Les COP en échec ? COP 16 sur la biodiversité et COP 29 sur le climat

La COP16 biodiversité s’est terminée à Cali en Colombie, échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

Et c’est maintenant  la COP 29 qui s’achève à Bakou : “Rarement il y a eu si peu d’avancées à une COP, mais on savait que celle-ci serait particulièrement difficile”, note Marta Torres Gunfaus, directrice climat du think tank IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales).

Quant à Gaïa Febvre, du Réseau Action Climat (RAC), elle fait  un constat difficile : « [Continuer] de retarder les négociations internationales visant à enrayer le réchauffement de la planète. Et pour cause, leur modèle économique est en conflit direct avec les objectifs de l’Accord de Paris. » En effet plus de 1 770 lobbyistes des énergies fossiles sont accrédités à la COP29 en Azerbaïdjan, comme  a dévoilé une coalition d’ONG et ils  parasitent  les débats »

Face à des impossibilités d’avancer concrètement et devant la réalité d’un système arrivé à bout de souffle. « Sa structure actuelle ne permet tout simplement pas de réaliser le changement à une vitesse et à une échelle exponentielles, écrivent-ils. Nous devons passer de la négociation à la mise en œuvre. Une vingtaine de leaders climatiques ont appelé à réformer le processus des COP, » En effet sont envisagées sept propositions de refonte  ainsi traduites. La première étant la mise en place de « critères d’éligibilité stricts pour exclure les pays ne soutenant pas la transition vers l’abandon progressif des énergies fossiles ».

Par ailleurs la  voix d’une représentante des pays autochtones s’est fait entendre: «Aujourd’hui, une autre menace pèse sur les quelques milliers d’âmes de notre  communauté : l’extraction d’énergies fossiles. Cette industrie des hydrocarbures détruit la terre, l’air et l’eau, déplore Casey Camp-Horinek, élue autochtone. Et comme nous en dépendons, elle nous tue avec.»

L’un des piliers fondateurs de l’Accord de Paris est la solidarité financière entre les pays développés et les pays en développement, a rappelé Laurence Tubiana, co-responsable du secrétariat du groupe de travail sur les taxes de solidarité et directrice générale de la Fondation européenne pour le climat. D’ici la COP30 à Belém, nous voulons proposer des options concrètes pour que les prélèvements de solidarité mondiaux fournissent de nouvelles sources de financement prévisibles, stables et concessionnelles”.

Et pourtant les États présents à la conférence sur le climat à Bakou se sont engagés, lors de la dernière journée, à verser 300 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique à l’horizon 2035. Au bout de la nuit, cet accord sur la finance climatique a certes été obtenu à l’arraché, mais avec une somme bien inférieure à ce qu’il était souhaitable sachant que 7000 milliards servent les énergies fossiles.

Malgré les alertes et les chocs climatiques qui marquent  l’actualité, les pays les plus riches ont choisi une enveloppe minimale pour aider les pays les plus défavorisés, en clôture de la COP29 à Bakou. En conclusion cette COP29 a permis de trouver des accords, certes  décriés, sur les financements et les marchés carbone, les autres sujets concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (atténuation), le bilan mondial ou les droits humains ont peu progressé voire reculé.