Les courants océanographiques perturbés par le changement climatique

Selon une étude publiée fin mars dans la revue Nature, le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces dans l’Antarctique et l’augmentation de la quantité d’eau douce déversée dans l’océan, qui perturbe la circulation de retournement de l’Antarctique et qui s’accentue depuis 30 ans.

Cette perturbation de grande envergure risquerait de modifier considérablement les conditions météorologiques mondiales, le niveau des mers et la santé des écosystèmes marins, affirment des scientifiques, qui lancent un avertissement sévère sur les effets croissants du changement climatique.

La circulation de retournement ralentit, perturbée par la quantité croissante d’eau de fonte de l’Antarctique, rend les eaux moins salées, et donc moins denses ne leur permettant plus de couler avec la même force. L’un des principaux moteurs de ces schémas de circulation océanique est la production d’eau froide salée au large du Groenland et de l’Antarctique. Cette eau dense s’enfonce dans les profondeurs et alimente les courants océaniques profonds.

Cette circulation ” thermohaline” s’avère très importante pour les transferts de quantités de chaleur, d’oxygène, de carbone et de nutriments autour du globe. Les effets déjà identifiés sont les suivants :

  1. Les eaux froides profondes de l’Antarctique déplacent l’oxygène et les nutriments vers les océans Indien, Pacifique et Atlantique.
  2. Dans l’Atlantique, la circulation méridienne de retournement (AMOC : Atlantic Meridional Overturning Circulation) qui joue le rôle de thermostat mondial, transporte les eaux chaudes et salées vers le nord, ce qui contribue à créer un climat tempéré en Europe occidentale.
  3. Les eaux de surface deviennent plus froides et plus denses à mesure qu’elles s’approchent de l’Arctique, entraînant les courants en profondeur et contribuant à propulser le système.

Plus de détails :

https://www.nature.com/articles/s41558-021-01097-4

https://www.nature.com/articles/s41586-023-05762-w