Le nombre de déchets d’emballages ne cesse d’augmenter dans l’Union européenne.
Tous les articles par Jacqueline Collard
Hubert Reeves a rejoint les étoiles
Astrophysicien, Hubert Reeves fut un fervent défenseur de la nature, il tentait sans fin d’inviter les humains, à mieux la protéger. Spécialiste de l’histoire du cosmos, le chercheur a su mettre la science à la portée de tous, multipliant livres et conférences, déployant un fort engouement à transmettre ces compétences. Il est décédé à 91 ans en ce mois d’octobre.
Tout au cours de sa vie il s’est employé à établir des liens étroits entre astronomie et écologie et en particulier à la dégradation de l’environnement, qui ne cesse de s’aggraver. Nous citons une de ces phrases clé : « on ne retrouvera plus la Terre telle qu’elle était avant l’ère industrielle, nous allons vers une nouvelle forme d’occupation des sols : il faudra nous y adapter. » Et de préciser les « deux volets du même thème de notre existence. L’astronomie, en nous racontant l’histoire de l’Univers, nous dit d’où nous venons, comment nous en sommes venus à être ici aujourd’hui. L’écologie, en nous faisant prendre conscience des menaces qui pèsent sur notre avenir a pour but de nous dire comment y rester ».
Au début des années 2000, il a succédé à Théodore Monod à la tête de l’association de défense de l’environnement qu’il avait créée en 1976. Hubert Reeves était président d’honneur depuis 2015 d’Humanité et Biodiversité qui plaide inlassablement auprès des décideurs publics et privés pour qu’ils protègent plus et mieux la nature.
Une trentaine d’ouvrages suivront Patience dans l’azur (1981) , parmi lesquels on peut citer Poussières d’étoiles (Seuil, 1984), Dernières nouvelles du cosmos (Seuil, 1994), ou encore ses Mémoires intitulés : Je n’aurai pas le temps (Seuil, 2008).
Beaucoup de produits alimentaires pour enfants trop sucrés et comportant trop d’additifs
Nous relayons l’enquête faite par l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) qui a passé au crible 207 références de préparations infantiles (pour enfants de 6 à 36 mois) vendues en France, hors laits infantiles. Résultat : 30 % des références étudiées contiennent des ingrédients sucrants (sucre, miel), et 38 % des additifs.
Le choix des références a été varié: « On n’a pas pu être exhaustifs, mais on a veillé, pour chaque famille, à prendre des marques distributeur, des grandes marques nationales, des produits bio et non bio, vendus en hypermarché ou en épicerie bio », précise Lisa Faulet, responsable scientifique et alimentation de CLCV.
Les analyses ont porté sur les listes d’ingrédients, les tableaux nutritionnels, les mentions et allégations sur les emballages, et regardé s’ils respectaient les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de préparations pour nourrisson. L’agence onusienne préconise en effet une série de règles plus strictes que ce que prévoit la législation européenne : notamment de fixer des teneurs maximales en sel et en sucre en fonction des familles de produits, sachant que les habitudes prises dans l’enfance (enfants de moins de 3 ans) peut engager la santé future.
Constat d’autant plus alarmant que 29% des enfants de 2 à 4 ans sont en surpoids et/ou en situation d’obésité en 2021.
Dans toutes les catégories étudiées, ont été trouvés des produits sans ingrédient sucrant ni additif, c’est donc possible.
L’Inserm établit un lien entre l’utilisation de pesticides et la leucémie de l’enfant
Ce 18 octobre, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a publié une nouvelle étude dans laquelle les scientifiques font le lien entre le fait d’habiter à proximité de vignes et le développement de leucémies chez les moins de 15 ans.
De nombreuses études épidémiologiques pointent du doigt le risque d’une exposition domestique et professionnelle sur la santé des enfants, les données demeurent limitées concernant les risques pour les riverains de parcelles agricoles traitées aux pesticides. Cependant une nouvelle étude de l’Inserm, menée par des scientifiques au sein du laboratoire CRESS (Inserm/Université Paris Cité) en collaboration avec Santé publique France, et avec le soutien financier de l’Anses et de l’INCa, apporte un nouvel éclairage, en se penchant sur le risque de leucémies pour les enfants résidant près de parcelles viticoles. L’équipe de recherche montre que le risque de leucémie n’augmente pas avec la simple présence de vignes à moins de 1000 m de l’adresse de résidence.
L’exposition aux pesticides est suspectée d’être un facteur de risque de cancers pédiatriques, et plus particulièrement de leucémies.
Dans le journal Environmental Health Perspectives : https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP12634
L’EFSA revoit drastiquement la dose admissible pour le BPA
Une étude de l’Agence européenne de l’environnement (EAE )menée dans onze pays, démontre un potentiel danger pour la santé des BPA et autres bisphénols: ils avaient déjà été classés perturbateurs endocrinien, mais cela ne s’arrête pas là.
Rappelons que le BPA entre par exemple dans la composition du polycarbonate, un type de plastique transparent et rigide utilisé pour fabriquer des distributeurs d’eau, des récipients de stockage ou des bouteilles réutilisables, il est également utilisé pour produire les résines époxy qui forment les revêtements internes des canettes, des boîtes de conserve ou encore des cuves alimentaires.
En France il est interdit depuis 2015 dans certains contenants alimentaires et depuis 2020 dans les tickets de caisse, le bisphénol A reste malgré tout très présent dans notre environnement, comme le montre de nouvelles études.
S’appuyant sur une étude d’avril de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui a drastiquement revu à la baisse la dose quotidienne maximum de bisphénol A considérée comme sans danger pour le consommateur, l’AEE, basée à Copenhague, considère que « dans les 11 pays qui ont participé à l’initiative de biosurveillance du BPA, le niveau de dépassement variait entre 71 % et 100 % » Classé comme perturbateur endocrinien, le bisphénol A (BPA) a été retrouvé, dans des taux dépassant les seuils de sécurité, chez les adultes de onze pays européens, récemment réévalués. En France, 100 % des personnes testées étaient concernées.
À noter que la dose quotidienne minimum recommandée a été déjà réévaluée en 2023. Elle a été drastiquement baissée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) suite à de nouvelles preuves scientifiques de toxicité. Elle était ainsi passée de 4 microgrammes à 0,2 nanogrammes par kilo de poids corporel par jour: soit une valeur 20 000 fois inférieure à celle de 2015.
La Commission européenne envisage l’interdiction du bisphénol A, ainsi que celles d’autres bisphénols, dans les matériaux en contact avec les aliments. Cette proposition devrait être soumise d’ici le premier trimestre 2024.
Dossier Bisphenol A – site web de l’ECHA