Tous les articles par Jacqueline Collard

L’OMS dénonce la dérive de certains industriels au détriment de la santé des citoyens

Un rapport de l’OMS paru en Juin dénonce la manière dont les industries du tabac, de l’alcool, des aliments ultratransformés et des combustibles fossiles font obstacle aux politiques de santé.Celui ci  au ton très offensif se veut un plaidoyer concret à destination des parlementaires et décideurs européens signal d’alarme retentissant pour les responsables politique. « Nous permettons à ces industries de tirer profit des décès qu’elles provoquent et de retarder ou d’empêcher une réglementation efficace de leurs produits », commente Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe.

En effet l’Organisation Mondiale de la Santé  dénonce avec force , comment quatre industries à elles seules causent 2,7 millions de décès chaque année en Europe, soit près de 7 500 décès par jour, ce qui correspond à 25% des décès . Ce nouveau rapport de l’OMS souligne comment les grandes industries alimentent les maladies chroniques, entravent les politiques de santé et ciblent les personnes vulnérables. L’OMS montre comment ces industries sapent les efforts de prévention et de lutte contre les maladies évitables comme les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète et leurs facteurs de risque comme l’alcool, le tabac ou une mauvaise alimentation.

 En ce début de mandature des dispositions urgentes sont à prendre au bénéfice de la santé publique, elles devraient être  au cœur des débats pour agir concrètement et rapidement sur ces décès évitables : le Nutri-Score obligatoire dans tous les Etats membres, la régulation de la publicité et du marketing ciblant les enfants et la mise en place d’une réglementation plus stricte des additifs nocifs largement utilisés dans les aliments ultra-transformés.

« Les tactiques de l’industrie consistent à exploiter les personnes vulnérables par des stratégies de marketing ciblées, à tromper les consommateurs et à effectuer de fausses déclarations sur les bénéfices de leurs produits ou sur leur performance écologique. Ces tactiques menacent les progrès réalisés au cours du siècle dernier en matière de santé publique, et empêchent les pays d’atteindre leurs objectifs sanitaires. L’OMS/Europe collaborera avec les responsables politiques afin de renforcer les tactiques de protection contre l’influence néfaste de l’industrie et de la réduire. Aujourd’hui, nous apportons des preuves indiscutables de la nocivité des produits et des pratiques commerciales, en affirmant que les personnes doivent toujours primer sur le profit. » a renchérit  le docteur Hans Henri P. Kluge. Le rapport présente une série d’études de cas illustrant l’ampleur et la profondeur de la mainmise des entreprises sur les politiques publiques et l’élaboration des politiques, avec un impact sur tous les aspects de la vie des citoyens.

Le rapport souligne la nécessité de réformes financières solides et d’une réglementation stricte pour limiter le pouvoir de l’industrie et protéger la santé publique.

Consulter le communiqué de presse relatif au rapport (156 pages) consultable en anglais depuis le site de l’Organisation Mondiale de la Santé

Quatre secteurs d’activité sont à l’origine à eux seuls de 2,7 millions de décès chaque année dans la Région européenne (who.int)  

Les eaux de baignade sous contrôle

Alors que les Jeux Olympiques à Paris nous montrent  tout l’intérêt de connaitre la qualité des eaux de baignade  il est à connaitre que celles ci font l’objet de contrôles durant toute la période estivale. Elles sont classées dans l’une des 4 catégories suivantes : “excellente”, “bonne”, “suffisante” ou “insuffisante” selon  la directive 2006/7/CE, qui présentent les paramètres réglementés pour les indicateurs Escherichia coli et entérocoques intestinaux.  Leur présence dans l’eau indique en effet une contamination d’origine fécale, dont l’intensité varie selon les concentrations observées. Bien que ces germes microbiens ne présentent pas de danger direct pour les baigneurs aux niveaux généralement observés, leur présence peut signaler celle de germes pathogènes potentiels.

Baignades.sante.gouv.fr est  le site officiel pour tout savoir sur la qualité de l’eau de votre lieu de baignade L’ARS (Agence régionale de santé) peut compléter le contrôle de ces deux paramètres microbiologiques en ajoutant d’autres analyses (pH, transparence, cyanobactéries, etc.) si le suivi est jugé pertinent en raison d’une vulnérabilité connue du site de baignade ou d’un risque suspecté identifié .

Lors des prélèvements d’eau pour analyse, un contrôle visuel de la zone de baignade est aussi effectué pour détecter la présence d’hydrocarbures, de résidus goudronneux, de macroalgues, d’efflorescences phytoplanctoniques, de macrodéchets, de méduses, etc., qui peuvent aussi représenter un risque sanitaire et nécessiter des mesures de gestion appropriées.

Une eau de baignade de qualité dégradée peut provoquer des troubles de santé tels que des dermatites, des troubles gastro-intestinaux ou des otites, généralement bénins mais potentiellement plus graves pour les personnes vulnérables.

Puis un classement des sites de baignade est réalisé en fin de chaque saison balnéaire pour évaluer la qualité globale des eaux de baignade. Celui-ci repose sur les résultats des analyses sanitaires des deux paramètres microbiologiques Escherichia coli et entérocoques intestinaux sur donnent une période de 4 ans, avec des valeurs distinctes pour les eaux de mer et les eaux douces.

Vous pouvez connaître en temps réel la qualité des eaux de votre lieu de vacances grâce à ces cartes officielles : zoomez, cliquez et c’est trouvé !

Le rapport sur la qualité des eaux de baignade en France de 2023 (transmis 2024)

Le recyclage des plastiques en révision

Alors que depuis des années, les médias , les collectivités nous valorisent la part du plastique recyclé dans nos produits:  ce qui fait consensus, mais regardons de plus prés la réalité de terrain.La France est le troisième pays le plus consommateur de plastique au sein de l’Union européenne, mais aussi l’un des plus ambitieux avec son objectif de 100 % de plastiques à usage unique recyclés d’ici à 2025.

Il est important de recycler le plastique du fait de sa provenance : fabriqué à partir de pétrole, il est issu de ressources non renouvelables. Il ne peut donc pas être fabriqué à l’infini et il pose d’énormes problèmes de pollution lors de la fin de vie. En effet, le plastique met entre 100 et 1.000 ans à se dégrader.Caractérisé par une durée d’utilisation courte mais une durée de vie très longue, le plastique se révèle être nocif à notre environnement .

Cependant compte tenu des enjeux et des conséquences de ces propositions, il est attendu par  les acteurs du secteur  la décision finale : la Commission européenne soumet, pour consultation a priori d’ici la fin du mois de juillet, et définir l’avenir du recyclage du plastique. Ce texte, issu de la directive de 2019 sur le plastique, doit fixer les règles de traçabilité du plastique recyclé par le recyclage chimique.

Le plastique n’est pas recyclable à l’infini, il peut être recyclé plusieurs fois avant d’être considéré comme un déchet. Il est donc important de bien trier le plastique pour qu’il soit réutilisé.Il existe 7 catégories de plastique or seulement  2 d’entre eux sont en majorité recyclés en France, en effet la majorité des déchets plastiques recyclés sont de types PET ou PEHD. L’industrie réutilise le plastique recyclé pour en faire d’autres composants : pièces automobiles, habits en PVC recyclé, barquettes, mais ne représente que 6% de la production.

Si le recyclage du plastique est important, le principal enjeu pour les consommateurs est surtout de réduire sa consommation de plastique à la source pour produire moins de déchets. Les solutions existent : on bannit les sacs plastiques, on privilégie le vrac, on réutilise nos emballages…

L’OFB dénonce des prises d’eaux illégales à la Clusaz

La  station de la Clusaz a pompé illégalement l’eau d’une source pendant plus de 20 ans: la Source du Lachat. Cette découverte est le fruit d’une enquête judiciaire menée par l’Office français de la biodiversité (OFB) en juillet 2022 alors qu’une grande partie du département de la Haute-Savoie était placée en alerte renforcée pour sécheresse, et ceci pour fabriquer de la neige artificielle sans aucune autorisation.

La station de ski , où la neige représente 70% de ses revenus  a ainsi pompé illégalement l’eau de la source de Lachat de 2000 à 2023, essentiellement pour fournir ses canons à neige et assurer la pérennité de son activité. Au total, entre 2014 et 2023, date de la fermeture définitive du dispositif, 135 108 m3 d’eau ont été prélevés, soit l’équivalent de plus de 54 piscines olympiques, sans jamais avoir pris la peine de déclarer l’ouvrage à la direction départementale des territoires (DDT) de Haute Savoie.

La procureure d’Annecy confirme qu’une procédure a été menée par l’OFB et que « le dossier est actuellement au parquet d’Annecy pour décider les suites à donner à cette procédure judiciaire ».

 Un sujet brulant qui pourrait n’être pas le seul , alors que la candidature pour les JO d’hiver en 2030 pour les Alpes a été proposée, donc affaire à suivre.

On voit bien encore que l’enjeu de la ressource et des différents usages de l’eau sont à mettre en avant face au changement climatique et devoir connaitre des arbitrages stratégiques.

https://www.ofb.gouv.fr/auvergne-rhone-alpes

Des mesures de PFAS prévues dans les fumées d’incinération

Le 8 juillet, le ministère de la Transition écologique a publié un projet d’arrêté concernant la mesure des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les fumées d’incinération des déchets.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du plan d’action ministériel sur les PFAS, vise à surveiller ces polluants dangereux et déterminer leur comportement lors de l’incinération. La campagne de mesures, prévue de mi-2025 à fin 2027, couvrira quatre types d’installations : incinérateurs de déchets dangereux, non dangereux, installations de production d’énergie à partir de combustibles solides de récupération (CSR), et activités d’élimination ou de valorisation de déchets.

Ces études permettront de mesurer 49 substances PFAS et le fluorure d’hydrogène, avec des limites de quantification précises par  des laboratoires accrédités selon des méthodes validées, en particulier la méthode américaine de mesure des PFAS dans les émissions atmosphériques appelée « OTM-45 ».

Cette action vise à vérifier que l’incinération permet bien la destruction des substances PFAS contenues dans les déchets, et améliorer les connaissances globales sur la thermodégradation des PFAS.

Un projet est en cours précédé d’une consultation du au . Consultation mise en ligne le

https://www.vie-publique.fr/consultations/294817-projet-darrete-analyse-de-substances-pfas-installations-dincineration