Tous les articles par Jacqueline Collard

Les dernières connaissances scientifiques sur l’Electrosensibilité débattues au Parlement européen

Quelles sont les dernières découvertes scientifiques sur l’EHS ?

Comment pouvons-nous interpréter ces résultats ? Ces recherches peuvent-elles mettre à jour et contribuer au débat scientifique et aux hypothèses actuelles ? Quelles options de santé publique et de politique inclusive peuvent être privilégiées pour soutenir les personnes EHS et améliorer leur qualité de vie ?

Un atelier du Parlement européen destiné aux députés, à la Commission et aux parties prenantes examinera l’état de la science de l’EHS. Les recherches et les publications d’une douzaine de scientifiques, venant de toute l’Europe, seront présentées avec des résumés scientifiques et un débat sur les options politiques.

L’EHS peut être une pathologie gravement invalidante, dont la prévalence est relativement élevée et qui nécessite une meilleure compréhension scientifique et des traitements plus efficaces. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) estime en 2018 la prévalence de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) à 5 % de la population générale, soit 25,6 millions d’Européens.

Le rapport de l’ANSES part du principe que  » les plaintes (douleurs, souffrances) exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue et ces personnes doivent adapter leur vie quotidienne pour y faire face. Les symptômes ressentis par les
personnes se déclarant EHS, ainsi que l’isolement psycho
social vécu par certaines d’entre elles, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs de la santé et du social ». D’autres études estiment que la prévalence des personnes dont l’accès au travail est restreint en raison de leur sensibilité aux CEM représente 0,65 % de la population générale, soit près de 5 millions de personnes dans l’Union européenne.
Depuis 2009, le Parlement européen « invite les États membres […] à accorder aux personnes souffrant
d’hypersensibilité électromagnétique le statut de personnes à capacités réduites, afin qu’elles puissent bénéficier d’une protection appropriée et de l’égalité des chances ».

La BPCO pourrait être associée à une exposition aux pesticides

Les ministères ont demandé à l’Anses de poursuivre les travaux de la saisine sur les pesticides en considérant cette fois-ci la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) afin de d’évaluer et caractériser le lien de causalité entre l’exposition aux pesticides et la survenue de BPCO, afin d’ améliorer la prise en charge des maladies professionnelles liées aux pesticides. La mise à jour de cette expertise a été publiée le 30 juin 2021 (Inserm 2021).La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique caractérisée par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes. Sa cause principale est le tabagisme dans 85 % des cas mais aussi des expositions environnementales, notamment professionnelles.

Cette saisine fait mention de plusieurs maladies en lien avec l’exposition aux pesticides dont le cancer de la prostate, la maladie de Parkinson et les hémopathies malignes, mais également les pathologies associées positivement avec l’exposition aux pesticides d’après l’actualisation de l’expertise de l’Inserm. Ȧ la suite de la mise à jour de l’expertise collective par l’Inserm, mentionnée plus haut, les ministères ont demandé à l’Anses de poursuivre les travaux de cette saisine sur les pesticides en considérant cette fois-ci la (BPCO).

Avis de l’Anses
Saisine n° 2018-SA-0267 « MP- Pesticides et BPCO »

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0267Ra-1.pdf

 

Légalisation de la vidéosurveillance biométrique ( VSA)

Lors de la séance du 23 mars l’article 7 de la loi sur les Jeux olympiques a été adopté  par l’Assemblée, actant l’entrée formelle de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le droit français, jusqu’en décembre 2024, et ce malgré ce que le gouvernement a répété maintes fois  et inscrit dans la loi, que la VSA ne relevait pas de la surveillance biométrique.

Ainsi, la VSA a été acceptée sur le seul fondement d’un mythe bien ancré selon lequel la technologie permettrait d’assurer magiquement la sécurité,et tout particulièrement pour les JO de Paris: l’application principale de la VSA consiste à identifier des comportements que la police aura préalablement définis comme « suspects ».

Cette première légalisation de la vidéosurveillance automatisée va nécessairement ouvrir la voie à toutes les autres technologies de surveillance biométrique : audiosurveillance algorithmique, reconnaissance faciale, suivi biométrique des personnes a posteriori…

Les courants océanographiques perturbés par le changement climatique

Selon une étude publiée fin mars dans la revue Nature, le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces dans l’Antarctique et l’augmentation de la quantité d’eau douce déversée dans l’océan, qui perturbe la circulation de retournement de l’Antarctique et qui s’accentue depuis 30 ans.

Cette perturbation de grande envergure risquerait de modifier considérablement les conditions météorologiques mondiales, le niveau des mers et la santé des écosystèmes marins, affirment des scientifiques, qui lancent un avertissement sévère sur les effets croissants du changement climatique.

La circulation de retournement ralentit, perturbée par la quantité croissante d’eau de fonte de l’Antarctique, rend les eaux moins salées, et donc moins denses ne leur permettant plus de couler avec la même force. L’un des principaux moteurs de ces schémas de circulation océanique est la production d’eau froide salée au large du Groenland et de l’Antarctique. Cette eau dense s’enfonce dans les profondeurs et alimente les courants océaniques profonds.

Cette circulation  » thermohaline » s’avère très importante pour les transferts de quantités de chaleur, d’oxygène, de carbone et de nutriments autour du globe. Les effets déjà identifiés sont les suivants :

  1. Les eaux froides profondes de l’Antarctique déplacent l’oxygène et les nutriments vers les océans Indien, Pacifique et Atlantique.
  2. Dans l’Atlantique, la circulation méridienne de retournement (AMOC : Atlantic Meridional Overturning Circulation) qui joue le rôle de thermostat mondial, transporte les eaux chaudes et salées vers le nord, ce qui contribue à créer un climat tempéré en Europe occidentale.
  3. Les eaux de surface deviennent plus froides et plus denses à mesure qu’elles s’approchent de l’Arctique, entraînant les courants en profondeur et contribuant à propulser le système.

Plus de détails :

https://www.nature.com/articles/s41558-021-01097-4

https://www.nature.com/articles/s41586-023-05762-w

CDHNU Résolution adoptée pour un environnement propre , sain et durable

Le 4 avril 2023, durant sa 52e session, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDHNU) a adopté une résolution relative au droit à un environnement propre, sain et durable.

Ce texte, parrainé par le Costa Rica, les Maldives, le Maroc, la Slovénie et la Suisse, a notamment pour objectif d’engager les États à adopter un cadre juridique efficace et des politiques à l’échelle nationale et locale pour garantir ce droit. Le 8 octobre 2021 avait marqué une étape décisive pour tous les acteurs engagés dans la protection des droits de l’Homme et de l’environnement. Le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (CDHNU) a enfin reconnu le droit à un environnement propre, sain et durable comme étant un droit humain essentiel pour l’exercice des autres droits. Pour la première fois dans un instrument onusien, ce droit a été affirmé par la résolution 48/13, adoptée lors de la 48session du CDHNU.

ll garantit aux individus et aux peuples un environnement dont la qualité permet aux êtres humains d’avoir une vie digne et épanouie.Des années de plaidoyer de la société civile ont finalement abouti à cette avancée importante dans la lutte contre les effets du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité.

https://doi.org/10.4000/revdh.13063