématurées », publié mercredi 10 mai par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), en collaboration avec Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, la plus grande alliance mondiale mobilisée dans le domaine.
Dix ans après la parution d’un rapport de référence sur le sujet, les auteurs tirent le signal d’alarme sur cette « urgence silencieuse » dont l’ampleur et la gravité sont encore sous-estimées.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes et les mécanismes des naissances prématurées. Parmi les causes figurent les grossesses multiples, les infections et maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension ; il arrive fréquemment, toutefois, que la cause ne soit pas identifiée. Il y aurait aussi une influence génétique. La prévention des décès et des complications d’une naissance prématurée commence par une grossesse en bonne santé. Les lignes directrices de l’OMS pour les soins anténatals comportent des interventions essentielles pour éviter les naissances prématurées, comme les conseils sur une alimentation saine, une nutrition optimale, le tabagisme et l’usage de substances psychoactives.

On estime que 15 millions de nourrissons naissent trop tôt chaque année, soit plus d’un nourrisson sur dix. Environ 1 million d’enfants meurent chaque année des complications d’une naissance prématurée (1). De nombreux survivants sont confrontés à un handicap à vie, y compris des troubles de l’apprentissage ainsi que des problèmes de vue ou d’audition. À l’échelle mondiale, la prématurité est la principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Les inégalités en matière de taux de survie dans le monde sont considérables.

En France c’est chaque année, environ 60.000 bébés qui naissent prématurément. Parmi ces bébés nés avant terme, 85% sont des prématurés moyens, 10% des grands prématurés (6 à 7 mois de grossesse) et 5% des très grands prématurés (en-deçà de 6 mois de grossesse).

Selon les résultats de la dernière enquête nationale périnatale, le taux de prématurité augmente depuis plusieurs années: il est passé de 4,5% en 1995 à 6% en 2016. Aujourd’hui, il représente près de 8% des naissances, affirme l’association SOS préma, en pointe sur le sujet.

L’étude Epipage‑2 menée par l’Inserm depuis 2011 est un très grand projet de recherche observationnel sur la prématurité en France, avec de nombreuses sous-études. Elle implique des équipes de recherche Inserm, universitaires et hospitalières issues de 25 régions françaises.

Références

1. Perin J, Mulick A, Yeung D, Villavicencio F, Lopez G, Strong KL, et al. Global, regional, and national causes of mortalité des enfants de moins de 5 ans in 2000-19 : an updated systematic analysis with implications for the objectifs de développement durable. Lancet Child Adolesc Health. 2022; 6(2):106-15. doi:10.1016/S2352-4642 (21)00311-4

2. Blencowe H, Cousens S, Oestergaard M, Chou D, Moller AB, Narwal R, Adler A, Garcia CV, Rohde S, Say L, Lawn JE. National, regional and worldwide estimates of preterm birth. The Lancet. 2013; 9; 379 (9832) : 2162-72. 30%

La transition énergétique face à la pénurie de matériaux rares

L’OCDE alerte sur le marché difficile des matériaux critiques qui peut peser sur la transition énergétique. C’est l’alerte que lance l’OCDE dans un nouveau rapport intitulé “Raw materials critical for the green transition”, publié le 11 avril 2023.

“La production et les échanges internationaux des matériaux critiques, qui ont pourtant progressé rapidement au cours de la dernière décennie, n’arrivent plus à suivre les prévisions de demande pour transformer l’économie mondiale et passer d’un monde où les combustibles fossiles dominent à une ère axée sur les technologies d’exploitation des énergies renouvelables”, note l’OCDE. “Nous devons veiller à ce qu’aucune pénurie de matières ne nous empêche de tenir nos engagements climatiques”, prévient Mathias Cormann, le Secrétaire général de l’OCDE, dans un communiqué.

Autre sujet d’inquiétude, les fortes hausses de production de lithium, terres rares, chrome, arsenic, cobalt, titane, sélénium et magnésium au cours des dix dernières années – de 33 % pour le magnésium à 208 % pour le lithium – qui ne sont malgré tout pas suffisantes au regard des augmentations prévues dans le cadre de la transition énergétique, qui varient d’un facteur quatre à six. L’Europe est aujourd’hui très dépendante des importations pour l’essentiel des minerais et des métaux de la transition énergétique, par exemple de la Russie pour l’aluminium, le nickel ou le cuivre, tout comme elle dépend aussi très fortement de la Chine pour les terres rares, du Congo pour le cobalt, ou encore de l’Amérique du Sud pour le lithium, le silicium et le zinc.

Bruxelles considère comme “critiques” 34 matériaux, contre seulement 14 en 2011.

L’OCDE pointe aussi du doigt la trop forte concentration de la production de matières premières critiques dans quelques pays fort lointains, à l’instar de la Chine, la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe.

La demande de ces ressources précieuses et rares augmente fortement, ce qui conduit à une course mondiale pour le ‘nouveau pétrole’ au cœur de notre économie”, pointe Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. Dans ce contexte, la Commission européenne a présenté mi-mars son règlement sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act, CRMA) qui vise à réduire sa dépendance aux importations de pays tiers.

+ 3 500 % pour le lithium, + 2 600 % pour le dysprosium (terres rares), + 330 % pour le cobalt. La demande en métaux utiles à la transition énergétique va exploser d’ici 2050, selon Eurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux.

Un nouveau rapport publié par Eurométaux, l’association européenne des producteurs de métaux, alerte sur le fait que l’Union européenne pourrait se retrouver en risque sur sa transition énergétique d’ici 2030.

https://www.mineralinfo.fr/fr/ecomine/marche-des-terres-rares-2022-filieres-dapprovisionnement-aimants-permanents

https://eurometaux.eu/media/20ad5yza/2022-policymaker-summary-report-final.pdf

L’étude d’impact de la plateforme chimique Pont de Claix-Jarrie est parue

Un communiqué de presse de la FNE Isère l’a rendue accessible.

Cette étude, close le 30 décembre dernier par le communiqué de la Préfecture de l’Isère, a établi sur plusieurs années le bilan environnemental du Sud Grenoblois. D’un coût actuel de 420 000 € d’argent public (avec la généreuse participation des industriels à hauteur de 10 000 €), cette étude a collecté, sur le territoire de 18 communes, l’ensemble des mesures disponibles intéressant « plusieurs milieux (air, gaz des sols, sols, » eaux superficielles et eaux souterraines, « végétaux) et de nombreux polluants émis par les différentes activités humaines (tertiaire, transport, industrie…) ». Par ailleurs, l’eau est la grande oubliée du communiqué de presse préfectoral. Pour chacun des polluants, des cartes de distribution spatiale ont été dressées.

Le communiqué préfectoral mettant un point final à cette étude de zone donne une interprétation de l’état des milieux (IEM) et annonce les restrictions d’usages principalement liées à la présence de dioxines : 30 hectares impactés, 500 – 700 personnes concernées par des recommandations sanitaires…

Ce communiqué ignore totalement « l’état sanitaire des populations »* soumises à une multitude de polluants**, et à ses éventuels effets « cocktails », qui constituent la préoccupation majeure des populations locales qu’elles avaient clairement exprimée à la dernière réunion publique (Le Pont-de-Claix 17 juin 2019).

Compte tenu de ces faits et de ces lacunes, nous demandons le prolongement de cette étude de zone du Sud Grenoblois par la mise à profit des données collectées pour engager et poursuivre un suivi épidémiologique des populations exposées.
* Voir Étude de zone du Sud Grenoblois – Résultats et recommandations été 2022 – SPPPY
**Antimoine, benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, chlorobenzène, cumène, dioxines, dichloroéthane, éthylène, formaldéhyde, mercure, naphtalène, NOx, PCB, PM2.5, PM 10, polychlorobiphényle, propylbenzène, styrène (phényléthylène), tétrachlorométhane, tetrachloroéthylène, triméthylbenzène, vanadium… cette liste est loin d’être exhaustive !
https://www.isere.gouv.fr/Actualites/Salle-de-presse/Derniers-communiques/Etude-de-zone-Sud-grenoblois-Recommandations-pour-les-riverains
https://www.fne-aura.org/communiques/isere/communique-plateformes-chimiques-du-sud-grenoblois-quels-impacts-sur-la-sante-des-populations-exposees/

Santé mentale des adolescents : fort inquiétante

Les dernières données issues du Point épidémiologique mensuel dédié à la Santé mentale le confirment : les indicateurs de souffrance psychique chez les 11-17 ans restaient à des niveaux élevés, comparables voire supérieurs à ceux observés début 2021.

La crise sanitaire a eu des conséquences sur la santé mentale des adolescents, constatées par des professionnels de l’Éducation nationale, des pédiatres et pédopsychiatres (notamment, démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux). Le système de surveillance mis en place par Santé publique France a confirmé ces signaux à l’échelle nationale et régionale. Les passages aux urgences pour troubles de l’humeur, gestes et idées suicidaires montrent depuis le début de l’année 2022 des niveaux élevés, comparables à ceux observés début 2021 voire supérieurs chez les 15-17 ans.

Au regard des dernières données indiquant que la santé mentale des adolescents reste dégradée en ce début d’année et de l’accueil positif auprès de la cible de la campagne #JenParleA, Santé publique France rediffuse jusqu’en juin 2022 une campagne enrichie de nouveaux contenus. L’objectif reste inchangé : prévenir l’apparition et l’installation de troubles psychiques chez les adolescents en favorisant la recherche d’aide par l’ouverture du dialogue et en facilitant l’accès à des dispositifs d’écoute et d’orientation, en particulier Fil Santé Jeunes.

Ce service anonyme et gratuit propose une ligne d’écoute 0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, et un site internet mettant à disposition de l’information, un forum, un tchat, et une orientation vers des structures d’aide (lieux d’accueil et d’écoute, maisons des adolescents, structures associatives, professionnels et structures de soins). Ces services sont dispensés par des professionnels (psychologues, éducateurs, conseillers familiaux, médecins).

Rappelons qu’en présence de signes d’anxiété ou de dépression (tristesse, perte d’intérêt, d’énergie, irritabilité excessive…), ou en cas de changements inhabituels de comportement (décrochage scolaire, isolement social, perte ou gain important d’appétit ou de poids…), il est important d’en parler et de prendre conseil auprès de son médecin afin d’être orienté sur les aides et solutions disponibles. 

Si vous êtes confrontés à des idées suicidaires, appelez le 3114. Accueil, évaluation, intervention, orientation des personnes en souffrance ayant des pensées suicidaires. Information et conseils aux proches, aux professionnels et aux personnes endeuillées par suicide (appel confidentiel et gratuit, accessible tous les jours, 24h/24, par téléphone ou sur internet).

Agir en collectif face au changement du climat

Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires – a adopté un avis sur ce sujet. Il « propose de retenir, pour la trajectoire d’adaptation au changement climatique, l’hypothèse générale d’un réchauffement global de 3 °C d’ici à la fin du siècle, croisant 1,5 °C en 2030 et 2 °C en 2050 ». Il demande d’« affronter la réalité du changement climatique, de manière lucide ». 3Le réchauffement observé demeure inédit tant par son ampleur que par sa rapidité.

« Nous sommes sur une trajectoire vers les 3 °C au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire + 4 °C », a précisé le sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE, Ronan Dantec, soulignant que l’avis avait été adopté « à l’unanimité ».

Comme le démontre le  rapport d’Oxfam, notre modèle économique actuel agit comme un catalyseur du changement climatique catastrophique et des inégalités tout aussi désastreuses, nous devons œuvrer pour une justice sociale et économique pour toutes et tous.

Des mesures de politique publique appropriées, déployées dès maintenant, peuvent à la fois réduire les émissions des plus riches avant d’épuiser le budget carbone mondial pour rester en deçà de 1,5 °C de réchauffement et créer des sociétés plus saines, plus soudées et plus résilientes. Outre des mesures essentielles pour faire évoluer l’approvisionnement
énergétique au profit de sources renouvelables durables, les gouvernements doivent
envisager les leviers suivants : entre autre 

pour une tarification progressive étendue du carbone afin de financer par exemple l’extension de services sociaux universels .

avec une amélioration de l’efficacité énergétique des logements, en particulier pour réduire la facture énergétique des groupes marginalisés ou à faibles revenus ;
Pour un
développement des secteurs sobres en carbone comme la santé et l’aide sociale.

La France prépare son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).

https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/09/Resume-Rapport-Oxfam-Combattre-Inegalites-Emissions-CO2.pdf