Tous les articles par Jacqueline Collard

Sédentarité et inactivité physique sont des facteurs de risques

Le manque d’activité physique  et la sédentarité sont deux facteurs de risque de nombreuses maladies non transmissibles, comme les maladies cardiovasculaires, métaboliques ou certains cancers : c’est ce que démontre une fois de plus le dernier Bulletin de Santé publique France.

En 2021, 73% des hommes et 59% des femmes atteignaient les recommandations en matière d’activité physique . Plus d’un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures
par jour ( en position assise au travail essentiellement.)et la prévalence d’un temps écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39%.

Dans son bulletin épidémiologique, Santé publique France estime que près de 10 % des femmes et 8,6 % des hommes cumulent niveau d’activité physique insuffisant et sédentarité. Autrement dit deux facteurs de risque de nombreuses maladies chroniques.

Rappelons  les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé ? « Pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée ou soutenue par semaine ». Elle recommande en outre de « pratiquer 2 fois par semaine ou davantage des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou supérieure – qui sollicitent les principaux groupes musculaires – celles-ci procurant des bienfaits supplémentaires pour la santé ».

Quant à la sédentarité, elle est toujours très élevée et gagne du terrain.« Il faut une certaine dose d’activité physique en termes de durée et d’intensité pour compenser les effets délétères d’une sédentarité élevée. Il est donc nécessaire pour maintenir ou améliorer sa santé, de limiter sa sédentarité autant que possible et d’augmenter conjointement son niveau d’activité physique », précise Santé publique France.

Si la grande majorité des adultes savent qu’il faut pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour, à peine plus d’1 adulte sur 5 sait qu’il s’agit d’une activité physique avec essoufflement, toujours selon le BEH publié cette semaine.

Baromètre santé mené en 2021 par téléphone auprès de plus de 6 000 personnes âgées de 18 à 85 ans interrogées sur la base d’un questionnaire.BEH du 11 juin 2024.

Haute Autorité de santé. Guide des connaissances sur l’activité physique et la sédentarité. Saint-Denis La Plaine : HAS; 2022. 57 p. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-08/guide_connaissance_ap_sedentarite_vf.pdf

Équipe de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle.

Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition  (Esteban), 2014-2016. Volet Nutrition. Chapitre Activité physique et sédentarité. 2e édition.
Saint-Maurice: Santé publique France; 2020. 58 p.https:// www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition

www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition et-activite-physique/documents/rapport-synthese/etude-de-sante-sur-l-environnement-la-biosurveillance-l-activite-physique-et-la-nutrition-esteban-2014-2016.-volet-nutrition.-chapitre-activite

 

 

Triple menace pour les océans

Aujourd’hui, les océans se dégradent à une vitesse alarmante du fait des changements climatiques et des activités humaines. De l’acidification des eaux à la pollution, les défis qui pèsent sur les océans se multiplient et mettent en danger tant la nature que les humains.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) « sonne l’alerte rouge dans le monde ». Le nouveau rapport annuel de cette agence de l’ONU sur l’état du climat global, publié ce 19 mars, le confirme une fois de plus : l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 174 ans (l’époque de l’apparition des relevés météo). La température moyenne en surface de la terre a grimpé à 1,45° Celsius de plus que les niveaux pré-industriels de 1850-1900. « Jamais nous n’avons été aussi proches – quoique sur une base temporaire pour le moment – de la limite de 1,5° Celsius fixée par l’Accord de Paris sur le changement climatique », affirme Celeste Saulo, la Secrétaire générale de l’OMM.La montée du niveau des mers est plus de deux fois plus rapide sur la période 2014-23 qu’au cours de la décennie 1993-2002.

Or un nouveau rapport nous alerte sur les 3 menaces  auquel est confronté l’océan dans l’indifférence générale: ces travaux ont été publiés dans AGU Advances .

Les  vagues de chaleur qui augmentent notablement la température des océans et atteignent les hauts fonds jusqu’à plus de 2000 m, l’acidification qui s’amplifie avec la teneur en CO2 et donc l’ augmentation des gaz à effet de serre , et par voie de conséquence le manque d’oxygéne compromettant la vie de la faune et de la flore marine; ces 3 faits sont en train d’anéantir toute vie dans nos océans,  véritable poumon de la Terre.

Les épisodes de chaleur extrême sont en effet en moyenne trois fois plus longs, et six fois plus intenses que ce qu’ils étaient dans les années 1960.

Selon les climatologues pendant le Permien , les océans ont déjà été confrontés à cette même triple menace, c’était  il y a environ 252 millions d’années pendant le Trias qui a donc connu alors une grande extinction de masse .

 Nous sommes désormais devant des faits similaires aussi serait-il nécessaire d’en faire une priorité.« Le coût de l’inaction est plus élevé que le celui de l’action climatique », avertit l’OMM. Sur la période 2025-2100, si rien n’est fait pour rester dans la cible de l’Accord de Paris de 2016, le coût total de l’inaction s’élèvera à 1 266 billions de dollars – soit plus de 12 fois le PIB annuel mondial actuel. Un chiffre qui reste sans doute « dramatiquement sous-estimé », précise l’OMM.

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2023AV001059

Climat : L’OMM sonne l’alerte rouge

 

L’appel des canaris : pour une alerte sur l’intolérance aux champs de la téléphonie mobile

L’association Priartem nous demande de relayer cet appel que nous trouvons très pertinent :

Lancé il y a 2 semaines et à la veille de la journée mondiale de l’intolérance à la pollution électromagnétique du 16 juin, l’appel des canaris pour une prévention et une réelle prise en charge de l’intolérance aux ondes électromagnétiques fête ses 1000 signataires et soutiens !

Mille mercis ! à tous ceux qui nous ont rejoints dans cette action.

De nouvelles associations sont également venus soutenir l’initiative.

Il est encore possible de signer si vous ne l’avez pas encore fait : ici

Continuons ensemble pour donner encore plus d’ampleur à notre demande.

Contactez la presse régionale locale pour témoigner et promouvoir l’appel des canaris.

Partagez l’appel des canaris et parlez-en auprès de vos contacts, membres, etc

 Lire le texte complet de l’appel : ici

Signez ici : https://appel-des-canaris.priartem.fr/

Les indicateurs du changement climatique s’affolent

Selon un consortium d’une cinquantaine de chercheurs mondiaux (publication dans la revue Earth System Science Data.) une mise à jour des indicateurs clés du changement climatique,  a été transmise et il en ressort que la hausse moyenne de la température a déjà atteint 1,19°C ces dix dernières années et pourrait dépasser le seuil symbolique des 1,5°C d’ici cinq ans seulement.En effet entre 2014 et 2023 soit moins de 10 ans la hausse moyenne a atteint 0,26°C.

Le sixième rapport d’évaluation du GIEC (AR6) a fourni une évaluation de l’influence humaine sur les indicateurs clés de l’état du climat sur le sol dans des données jusqu’en 2019 (IPCC, 2021a, Supplément Sect. S1).La mise à jour est fondée sur les méthodes évaluées dans le sixième rapport d’évaluation du GIEC (AR6) de la base scientifique physique des changements climatiques (rapport du Groupe de travail 1). Compte tenu de la rapidité des changements récents et de la nécessité de mettre à jour les connaissances en matière de climat pour éclairer la prise de décisions fondée sur des données factuelles, les indicateurs du changement climatique mondial (CCG) ont été lancés pour fournir aux décideurs des mises à jour annuelles des connaissances scientifiques les plus récentes sur l’état de certains indicateurs critiques du système climatique et de l’influence humaine.

Cette année 2023 a été la plus chaude enregistrée et à elle seule a provoqué une hausse de 1,43°essentiellement due à El Nino. La Niña, associée à des épisodes plus froids, devrait prendre le relais dans la deuxième moitié de l’année. De quoi espérer un répit ? Pas forcément. “La fin d’El Niño ne signifie pas une pause dans le changement climatique à long terme, car notre planète continuera à se réchauffer en raison des gaz à effet de serre”, a déclaré Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM, citée dans le communiqué.

l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) projette une saison 2024 avec des ouragans “extraordinaires” dans l’Atlantique Nord, soit de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus possibles.

https://essd.copernicus.org/articles/16/2625/2024/

La CJUE confirme la jurisprudence française (Arrêt Blaise ) à propos de la mise sur le marché des pesticides

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu ce 25 avril 2024 deux arrêts importants en matière de droit de l’environnement (C‑308/22 CURIA – Documents (europa.eu) et C‑309/22 et C‑310/22 CURIA – Documents (europa.eu)).

En résumé :

L’évaluation des risques associés à l’utilisation des pesticides doit être basée sur les données scientifiques ou techniques disponibles les plus fiables au moment de la délivrance de l’AMM

Ces décisions constituent une confirmation de la jurisprudence Blaise (arrêt C 616/17 obtenu en 2019 par le cabinet) et de la position que nous défendons pour le compte de multiples organisations agricoles et de protection de l’environnement devant le Conseil d’Etat et dans le cadre de plaintes visant à obtenir une évaluation des risques des pesticides avant mise sur le marché conforme à la réglementation européenne.

Les données scientifiques ou techniques disponibles les plus fiables peuvent être utilisées pour contester une autorisation de mise sur le marché d’un pesticide devant les juridictions de l’Etat Membre ayant accordé une AMM ( Autorisation de mise sur le marché)à la faveur d’une évaluation des risques insuffisamment motivée par l’Etat Membre rapporteur ( en l’occurrence pour le glyphosate la France).

L’apport majeur de l’arrêt C-308/22 est de préciser que les données disponibles ne se limitent pas aux documents d’orientation de l’EFSA adoptés par la Commission européenne et les Etats membres au moment de l’introduction de la demande d’AMM mais bien aux « données scientifiques ou techniques les plus fiables… sans égard à leur source ou au moment auquel elles sont devenues accessibles » (cf. point 92 de l’arrêt).

Ainsi l’évaluation des risques effectuée par l’Etat membre avant délivrance d’AMM ne peut se limiter au suivi des documents d’orientation de l’EFSA lorsque ceux-ci sont devenus obsolètes vu l’évolution des connaissances scientifiques. L’Etat qui doit se prononcer sur la délivrance d’une AMM pour un pesticide n’est donc pas tenu par l’évaluation initiale de l’Etat membre rapporteur.

L’arrêt présente également le cadre juridique applicable (règlement N°1107/2009) et il rappelle notamment les dispositions de l’article 29 du règlement qui prévoit que « En vertu de ces principes, l’interaction entre la substance active, les phytoprotecteurs, les synergistes et les coformulants doit être prise en compte lors de l’évaluation des produits phytopharmaceutiques. »

Rapporté par le Cabinet d’avocat Tumerelle qui suit ce dossier pour le collectif Secrets toxiques dont nous sommes membres.