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Le rapport de l’AEE souligne l’exposition des populations urbaines aux polluants atmosphériques

L’Agence européenne de l’Environnement vient de publier son nouveau rapport sur la pollution en Europe : 96 % des villes européennes dépassent les seuils dangereux de pollution aux particules fines, un polluant connu pour être un facteur de cancers.La pollution de l’air reste le plus grand risque environnemental pour la santé en Europe.

Elle  estime en effet que 238 000 décès prématurés ont été causés par cette pollution dangereuse dans l’Union européenne : la pollution aux particules est  responsable tant des maladies  cardiovasculaires, de problèmes respiratoires multiples mais aussi des cancers, ce qui réduit fortement l’espérance de vie chez les individus vivant en zone urbain.

Les pays sont inégalement touchés :

Les seuils de dangerosité pour la santé sont aussi légèrement dépassés en France (Paris, Hauts-de-France, Rhône, littoral méditerranéen), en Belgique, en Espagne, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le transport est le deuxième contributeur de gaz à effet de serre, avec 24,6% des émissions.

Paris détient le niveau de pollution au dioxyde d’azote le plus élevé d’Europe, suivi de Cracovie en Pologne et de Munich en Allemagne. En France, Italie et Espagne, la pollution au dioxyde d’azote a réussi à chuter de 70 % lors du printemps 2020, avant de remonter progressivement ensuite.

La pollution aux particules PM10 est la plus élevée dans le sud de l’Europe et les pays méditerranéens : Italie, Bosnie, Serbie, Macédoine, Bulgarie et Turquie

La pollution aux particules PM 2.5 touche principalement le nord de l’Italie, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Bosnie, le Kosovo, la Turquie et la Grèce

Le dépassement des seuils de pollution à l’ozone est atteint sur quasiment toute l’Europe : les plus hauts niveaux sont relevés au nord de l’Italie, puis sur l’est de la France ainsi qu’à Paris, en Allemagne, Belgique, Autriche, Pologne, Espagne, Portugal, Turquie, Grèce et Bosnie.

Autre polluant présent en Europe, le benzopyrène, l’un des plus cancérigènes. Il provient principalement de la combustion du charbon et du bois et son taux explose les seuils sur l’ensemble de la Pologne, ainsi que sur une partie de la Slovaquie, Bulgarie, Autriche, Italie, Croatie, mais aussi en France uniquement sur le département de la Moselle.

Cependant il faut reconnaitre que la pollution en Europe ne cesse de baisser depuis 2005, mais ce nouveau rapport de L’Agence européenne de l’Environnement montre que les grandes villes européennes, dont Paris, doivent nettement accentuer leurs efforts pour garantir de meilleures conditions atmosphériques à leurs habitants.

https://www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2022/air-quality-in-europe-2022

Suite de l’enquête de la DGCCRF sur le DAS des portables (et objets connectés) en vente

Dans un communiqué en date du 23 novembre 2022, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a révélé de graves manquements de la part de nombreux distributeurs d’appareils connectés et de téléphones portables (sans que la liste ne soit communiquée). La DGCCRF assure le contrôle de la bonne information des consommateurs en la matière.

Ceux-ci sont en effet dans l’obligation depuis juillet 2020 de fournir, par voie d’affichage sur le produit, les informations quant aux valeurs des débits d’absorption spécifiques (DAS) pour tous les équipements émetteurs d’ondes électromagnétiques – et non plus pour les seuls téléphones portables, comme cela était le cas auparavant.

470 établissements  ont été visités mais  270 présentaient des anomalies

De récentes dispositions réglementaires s’appliquent aux fabricants, importateurs et distributeurs de certains produits sans fil et connectés, tels les téléphones mobiles multifonctions, les tablettes, ordinateurs portables et montres connectées. Elles ont étendu depuis le 1er juillet 2020 le champ d’application de l’obligation d’affichage du DAS (cf. site de l’ANFR et les onglets dédiés au DAS), qui concernait précédemment les seuls téléphones mobiles, à tous les équipements radioélectriques dont la puissance est supérieure à 20mW et qui sont susceptibles d’être utilisés près de la tête ou à une distance inférieure ou égale à 20 cm du corps humain.

L’affichage des valeurs du DAS pour un produit comprend entre 1 et 3 types de DAS, en effet, il existe 3 niveaux de valeurs en fonction des usages raisonnablement prévisibles :

  • DAS « tête », qui reflète les usages du produit à proximité de la tête (usage d’un téléphone à l’oreille par exemple) ;
  • DAS « tronc », pour des usages où le produit est porté à proximité du tronc (port d’un téléphone dans une poche de veste ou un sac par exemple) ;
  • DAS « membre », pour des usages du produit porté à proximité d’un membre (cas d’un téléphone tenu à la main, porté dans un brassard ou dans une poche de pantalon par exemple).

S’agissant de l’affichage, il a été relevé des anomalies dans 61 % des cas. Ainsi, n’étaient pas affichés :

  • le DAS « membres » pour 38 % des produits ;
  • le DAS « tronc » pour 37 % des produits ;
  • le DAS « tête » pour 46 % des produits.

L’affichage du DAS s’applique également aux produits reconditionnés. Or, des anomalies ont été détectées dans 75% des établissements contrôlés de la catégorie des enseignes d’occasion (dont reconditionné).

Le développement rapide des équipements radioélectriques (téléphones, consoles et ordinateurs portables, routeurs de poche, etc.) et leur usage intensif ont suscité des inquiétudes sur les effets éventuels sur la santé que pourrait engendrer leur utilisation.
Cette enquête démontre combien des contrôles externes aux fabricants s’avèrent importants pour la santé des utilisateurs et la nécessité pour les futurs utilisateurs d’être vigilants sur les affichages en magasin.

Du 19 au 27 novembre Semaine européenne des déchets

La Semaine européenne de réduction des déchets est devenue au fil des années, un rendez-vous incontournable en matière de prévention et de sensibilisation à la diminution de la production de déchets.

L’année dernière, près de 12 000 actions ont été organisées un peu partout en France.Les déchets organiques, aussi appelés biodéchets, sont au cœur de notre quotidien. En grande partie constitués des déchets alimentaires et de jardin, ils représentaient en 2017 1/3 de nos ordures ménagères ! Une proportion qui étonne d’autant plus lorsqu’on sait que ces déchets sont en réalité une matière valorisable qui peut être facilement retournée aux sols, leur apportant de nombreux bienfaits.

Coordonnée en France par l’ADEME, la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) est un « temps fort » de mobilisation au cours de l’année pour mettre en lumière et essaimer les bonnes pratiques de production et de consommation qui vont dans le sens de la prévention des déchets.

Durant la dernière semaine du mois de novembre, tout le monde peut mener des actions de sensibilisation: les collectivités territoriales, les administrations, les associations, les entreprises, les établissements scolaires, les maisons de retraite, les hôpitaux… mais aussi les particuliers !

La baisse de la fertilité masculine se confirme de façon inquiétante

Les hommes  méconnaissent souvent les causes de leur infertilité et pourtant selon les analyses  près de la moitié des cas d’hypofécondité au sein d’un couple serait due à cette infertilité .Or les études menées sur le sujet font état d’une baisse globale de la fertilité qui devient inquiétante. Les dernières en date montraient que le nombre de spermatozoides continue le chuter et plus encore  ces dix dernières années.

Les résultats de ces études ont été présentés  lors de la conférence annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE) qui se tenait du 23 au 26 juin à Vienne (Autriche).

Un travail de synthèse sur la chute de la concentration de spermatozoïdes chez l’humain dans le monde a été publié ce mardi 15 novembre dans la revue de référence Human Reproduction Update. En réunissant des centaines d’études publiées sur le sujet et les données couvrant la période 1973-2018 disponibles dans plus d’une cinquantaine de pays, les auteurs ont pu conclure que la concentration moyenne de gamètes dans le sperme de la population masculine générale était passée de 101 à 49 millions par millilitre en quarante-cinq ans. Un constat qui explique en partie la baisse de la fécondité dans le monde.

En France, près de 3,3 millions de personnes sont directement touchées par un problème d’infertilité. Et le phénomène ne cesse d’augmenter depuis une vingtaine d’années selon le Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch de Suresnes. Pour ce dernier, si les autorités sanitaires ne prennent pas dès aujourd’hui le problème à bras-le-corps, les répercussions sur la population mondiale pourraient devenir inquiétantes d’ici quelques décennies.

 la concentration en spermatozoïdes a baissé de 62% entre 1973 et 2018 et ce, dans le monde entier. 

Et cela risque de continuer comme s’exprime le professeur Patrick Fénichel, du CHU de Nice “il n’y a pas que les perturbateurs endocriniens qui sont en cause, mais nos modes de vie et de consommation.”“Les raisons qui font baisser la production du nombre de spermatozoïdes, ce sont bien sûr les produits chimiques, le tabac, l’alcool et les perturbateurs endocriniens. Cela s’accélère depuis les années 2000 car nous sommes entourés de polluants chimiques qui émanent des plastiques, des pesticides, des métaux lourds. On en trouve dans les retardateurs de flammes par exemple, mais aussi dans les imperméabilisants, les antiadhésifs qui recouvrent les objets de cuissons, les emballages alimentaires…”

Des études pointent la réalité de la prématurité et les liens avec les plastifiants

En ce 17 novembre journée mondiale de la prématurité il est important de relayer cet ensemble d’études américaines sur le sujet publiée depuis quelques mois dans JAMA Pediatrics: une synthèse des 16 études réalisées aux Etats-Unis entre 1983 et 2014 dans le cadre du programme NHANES sur le lien « Prématurité et Phtalates »

Le JAMA (Journal of American Medical Association), le prestigieux journal médical américain, vient de publier une synthèse des résultats de 16 études menées aux Etats-Unis sur le lien prématurité et exposition maternelle aux phtalates [1]. Ces études ont été menées entre 1983 et 2018 avec le concours de 6045 femmes. 11 métabolites de phtalates ont été mesurés.

L’étude est cosignée par 56 chercheurs issus de 36 universités américaines et agences fédérales comme l’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale, l’Agence de Protection de l’Environnement ou le Centre pour le Contrôle des Maladies. Ces mesures s’appuient sur le programme NHANES qui collecte des échantillons biologiques dans un échantillon représentatif de la population américaine depuis plusieurs décennies.

Les phtalates sont des Perturbateurs Endocriniens, impliqués dans les grandes maladies infantiles mais aussi de l’adulte. Ils sont principalement utilisés comme plastifiant, d’où une contamination de la poussière domestique, de l’alimentation et des cosmétiques. Les études ESTEBAN et ELFE de Santé Publique France montrent une contamination totale de la population, les femmes étant plus contaminées que les hommes.

Le lien avec la contamination par les phtalates était statistiquement significatif pour plusieurs métabolites. Sur cette base, les auteurs ont pu quantifier la diminution du nombre des cas de prématurés à attendre d’une diminution de la contamination par les phtalates, soit pour 90 naissances prématurées : 1,8 cas pour moins 10 % (5,9 cas pour moins 30 % et 11,1 cas pour moins 50%).

Selon l’Inserm, la prématurité est passée de 5,9% en 1995 à 7,4% en 2010 toutes prématurités confondues, soit + 1% /an. Le nombre de naissances prématurées en France est estimé actuellement à 60 000 pour un taux de 80/1000 . Appliquée à la situation française, une diminution de 12 %du nombre de cas, correspondant à une diminution de la contamination de 50% représenterait donc une diminution de 7200 cas/an.

Welch BM, et al. (2022) Associations Between Prenatal Urinary Biomarkers of Phthalate Exposure and Preterm Birth: A Pooled Study of 16 US Cohorts. JAMA Pediatr.;176(9):895–905. https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.2252