Tous les articles par Jacqueline Collard

La première phase d’un traité international pour mettre fin au plastique s’est achevée

Un traité international est en négociation, la première phase s’est achevée dans la ville de Punta del Este dans le sud de l’Uruguay ce vendredi 2 décembre.

La pollution plastique est en train d’échapper à tout contrôle et si rien n’est fait, il pourrait être trop tard lorsque le monde se décidera enfin à agir. La crise actuelle du plastique ne laisse pas de place au statu quo et nécessite une approche globale avec tous les acteurs concernés par l’ensemble du cycle de vie du plastique.

Sous l’égide des Nations unies, 175 pays ont voté en faveur d’un traité mondial de lutte contre la pollution plastique.Le coût économique global des 10 à 20 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans les océans est estimé à environ 13 milliards de dollars par an en dommages environnementaux sur les écosystèmes marins : il englobe les pertes financières subies par les industries de la pêche et du tourisme, ainsi que le temps passé à nettoyer les plages.Au rythme actuel, la  pollution plastique des océans (11 millions de tonnes par an) aura quadruplé d’ici à 2050. Un danger pour les écosystèmes marins et la biodiversité et toute la chaîne alimentaire est contaminée par les substances toxiques qui les composent, ayant notamment des effets de perturbateurs endocriniens, qu’ils propagent.

Le mandat de négociations prend en compte « le cycle de vie entier du plastique« , l’utilisation, la gestion des déchets, mais aussi la réutilisation ou le recyclage, comme le réclamaient les différents acteurs de l’environnement. Il s’agit d’un grand pas en avant, probablement l’une des actions environnementales les plus ambitieuses au monde depuis le Protocole de Montréal de 1989 qui avait obtenu des bons résultats sur la couche d’ozone.

Pour la première fois dans l’histoire, des discussions sont en cours pour repenser la façon dont nous fabriquons, utilisons, commercialisons, transportons et gérons le plastique. Les discussions en vue d’un traité mondial sur les produits plastiques, juridiquement contraignant et couvrant l’ensemble du cycle de vie du plastique, visent à résoudre la crise du plastique à l’échelle mondiale.

Les couts cachés des pesticides devraient être persuasifs

C’est une estimation édifiante qui devraient nous interroger sur cet attachement aux   pesticides qui s’élèveraient de 370 millions à plusieurs milliards d’euros par an pour la France, selon une étude menée par une équipe franco-belge qui nous rapporte des éléments dans la revue Frontiers in Sustainable Food Systems,

Dans  cette évaluation sont inclus les coûts sociaux induits par l’usage des pesticides souvent non évalués . Ceux ci sont classés en quatre catégories : les frais de réparation des dégâts sanitaires, ceux liés aux effets délétères sur l’environnement au sens large, le montant des subventions publiques et, enfin, les frais de gestion réglementaire de ces produits. En France, l’exposition de la faune et de la flore aux pesticides est généralisée.
En ce qui concerne les personnes victimes de ces produits et le prix moyen des traitements, les auteurs iraient à un coût de 48,5 millions d’euros. « Les maladies professionnelles liées aux pesticides ne représentent sans doute qu’une petite partie des conséquences sanitaires de l’usage de ces produits », explique M. Baret agronome à l’Université catholique de Louvain, Belgique.

Pour ce qui est des coûts environnementaux, les chercheurs n’ont pris en compte que les frais attribuables avec certitude aux pesticides, en particulier pas le surcoût des traitements de potabilisation de l’eau qui  s’élèverait  à 260 millions d’euros annuels, à quoi les auteurs ajoutent environ 30 millions d’euros liés aux émissions de gaz à effet de serre produits par la fabrication des pesticides utilisés sur le territoire français.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fsufs.2022.1027583/full

Le poids du numérique doit nous interroger

Datagir et l’Ademe ont complété le simulateur Impact CO2 avec une catégorie « Numérique » qui estime les émissions de CO2 liées à nos usages du numérique et à la construction des appareils. Un sujet d’importance, car les émissions de CO2 liées au numérique sont considérables : 2,5% de l’empreinte CO2 de la France , soit l’équivalent du secteur aérien, pouvant augmenter de 60% en 2040 selon l’Arcep.

Pour les  mails, on estime que ce sont près de 270 milliards qui sont envoyés dans le monde chaque jour. Évidemment, cela représente des quantités incroyables de données et de flux à traiter, et donc de l’énergie consommée. Du point de vue de l’environnement, ce n’est donc pas anodin.

Ces valeurs prennent en compte l’utilisation des appareils, la transmission des données et la construction et l’usage des data-centers. Mais, comme indiqué, ces chiffres ne prennent pas en compte la construction des appareils qui est pourtant la cause majeure des émissions de CO2 du numérique

Pour un mail moyen tout simple, il estime en moyenne qu’il y a émission de 4 g de CO2. Concernant un texto / SMS le chercheur évalue l’empreinte carbone à 0.014. D’autres chercheurs comme Frédéric Bordage de GreenIt.fr estiment quand à eux qu’un SMS d’un poids maximum de 140 octet émet 0.00215 g de CO2 . Le mieux est de faire en sorte de réduire la quantité de données que vous envoyez, par exemple en n’envoyant pas trop d’images, de vidéos ou de contenus lourds.

Par exemple, visionner une heure de vidéo par jour pendant un an, en streaming haute définition et en connexion wifi, émet en moyenne 11 kg de CO2.

Une requête sur internet c’est 7g de CO2, un couriel c’est 10g de CO2.

On va vers une consommation du numérique toujours plus compulsive, toujours plus forte On ne prend pas le chemin vers un numérique responsable mais il y a des solutions à mettre en place. Comme rallonger la durée de vie de nos équipements ou les réparer plus systématiquement. Ce serait des effets très concrets qui pourraient diminuer la pollution numérique des interfaces, qui, est responsable de la moitié de la pollution numérique.

https://impactco2.fr/usagenumerique

L’Anses rappelle que les plastiques biodégradables ne doivent pas être mis en compost

Plus d’un Français sur trois recycle ses déchets dans des composteurs domestiques ou collectifs. Or, la dégradation totale de tels matériaux n’est pas garantie dans ces composteurs. L’emploi des composts peut alors présenter un risque pour l’être humain comme pour l’environnement. L’Anses recommande donc de ne mettre aucune matière plastique dans les composteurs domestiques.

Parmi les emballages et produits de consommation courante en matière plastique sur le marché, certains sont qualifiés de « biosourcés », « biodégradables » ou encore « compostables ». Englobant des notions différentes, ces appellations peuvent porter à confusion. « Cette contamination peut provenir des différents constituants des matériaux, ou de microplastiques issus de leur dégradation. Les constituants concernés peuvent être des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques présentant des dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement. » explique Stéphane Leconte, coordonnateur de l’expertise à l’Anses.

Consulter l’AVIS révisé et RAPPORT de l’Anses relatif aux impacts sanitaires et environnementaux de matières plastiques biosourcées, biodégradables et compostables

La Commission européenne aussi se positionne simultanément sur l’usage de plastiques compostables ou biodégradables comme des bioplastiques pour mieux les  encadrer. Ces recommandations sont proches des mesures adoptées en France.

Le rapport de l’AEE souligne l’exposition des populations urbaines aux polluants atmosphériques

L’Agence européenne de l’Environnement vient de publier son nouveau rapport sur la pollution en Europe : 96 % des villes européennes dépassent les seuils dangereux de pollution aux particules fines, un polluant connu pour être un facteur de cancers.La pollution de l’air reste le plus grand risque environnemental pour la santé en Europe.

Elle  estime en effet que 238 000 décès prématurés ont été causés par cette pollution dangereuse dans l’Union européenne : la pollution aux particules est  responsable tant des maladies  cardiovasculaires, de problèmes respiratoires multiples mais aussi des cancers, ce qui réduit fortement l’espérance de vie chez les individus vivant en zone urbain.

Les pays sont inégalement touchés :

Les seuils de dangerosité pour la santé sont aussi légèrement dépassés en France (Paris, Hauts-de-France, Rhône, littoral méditerranéen), en Belgique, en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le transport est le deuxième contributeur de gaz à effet de serre, avec 24,6% des émissions.

Paris détient le niveau de pollution au dioxyde d’azote le plus élevé d’Europe, suivi de Cracovie en Pologne et de Munich en Allemagne. En France, Italie et Espagne, la pollution au dioxyde d’azote a réussi à chuter de 70 % lors du printemps 2020, avant de remonter progressivement ensuite.

La pollution aux particules PM10 est la plus élevée dans le sud de l’Europe et les pays méditerranéens : Italie, Bosnie, Serbie, Macédoine, Bulgarie et Turquie

La pollution aux particules PM 2.5 touche principalement le nord de l’Italie, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Bosnie, le Kosovo, la Turquie et la Grèce

Le dépassement des seuils de pollution à l’ozone est atteint sur quasiment toute l’Europe : les plus hauts niveaux sont relevés au nord de l’Italie, puis sur l’est de la France ainsi qu’à Paris, en Allemagne, Belgique, Autriche, Pologne, Espagne, Portugal, Turquie, Grèce et Bosnie.

Autre polluant présent en Europe, le benzopyrène, l’un des plus cancérigènes. Il provient principalement de la combustion du charbon et du bois et son taux explose les seuils sur l’ensemble de la Pologne, ainsi que sur une partie de la Slovaquie, Bulgarie, Autriche, Italie, Croatie, mais aussi en France uniquement sur le département de la Moselle.

Cependant il faut reconnaitre que la pollution en Europe ne cesse de baisser depuis 2005, mais ce nouveau rapport de L’Agence européenne de l’Environnement montre que les grandes villes européennes, dont Paris, doivent nettement accentuer leurs efforts pour garantir de meilleures conditions atmosphériques à leurs habitants.

https://www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2022/air-quality-in-europe-2022