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Les mégots toxiques pour l’environnement en plus de la santé

Très souvent et à juste titre on parle des méfaits du tabac sur la santé humaine, mais trop souvent on oublie les  risques que le tabac représente pour l’environnement et le climat.

Pour information, sur 11 milliards de mégots sont jetés chaque jour à travers le monde et sur cette quantité, 40 % échouent dans les océans, et c’est donc de l’ordre de 4 500 milliards de mégots qui sont jetés par terre et terminent leur vie dans les cours d’eau et les océans. Or chaque mégot rejette des milliers de substances chimiques toxiques dans l’environnement : de la nicotine, évidemment, mais aussi des métaux lourds, de l’arsenic, du plomb, ou encore des résidus de pesticides utilisés pour faire pousser les plans de tabac. Et, une pollution moins connue : celle du plastique qui compose les mégots. Outre les particules de plastique, les mégots relarguent des milliers de substances chimiques toxiques (nicotine, métaux lourds, ammoniac).

Quant aux cigarettes électroniques à usage unique, les fameuses puffs, elles représentent un risque encore plus grand pour l’environnement, (munies d’une batterie, avec un cycle de vie d’un à deux jours, elles sont  destinées à finir sa vie en déchet) et une fois les 300 à 600 bouffées fumées, elle sont jetées sans précaution, et presque jamais recyclées.

En France, 23,5 milliards de mégots sont jetés chaque année dans l’espace public, selon le ministère de la transition écologique. A Paris, environ 350 tonnes sont ramassées tous les ans. Une pollution qui a un coût pour les collectivités, estimé à 100 millions d’euros par an, mais dont les conséquences sur l’environnement restent largement méconnues.

Dans le cadre du Word Cleanup day les membres de l’antenne Grenobloise de l’association Wings of the ocean ont ramassé  9 000 mégots de cigarettes en un jour au bord de l’Isère,  ceux ci étant prêts à parcourir des kilomètres, polluant les eaux tout au long de leur voyage. Un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau dit-on ! A lui-seul, il contient une centaine de substances nocives voire cancérigènes, qui contaminent à la fois, l’eau, l’air et les sols. Plus encore que les cotons tiges, les pailles ou les sacs plastiques, les mégots de cigarettes constitueraient le polluant le plus néfaste aux océans.

 

L’ANSES annonce la clôture du programme conjoint européen One Health

Après plus de cinq ans, le programme conjoint européen One Health prendra fin le 30 septembre 2023. Pour l’occasion, l’Anses, responsable de la coordination du programme, organise la réunion finale qui réunira les membres des 44 organisations partenaires, aux côtés des principales parties prenantes européennes et internationales, les 11 et 12 septembre, dans les locaux du ministère de la Santé et de la Prévention, à Paris.

L’EJP One Health (OHEJP) a associé des chercheurs des secteurs de la santé publique humaine, de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé animale avec l’objectif de permettre des avancées significatives dans les domaines des zoonoses alimentaires, de l’antibiorésistance et des menaces zoonotiques émergentes. En plus de l’apport scientifique, le programme a créé un consortium européen unique qui soutient et, surtout, met en pratique le concept « One Health – Une seule santé » dans le domaine de la sécurité alimentaire.

Rapport de l’IPBES : des espèces disparaissent, d’autres envahissent

Un nouveau rapport publié ce lundi 4 septembre par  le « Giec de la biodiversité », l’IPBES, alerte sur la gravité des impacts créés par les espèces invasives. Il dresse un inquiétant constat sur la hausse fulgurante des « invasions biologiques ».

Introduites par les activités humaines dans des endroits non adaptés à leur présence, les espèces exotiques envahissantes sont impliquées dans 60 % des extinctions de plantes et d’animaux à travers le monde, établissent les auteurs de ce rapport. Si rien n’est fait pour freiner leur déploiement, le coût de ces invasions, qui dépasse chaque année plusieurs centaines de milliards de dollars, devrait continuer d’augmenter dans les décennies à venir. Des dommages qui dépassent 400 milliards de dollars par an. Chaque année, environ 200 nouvelles espèces exotiques sont enregistrées à travers le monde. D’ici 2050, les scientifiques s’attendent à ce que leur nombre soit un tiers plus élevé qu’en 2005.

L’explication de cette augmentation « vertigineuse » ce sont les échanges internationaux. « Au cours des cinquante dernières années, les transports ont augmenté de 1 000 %, dit à Reporterre Philippe Grandcolas, directeur adjoint de l’Institut Écologie et Environnement du CNRS et observateur à la plénière de l’IPBES. Plus on transporte, plus on court le risque d’introduire des espèces exotiques, malgré toutes les précautions que l’on peut prendre. »

 De même la dégradation de la nature — pollution, bétonisation, fragmentation, etc. — a considérablement réduit la résistance des espèces autochtones aux invasions biologiques. Sur les 37 000 espèces exotiques recensées à travers le monde, plus de 3 500 ont des effets néfastes connus. Elles sont aujourd’hui considérées comme l’un des cinq principaux facteurs de perte de biodiversité — aux côtés des changements dans l’utilisation des terres et des mers, de l’exploitation directe des espèces, du changement climatique et de la pollution. 

Les infrastructures terrestres, marines et aquatiques — routes, oléoducs, canaux, chemins de fer, etc. — peuvent par ailleurs faciliter la circulation d’espèces exotiques invasives jusqu’à des zones préservées. Leur nombre est ainsi 1,5 à 2,5 fois supérieur sur les pontons et les pilotis artificiels que sur les roches naturelles, note le résumé du rapport.

Les espèces exotiques invasives peuvent également créer de graves problèmes sanitaires. Certains moustiques peuvent servir de vecteurs à des maladies comme la malaria, la dengue, le chikungunya, le Zika ou la fièvre jaune. Des plantes, comme l’ambroisie  qui émet des pollens allergènes affectant plus de 13 millions de personnes en Europe.

Rapport IPBES Invasive Alien Species Assessment : Summary for Policymakers:  https://zenodo.org/record/8314303

Un rapport de l’OMM repris par l’ONU fait bien le lien entre pollution atmosphérique et climat

L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe. La vague de chaleur de longue durée a entraîné une augmentation des concentrations de particules et d’ozone troposphérique. Ce à quoi nous assistons en 2023 est encore plus extrême.

Lors des épisodes de canicule, ce n’est pas seulement l’élévation des températures qui est dangereuse mais aussi les effets de la pollution qui en résulte, rappelle l’OMM, tout en déplorant que cette dégradation de la qualité de l’air soit  associée au réchauffement climatique.

C’est l’un des effets déjà perceptibles du réchauffement climatique : la pollution à l’ozone n’est plus un phénomène limité aux villes du Sud ni à la période estivale. Les pics d’ozone sont de plus en plus précoces, dès avril ou mai, et se prolongent désormais jusqu’en septembre. A la différence des autres polluants (particules fines, dioxyde d’azote et de soufre) dont les concentrations moyennes sont en baisse depuis le début du siècle, celles en ozone stagnent et sont même de nouveau en hausse depuis 2016. Alors que l’ozone de haute altitude (stratosphérique) nous protège des rayons ultraviolets nocifs du soleil, l’ozone proche de la surface de la Terre est nocif pour la santé humaine.

Des températures caniculaires affectent de grandes parties de l’hémisphère Nord, tandis que des inondations dévastatrices déclenchées par des pluies incessantes ont perturbé des vies et des moyens de subsistance, soulignant le besoin urgent d’une action climatique accrue, a déclaré  l’Organisation météorologique mondiale (OMM). 

La qualité de l’air et le climat sont liés parce que les espèces chimiques qui influent sur les deux sont liées, parce que les substances responsables du changement climatique et de la dégradation de la qualité de l’air (notamment entre les oxydes d’azote (NOx, émis principalement par le transport routier ou encore les incinérateurs) et les composés organiques volatils (industrie, produits ménagers))sont souvent émises par les mêmes sources, et parce que les changements dans l’un entraînent inévitablement des changements dans l’autre.

La qualité de l’air affecte de plus la santé des écosystèmes, car les polluants atmosphériques tels que l’azote, le soufre et l’ozone sont absorbés par les plantes, ce qui nuit à l’environnement et réduit le rendement des cultures.

« Les vagues de chaleur et les incendies de forêt sont aussi étroitement liés. La fumée des feux de forêt contient un mélange de produits chimiques qui nuit non seulement à la qualité de l’air et à la santé, mais aussi aux plantes, aux écosystèmes et aux récoltes, et entraîne une augmentation des émissions de carbone et donc des niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère », a expliqué M. Lorenzo Labrador, l’auteur du rapport et responsable scientifique de l’OMM au sein du réseau de la Surveillance de l’atmosphère globale.

La qualité de l’air et le climat sont indissociables l’un de l’autre, souligne l’OMM.

https://public.wmo.int/fr

https://news.un.org/fr/story/2023/09/1138282

Ne faut-il pas envisager les compétitions sportives autrement ?

Alors que la Mer de glace, l’un des plus grands glaciers d’Europe, fond inexorablement, a lieu la course UTMB à partir de Chamonix , qui, pour cet événement à connotation mondiale, comporte huit courses étalées sur la semaine et,  désormais rassemble plus de 100 000 personnes dont environ 10 000 coureurs et 20 000 accompagnants pour 171 kilomètres, et 10 000 mètres de dénivelés positifs.

 « C’était un évènement familial quand cela a commencé en 2003 » or il a maintenant des sponsors prestigieux comme  l’entreprise américaine IronMan et Dacia. Qu’en est-il des accès à la ville entièrement mobilisée sur l’événement: « Il ne reste aucun endroit de libre à Chamonix, l’UTMB accapare la ville », soupire Timothée Mottin, « tous les espaces sont occupés par la course et les marques de sports ». Vice-président de l’association de protection des territoires de montagne Mountain Wilderness, quant à Frédi Meignan rajoute de son côté qu’il faut « stopper cette course au gigantisme. Ces grandes manifestations sont inadaptées à nos territoires de montagne ».

Il est vrai que  les 2 300 coureurs de 118 nationalités représentées, tirés au sort ou sélectionnés pour cette course réalisent un rêve,  côtoient « les glaciers, la diversité des paysages, le Mont-Blanc, tout est incroyable”.

En 2022, l’UTMB Mont-Blanc aurait permis de générer 23 millions d’euros de dépenses sur le territoire, mais doit-on sacrifier des lieux emblématiques pour des retombées économiques évidentes? , ne devons nous pas nous interroger sur ces pratiques certes intéressantes en performances techniques mais jusqu’où??

On oubliera bien sur dans cette circonstance les impacts carbone inhérents à des déplacements de tout ordre, et surtout en avion, ( pour de nombreux coureurs et sponsors) dont l’impact climat n’est plus à démontrer. Que restera-t-il et pour combien de temps de nos glaciers emblématiques ?